Le retour précoce à la maison

le retour précoce à la maison

Si tu as lu mon dernier article au sujet de mon premier accouchement, tu sais que mon projet initial était d’accoucher en maison de naissance. En maison de naissance, le retour à la maison avec bébé se fait dans les heures qui suivent l’accouchement. En moyenne 4 à 5 heures après la naissance de bébé. Je n’avais donc pas eu l’accouchement pour lequel je m’étais préparée, mais je tenais absolument à réussir mon retour précoce à la maison.

Credit Photo (Creative Commons) : smpratt90

Sortir sur décharge

La maternité où j’ai accouché est partenaire de la maison de naissance où j’ai eu tout mon suivi. Ils sont donc habitués à ce que les mamans transférées à la maternité en sortent plus tôt que la plupart de leurs autres patientes. Seulement, contrairement à la maison de naissance, là, tu dois signer une décharge. Ils appellent ça sortir « contre avis médical ». Je trouve cela personnellement violent. Médicalement parlant, j’allais très bien et l’Élu aussi. Rien ne s’opposait à notre sortie d’ailleurs. Tout le suivi post-partum allait être assuré par une sage-femme de la maison de naissance, le rendez-vous médical des 8 jours pour l’Élu était déjà fixé et la pédiatre de la maternité nous a donnés son feu vert pour sortir. Sauf que c’est désormais écrit sur le carnet de santé de l’Élu, et ça me chagrine.

Sortir avec un bébé tout neuf de quelques heures

Nous sommes sortis de la maternité vers 15 heures. L’Élu avait donc 13 heures de vie. Tout était donc encore nouveau, on passait notre temps à regarder ce petit bout de chou miraculeux à nos yeux qui ne faisait que dormir. Un véritable shoot de mignonnerie. J’étais si fière de sortir de l’hôpital avec mon bébé, et cela malgré ma démarche de pingouin de 90 ans qui a couru un marathon. Nous avons fait un détour par la pharmacie afin d’acheter les prescriptions médicales fournies en sortant, et mon mari était on ne peut plus fier de s’en charger, d’échanger avec la pharmacienne qui n’avait encore jamais eu d’ordonnance pour un bébé de quelques heures. Et surtout, j’étais impatiente de rentrer à la maison car mes parents étaient en route pour venir passer le week-end avec nous. Avoir ma maman à mes côtés était primordial, essentiel, vital.

Une première journée sur un nuage

À peine arrivés tous les trois à la maison, mon mari nous a installé confortablement sur le canapé, et les visites ont démarré. Je tiens à préciser que c’est moi qui souhaitais les visites et les personnes qui sont venues. Je sais que certaines mamans préfèrent ne pas avoir de visite à la maternité, c’est un choix très personnel. Une vague d’amour a envahi mon cœur de jeune maman shootée aux hormones, quand j’ai présenté l’Élu à mes parents, à mes beaux-parents, et à la visite surprise de la marraine de l’Élu. Je me sentais enfin comblée, entière, pleine de reconnaissance et dégoulinante d’amour ! Le soir, nous nous sommes retrouvés avec juste mes parents, qui ont géré toute l’intendance et sont allés chercher les pizzas pendant que la sage-femme de la maison de naissance en charge de mon suivi post-natal était à la maison. Roselène est restée presque une heure trente à la maison. Elle m’a examinée. Elle m’a aidée pour le démarrage de l’allaitement, elle m’a donnée des conseils pour les soins de ma cicatrice d’épisiotomie, et surtout on a débriefé sur mon accouchement. L’avoir auprès de moi était tellement rassurant. Quand elle est partie, après nous avoir encore donnés un ou deux conseils, nous avons mangé nos bonnes pizzas toutes chaudes et la première vraie nuit allait pouvoir commencer.

La nuit de la java

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L’Élu est né à 1h49 et a dormi quasiment jusqu’à 21h le jour de sa naissance. À 22 heures, complètement crevés par les 3 derniers jours qui s’étaient écoulés (nous étions samedi soir et pour rappel j’avais perdu les eaux le jeudi après-midi), nous sommes allés naïvement coucher notre bébé tout neuf. J’avais choisi une belle gigoteuse pour le glisser dedans, persuadée qu’il continuerait à roupiller comme une marmotte. Première erreur de jeune maman naïve sous l’effet de l’ocytocine !!! L’Élu ne supportait pas la gigoteuse. J’ai donc fini par lâcher ce principe (ça y est, ça commence !) et j’ai cherché un moyen de le garder au chaud parce qu’on était quand même en plein janvier. Je l’ai recouché et là, nouveau drame. Des cris, des hurlements stridents insoutenables. Monsieur ne supportait pas d’être sur le dos. Il ne voulait que les bras. Et surtout, ne pas dormir. Il ne s’est endormi qu’à 8 heures du matin, dans les bras de son papa qui avait migré dans le canapé en me relayant car j’avais passé une partie de la nuit à le bercer. Voir notre sage-femme arriver en fin de matinée fut notre rayon de soleil. On a pu décharger auprès d’elle et continuer à être chouchoutés par mes parents.

Le confort de sa maison

J’ai énormément apprécié pouvoir dès le début, dormir dans mon lit, être dans mon élément, sans être dérangée par les soignants à tout moment du jour et de la nuit. J’étais reposée, sereine. On était dans notre bulle dès le départ. Mes parents sont partis en fin de journée, et ma sage-femme est repassée le soir. Je me souviens que c’est là que le baby blues a débarqué et m’a beaucoup déstabilisée. Dès que ma sage-femme a fermé la porte, ce soir-là, à 20 heures, je me suis mise à pleurer, sans pouvoir m’arrêter, pendant plus d’une heure. Cela a beaucoup déconcerté mon mari qui s’imaginait que je ne serais pas touchée par le baby blues, nous avons donc fait face ensemble à ce raz-de-marée d’émotions. En tout cas, nous avons très vite pris notre petit rythme de croisière tranquille, avec nos repères. Nous avons pu donner son premier bain à son 4ème jour avec Roselène, nous avons reçu nos amis à notre rythme, en fonction de nos envies, et le canapé s’est transformé en studio parfaitement équipé pour une jeune maman allaitante (coussin d’allaitement, bouteille d’eau, chocolat et bugnes à volonté, langes et bavoirs à portée de main).

Les visites de ma sage-femme ont duré plus de 8 jours. Quotidiennes, elles duraient en moyenne 1H30 et parfois même 2 heures. Je suis vraiment reconnaissante de l’investissement de cette femme dans le suivi de mon post-partum, grâce à elle, je me suis sentie en sécurité, entourée, soutenue et écoutée. Sa présence était essentielle et l’arrêt de ses visites a accentué un peu mon baby blues, mais grâce à tout ce qu’elle nous a apportés en tant que jeunes parents, j’ai traversé cette période sans trop de difficultés.

Et toi, comment s’est passé ton retour à la maison après la naissance de ton enfant ? Connais-tu le retour précoce à la maison ? Cela s’est également beaucoup pratiqué pendant le premier confinent en 2020 à cause de la crise sanitaire…

8 commentaires sur “Le retour précoce à la maison

  1. Tu sembles garder un bon souvenir de ces premiers jours, c’est chouette !
    Nous aussi on voulait aller en maison de naissance à la base, mais finalement il a fallu aller à l’hôpital et on n’aurait pas du tout voulu en partir après quelques heures en fait, on avait trop peur (notre maison de naissance permettait dans certains cas de rester la première nuit) ! Par contre notre hôpital était super, ils ont un hôtel pour les patients, où tu peux aller si tu n’as pas de complications, un étage est réservé à la maternité, il y a des sage-femmes 24h sur 24 (mais elles ne viennent dans ta chambre que sur rendez-vous ou si tu les appelles), et SURTOUT : l’autre parent ou un accompagnant de ton choix peut dormir avec la maman et le bébé (du moins hors pandémie, je ne sais pas comment c’est maintenant…). Du coup ça a sauvé les jeunes parents terrifiés que nous étions de pouvoir appeler une sage-femme n’importe quand si besoin !

    Une fois à la maison, la sage-femme qui avait suivi ma grossesse est venue plusieurs fois (en Suisse c’est même proposé à tout le monde, on le sait pas trop je crois mais il y a X rendez-vous avec une sage-femme dans les semaines qui suivent l’accouchement qui peuvent être demandés), et je te rejoins, ça aussi c’était très rassurant !

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    1. C’est génial ce que propose la maternité où tu as accouché ! En effet, dans de telles conditions, c’est un chouette compromis je trouve ! Il me semble avoir entendu que certaines maternités en France souhaitaient développer ce concept !

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  2. Article tout doux et très tendre !

    Je trouve ça aussi très chouette le retour à la maison dans les heures qui suivent la naissance.
    Je n’ai pas pu le faire (bébé et moi avons eu des petits problèmes à la naissance) mais c’est aussi dans mes prévisions pour un potentiel deuxième. D’ailleurs chez moi, la nuit infernale a été la 5ème nuit, la première à la maison et le baby blues à commencé quelques heures plus tard. Je me suis toujours dit qu’à l’hôpital nous étions en mode « survie », échappons nous le plus vite possible et qu’à la maison on était redevenu nous mème.)

    Comme toi, j’ai voulu présenter bébé à mes parents et beaux parents dès la naissance et ils sont revenus très souvent les premiers mois. Je fais parti de celles qui avaient annoncé pendant leur grossesse. Je veux construire une bulle familiale avec bébé et le papa, donc je vous le présente mais après laissez nous tranquille tous les 3. Et en fait après l’accouchement j’ai totalement changé d’idée et je rêvais d’avoir des visites à la mater puis d’un coup de main à la maison. (Et ils ont été assez sympa pour accepter nos deux demandes sans aucun commentaire !)

    Par contre je me demande, quelle prescription avait ton mari pour la pharmacie. Pour nous bébé n’a eu aucun médicament à part la vitamine D.
    Et vous avez pu faire la prise de sang de dépistage néonatal ? C’est la sage femme qui vous l’a faite à domicile?

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    1. Je te souhaite que cela te soit possible alors pour un futur petit deuxième !
      C’est génial que tu ais pu avoir l’aide nécessaire par tes proches à la naissance, c’est tellement essentiel et ça vaut tous les cadeaux de naissance du monde !
      Pour tes questions, je prépare un article là dessus, mais pour te répondre rapidement, on a pu faire en effet tous les examens à domicile ou à la maison de naissance ! Quant à la prescription, on était en effet sur du basique avec la vitamine D, des compresses et du doliprane (à cause de la naissance avec la ventouse, on pouvait lui donner du doliprane en cas de douleurs)
      Merci pour ton partage d’expérience !

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  3. Pour mon accouchement en avril dernier (donc en plein confinement) on m’a proposé une sortie précoce… Mais précoce voulait dire pour eux 48h après l’accouchement ! Je serai bien sortie plus tôt surtout que je n’avais aucun pb et que mon mari n’avait pas le droit de venir, mais je n’ai pas cherché à lutter surtout que ma sage-femme était partie se confiner à la campagne… Pour un prochain bébé, ton expérience me tente bien même si comme toi la mention d’une sortie contre avis médical me chagrinerait

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    1. Le confinement a fait bcp évoluer les pratiques et mentalités dans les maternités je pense.
      Concernant la mention sur le carnet de santé de l’Elu, je sais que d’autres parents n’ont pas eu cette mention sur le carnet de santé, ça doit vraiment dépendre des pédiatres et sages-femmes qui te prennent en charge dans le service… C’est dommage !

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  4. J’ai eu 3 enfants et pour le premier j’étais restée 4 jours à la maternité, 3 jours après la naissance et les va et vient quotidiens m’ont fatiguée, surtout que n’ayant pas eu de problème après la naissance le personnel médical était globalement absent a par pour faire des contrôles en mode robotique.
    Bref ça m’a bien aidée dans mon choix pour les 2 suivants.
    Pour numéro 2 il est né à 16h30 et des le lendemain a 9h nous avons demandé la sortie, sous l’air affolé du pédiatre, mais qui a joué le jeu car nous avions prévu rendez vous la même semaine chez un pédiatre de ville, donc environ 17h après la naissance, mon bébé avait pu bénéficier d’une hospitalisation à domicile ou les infirmiers se déplaçaient pour le voir pendant 1 semaine jusqu’à ce qu’il reprenne du poid.
    Pour le 3ème il est né à 5h du matin et l’équipe a demandé à ce que nous restions au moins une nuit complète avec bébé a la maternité, ce qui nous paraissait un compromis raisonnable entre besoin de liberté mais aussi de consciliation avec l’équipe médicale, soit 30h après la naissance avec un suivi avec ma sage femme a domicile (mais si c’était moi et vu que je n’avais pas eu de péridurale par choix je serais partie au bout de 6h et j’en était parfaitement capable).
    En tout cas un long commentaire pour dire que c’est tout à fait possible, et je pense que le plus important vu mes expériences, c’est que la demande doit être faite avec beaucoup de respect envers le personnel médical et d’écoute sur leur perception et demandent, et s’ils sentent que la famille maîtrise et sait ce qu’elle fait ensuite sans se braquer ca devrait bien se passer.
    En tout cas je ne regrette pas du tout d’être sortie ‘vite’ c’était extraordinaire de se retrouver dans cette bulle à la maison et de pouvoir partager ça avec les aînés.

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    1. Je confirme que partager les premières heures avec l’aîné, c’est top (comment ça, je spoile totalement mes futurs articles !!!??? hihi)
      Comme tu dis, il faut en discuter en amont avec les équipes. De plus en plus de maternité proposent d’elles-mêmes le retour précoce, surtout quand elles voient que tout est déjà calé à la maison.

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