Le Covid-19, le confinement et mes enfants

Le Covid-19, le confinement et mes enfants

Il ne t’aura pas échappé qu’à l’heure à laquelle je t’écris, nous sortons de deux longs mois de confinement.

Ce confinement aura été éprouvant pour l’économie, pour les familles, pour toutes les personnes que nous sommes. Il a fait ressortir les bons et moins bons côtés de chacun, ravivé certaines blessures et angoisses.

Je voudrais aujourd’hui me concentrer sur la façon dont Biquette et Choupette l’ont vécu en particulier. Depuis le début de l’épidémie, nous avons pris le parti de les préserver au maximum, mais en dépit de ces précautions, le Covid-19 et le confinement les ont nécessairement impactées.

Les premières semaines : entre stupéfaction et excitation

Comme tous les écoliers de France et de Navarre, elles ont appris un jour qu’elles ne reviendraient pas à l’école le lendemain. Cela faisait quelques jours que les maîtresses ne leur faisaient plus de câlins ni de bisous « à cause du coronavirus, sinon maîtresse va être malade et on n’aura plus de maîtresse ! », et si l’annonce de la fin de l’école les a chagrinées sur le coup, la perspective de pouvoir petit-déjeuner en pyjama les a enchantées.

Les premières semaines ont donc été plutôt sympas et faciles à vivre pour les filles : la continuité pédagogique et les temps de jeux rythmaient nos journées, et la possibilité de choisir l’ordre des activités et de manger tous les jours à la maison leur adoucissait les journées.

Quant aux maîtresses, si elles leurs manquaient, les visio mises en place et les vidéos envoyées régulièrement palliaient suffisamment en cas de coup de mou.

Puis sont venues les vacances et la fatigue

Avec les vacances, la gestion du temps a commencé à être plus difficile, surtout pour Choupette. Sans continuité pédagogique, le rythme a été complètement chamboulé, et surtout l’absence des visio et vidéos de la maîtresse a commencé à rendre l’isolement plus concret et plus difficile à vivre. Ajoute à cela une météo pourrie, et tu peux être sûre que le moral des troupes a flanché de manière certaine.

Concrètement, cela s’est traduit par une multiplication des crises de frustration et de colère, un rien mettant le feu aux poudres, et des petites filles qui montraient une fatigue nerveuse terrible et inversement proportionnelle à leur fatigue physique. Les couchers sont devenus éprouvants pour tout le monde.

La situation devenant critique (Choupette a passé une journée entière à pleurer, pour tout et rien. Une. Journée. Entière.), nous avons pris la décision d’utiliser la possibilité de se promener un kilomètre par jour. Parfois nous croisions du monde, parfois non, l’isolement restait dur à vivre pour les filles qui s’en plaignaient, mais le fait de se dépenser leur permettait d’appréhender plus facilement les difficultés autres.

Crédit photo : S.Hermann & F.Richter
Ça, c’était à peu près l’état émotionnel dans lequel se retrouvaient les enfants.

Et puis la lassitude

Tu connais le film : un jour sans fin ? C’est ce à quoi les semaines de Choupette et Biquette ont commencé à ressembler. Ce sentiment que tous les jours étaient les mêmes a entraîné chez elles une grande lassitude pour tout. On a même entendu un « Quoi ? Mais on l’a déjà fait aujourd’hui ! » quand on a appelé « à table ».

Tout était occasion de lassitude, et je dois reconnaître que cela nous a un peu compliqué le quotidien. Englués nous aussi dans une sorte de lassitude, il nous a fallu puiser dans nos ressources cachées pour réenchanter le quotidien de nos enfants et leur redonner le sourire.

Et aujourd’hui ?

La continuité pédagogique a repris, les filles ne sont pas retournées à l’école, mais le déconfinement nous permet de retrouver des amis ou de nous promener, et cela change leurs journées et les nôtres.

Je ne sais pas si elles reverront leurs maîtresses et leurs camarades de classe cette année autrement qu’en visio, mais pour le moment elles ne s’en plaignent pas encore.

Ce confinement nous aura une fois de plus appris à accueillir leurs émotions au jour le jour, à composer entre nos difficultés et les leurs, pour trouver une façon de vivre joyeuse en famille.

Et Chaton dans tout ça ?

Si tu t’étonnes de ne rien lire sur Chaton, c’est que pour lui, le quotidien n’a pas tellement changé, il était déjà à la maison en permanence. Le principal changement a été la présence permanente de ses sœurs, ce qui était une aubaine pour lui : enfin des camarades de jeux au quotidien !

Quelques ressources pour parler d’émotions ou de confinement avec tes enfants

11 commentaires sur “Le Covid-19, le confinement et mes enfants

  1. Je n’avais pas mis de mot sur la fin du confinement mais tu mets le terme dessus « lassitude ». C’est ça, des journées qui se suivent et se ressemblent, tant pour nous, parents, dont le boulot n’en finissait pas tant pour notre fille dont le rythme devenait monotone. À 3 ans, ils ont besoin de simulation et nous n’en avions tout simplement pas le temps. Depuis le déconfinement, elle est gardée à droite et à gauche dans nos familles respectives because plus de solution de garde, et je retrouve son entrain de bébé devient grand. Quel soulagement ! Bien sûr, à chaque fois c’est la misère pour la récupérer, elle ne veut pas rentrer, mais ça me soulage d’entendre qu’elle a fait ci ou ça, au moins nos familles, sachant qu’ils l’ont en garde, lui consacre du temps. Et c’est inestimable. Nous avons maintenant hâte d’être en vacances pour vraiment nous retrouver en famille, sans pression du taf, des travaux ou d’un déménagement à venir (oui, on aime bien cumuler 😉 ).

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    1. Punaise, taf, travaux, confinement, déménagement, en effet vous cumulez !
      Depuis cet article, les filles sont retournées à l’école quelques jours par semaine, nous avons revu des amis, et de fait si la logistique des trajets est un peu compliquée, nous avons vu une vraie différence sur l’ambiance familiale ! Les enfants vont mieux, nous allons mieux, les tensions retombent et le moral remonte.

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  2. Lassitude, oui je crois que c’est le mot juste. PAs de tension pour autant chez nous.
    Ma grande a commencé à réclamer l’école au moment des vacances, ses maitresses et ses copines lui manquaient. Elle a pu faire beaucoup de jardinage et monter le projet de construire une cabane dans le jardin avec mon mari. Cela lui a beaucoup plu.
    Et puis avec le déconfinement est arrivé le droit de sortir un peu plus, de voir un peu plus de monde. Pas de reprise de l’école pour elle, on continue la continuité pédagogique, mais on multiplie les sorties, les échanges avec le petit voisin, les visites de la cousine et chez les grands-parents. Pour le moment cela lui suffit.
    Vivement les vacances pour pouvoir vraiment changer d’air et de quotidien.

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    1. Je crois que de notre côté on n’avait pas assez anticipé le besoin d’interactions des enfants. Là, avec la reprise de l’école et le deconfinement, on sent une nette différence dans le moral et l’ambiance familiale. On s’est beaucoup centrés je trouve sur les besoins d’apprentissages sans forcément faire attention à la difficulté induite par l’isolement des enfants.

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  3. J’ai la chance d’avoir la nounou du petit qui a continué de travailler pendant le confinement. Du coup lui a pu continuer d’avoir une vie relativement normal. Même si il me demandait régulièrement « magasin ? » (et dire qu’il n’a que 3 ans). Mais la grande en CP qui a arrêter l’école une semaine après la reprise de février (chez nous les écoles ont fermé une semaine avant le reste de la France), et qui n’a repris à mi temps que cette semaine ça été très très long. Enfermé à la maison pendant 13 semaines à faire les devoirs avec nous en télétravail. Sur une année aussi importante que le CP …
    Lassitude c’est bien le mot !

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    1. 13 semaines ?! Je n’avais jamais fait le décompte en semaines, et vu comme ça on se rend compte que c’est effectivement très long. Ça a été pour les apprentissages ? Ça a du être terrible pour gérer le CP.

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  4. Je me retrouve beaucoup dans ton cheminement. Au début j’étais hyper enthousiaste, je trouvais ça presque trop beau ! Avoir mon mari à la maison tout mon congé maternité le rêve.
    Sauf que bon, ce n’était pas le congé maternité espéré avec mon aînée à la maison 24h sur 24.
    Et quand la crèche n’a pas repris, oui j’ai ressentie cette lassitude que tu décris. Je n’arrête pas de le dire, mais je suis fatiguée mentalement de la situation. J’ai besoin de retrouver de retrouver une vie normale. Malheureusement, j’ignore quand ce sera le cas.

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  5. Je n’ai jamais été aussi fatiguée que lors du confinement. On s’est partagé la garde des deux enfants avec mon mari étant donné que la nounou nous avait lâché. Lui en télétravail et moi à faire les trajets pour des demies journées (2h de trajet pour 4h de boulot en gros) Nos deux (18mois et 3ans) ont eut des réactions hyper différentes. La grande a été extrêmement agitée durant le confinement, ça a été très chaud par moment, elle nous poussait à bout. Cet arrêt brutal des liens sur l’extérieur et restriction des libertés l’a vraiment perturbée. Ca s’est ressenti sur son sommeil. Maintenant seulement elle revient « à la normale »… ca cogite beaucoup dans sa petite tête. Elle a de la peine à comprendre aujourd’hui cet entre deux de « liberté en garde » avec lequel il faut composer… Bon, comme nous les adultes finalement. 😉
    Ma petite par contre a fait touuuut plein de progrès niveau moteur et au niveau des échanges. ..Et elle sest décidée à nous faire ses nuits ! Donc finalement le confinement pour moi est teinté de jolies victoires, de peurs, de moment de doutes mais de partages à tout niveau dans notre famille. Je garde globalement un joli sentiment sur ce que nous avons pu être et faire en famille.

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    1. Je trouve ça chouette que tu en gardes de jolis souvenirs. C’est vrai que plus le temps passe et plus on se rend compte que ça a été une période très éprouvante mais qui a parfois permis de beaux moments en famille.

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  6. C’était aussi très dur chez nous. Effectivement les premières semaines étaient « faciles » pour le petit chat – oui je l’appelle aussi le petit chat ^^ – et il n’est que en PS de maternelle, donc la continuité pédagogique n’était pas un enjeu.
    Mais au environ des vacances, cela a commencé à être dur, il nous parlait souvent de retourner à l’école, qu’il voulait « des enfants de son âge » pour jouer etc… ça m’a fait tellement mal au coeur. Heureusement, même si l’école n’a pas repris pour lui, le fait de pouvoir plus monde que son cercle familial réduit (et encore il a eu la chance de voir mes beaux parents durant le confinement vu que nous habitons au même endroit, juste pas au même étage, pas juste ses parents), de voir quelques amis à nous avec leurs enfants, et de retourner chez sa nourrice avec d’autres enfants, c’est hyper positif et il en oublierait presque l’école. Même si il nous en parle encore de temps en temps.

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