Mon second trimestre de grossesse : entre fatigue et inquiétude

Mon second trimestre de grossesse : entre fatigue et inquiétude

Début avril 2020, toujours confinés, et enfin une amélioration de ce gros rhume, virus ou je ne sais quoi. Et surtout, début du second trimestre de grossesse. C’est une période particulière qui a été teintée de trois ressentis : la fatigue, l’inquiétude et la joie de retrouver un semblant de normalité.

photo grossesse
Crédit photo : Caroline Buri

La fatigue

La grossesse est une publicité ! Celles et ceux qui l’ont vécue directement, et même ceux.elles qui n’en ont pas eu l’occasion ou l’envie, connaissent nombre de dictons, images de rêve (ou non) autour de la grossesse. Il y a tout un imaginaire qui gravite autour de cet état. Sauf que, justement, c’est un imaginaire ou du marketing : rien à voir avec la réalité. Alors non, la femme enceinte n’a pas forcément des “envies de fraises”, ou des “envies” tout court. Non la femme enceinte ne mange pas forcément pour deux. Et non, toutes les femmes n’apprécient pas forcément d’être enceintes.

Pourquoi je te parle de tout cet imaginaire autour de la grossesse ? Tout simplement parce que, arrivée au début du second trimestre, les applications “mignonnes” de grossesse et les “gentils” sites ne cessent de te bombarder d’images positives : enfin le second trimestre, un regain d’énergie à prévoir ainsi que la fin des nausées !

énergie
Crédit photo : Peter Conlan

Je vais demander un remboursement pour publicité mensongère. Ah bon c’est pas possible ? Zut alors. Et oui, comme je te l’ai dit dans mon précédent article, j’ai eu le droit à un bon mois supplémentaire de vomissements et nausées. Pour la partie fatigue, j’étais exténuée. Je pense que le virus inconnu que j’ai eu fin mars a grandement participé à cette fatigue. J’étais essoufflée rien qu’à traverser l’appartement. J’ai donc passé un mois d’avril à ne presque rien faire. En même temps, confinés, c’était facile de se reposer. Sauf qu’il a quand même fallu que j’aille aux courses quand c’est M. Yeti qui est tombé malade. Il m’a fallu descendre et monter deux étages avec des sacs vides puis remplis de courses. Heureusement, une fois par semaine c’était suffisant, voire deux fois. J’avais donc tous les autres jours pour faire des siestes et me reposer.

Mai et juin, nous étions enfin déconfinés, mais la fatigue était toujours très présente et pesante. Je pensais d’abord que c’était la grossesse. Mais quand, en juillet, j’ai porté un sac de paillis de chanvre sans difficulté, je me suis rappelée la difficulté que j’avais eu en mai avec ce même sac. J’ai finalement conclu que j’avais été malade . Je pense que j’ai traîné une grosse fatigue pendant tout le second trimestre dû à un virus. Et comme j’étais enceinte, la fatigue n’en a été que plus forte.

L’inquiétude

Juste avant la fin du premier trimestre, il faut faire une prise de sang pour vérifier, si on le souhaite bien entendu, les risques pour le fœtus d’être porteur de la trisomie 21. Évidemment j’étais malade comme pas possible à ce moment là, et je ne me voyais pas arriver au laboratoire pour une prise de sang avec plus de 38.5, de la toux et le nez qui coule.

Comme mon terme a été décalé d’une semaine en amont, je me suis dit que j’aurais un peu plus de temps pour la faire. Six jours de plus. Je m’y rends donc (ou plutôt je m’y traîne) quand la fièvre est enfin tombée. Évidement la laborantine se questionne vis à vis du terme et de la prise de sang, mais décide finalement de la faire même si la date limite est dépassée de 3 jours.

Quelques jours plus tard, je reçois un appel du secrétariat de la maternité. Ma gynécologue veut me voir plus tôt que prévu. Je commence donc à vraiment m’inquiéter concernant le test. J’essaye de relativiser comme je peux mais c’est assez difficile. Surtout quand il n’y a rien à faire qu’à rester enfermé chez soi.

téléphone
Crédit photo : Paweł Czerwiński

Le jour du rendez-vous arrive enfin et, sans surprise, la prise de sang n’est pas bonne. Elle m’annonce un chiffre, un risque sur 600 (environ) d’avoir un enfant porteur de trisomie. C’est minime tout de même comme chiffre, mais suffisamment élevé pour qu’un second test soit proposé. Je repars donc avec une ordonnance pour l’effectuer. Par chance, ma gynécologue me propose aussi une petite échographie pour voir si tout va bien et si bébé grandit correctement. Avec mes 17 jours de fièvre et des pics à plus de 39, je suis ainsi rassurée de voir que le fœtus est en pleine forme et sautille dans mon utérus. La fièvre que j’ai eu m’a aussi beaucoup inquiétée sur ce second trimestre : y aura-t-il des séquelles pour le petit ? Est-il toujours là ? Évidemment je ne pouvais que m’accrocher au fait que, quoi qu’il arrive, je n’y pouvais rien. J’avais eu un virus, j’étais allée chez le médecin, j’avais eu des médicaments, j’avais pris du doliprane toutes les 6h pour faire baisser – un peu – la fièvre, bref j’avais fait tout ce que je pouvais. Le reste ne dépendait donc pas de moi.

Une semaine plus tard environ, j’ai un message sur le répondeur du secrétariat qui me demande de rappeler. Aïe ! En règle générale, si il n’y a rien on ne vous appelle pas et vous recevez les résultats du tri-test lors du prochain rendez-vous de suivi. Je rappelle donc, inquiète. J’ai la secrétaire au téléphone qui me dit que tout est bon. C’est le soulagement ! La gynécologue a voulu que l’on m’appelle pour me rassurer et me tenir au courant. C’était raté sur le coup, mais me voilà plus sereine.

Un semblant de normalité

Étant en zone rouge et professeure en collège, la fin du confinement ne signifiait pas un retour au travail tout de suite. A mon grand soulagement, car j’étais encore très fatiguée et prise de nausées et vomissements. Et à ma grande tristesse, car je commençais sérieusement à m’ennuyer.

Heureusement début juin, les collèges ont pu rouvrir, et j’ai pu demander à revenir. Notre principal avait fait le choix de créer deux classes par niveaux – en effet peu d’élèves étaient revenus – et de condenser les cours de façon à avoir peu de matières et peu de personnels sur place. Il s’agissait de minimiser les risques. Sauf que moi, étant professeure documentaliste, je n‘enseigne pas une matière considérée comme essentielle, et suffisamment de professeurs s’étaient déjà proposés pour remplir les créneaux. Je n’étais donc pas sûre d’avoir le droit de revenir. J’ai quand même fait ma demande et, à ma grande joie, j’ai pu revenir. Non pas pour ouvrir le CDI aux élèves, mais pour m’occuper de la gestion du CDI, en profiter pour ranger et préparer mon absence de septembre.

librairie, livre
Crédit photo : Josh Felise

Et oui, je n’ai pas du tout calculé, mais mon congé maternité débutait fin août. Le 26 pour être précise. J’enchaîne donc cette année les vacances de février, une semaine de maladie, un confinement, une ouverture retardée pour cause de zone rouge, un mois de travail, les vacances d’été, un congé maternité ! Heureusement que j’avais des cours à faire en ligne, des réunions en distanciel, et beaucoup de livres à lire pour m’occuper parce qu’au bout d’un moment, on finit par tourner en rond !

Ce petit mois de juin et la première semaine de juillet, j’ai pu revenir au travail et cela m’a fait un bien fou ! Alors oui, il y avait les masques. Et oui ce n’était pas vraiment l’ambiance habituelle (pleine de vie) du collège, mais j’ai pu revoir des collègues, avancer sur des projets, ranger et trier des livres – chose impossible à faire avec des élèves qui vous interpellent toutes les deux secondes : “Madame !!!! comment on fait ça ? Madame, vous avez ce livre ? Madame ! vous auriez un mouchoir, non deux, non une feuille, non un stylo !” – essayer de trouver une solution pour récupérer le maximum d’ouvrages prêtés aux élèves, et croiser quelques élèves qui étaient super contents eux aussi de me voir.

photo grossesse bain de lait
Crédit photo : Caroline Buri

Alors oui, cette année particulière a eu du bon : être confinée et ne pas avoir de route à faire pour aller au travail, c’est plutôt pas mal quand les petits maux de grossesse sont bien (trop) présents. Mais je me voyais mal enchaîner le confinement avec les vacances puis le congé maternité sans mettre un pied au collège. Je serais devenue folle ! Heureusement, j’ai pu faire mes heures comme je le souhaitais, et j’ai donc pu jongler facilement entre les rendez-vous médicaux pour la grossesse, le repos dû à celle-ci ou au virus mystère, et le travail.

Le troisième trimestre au prochain épisode !

4 commentaires sur “Mon second trimestre de grossesse : entre fatigue et inquiétude

  1. Je suis contente de voir que tout finit bien pour bébé. Ça a dû être stressant. C’est vrai que la grossesse n’est pas aussi simple qu’on l’imagine mais je pense qu’on en reste souvent à une image sans chercher réellement plus de renseignements et qu’on découvre réellement ce que c’est, une fois enceinte. Je garde quand même un excellent souvenir de ce moment de vie un peu magique. Et parfois ça manque…

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    1. Je suis quand même bien contente d’en avoir fini avec tout ça. La grossesse c’est un état qui ne me manque vraiment pas, mais un passage obligé finalement si l’on souhaite avoir des enfants.
      En tout cas je suis bien contente de lire que tu en as garde un excellent souvenir. Je m’accroche pour ma part aux bons moments, pas besoin de se rappeler les mauvais 😉

      Aimé par 1 personne

  2. Han la la, le stress avec le premier résultat incertain…. Les quelques jours avant le 2ème résultat ont dû vous paraître interminables.
    En tout cas, moi j’ai adoré être enceinte, et surtout j’ai adoré travailler en étant enceinte, alors je comprends complètement ton envie (ton besoin, même !) de retourner travailler avant ton congé maternité !
    Et sinon, ces photos sont tellement magnifiques !! ❤

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