Gratitude Power
« Notre tâche permanente consiste à considérer les choses familières jusqu’à ce qu’elles redeviennent inhabituelles » – G. K. Chesterton
J’ai découvert le principe de la gratitude il y a deux ans. Bien sûr c’est une chose que j’avais toujours un peu pratiqué, sans bien m’en rendre compte. Mais il y a deux ans, au cours d’une formation en développement personnel, on m’a parlé de Gratitude, et ça a fait Tilt dans ma tête.
La gratitude, pour faire simple, c’est éprouver de la reconnaissance pour quelque chose, une personne, un événement, un objet, et lui dire « merci ». La gratitude est une émotion qui puise sa force dans la joie, et qui améliore notre bien-être.
Dans les faits, la gratitude c’est ce sentiment de bien-être que l’on ressent en vivant ou en repensant à quelque chose de bénéfique pour lequel on est reconnaissant. Et ça peut être tout ! Oui, vraiment absolument tout ! On peut éprouver de la gratitude pour du temps passé avec une personne, pour un thé chaud le matin, ou un oiseau qui chante à la fenêtre. Pas besoin de vivre des moments extraordinaires pour expérimenter la gratitude, justement, il faut considérer les moments ordinaires de notre vie comme s’ils étaient extraordinaires !
Et quand je dis que ça fait du bien, je sais de quoi je parle. Ce petit exercice quotidien de gratitude m’a aidé à surmonter les passages les plus difficiles de ces dernières années.
Voir au delà du quotidien, dans le quotidien
Il y a de nombreux moyens de pratiquer la gratitude, mais mon moyen préféré je l’ai emprunté à Florence Servan-Schreiber dans son livre « 3 kifs par jour ». Souvent, au moment où je me glisse sous ma couette, je me force à refaire le fil de ma journée, même si elle était pourrie, surtout quand elle était particulièrement pourrie. Et je cherche, je cherche au milieu des vagues et des bourrasques, les moments pour lesquels je suis reconnaissante, pour lesquelles j’ai éprouvé de la joie, de l’amour. Ces moments de rien du tout qui passent souvent inaperçus dans nos journées chargées, mais qui sont comme de puissantes piqûres d’endorphines qui nous font tenir.
J’essaie d’en trouver trois. Parfois plus. Parfois je galère à en trouver un ou deux. Mais je me force quand même à gratter sous la déception et la fatigue de ma journée pour trouver quelques trésors cachés. Et j’y repense, j’essaie de faire renaître les émotions que cela m’a procuré. La gratitude, c’est un peu mon pouvoir magique pour me coucher avec un sourire !

Elle m’apaise, elle m’oblige à prendre conscience des bons moments, même quand je ne vois que les mauvais.
Le son de la pluie dans le calme de ma chambre.
Chanter sur cette super chanson ringarde à la radio.
Un nouveau manteau pour le plaisir.
Une discussion à cœur ouvert avec un ami.
Un câlin avec mon bébé Loutre.
Mon corps qui, malgré tout, a porté la vie.
Je suis reconnaissante pour cette vie. Et c’est un pouvoir incroyable.
C’est aussi un pouvoir que j’utilise sur les autres. Il y a quelques jours Monsieur Ours était de mauvais poil, il déprimait un peu, il avait passé une mauvaise journée. Je lui ai simplement dit : « mon amour, ferme le yeux, et repense à trois moments que tu as aimé dans ta journée ». Il m’a regardé comme si je racontais n’importe quoi, mais il s’est pris au jeu. « Une visio avec un copain – j’ai avancé sur un projet au travail – un câlin dans tes bras ». Au fur et à mesure, j’ai vu son visage se détendre, et un sourire de contentement apparaitre au creux de ses lèvres. « Alors mon amour, comment était ta journée ? – Pas si mal, tu as raison. »
Gratitude Power !
Se raccrocher à la gratitude pour survivre
Si tu as suivi un peu mes péripéties, alors tu sais que j’ai vécu deux années lourdes de sens. Une dépression post-partum, un burn-out professionnel, un divorce, un deuil périnatal, voilà ce qui résume bien les deux dernières années de mon existence. J’aurais pu flancher, et la réalité c’est que souvent je l’ai fait. Mais dans mon malheur, et avec mon éternel optimisme, j’ai décidé chaque fois de me raccrocher aux bonheurs de mon quotidien, à ces petites choses qui font du bien. Ils ne guérissent pas tout ces petits moments de gratitude, c’est sûr, mais ils me permettent de tenir le coup, un jour après l’autre.
Au début, je me contentais d’énumérer mes moments de bonheurs dans ma tête, au fond de mon lit. Et puis j’ai perdu mon petit garçon, mon étoile filante qui représentait, je le pensais, ma revanche sur la vie, mon étincelle de bonheur. Comment on survit à ça ? En se raccrochant à ce qu’il reste, à une petite fille en bonne santé, à un conjoint bienveillant, à une nuée d’oiseaux qui dansent derrière la fenêtre. On se raccroche à la gratitude d’être toujours en vie, d’avoir supporté le jour passé, et d’avoir la capacité de vivre le jour qui viendra. Même au fond du trou, on énumère ce qui nous fait du bien, comme une formule magique qui nous maintient en vie.

Alors pour rendre hommage à mon Petit Pois, et aussi un peu à moi, à mon courage dans les épreuves, j’ai créé le compte instagram @1000_cadeaux_apres_toi, un compte sans prétention mais bourré d’amour, et surtout de gratitude. J’y énumère, au fil de l’eau, les cadeaux de la vie, ceux qui n’ont rien d’exceptionnel, mais qui me permettent de me retourner chaque soir sur ma journée, et de me dire : « j’ai survécu, et c’était plutôt chouette ! ».
C’est un projet un peu fou, rédiger 1000 cadeaux que la vie me fait, tous différents je vous prie. Mais ça m’oblige à puiser dans mon for intérieur, dans ma créativité, et surtout à voir l’extraordinaire dans ma vie ordinaire. Et ça, cette gratitude intense que j’éprouve en faisant cela, c’est le plus beau des cadeaux que je puisse me faire !
Alors maintenant à toi. Dis moi, c’est quoi les trois choses pour lesquelles tu es reconnaissant(e) aujourd’hui ?
Merci beaucoup pour ton article et pour cette invitation à changer de regard sur le quotidien !
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On a bien besoin de pensées positives, elles permettent de remettre les choses en perspective, et effectivement, de ressentir de la gratitude. Belle initiative !
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C’est aussi une technique qui m’avait été conseillée par mon psy après mon burn out, et c’est vrai que ça m’aide beaucoup tous les jours, pour profiter du moment présent et apprécier ces petites touches de positifs quand tout semble noir ou morose autour.
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J’avais pas percuté que c’était toi ce compte insta ! (la meuf à la ramasse …)
Ici, je suis aussi des comptes qui donnent foi en l’humain, genre « merci à un inconnu » ou « bam la rencontre » etc. Et surtout, je fais cet exercice avec mes enfants. Je leur demande souvent « qu’est-ce qui était bien dans votre journée? » et en général c’est le dernier truc qu’on a fait qui ressort, ou un truc qui s’est passé 10 jours plus tot, mais tant pis. Ils évoquent quelque chose qui leur a plu et c’est un début. Et moi je leur dit « aujourd’hui, je suis contente de ce que j’ai fait au travail, j’ai passé une belle soirée avec vous, j’ai pris du temps pour moi, etc et tout ça ça recharge mon coeur pour les moments où je suis triste ou en colère ! » et puis on cherche les jolies choses… la lune et les étoiles quand on va chercher papa à la gare, la fleur séchée en squelette, le dessin sur le trottoir, la tête de cette boite aux lettres, la nuée d’oiseaux, la couleur du ciel etc.
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Quel bel article !! Il fait beaucoup de bien à lire ! Et je me rends compte que je pratique un peu cette gratitude power sans le savoir.
Je me souviens que quand Crapouillou était petit on faisait un résumé de sa journée avant de le coucher et que je lui demandais ce qu’il avait préféré. On a perdu ce passage dans le rituel du soir, mais ça serait une bonne chose de le remettre.
En tout cas, merci de nous faire découvrir ce grand pouvoir. Quand j’étais enceinte je me demandais comment je pouvais me préparer à la 1ère année difficile des bébés, surtout qu’on ne peut pas faire le plein de sommeil avant la naissance ! Et au final je le vis moins mal que ce à quoi je m’attendais (en tout cas jusqu’à maintenant) et je pense que c’est en grande partie parce que je me raccroche à tout ce qui est positif au quotidien.
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Je pratique la même philosophie et je confirme que ça change tout dans les moments plus difficiles.
J’ai aussi mis ce rituel en place pour les enfants le soir auquel je rajoute « le moment le plus difficile ou pas aimé » s’il y en a un. Dans l’idée de leur ouvrir un espace de parole. Tous les jours, ils me parlent des belles choses et ça aussi ça m’emplit de gratitude. Et le plus souvent pas de moment mauvais à signaler !
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