Quand le célibat n’est pas un choix par défaut

Quand le célibat n’est pas un choix par défaut

Aujourd’hui je viens te parler de célibat. Enfin, plus précisément de mon célibat. Je te livre un article assez intime, que j’ai écrit il y a un petit moment déjà mais que j’ai mis du temps à publier.

Comme tu vas pouvoir le constater, je suis loin du cliché de la vieille fille avec ses chats, qui enchaîne les histoires foireuses et passe ses soirées devant la télé à manger des glaces en se demandant quand elle rencontrera « le bon ». Je suis célibataire depuis deux ans maintenant et ça a été une véritable révélation. 

Je précise d’abord un point important : je n’entends pas par célibat l’absence de relations amoureuses et/ou physiques. Comme je dis souvent : je suis célibataire, pas nonne 😉 Et pour être totalement honnête je n’ai même jamais été aussi amoureuse que ces dernières années. 

Dans cet article je te parle donc de célibat au sens social du terme, c’est à dire l’absence de relation exclusive avec comme objectif à plus ou moins long terme de vivre sous le même toit, de faire une déclaration d’impôts commune et/ou d’avoir des enfants et de les élever ensemble (rayer les mentions inutiles).

Ce que mon célibat n’est pas

Après deux ans donc, force est de constater que mon célibat n’est pas une passade. Une phase entre deux « grandes histoires ». Ce n’est pas une période où je « profite » en attendant de me “recaser” (Oui je mets beaucoup de guillemets dans cet article). 

Ce n’est pas un statut que je subis, un choix par défaut. Une situation que je dois vivre parce que je n’ai pas rencontré “la bonne personne” (tu noteras qu’on parle toujours au singulier). 

Ce n’est pas non plus une réaction face à une relation en particulier qui se serait terminée par une séparation et m’aurait dégoûtée à tout jamais de toute forme de vie de couple. 

Non, c’est quelque chose que j’avais en moi depuis longtemps je pense, et qui s’est finalement imposé comme une évidence.

Crédit photo : pixabay

Rester célibataire : mais pourquoi ?

Parce que j’ai le sentiment d’avoir beaucoup plus de temps pour moi.

Plus de temps libre, moins de charge mentale, moins de contraintes. Je suis plus disponible pour faire des choses qui me font du bien et pour m’occuper de mon petit garçon. 

En vivant à deux j’avais souvent tendance à mettre du temps et de l’énergie dans des choses que je faisais parce que nous étions en couple et que “c’était comme ça” : les repas chez la belle-famille, les anniversaires des copains de l’autre (y compris ceux que je n’appréciais pas plus que ça…), le film au ciné que je n’aurais pas forcément choisi, etc. 

La charge mentale me pèse également beaucoup moins. Je pensais que cette charge venait surtout de la naissance de Petit Viking, et c’était sûrement vrai en partie, mais pour moi le couple en lui-même imposait aussi une certaine part de logistique. 

Je m’étais rendu compte de ce phénomène quand nous vivions à trois et que L’Amoureux partait plusieurs jours en vacances ou en séminaire : je trouvais le quotidien tellement plus facile à gérer quand j’étais seule et j’avais beaucoup de mal à me l’expliquer.

Peut-être parce que le fait de simplement “faire les choses” me demande finalement moins d’énergie que de les demander, de les préparer, de les rappeler et/ou d’attendre qu’elles se fassent. Il y a également aussi toute la charge mentale liée à l’autre qui a disparu : le repassage des chemises, le rappel des dates d’anniversaire, le listing des repas, l’organisation des week-ends, etc. Quant à la logistique de Petit Viking elle est mieux répartie maintenant avec la garde alternée. 

J’apprécie vraiment de pouvoir disposer plus librement de mon emploi du temps. J’aime beaucoup être seule. J’aime mes soirées passées dans mon canapé. J’aime ne pas être organisée tout le temps, pouvoir laisser la vaisselle traîner dans l’évier et manger Picard trois soirs de suite. J’aime avoir du temps pour faire du sport, pour lire, pour faire des puzzles sans être obligée de bloquer un créneau 10 jours à l’avance. J’aime pouvoir accepter les invitations sur un coup de tête.

Je précise quand même que cette situation est possible car je suis en garde alternée et je ne tiendrais probablement pas tout à fait le même discours en garde exclusive. 

Tu vas me dire que je dresse un portrait un peu “sombre” du couple, et je demeure convaincue que pour certaines personnes la vie à deux est tout à fait compatible avec du temps pour soi et un équilibre des charges. Mais pour moi ce n’était pas le cas.

J’ai donc trouvé avec le célibat et la garde alternée un fonctionnement qui me convient.

Parce que j’adore mes nouvelles relations amoureuses

Comme le disait Suzanne dans son article, j’aime retrouver ces frissons, cette boule dans le ventre, cette impatience. J’aime désirer et me sentir désirée. J’aime faire l’amour tout le temps et partout. J’aime les soirées romantiques et les grasses matinées câlines. J’adore retrouver ce sentiment d’adolescente amoureuse… mais en mieux. Parce qu’à trente ans je me connais mieux qu’à vingt, je communique (un peu) mieux et je sais ce que je veux. 

Et surtout j’aime que tous ces sentiments et ces sensations ne soient pas mélangés à de la gestion du quotidien. Que les seules questions à se poser quand nous sommes ensemble soient quelle bouteille de vin on ouvre ? quelle série on regarde ? où partons-nous en week-end ? J’aime être avec l’autre parce que j’en ai envie et quand j’en ai envie. J’aime se quitter pour mieux se retrouver et faire de chaque moment un moment un peu exceptionnel. Je me sens plus libre d’explorer aussi, d’autres formes de relations, d’autres cadres. 

Parce que cela a renforcé mes autres relations

La relation de couple n’est aujourd’hui plus la relation la plus importante de ma vie, celle qu’il faudrait placer absolument en premier dans la liste. Celle à qui je donne le plus et dont j’attends le plus. 

J’ai des ami.e.s avec qui j’ai des relations très intenses, que j’appelle tous les jours ou presque. Avec qui je partage absolument tout. D’autres que je vois moins souvent mais qui sont toujours là. Mes relations avec mes parents et mes grands-parents se sont renforcées depuis que je suis célibataire sans que je sache vraiment expliquer pourquoi. Peut-être parce que je leur consacre plus de temps aussi, que je m’investis plus. 

Je demande plus facilement de l’aide également, comme si en étant célibataire et maman semi-solo, j’étais plus légitime dans mes demandes. Et du coup je me sens bien plus entourée et soutenue que quand j’étais en couple. Je me sens plus ouverte et plus épanouie. 

Ce que j’ai appris

Ces dernières années, j’ai donc appris à déconstruire un certain nombre de modèles sociaux. Ceux qui voudraient qu’une histoire d’amour, pour être belle, soit inscrite dans la durée ; et qu’une séparation soit forcément un échec. Ceux qui voudraient que, si l’on s’aime, alors on doit un jour partager un abonnement internet. Ceux qui voudraient que pour être de bons parents, il faut forcément vivre ensemble. 

J’ai déconstruit tout cela et cela a été un soulagement vraiment profond. De réaliser que oui, la vie de couple convient à beaucoup de personnes, mais pas à moi. Et que bah en fait ce n’est pas grave.

Ce n’est pas grave parce qu’il existe plein d’autres modes de vie parfaitement légitimes (même si on nous a bassiné le contraire depuis qu’on est tout.e petit.e.).

Et donc oui ! Oui ! On peut-être célibataire, sans chat, pas du tout frustrée et surtout très heureuse. 

Et toi ? Tu es en couple ? Célibataire ? Tu le vis comment ? Tu as déjà expérimenté d’autres types de relations ? 

(EDIT: au moment où je me décide enfin à finaliser cet article, j’ai découvert en parallèle le merveilleux podcast de Victoire Tuaillon qui s’intitule “Le cœur sur la table” et que je te recommande fortement si le sujet t’intéresse).  

32 commentaires sur “Quand le célibat n’est pas un choix par défaut

  1. Ton article me parle beaucoup ! Cela fait maintenant 2 ans que je suis en couple mais avant cette belle relation, je suis restée 7 ans célibataire et comme tu dis, célibataire ne veut pas dire nonne 🙂 Ces 7 années à ne penser qu’à moi, à profiter des mes amis plus fréquemment et à être libre, n’ont pas été un choix de dépit, je ne voulais pas de relation, je voulais vraiment être célibataire 🙂 Lorsque j’ai rencontré mon amoureux j’étais toujours dans cette optique et c’est pourquoi avant d’officialiser notre relation, c’était censé n’être qu’une histoire passagère mais comme quoi même quand c’est notre volonté d’être célibataire et qu’on ne veut pas se casser, le coeur peut parler et j’en suis très contente 🙂 Mais je suis heureuse de m’être accordée cette partie de ma vie pour moi, elle a fait de moi la personne que je suis et m’a appris à m’écouter plus, à m’accorder du temps, j’en sors épanouie et grâce à elle, je sais que j’ai besoin de moment pour moi, seule, dans ma vie de tous les jours 🙂 Merci pour cet article qui m’a permis de repenser avec nostalgie à cette belle époque (même si j’aime tout autant ma vie actuelle 😀 )

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  2. Je suis tout à fait d’accord pour dire que le célibat (ou plutôt selon ma définition l’absence de vie en course) est un choix de vie tout à fait valable et qui peut nous rendre heureux. Et tant mieux pour toi d’avoir trouvé un mode de vie qui te convient si bien.
    Je comprends également que tu aimes revivre les premiers émois amoureux si agréables. (Avant nous arrivions à faire garder nos enfants et à trouver du temps pour nous comporter en jeunes amoureux mais depuis le Covid, c’est vraiment compliqué et ça nous manque !)

    Je ne peux néanmoins m’empêcher de penser que tu n’avais pas rencontré le bon partenaire pour une vie en couple ou pas la bonne organisation du couple.
    Personnellement, la vie en couple a apporté une multiplication des plaisirs (ceux seuls et en plus ceux à 2) et une facilitation de la gestion du quotidien.
    Le fait d’être en couple ne m’empêche nullement de faire cavalier seul, de passer du temps seul/sans son conjoint. (Rencontrer la belle famille une fois de temps en temps est certes un peu obligatoire mais je les aime bien et je n’y vais pas systématiquement sans que cela ne les choque.)

    Au contraire, la naissance de mes enfants m’a paru augmenter le nombre de contraintes, le temps à m’occuper de mon foyer… Et les jours de grosse fatigue/déprime, je souhaite divorcer et avoir une garde partagée pour pouvoir faire ce que je veux une semaine sur 2. Mais dans ma vision idéale, c’est une semaine avec mes enfants et une semaine avec mon mari ! Donc je vais rester mariée !

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire !

      Je suis vraiment persuadée qu’il est possible de trouver son équilibre et son épanouissement dans la vie de couple et que c’est un fonctionnement qui convient parfaitement à beaucoup de personnes (heureusement ;))

      Avec le papa de Petit Viking nous étions assez indépendant et passions régulièrement du temps seul.e ou avec nos ami.e.s respectif.ve.s. Concernant l’organisation nous communiquions très régulièrement aussi pour essayer d’équilibrer les choses. Mais malgré tout ça la séparation a vraiment été libératrice pour moi. Au-delà de « l’autre » je pense que c’est surtout le mode de vie qui ne me correspondait pas.

      Et je suis de plus en plus mal à l’aise avec la notion de « bon » partenaire et de « bonne personne » comme si cela impliquait que les autres relations étaient « mauvaises » ou « insuffisantes ». Je suis désormais convaincue que les relations amoureuses, même si elles n’aboutissent pas à une vie commune, peuvent être tout aussi « sérieuses » et extrêmement enrichissantes.

      (Et j’aime bien cette idée de semaine sans enfants ;))

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      1. Je ne voulais pas juger les relations qu’elles soient d’une nuit ou pour plus longtemps. Elles peuvent toutes être enrichissantes, satisfaisantes et épanouissantes.

        Quand je parle de bonne personne, je parle juste du fait que de la même façon que l’on est attirée que par certaines personnes physiquement ou intellectuellement, notre façon de fonctionner, de penser, d’agir sur le long terme fait que la vie en couple heureuse n’ait pas possible pour tous les gens qui ont des sentiments l’un pour l’autre.
        Je pense en effet que certains couplent sont plus assortis que d’autres pour vivre ensemble. Je pourrais avoir une relation amoureuse avec une personne maniaque du rangement ou trop bruyante. Mais pour vivre en couple, je sais que j’ai besoin de moment de calme ou je peux me concentrer sur mes activités et que je n’ai pas envie de passer ma vie à ranger/laver/réorganiser ma maison, c’est souvent le bazar chez moi et j’aime cette atmosphère. Donc une personne trop à cheval sur le rangement ou trop bruyante pourrait être une relation épanouissante si nous ne vivions pas ensemble mais me demanderait trop de sacrifices pour envisager une vie commune de longue durée épanouissante.

        De la même façon, je ne pense pas qu’une seule personne nous soit destinée ni qu’il faille obligatoirement se mettre en couple « classiquement », ni avoir des enfants. On est tous différent, on peut tous trouver le bonheur différemment. (J’ai plus de mal à imaginer qu’on puisse trouver son bonheur avec plusieurs personnes à la fois mais tant que ça ne me concerne pas directement, je me moque de ce que font les gens tant que ça leur plaît !)

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    2. Je pense aussi que si le couple augmente la charge mentale, c’est que ce n’est pas le bon partenaire. Dans ta presentation, tu ecris « feministe engagée », tu m’étonnes que « repasser les chemises » ( ???????????) t’es fait fuir. Il est normal de refuser un mode de vie qui ne nous convient pas, voir qui entrave la liberté. Nous allons chacun aux repas de familles uniquement si nous le souhaitons, en toute simplicité, comme pour tout le reste. Nous ne prenons pas le fait de respecter les desirs et les besoins de chacun comme une contrainte, ni comme une charge mentale supplémentaire. Tant mieux si tu es heureuse, c’est le principal !

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      1. Merci pour ton commentaire !

        Arf malheureusement même en étant féministe je n’ai pas encore trouvé de solutions pour ne faire aucune tâche ménagère 😉 (Mais je cherche encore ;)). Je pense que, comme beaucoup de couples, nous avons essayé de tendre vers une répartition équilibrée, même si cela n’était pas parfait : je repassais par exemple, mais n’ai jamais touché à un aspirateur en dix ans ! (Et j’ai bien dû m’y remettre au moins une fois de temps en temps en vivant seule :))

        Au-delà de mon (très subjectif) exemple personnel, les études montrent que globalement le temps consacré aux tâches ménagères augmente pour les femmes lorsqu’elles se mettent en couple et, parallèlement, diminue pour les hommes et ce même avant l’arrivée des enfants. (Le livre de Caroline Criado Perez, « Les femmes invisibles », explique cela de manière très détaillée).

        Et comme je le disais dans mon commentaire précédent, je me détache maintenant de cette notion de « bon partenaire ». Je pense que quelqu’un peut être un « bon partenaire » même si une vie sous le même toit ne nous conviendrait pas.

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  3. Ton article ne me choque pas, bien au contraire. Mon mari et moi avons été amenés pour des raisons de santé à nous poser des questions sur comment se débrouillerait l’autre si l’un de nous mourrait. Le premier sujet était vis-à-vis de notre fille mais je me suis rendu compte que ni l’un ni l’autre n’avait l’envie de « refaire » sa vie avec quelqu’un. Pourtant, cette discussion était très ouverte, le sujet étant sérieux à ce moment-là, nous avons abordé le sujet d’un autre conjoint, pareil vis-à-vis de notre fille d’abord qui aurait donc un beau-parent (nous n’avons pas beaucoup de bons exemples, c’est donc un sujet sensible), et en fait aucun de nous ne veut recréer un foyer familial avec quelqu’un. J’ai trouvé ça étonnant mais en te lisant je me rends compte des « efforts » que demandent le couple. Peut-être qu’à l’instant où nous en avons parlé nous n’avions tout simplement pas l’envie ou l’énergie de les faire avec quelqu’un d’autre.
    En tout cas, je sais que la solitude et le silence font peur à certaines personnes alors qu’elles sont indispensables à mon équilibre. Du coup, ceci explique peut-être cela. En plus, l’idée de se préserver un jardin secret avec l’autre et tout seul me paraît séduisante. Donc oui, pourquoi pas.
    Le principal étant que ça te convienne. Et effectivement la garde alternée joue clairement en ta faveur.
    Il y a un autre aspect que tu n’abordes pas mais qui m’est tout de suite venu à l’esprit à ce moment-là : présenter quelqu’un comme un beau-parent à son enfant est un vrai cap et aussi un risque. Je ne sais pas si je le prendrais avec ma fille si j’étais dans ta situation.

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire.

      Cela me fait penser à une discussion que j’ai eu avec ma cousine qui est très heureuse en couple mais qui tenait un discours similaire : si jamais séparation il devait y avoir à un moment donné elle ne se voyait pas du tout se remettre en couple !

      Concernant la solitude en effet je sais que j’en ai beaucoup besoin, mais que cela peut être source de souffrance pour d’autres personnes.

      Et enfin concernant le fait de présenter quelqu’un à Petit Viking c’est en effet une question qui s’avère compliquée… et je n’ai pas vraiment de réponse. D’un côté je me dis que c’est offrir à mon fils une autre vision du couple (non les amoureux ne vivent pas forcément ensemble, oui il y a plein de formes de relations possible…) et en même temps j’ai peur que cela puisse être trop déstabilisant pour lui, surtout à son âge. Je verbalise en tout cas le fait que j’ai d’autres personnes dans ma vie et que je suis épanouie quand il est chez son papa (coucou le complexe d’Œdipe) et je me dis que si un jour la question se pose de lui présenter quelqu’un et bien je verrais à ce moment là !

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  4. Je me retrouve TELLEMENT dans ton article ! Je crois que je vais le faire suivre à plein de monde pour expliquer ce que je ressens… Par contre j’avoue que je reve d adopter un chat, c’est notre seule différence 😉 .

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  5. Merci pour ton article qui apporte un peu de « fraicheur » dans les discours très standards que l’on retrouve un peu partout.
    Je ne suis pas célibataire et pourtant je partage complètement ton point de vue, et il est très clair que si demain je me retrouvais seule, je n’irais pas chercher à me « caser » à tout prix. Quand on goûte à la liberté… difficile de revenir en arrière 🙂

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  6. On entend de plus en plus de personnes qui passent à ce mode de fonctionnement et tant mieux ! Ça m’a toujours paru aberrant qu’en 2021 on définisse toujours le bonheur d’une femme sur la durée de sa relation en cours ! (trouver le bon toussa toussa…)
    Virginie Despentes disait dans les couilles sur la table qu’elle pensait que de plus en plus de femmes finiraient à se convertir au célibat ou au lesbianisme et peut être qu’elle avait raison ! En tout cas, à force d’écouter Victoire et les autres podcasts féministes, j’ai de plus en plus l’impression que le féminisme crée à un moment donné une incompatibilité avec le couple hétéro tel qu’on le définit souvent ( mon homme commence à avoir peur d’ailleurs 😅).
    Bref, ta situation m’inspire plus qu’elle ne me choque ! Merci beaucoup d’avoir abordé ce sujet.

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    1. Oui, tu as raison, j’ai entendu cette question aussi concernant la compatibilité entre le couple hétéro et le féminisme… Mais c’est sans doute que la société évolue… Et surtout, il faut se rappeler que toutes ces déconstructions qu’on fait en écoutant des podcast ou en lisant… et bah on n’est pas tant que ça sur Terre à le faire… Y a encore du boulot…

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    2. Ta réflexion est très intéressante ! Peut-être justement que c’est la notion de couple hétéro « tel qu’on le définit souvent » (pour reprendre tes propos) qui va être de plus en plus interrogée en effet. Qu’on aura plus le couple hétéro avec vie commune d’un côté comme « allant de soi » et les autres formes de relations « alternatives » de l’autre (avec toute la hiérarchie que cela impose) mais plein de forme de relations diverses et variées…

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  7. C’est si joliment écrit et intéressant ! Il y a tellement de versions du bonheur, pourquoi se limiter à ce que nous dicte la société :-)? Pour autant que ton/a/s partenaire/s soient exactement dans le même état d’esprit évidemment.. c’est peut être bête mais ça me parait pas si évident non? il n’y a pas de coeurs brisés chez tes amoureux/se/s qui voudraient « plus »? Une autre question me vient à l’idée : dans ton article de description tu parlais de l’idée de faire un deuxième bébé en solo, comment est ce que tu envisages cela dans ce contexte de liberté retrouvée ?

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire qui pose plein de questions très riches 🙂 Je te fais donc une réponse très longue 😉

      Concernant le fait que l’autre partenaire doit être dans le même état d’esprit c’est tout à fait vrai et, en effet, pas encore si courant. Et oui ça a pu / ça peut être bloquant lorsque l’autre est dans un schéma plus « classique ».

      De mon expérience je pense que je peux déjà faire deux retours. Le premier c’est que, à un moment donné, les « semblables s’attirent » et que dans les personnes que j’ai rencontré ces dernières années (que ce soit dans les relations amoureuses mais aussi amicales) j’ai l’impression qu’il y a de plus en plus de personnes qui ont entendu parler (sans forcément les avoir expérimenté pour autant) de relations non-exclusives ou de formes « alternatives » et que le dialogue se généralise réellement. Sur les applications de rencontre par exemple, il y a de plus en plus de # qui circulent qui permet de matcher avec des personnes déjà ouvertes sur le sujet. (Cela fait un peu secte, dit comme cela, mais dans les faits c’est plutôt enrichissant).

      Et l’autre point, que je trouve intéressant aussi, c’est que ça ouvre le débat et les discussions avec le partenaire et que c’est souvent très riche. Sur la vie commune par exemple, ce n’est plus une évidence, quelque chose que l’on fait parce que « c’est comme ça » mais un sujet de discussion : pour quelles raisons l’autre veut vraiment vivre en couple ? qu’est-ce que ça lui apporterait de plus par rapport à maintenant ? de moins ? quelles formes peut-on trouver qui correspondraient aux besoins de chacun ? Et parfois oui, on en trouve aucune, on se brise le cœur et c’est incroyablement frustrant…Mais au moins on fait les choses « en conscience » d’un côté comme de l’autre.

      Ensuite, concernant mon projet de bébé solo celui-ci est toujours un peu en stand-by malheureusement et mes réflexions sur le sujet vont et viennent. Mais en effet, dans mes relations actuelles, les questions sont déjà apparues sur le tapis en fonction des configurations : comment faire et élever un enfant seule lorsqu’on est en couple (et que l’autre ne veut pas d’enfant par exemple) ? Est-ce compatible avec la relation ? Et si oui comment ? Ou alors autre configuration : comment devenir parents avec un cadre qui, dès le départ, n’est pas classique (pas de vie commune, pas le même temps consacré à l’enfant, etc.) ?

      Là encore je pense que, comme c’est le cas pour le couple, les modèles de parentalité sont eux aussi à (ré)inventer avec toute la difficulté que cela peut avoir justement de ne pas avoir de « modèle » ou de « cadre ». Mais quand je me lancerai, pour un modèle ou un autre, je ne manquerai pas de venir partager mon expérience ! 😉

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  8. Très bel article, qui peut vraiment faire du bien à toutes celles qui s’y reconnaitront ! Je crois que ma mère éprouve ça, mais n’a jamais réussi à me l’expliquer – je vais lui envoyer ton article pour voir ce qu’elle m’en dira !

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  9. Une question, par curiosité : serait-ce la même vie sans enfants? Et quel age avez vous?
    Perso, j ai été célibataire de 20 ans à 32 ans. C etait top de 20 à 26. De 26 à 32, ça a été de moins en moins bien (carrément horrible après 30 ans).
    Bah, en fait, il n y avait plus personne pour sortir ou partir en vacances… tous mes amis avaient pris une vie tranquille de famille. J ai essayé d en faire de nouveau, c etait plus pareil.
    Alors, qd j ai envie d avoir une garde alternée (le système de Laure me va complètement 🤣: une semaine avec les enfants, une semaine avec mon mari!!), je me rappelle ces 2 dernières années célibataires: c etait beaucoup plus simple, beaucoup moins fatiguant et beaucoup moins joyeux…
    Et puis, les enfants vont grandir…

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    1. Merci pour ton commentaire. J’ai 32 ans de mon côté et oui la situation serait forcément différente sans enfant (et même sans garde alternée) et elle sera différente également avec un deuxième bébé ou quand les enfants seront plus grands !

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  10. Merci Albertine pour cet article qui me parle beaucoup dans mon chemin actuel, comme celui de Yume la veille pour d’autres raisons 🙂 Après ma séparation, dans mes réflexions je ne me voyais pas du tout me remettre en couple et je voulais savourer ma liberté retrouvée, en me rendant compte que j’avais beaucoup moins de contraintes à la fois matérielles et mentales en étant seule que quand j’étais en couple avec mon ex conjoint. Patatras, la vie a fait que j’ai rencontré très vite quelqu’un d’autre avec qui la vie est beaucoup plus simple et qui m’apporte énormément, mais malgré tout j’ai parfois peur que le fait que je n’ai pas eu beaucoup de temps pour moi, pour me retrouver entre ces deux histoires, pose problème à un moment.

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    1. Merci beaucoup pour ton commentaire ! Et oui, parfois la vie « contrarie » un peu nos plans et c’est tant mieux 😉 Peut-être que maintenant que tu as pris conscience des contraintes qui pesaient dans ton ancienne relation les choses se passent / se passeront différemment dans la nouvelle ? Je te souhaite en tout cas de trouver un équilibre qui soit pérenne 🙂

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  11. Merci beaucoup pour cet article que je trouve à la fois intéressant et inspirant.
    Je me rappelle encore comment je vivais mal mon célibat avant de rencontrer mon mari mais pour des raisons très différentes de la solitude (un amour à sens unique ça reste un peu difficile à vivre). Maintenant que je suis en couple depuis de longues années et que j’ai des enfants, j’avoue que j’ai des envies de liberté, de temps pour moi et rien qu’à moi. Ma cadette est petite donc c’est compliqué, mais comme dit plus haut les enfants grandissent et je compte bien mettre ce temps à profit par la suite pour moi et puis pour mon couple. Les moments à deux me manquent tellement ces derniers temps.
    Je me rends aussi compte que contrairement à beaucoup de femme, ma charge mentale a beaucoup diminuée avec ma mise en couple, mais il faut dire que le ménage ce n’est pas mon truc et que la seule tache ménagère que je fais c’est le repassage (pas de chemises chez nous :)) ! Il faut dire que j’ai toujours vu mon père qui avait des horaires bien plus souple que ma mère, s’occuper de nous, faire le ménage, faire la cuisine et soulager ma maman quand elle en avait besoin. Je ne pense pas que j’aurais pu trouver mon compte avec un partenaire qui n’assurait pas sa part.
    En tous les cas, je suis ravie de savoir que cela te convient et que tu es épanouie dans ce schéma là et je te souhaite que cela continu encore longtemps comme cela.

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    1. Merci pour ton commentaire. Oui forcément le célibat « subit » lorsque l’on est malheureux n’a rien à voir… C’est chouette je trouve d’avoir eu un modèle où la charge mentale n’est pas portée principalement par la mère. Et j’ai l’impression, en voyant les commentaires, que vous êtes nombreuses.x. à rêver d’un « célibat » à deux sans enfant de temps en temps 😉

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  12. Merci de ton article, qui pose des sujets intéressants !
    Pour ma part, je suis divorcée du père de ma fille, en couple de nouveau mais sans vie commune dans un même foyer. Ma fille n’est pas en garde alternée mais avec un « DVH élargi » (donc passe plus de temps chez son père que le week-end une semaine sur deux).
    D’un côté, j’ai quand même dans l’idée d’aller vers la vie commune, mais je n’arrive pas à savoir si c’est une construction ou un réel désir. De l’autre, j’ai (très) peur de l’accroissement de charge domestique et mentale (comme je l’ai vécue avec mon ex mari). Le fait d’être en relation exclusive avec 1 partenaire sur une durée longue me convient bien (ça, c’est clairement quelque chose que je recherche !).
    J’aime bien tes questions, vues en réponse à un autre commentaire : qu’est-ce que cela nous apporterait ? Je trouve que c’est une très bonne question, à laquelle je vais réfléchir !
    Comme toi, je ne crois pas au « bon partenaire » qui ferait que vivre en couple serait adapté. Cela voudrait dire qu’autrement on serait avec un mauvais partenaire si on n’est pas en couple avec vie commune… Donc cela pose la vie commune comme l’idéal à atteindre. Or, il y a des études qui soulignent que le bonheur des femmes diminue en étant en couple avec vie commune, de même que leur longévité (au contraire des hommes pour lesquels on constate l’inverse)(études dans le cas de partenaires cis hétéros). Sans vouloir pousser tout le monde au célibat, cela questionne cette idée de couple.

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  13. Merci beaucoup pour ton commentaire et pour ton témoignage très intéressant. Je vois que beaucoup de nos réflexions se rejoignent 🙂 et j’ai l’impression qu’on est quand même de plus en plus nombreuses.x à se poser des questions sur « l’évidence » de la vie de couple (notamment quand on a des enfants). Je pense également qu’on arrive dans une nouvelle relation « riche » de ce qu’on a vécu dans les précédentes et qu’on est peut-être plus vigilant (notamment sur la charge mentale) à ce qui nous convient ou non ! Et enfin, j’aime beaucoup ta dernière phrase qui résume bien les choses 😉

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