JOLIE FLEUR ET PIPIS CULOTTE
Jolie Fleur a quatre ans et demi. Elle est autonome pour de nombreux aspects de sa vie quotidienne : elle choisit ses vêtements et s’habille seule, elle met la table, elle sait utiliser le micro-onde ou la télécommande le matin, et bien d’autres choses encore.
Mais Jolie Fleur a encore des accidents pipi très régulièrement (quotidiennement même, depuis le confinement) et ça devient vraiment problématique. Avec l’Homme, on a cherché des solutions, certaines ont été des échecs cuisants, d’autres de véritables réussites. Je te raconte.
La situation avant le confinement
Tout d’abord, il faut que tu saches que Jolie Fleur n’est pas encore propre la nuit. Elle dort avec des couches, qui sont bien remplies le matin. Ce n’est pas un problème pour nous et on ne lui met pas la pression, ça viendra. De nombreux enfants font encore pipi au lit passé cinq ans et les médecins ne trouvent pas cela inquiétant. Chaque enfant a son rythme.
Ce qui nous embête, l’Homme et moi, ce sont les accidents pipi en journée. Devoir lui répéter plusieurs fois par jour qu’elle doit aller aux toilettes, devoir faire des machines ne comportant quasiment que des culottes et des pantalons de petite fille,…
Depuis qu’elle est continente, Jolie Fleur a eu des accidents de temps en temps, comme beaucoup d’enfants. En Petite Section, elle faisait partie des enfants à qui cela arrivait le plus souvent. Puis, en Moyenne Section ça s’est calmé, puis totalement arrêté. Les accidents à l’école étaient devenus de l’histoire ancienne. Mais pas à la maison.
Je sais très bien pourquoi : elle ne voulait plus que ses copains se moquent d’elle (cela lui est arrivé à l’école mais aussi lors de l’anniversaire d’un copain où une petite fille s’est moquée très fortement de Jolie Fleur). Alors, elle a appris à se retenir et à écouter ses envies pour aller aux toilettes à temps.
Mais à la maison, elle n’était pas gênée par nos remontrances et préférait jouer ou lire plutôt que de s’interrompre pour aller aux toilettes. Avant le confinement, ça n’arrivait qu’une ou deux fois par semaine, elle avait l’habitude d’aller régulièrement aux toilettes grâce à l’école et au rythme que cela lui imposait.
Depuis le confinement
Mais avec le confinement et l’arrêt total de l’école, Jolie Fleur n’avait plus peur des moqueries des copains et a totalement relâché la pression (jeu de mots, quand tu nous tiens).
Les accidents sont devenus quotidiens puis pluri-quotidiens. Il m’est arrivé de devoir lui changer de culotte quatre fois en une journée, c’était invivable !
Nous savions qu’elle n’avait pas de problème physiologique puisqu’à l’école elle n’avait eu aucun accident depuis des mois. Alors, un jour, après le quinzième accident de la semaine, je me suis assise avec elle et on a discuté.
Jolie Fleur m’a expliqué qu’elle considérait le fait d’aller aux toilettes comme une perte de temps et préférait largement continuer à jouer, lire ou courir. Je lui ai expliqué qu’elle ne pouvait pas se faire pipi dessus car ça avait de nombreux inconvénients : c’est désagréable, ça sent mauvais, ça finit par piquer l’entrejambe, ça nous rend tristes et je suis obligée de faire plus de lessives (bon ça je pense qu’elle s’en fiche).

Nos différentes techniques
Vivre cette situation n’était plus possible. Elle se faisait dessus plusieurs fois par jour. Essuyer les flaques de pipi au sol / sur le tapis / le canapé était invivable. Je ne voulais pas qu’elle régresse au point de ne plus savoir reconnaître ses sensations et qu’elle ne sache plus aller d’elle-même aux toilettes. Et imagine ce que cela donnerait le jour où elle retournerait à l’école !
Alors nous avons tenté plusieurs techniques, plus ou moins bienveillantes :
- La gronder : sans effet
- La mettre au coin : sans effet
- La punir en la privant de choses qu’elle aime : dessert, jouets, et même le canapé sur lequel elle a fait deux fois le même jour. Pour la télé, elle devait s’asseoir par terre désormais (elle a adoré ça, raté). Effet positif durant deux ou trois jours pas plus.
- Faire du chantage, lui promettre une récompense : sans effet.
- L’ignorer et la laisser dans son humidité : sans effet, elle se changeait d’elle même et recommençait quelques heures plus tard.
- Discuter avec elle et lui expliquer tout ce que le pipi dans la culotte engendrait : elle était très attentive et réceptive mais ça n’a pas eu d’effet durable.
Comme tu peux le voir, ma fille est légèrement bornée. Et quand elle a décidé quelque chose, elle s’y tient. Elle ferait pipi dans la culotte et tant pis si ça nous déplaît.
Un jour, j’ai craqué. Après un énième pipi (sur son lit pendant qu’elle lisait un livre cette fois), je me suis mise à pleurer. Je n’en pouvais plus. Ça n’avait pas de fin cette histoire. Qu’est ce qu’on avait raté ?
Je me suis épanchée auprès de mes copines chroniqueuses et l’une d’elles m’a proposée une technique qui avait fait ses preuves auprès de sa nièce. Dès le lendemain, je l’ai mise en place et ça a été magique !
La technique qui nous a sauvé
Oui, carrément : elle nous a sauvé. Et pourtant, c’est tout simple. Je t’explique :
La technique consiste tout simplement à mettre une alarme sur le téléphone à intervalle régulier. Quand le téléphone sonne, il est l’heure d’aller aux toilettes. Ce n’est plus le parent qui demande à l’enfant d’aller aux toilettes mais un objet neutre qui peut être perçu de manière plus apaisée par l’enfant.
J’ai commencé par expliquer à Jolie Fleur qu’à partir de ce jour, mon téléphone sonnerait très souvent et qu’à chaque fois, ce serait le moment d’aller aux toilettes. Que l’on mettait ça en place pour qu’elle arrête de faire pipi dans la culotte. Elle a écouté très attentivement et a dit qu’elle était d’accord.
J’ai commencé par mettre en place une alarme toutes les 45 minutes, de 8h30 à 20h environ. Jolie Fleur s’est pliée très facilement à ce nouveau rituel. Je n’avais même pas besoin de parler : le téléphone sonnait, elle allait aux toilettes.
Au bout de deux jours, je suis passée à une sonnerie toutes les heures, parce que toutes les 45 minutes, ça faisait vraiment très court au final. Nous avons continué sur ce rythme pendant plusieurs semaines. Et durant ces semaines, nous n’avons pas eu un seul accident !
Mais quand je demandais « tu as fait pipi ? » elle me répondait « non, le téléphone n’a pas sonné ». On a eu peur qu’elle ne se fie plus du tout à ses sensations et ne se base que sur le téléphone pour aller uriner. On a donc espacé de plus en plus les sonneries puis, au bout de trois semaines, nous avons totalement arrêté de faire sonner le téléphone.
Trois semaines plus tard, où en sommes-nous ?
Le jour où nous avons arrêté les sonneries, nous lui avons dit que nous étions très fiers d’elle. Elle n’avait fait aucun pipi culotte depuis très longtemps. Nous avions confiance en elle et nous pensions qu’elle pouvait y arriver toute seule désormais, sans l’aide du téléphone.
Et ce fut le cas ! Je t’écris environ trois semaines après l’arrêt des sonneries de téléphone, et en ce laps de temps, nous n’avons eu à déplorer que deux accidents pipi. En trois semaines !!!
Et petit bonus : Jolie Fleur a demandé à plusieurs reprises à dormir la nuit sans couche ! Nous avons donc essayé à chaque fois qu’elle le demandait. Pour l’instant, elle a essayé trois fois. Les trois fois, elle a fait pipi au lit. Mais en fin de nuit, vers 5 ou 6h du matin. Elle arrive donc à se retenir de longues heures durant son sommeil.
A chaque fois, nous l’avons rassuré en lui disant que ce n’était pas grave et que nous n’étions pas en colère, que ne pas faire pipi la nuit c’est compliqué et qu’on savait qu’elle y arriverait un jour. Depuis, on la laisse décider chaque soir si elle veut dormir avec une couche ou non.
Pour finir, je tiens à remercier cette copine chroniqueuse qui m’a soufflé cette technique magique (en tout cas dans notre cas). Grâce à elle, le pipi n’est plus un sujet de discorde à la maison !
Carrément de service public cet article ! Merci à toi et à ta copine chronoqueuse, nous avons eu le même problème de l’enfant borné et qui n’en a strictement rien à faire pendant le confinement et pour la propreté tout court mais je note l’idée dans un coin de ma tête, ça peut vraiment servir à d’autres.
Je comprends bien ton coup de blues, j’ai eu le même « mais qu’est-ce que j’ai fait de travers ? » Du coup, j’ai laissé le papa gérer…. trop d’attente de ma part sans doute parce que ça s’est mieux passé tout de suite.
Des petits riens dont on ne se rend pas compte qui faussent un apprentissage, et des astuces comme celle-là qui les règlent ! 😉
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Oh merci !
Et qu’a fait le papa pour régler le souci ?
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Je note cette technique !! Je n’en ai pas besoin pour mes filles, la continence s’est aquise sans problème. Mais bébé 3 arrive bientôt, j’ai un peu peur des régressions pour ma dernière au moment de la naissance. Et puis sait-on jamais comment se sera avec bébé 3 au moment de l’apprentissage de la continence.
Un grand merci pour cet article !! Et bravo à Jolie Fleur et à vous.
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Je t’en prie 🙂
Je suis contente que cet article puisse servir à d’autres mamans en détresse ou, comme toi, permettre d’avoir une solution au cas où.
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La technique du téléphone je n’ai pas eu besoin de m’en servir pour les pauses toilettes, par contre il m’arrive de m’en servir pour fixer une limite de temps sur quelque chose : quand le téléphone sonne, on sort du bain par exemple.
Cela a été assez pratique car sinon mon fils de 3 ans refuse de sortir, nous arrose, fait une crise dans le bain etc.
Bizarrement ça fonctionne mieux quand le téléphone lui indique qu’il est l’heure de sortir de l’eau, plutôt que papa ou maman.
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C’est une bonne idée de l’utiliser pour d’autres choses.
Comme toi, je suis étonnée de voir que nos enfants soient plus réceptifs au téléphone qu’à nous…
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Chez nous le pipi a été mis en place grâce à Sam le Pompier (ultime héros de mon fils), on lui a acheté les caleçons à l’effigie du personnage en lui disant que s’il fait pipi Sam serait mouillé et pas content (on a aussi pensé dire que Sam allait se noyer mais on n’a pas osé ) . Et depuis, les couches c’est fini !!!
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Le héros sur les sous-vêtements, quelle bonne idée !
Tu m’as beaucoup fait rire avec l’idée de la noyade. Comme toi, je pense que je n’aurai pas été capable de lui dire quelque chose d’aussi dur mais l’idée est marrante.
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Félicitations à Jolie Fleur ! C’est une grosse acquisition que celle de la propreté ! Ici on commence doucement à initier celle de Barbouille. J’ai toujours entendu dire qu’il était plus difficile pour un garçon que pour une fille… J’espère que cela n’est pas vrai car la propreté de PetitePerle s’est passée comme sur des roulettes !
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Pour ce qui est de la différence fille/garçon, je ne sais pas.
Mais tu sais que c’est Petite Perle qui a convaincu Jolie Fleur de passer du pot aux toilettes alors qu’elles ne se sont vues qu’une fois ! C’est vraiment une championne en la matière ta fille 🙂
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c’est rassurant de voir que même après les sacro saint 3 ans, il peut encore y avoir des accidents et que oui qu’est ce que c’est chiant !! On dit toujours qu’il faut être dans la compréhension, ne pas gronder l’enfant mais franchement parfois c’est vraiment agaçant !! Merci pour ton article, j’ai acheté un minuteur dernièrement où on voit le temps diminuer et mon fils l’aime bien, je vais peut être tenter si ça persiste trop aussi..
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Tout à fait d’accord, tout ne se règle pas toujours après 3 ans, qui n’est finalement que l’âge auquel les enfants vont à l’école et non l’âge physiologique de la continence.
Le minuteur peut peut-être fonctionner aussi, oui.
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Bravo Jolie Fleur ! Je me rappelle de ton désarroi lors de cet appel à l’aide 🙂
Je trouve que tu partais déjà avec de bonnes bases : tu savais pourquoi pas de soucis à l’école ET pourquoi ça ne marchait pas à la maison ! Je pense que si ma fille m’avait fait ce coup là, en exprimant clairement qu’aller faire pipi lui prenait du temps, je lui ferais laver ses vêtements du jour à la main. Bon bien sûr ça repasserai en machine après, mais qu’elle voit que ça prend pas moins de temps pour tout le monde ! (Je sais. Tu ne lavés pas son linge à la main. Mais lancer une machine, faire sécher le linge, nettoyer la flaque, refaire le lit, plier 3 X plus de vêtements, c’est à TOI que ça faisait perdre du temps, et c’est pas normal !) Voilà voilà. .. maintenant faut que je me penche sur le cas du lampion qui nous dit « y a un caca », défait sa couche seul et la pose là où il est. J’aimerai qu’il sache me dire AVANT que ça arrive 😅
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On lui faisait mettre son linge sale à la machine mais ça n’a pas suffit et je crois qu’elle aurait trop aimé jouer avec l’eau si je lui avais demandé de le laver à la main…
Oups pour le caca ! Il faut pouvoir dégainer le pot plus vite que Lucky Luke.
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Mandieu, si quelqu’un a une technique pour une petite fille qui refuse le caca au pot, je suis TOUTES OREILLES! Merci pour cet article!
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Je suis désolée, je n’ai pas eu de problème pour le caca mais je compatis, ça doit vraiment pas être facile non plus.
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Moi aussi !! Meme problème ici. Ma fille est bornée et n a jamais fait caca dans son pot/sur la toilette. Tjs dans la culotte. Elle a un peu plus de 3 ans :(. Je désespère…
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Pour le caca, notre pédiatre nous a conseillé la vidéo YouTube du « Beau caca content ». Elle est totalement improbable et impayable mais bizarrement ça a assez bien marché pour notre fille (qui préférait se retenir et presque se rendre malade plutôt que de faire ailleurs que dans sa couche).
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Je suis prête à tout essayer, ma fille fait maintenant caca dans sa couche en plein milieu de la nuit, avec la canicule, je vous laisse imaginer l’odeur de la couche au réveil 😭…
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