Et les questions fusent – Partie 1

Et les questions fusent – Partie 1

Quand nous avons annoncé l’arrivée de notre fils, nous avons eu quasiment les mêmes questions de la part de tous. Je me dis que cela peut être intéressant de te les exposer (peut-être que tu as les mêmes interrogations ?) ainsi que leurs réponses afin que tu aies une vision un peu plus claire de ce qui nous attend dans les mois à venir.

Pourquoi est-ce si long ?

L’incompréhension qui est revenue assez unanimement a été concernant les délais de procédure. En effet, notre OAA (Organisme Agréé pour l’Adoption) nous a annoncé environ 1 an avant de partir chercher notre fils.

Crédit photo : Photo personnelle : les étapes jusqu’au départ

Laisse-moi t’expliquer un peu les raisons : le pays entreprend des recherches indispensables et conformes à la Convention de La Haye afin de s’assurer que l’enfant est adoptable à l’international. Elles sont menées pour essayer de retrouver la famille biologique et avoir son consentement, s’assurer que ce choix est non contraint et qu’il n’a pas été fait contre une rémunération (l’un des buts étant de lutter contre le trafic d’enfant). Cela n’est pas forcément fait avant de proposer l’enfant à l’adoption. Il est tout à fait possible (et notre OAA a déjà eu le cas) que la maman décide de reprendre son enfant pour l’éduquer (sa situation financière/sociale ayant évolué depuis la naissance).

Le délai indiqué lors d’une conversation téléphonique était de 1 an à partir de la signature du consentement (document indiquant que nous acceptons l’apparentement avec l’enfant qu’on nous a proposé). Lors de la signature de celui-ci, nous avons appris que le pays de notre enfant avait un peu changé ses procédures et la recherche de la famille biologique se faisait désormais avant de proposer l’enfant à l’adoption. A priori, cela raccourcit l’attente.

Et vous partez quand alors ?

Ça malheureusement, ça ne dépend pas de nous !! Une fois que le pays a effectué toutes les démarches de son côté, nous recevons alors l’APP (Accord à la Poursuite de la Procédure). C’est le sésame qui nous indique que tout est ok et qu’il faut être prêt à partir. Et quand je dis prêt, c’est prêt : le pays donne une date à laquelle il faudra que nous soyons là-bas, et impossible de la décaler (en tout cas pas plus de 2 jours). Cela peut être 1 mois après l’Accord à la Poursuite de la Procédure… comme moins de 15 jours.

Mais ça, c’était avant que le Covid ne vienne tout chambouler. Après mars 2020, il n’y a eu qu’un seul et unique voyage qui a été autorisé par les autorités du pays. Et très peu de familles en faisaient partie. C’est extrêmement démoralisant de se dire qu’il va peut-être se passer des mois jusqu’à l’Accord à la Poursuite de la Procédure, et ensuite encore des mois jusqu’au départ. Certaines familles sont dans l’attente du départ depuis une année.

Il ne nous reste qu’à croiser les doigts et prier très fort pour que les choses reviennent à la normale rapidement.

Crédits photo : Annie Spratt

Comment cela se passe-t-il sur place ?

Dans l’idéal, nous souhaiterions arriver deux jours avant la rencontre avec notre enfant afin de récupérer de la fatigue du voyage et arriver à nous repérer un peu dans notre nouvel environnement. Notre OAA s’occupe des visas et de l’hébergement ce qui est un souci de moins pour nous. Nous ne logerons pas à l’hôtel mais dans un petit appartement avec toutes les commodités.

Nous aurons la chance d’être bien accompagnés car une correspondante sera là pour nous faciliter au maximum les choses : elle doit venir nous chercher à l’aéroport pour nous conduire à notre hébergement, nous accompagner à l’orphelinat, nous servir d’interprète pour toutes les démarches administratives, en cas de souci quelconque, et nous conseiller si nous avons des interrogations. Bref, elle va être notre marraine la bonne fée !

Notre séjour va durer environ 1 mois. Durant ce temps, nous allons commencer notre vie de famille. L’essentiel du temps sera consacré à notre enfant, à ses besoins, à nous promener avec lui. Et si les choses se passent bien avec lui et que nous nous en sentons le courage, nous avons la possibilité de faire une excursion de quelques jours hors de la ville.

Là encore, c’était avant que le Covid ne s’invite. Les dernières familles qui sont parties ont dû suivre un protocole très rigoureux, incluant une quarantaine et un temps sur place passé avec l’enfant réduit. Les choses ont encore le temps de changer d’ici à notre départ…

Schtroumpfette part avec vous ?

Cela se décidera au dernier moment. Nous allons tout faire pour qu’elle puisse nous accompagner. J’ai beaucoup de mal à nous imaginer aller chercher notre enfant sans elle. La première fois que nous lui avons parlé du voyage, elle n’était pas forcément très motivée : c’était loin (le vol de notre voyage pour le Japon il y a quelques années avait été compliqué pour elle), elle ne connait pas le pays et n’était pas très enthousiaste à l’idée d’y aller, elle était un peu craintive… À cela s’ajoutaient d’autres préoccupations qui nous semblaient tout à fait naturelles :

  • elle trouvait que c’était très long de passer 1 mois loin de ses petits frères. Elle est très proche d’eux, les appelle souvent et c’est vrai que passer 15 jours sans les voir est déjà compliqué pour elle.
  • elle s’inquiétait pour l’école. Étant donné qu’elle est maintenant au lycée avec des examens en fin d’année, il est légitime de se poser la question d’une absence aussi longue.

Nous avons donc discuté avec elle à plusieurs reprises pour apaiser ses craintes. Elle est désormais très enthousiaste à l’idée de nous accompagner. Si notre départ se fait sur les vacances d’été, elle viendra avec nous. Si nous partons en pleine période scolaire, elle restera chez sa maman. Pour les autres cas, cela dépendra du temps pris sur l’école et sur les vacances, avec comme possibilité de faire les devoirs et suivre les leçons par Internet.

Nous avons eu d’autres questions… mais je t’en parlerai une autre fois !

4 commentaires sur “Et les questions fusent – Partie 1

  1. En fait, ce délai paraît aberrant vis-à-vis de l’enfant surtout, qui continue à vivre dans un orphelinat. Est-il possible, à partir du moment où les recherches familiales sont terminées, de lui écrire ? Est-il informé de votre existence ? Qu’il n’est plus seul en somme ? Notamment en cette période Covid qui rallonge tout, ça me paraît indispensable de créer le lien dès que possible. Même si vous ne parlez pas la même langue, même si vous ne vous êtes jamais rencontrés, un jeune enfant comprend très bien quand on lui explique, et sait regarder un dessin, une photo, etc.

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    1. Il n’y a aucun contact entre les parents adoptifs et l’enfant tant que l’Accord à la Poursuite de la Procédure n’est pas définitif. Par contre, il est possible d’avoir des nouvelles de l’enfant (mais soyons clair cela reste du domaine de l’exceptionnel). Une fois l’APP attribué, avant la pandémie le départ était si rapide qu’aucun contact avec l’enfant ne se faisait.

      Avec le Covid, effectivement les choses sont un peu différentes et certains parents ont leur APP depuis plus d’un an et ne sont toujours pas partis. Dans ce cas en effet les contacts avec l’enfant sont possibles. Néanmoins dans les faits cela reste compliqué et aucun lien n’est vraiment fait . Les parents peuvent avoir des nouvelles mais c’est rare. L’envoi de colis reste difficile. Et si les parents n’insistent pas, on ne leur donne aucune information (pour tout ça, je parle pour mon OAA mais je crois que la situation est assez générales au vu des témoignages que j’ai lu ça et là)

      Pour la préparation de l’enfant, j’ai l’impression que c’est très orphelinat-dépendant dans le pays où nous adoptons. Certains enfants sont très bien préparés, d’autres quasiment pas.

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