Prétendre

Prétendre

Prétendre arriver à tout gérer.

Prétendre être bien dans sa peau.

Prétendre être sûre de soi.

Prétendre être sociable.

Prétendre n’avoir aucun soucis à gérer sa vie personnelle et sa vie professionnelle de front sans respiration.

Prétendre ne pas avoir envie de partir loin, de prendre un avion et d’aller hurler toute ma frustration sur une île déserte.

Prétendre que tu ne me manques pas chaque seconde de chaque jour et que j’arrive à vivre alors que tu n’es plus là.

Prétendre être heureuse.

Prétendre encore et toujours.

J’ai l’impression de passer ma vie à prétendre être quelqu’un d’autre. J’ai pris un temps infini pour apprendre les codes et savoir ce que l’on attendait de moi. Savoir comment me comporter, quoi dire, quoi dévoiler.

Crédits Photo : Andi (CC)

Ne pleure pas en public, ne hurle pas de désespoir, cache tes douleurs physiques et mentales. Prétends être douce, être gentille, être intéressée par ce que raconte l’autre.

Ne sois pas trop intelligente, prétends être un peu bête ça rassure toujours celui en face.

Ne dis pas ce que tu penses. On te l’a assez répété plus jeune, tu es trop directe et trop franche et c’est déplaisant. Prétends ne pas avoir de réponse plutôt que de dire une vérité qui fâche.

Ne sois pas trop indépendante, trop solitaire ça ne se fait pas et tu ne réussiras jamais dans ton milieu ou tes projets. Prétends avoir besoin des autres pour avancer, réussir.

Ne montre pas ton agacement quand tu expliques pour la cinquantième fois la même chose et que ce n’est toujours pas compris par la personne d’en face. Prétends que c’est normal et que c’est parce que tu dois mal expliquer.

Ne mets jamais quelqu’un face à ses contradictions ce n’est pas agréable pour lui. Prétends que tu ne vois pas ses mensonges.

N’envoie pas tout bouler même quand on t’attaque, même quand ça te touche. Sois plus intelligente que l’autre tu vois bien qu’il fait ça parce qu’il va mal. Donc prétends ne pas avoir mal toi.

Je suis épuisée de prétendre être quelqu’un d’autre.

Épuisée de devoir marcher sur un fil permanent.

Épuisée d’étudier la façon dont ce que je dis semble être reçu par l’autre pour adapter si j’ai été un peu trop abrupte ou si j’ai montré une faiblesse, une partie de moi que je souhaite masquer.

Épuisée d’avoir l’impression de toujours faire de mon mieux quand je réalise une tâche et que les autres se contentent d’un truc bâclé.

Épuisée d’avoir l’impression de faire attention à tout le monde quand tout le monde me prend pour acquise.

Épuisée de me battre contre des institutions censées être à notre service mais qui n’ont aucune envie de nous aider.

Épuisée d’avoir l’impression que l’autre pense que c’est toujours à moi de faire des efforts pour vivre en société et jamais à lui.

En ce moment pour moi le monde est juste stone en somme.

Crédits Photo : Magda Ehlers (CC)

J’étouffe dans la case dans laquelle la société s’attend à me trouver. J’ai envie d’arrêter de prétendre être quelqu’un d’autre, pouvoir dire ce que je pense sans qu’on me dise que je suis trop perfectionniste, méchante, directe, exigeante, féministe extrémiste, etc…

J’ai l’impression d’être à bout de souffle et de ne bientôt plus être capable de faire semblant comme je fais si bien depuis des années.

Il me semble qu’avoir combiné une rentrée scolaire, un deuil et le début d’un nouveau poste (loin d’être un job pépère) n’était pas l’idée du siècle.

C’est quand les prochaines vacances déjà?

16 commentaires sur “Prétendre

  1. Dur de devoir mener de front un deuil avec le reste.. Fou aussi qu’on ait pas de vrais congés »-maladie » pour se remettre de la perte d’un proche, comme si en un jour d’enterrement plus tard on était passés à autre chose.. et on doit taire cette douleur, vue comme « impudique »(???) dans une société qui laisse si peu de place à la mort.. Pour la franchise et le besoin explosif de dire ses quatre verités aux gens, moi je me demande toujours « qu’est-ce que je vais en retirer, moi? qu’est-ce que ça va apporter à la situation sur le long terme? » Surtout dans un contexte professionel.. J’ai bien eu un chef à qui j’aurais a-do-rer prouver par a+b qu’il était d’une incompétence et d’une stupidité sans fond, mais je doute que ça aurait été productif ^^ !.. Comme disait un truc que j’ai vu passer (je ne me rappelle plus où) : be a bitch on a mission but don’t make it your mission to be a bitch 🙂
    Après dans un tout autre contexte, j’ai l’impression que tu parle beaucoup de ne pas savoir quoi dévoiler/quoi cacher, être dans le « je présente bien/je fais bonne figure », ça me rappelle autre chose que j’avais lu, dans un témoignage émouvant d’une personne qui partageait les choses les plus importantes qu’il avait appris dans sa vie, et il disait : « osez être vulnérable, certaines personnes vous surprendrons et ce seront peut-être les relations les plus fortes de votre existance. »

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    1. Je t’avoue que ce qui me fatigue le plus en ce moment c’est cette impression de décalage. Impression qu’on tolère toujours mieux les plaintes des autres que les miennes. Impression de ne jamais pouvoir exprimer mon ressenti sans avoir des réflexions qui minimisent. Récemment ma sœur à fait une blague vraiment pas drôle et j’ai exprimée mon mécontentement. Comme a son habitude mon père a minimisé mon ressenti (genre « hooo t’as pas d’humour elle voulait t’embêter et t’es tombée dans le panneau ») mais ma mère m’a soutenu. Elle a exprimé son soutien en me disant qu’effectivement j’avais raison de ne pas avoir été contente qu’elle non plus ne voyait pas en quoi c’était une blague et ça m’a libéré d’un poids. J’ai l’impression qu’on me demande souvent d’accepter avec un sourire même ce qui me heurte. Et depuis que je suis toute petite… Je ne supporte plus la phrase « montre que tu es plus intelligente et ne réponds pas au même niveau que l’autre ». Mais mince quoi. Au travail on a un collègue insupportable avec tout le monde et on devrait lui répondre en souriant et en le ménageant? Ba non je n’ai plus envie. Je n’arrive plus à accepter de m’imposer des règles que certains piétinent allégrement. Donc je suis très très loin de vouloir tacler pour le but d’être méchante. Je suis juste épuisée des mensonges permanents de certains, du comportement du « tout m’est du » d’autres, de ceux qui se reposent sur le fait que des bonnes cruches vont faire à leur place ce qu’ils ont la flemme de faire. Comme disait Rousseau : « Je suis devenu solitaire, ou, comme ils disent insociable et misanthrope parce que la plus sauvage solitude me parait préférable à la société des méchants qui ne se nourrit que de trahison et de haine ». J’ai l’impression de tenter de me contenir dans une société qui ne cherche elle pas du tout à me préserver.

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      1. Hum.. loin de moi de tenter de ‘ »t’analyser » mais au vu de la force de ton ressenti il me semble que l’ambiance de ta famille comme celle de ton travail sont assez toxiques.. :-/ En tout cas je pense que (généralement) s’enerver quand quelqu’un te lance quelque chose d’énervant ça règle rarement les choses.. les gens c**n ne se font généralement pas « remettre à leur place », même quand la critique est hyper censée.. Mais dans un cadre professionel il y a peut-être moyen d’agir quand même au lieu de s’écraser, par exemple en se plaignant à ta/sa hierarchie ou aux RH (armée d’exemples concrèts)?.. Dans le cadre familial, l’exemple que tu donnes est très bon je trouve : il faut trouver des « alliés », qui pensent comme toi et à qui tu peux te plaindre des choses qui te pèsent pour faire ensuite front commun (bon, encore faut il en avoir des alliés bien sûr..).. Et sinon il y la solution plus radicale : limiter les contacts avec les personnes qui te font du mal.. parfois c’est plus important de se protéger.. Courage en tout cas!

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        1. Ho je suis persuadée que s’énerver ne va pas forcément régler le problème ou apaiser une situation. Mais clairement ça détend de pouvoir dire Merde. Et oui c’est une certitude que les cons sont incapables de comprendre même quand tu leurs sorts pléthores d’arguments leur montrant que le problème ce n’est pas l’autre et que c’est parfois bien de se remettre en question dans sa façon d’interagir avec les autres d’où ma phrase fétiche « t’es con ou tu fais exprès? » et sa variante « pour dire/faire un truc pareil c’est que tu es soit malveillant soit con, choisi ton camp » mais malheureusement je me mords plus souvent la langue pour me retenir de dire une des ces phrase que je ne les dis réellement. Et oui j’applique déjà énormément le coup de m’éloigner mais on en revient a Rousseau 😉

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  2. Aïe tu as la tête sous l’eau, je compatis, ici ça fait 3 ans que ça dure et on voit le bout du tunnel. À part te dire de serrer les dents et attendre que ça passe… Je ne parle pas de ton deuil, je n’ai aucun conseil à te donner sur ce sujet, simplement te dire que je suis désolée pour cette perte.
    Une expérience à te relater si ça peut t’aider, sait-on jamais : être franc et entier n’est pas une tare, en revanche, il est utile de savoir dire les choses de manière que la personne en face comprenne les mots et ne mette pas d’intention. J’ai appris à le faire et franchement c’est top 😉 ça s’apparente un peu à l’éducation bienveillante, il suffit de s’adapter au contexte, à la personne et surtout de mettre les bons mots. Je reprends ton exemple de celui qui ne comprend rien. « Tu ne comprends rien » enferme ton interlocuteur, « je me suis mal exprimé » t’enferme toi, alors que « il y a une incompréhension entre nous, réessayons » remet le problème à sa juste place, c’est-à-dire entre nous.
    Tu dis que tu en as assez de devoir t’adapter mais c’est le propre de l’être social, ça n’a pas de sens d’exiger de l’autre qu’il accepte mes propos et surtout la manière dont je m’exprime mais refuser de prendre en compte l’individu à qui je m’adresse. en revanche, je comprends que ça puisse ronger quelqu’un de l’intérieur de devoir tout intérioriser puisque c’est mon cas, je n’y arrive tout simplement pas. Du coup, j’ai appris à dire les bons mots et à prendre du recul, je m’exprime rarement quand je suis sous l’émotion à cause de ça, je sais que je pourrai fortement blesser l’autre si je le faisais par exemple, au risque de le regretter amèrement (ça m’est déjà arrivé plus jeune).
    Bon courage dans cette période.

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    1. Tu dis « tu en as assez de devoir t’adapter mais c’est le propre de l’être social » mais justement ce que je ne supporte plus actuellement c’est de sembler être la seule (ou faire partie d’une minorité) qui se comporte en être social. On en parlait justement avec des mamans de l’école de mon fils hier. Certains s’autorisent à piétiner les autres et à faire de la « consommation de service » sans jamais accepter qu’on leur réponde sur le même ton qu’eux ou qu’on leur demande de tenter d’apporter quelque chose à ce qu’ils consomment. L’exemple sur lequel on se reposait : la façon dont certains parents parlent aux équipes éducatives de nos enfants. Mais sans rire a la place de la maitresse je les enterrerais vivant. Les gens sont égoïstes et égocentrés et ça me devient insupportable. On a tous des bonnes raisons pour ne pas faire ce qu’il faut mais on se permet de piétiner ou de parler à peine poliment a ceux qui eux libèrent de leur temps pour apporter un bénéfice à la communauté. Et si tu oses péter un plomb et envoyer paître tous ces « consommateurs commentateurs critiqueurs » on se permet de venir te dire que tu n’aurais pas du que tu devrais être capable de serrer les dents et d’accepter. Ba non. Je ne suis pas un paillasson et je supporte de moins en moins de devoir tenter gentiment d’envoyer se faire foutre des gens qui ont oubliés qu’ils n’y a que ceux qui ne font rien qui ne font pas d’erreurs.

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  3. Je compatis, c’est une sensation que j’ai souvent. Cette sensation d’être celle qui s’adapte et concilie, écoute, comprend et tolère.
    Au quotidien c’est épuisant et je me sens parfois… consommée. Usée, utilisée et vidée par les gens qui m’entourent et profitent de quelque chose que j’ai du mal à arrêter ou tarir. Mais que je trouve si rarement en face.
    Cette sensation de décalage, d’injustice et d’épuisement… de colère aussi parfois.

    En dehors de l’épuisement ça me fait peur.
    Je suis parfois prise de terreur en réalisant la masse des gens autour de moi que la bêtise transforme à la moindre étincelle en horde vociférante.
    J’ai parfois peur en constatant effectivement que malgré ma bizarrerie et ma difficulté avec certains codes je me comporte plus comme un être social que 80% de la population, et en extrapolant ce qui arriverait si cette masse… si elle avait l’occasion de laisser libre cours à un individualisme bête et méchant qu’on devine.

    Du coup j’ai pas de conseil. J’ai juste récemment mis un truc en place avec mes collègues. A défaut de partager justement l’émotionnel, j’ai factuellement expliqué que désormais j’allais partager justement la charge de travail et qu’il était inutile d’attendre de moi que je prenne leur part. Ca m’a pris 2 ans de frustration, et pas mal de culpabilité, mais je vois un mieux. Je bosse avec des gens intelligents, ils ont compris qu’il était inutile de louvoyer et que je ne plaisantais pas.
    Dabs certains cas, jimagine qu’affirmer des limites (mais il faut être capable de s’y tenir pour y croire soi-même) marche.

    J’avais aussi été en stage dans une sorte de thérapie de groupe super intéressante, et je me souviens des mots de la thérapeute « lorsqu’on fait quelque chose pour quelquun, demandez vous si cest un cadeau ou une ardoise. Si a la fin de la journée ou de l’année vous avez une énorme ardoise et que personne ne vous « paie » jamais, alors vous avez le choix de continuer à vous sentir volés, de donner comme un cadeau ou de cesser de donner. Mais le poids de l’ardoise ce sera toujours vous qui le porterez « . J’avoue être toujours, 5 ans après, en train de réfléchir à commebt mettre en pratique ce conseil, mais tu trouveras peut-être avant moi 😉

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    1. J’ai l’impression qu’on a une vision de la vie assez semblables. Comme tu dis l’impression que les gens te consomment sans se préoccuper de ce que ça implique chez toi.
      J’ai de la chance je suis tombée dans un nouvel environnement au travail ou c’est très bienveillant. Mais la charge de travail étant ce qu’elle est malheureusement on fait tous au mieux et ce n’est pas une question de collègues malveillants (même le plus pénible on en rigole parce qu’il fait un peu petit roquet et qu’on anticipe son comportement désagréable) mais plus de soucis d’embauche et de minimisation des couts dont on pâtit tous.
      Pour le poids de l’ardoise je n’ai pas de solution miracle. Ici dans le passé j’ai souvent éclaté quand l’ardoise était trop pleine et tout coupé. Maintenant j’essaie de prévenir avant que, la, ça commence à me gonfler mais tu en as toujours pour dire « oui mais moi aussi j’ai une ardoise ». Donc c’est malheureusement souvent sans fin. Sachant que ce que je ne supporte plus c’est ceux qui se retranchent derrière un drame vécu pour se comporter comme des gros cons. « Oui alors moi j’ai vécu ça donc j’ai le droit de te parler comme a une merde ». Ba en fait non. On a tous nos propres drames, il n’y a pas d’échelles du drame et de la douleur donc rien ne nous autorise à considérer l’autre comme notre punchingball.

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    2. Oh j’aime beaucoup cette image de l’ardoise à porter, de savoir si l’on fait un cadeau ou si on attend quelque chose en retour. Je pense que c’est justement sur ce point que je dois faire des efforts pour y voir plus clair. Merci d’avoir partagé ça avec nous !

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  4. Je n’ai jamais eu vraiment le même sentiment que toi.
    Je ne sais pas pourquoi, peut être que j’ai moins de problèmes à dire ce que je pense et à me moquer de ce que les gens vont penser de moi.

    Mes cercles familiaux et amicaux sont assez restreints justement car j’en avais marre de côtoyer des gens qui ne m’appréciaient pas comme je l’étais et de faire des efforts pour leur plaire.
    Maintenant je sais que je peux me plaindre, leur dire (gentiment) quand ils font quelque chose que je n’aime pas ou même célébrer mes succès même si ils n’ont pas connu les mêmes.
    Donc je me sens moi-même !

    Au travail, j’ai la chance d’avoir des collègues principalement sympa et ouverts et pour les quelques abrutis qui circulent j’ai eu le soutien de mes différents chefs quand ils dépassaient les (mes?) limites.
    A tel point, que même si mon travail n’est plus aussi stimulant j’hésite à quitter un tel cadre, très confortable.

    Par contre, j’ai remarqué que ma personnalité (mon vocabulaire, mes sujets de conversation, ma façon de bouger ou de rire…) est assez différente selon les personnes que je côtoie. Au départ, je me suis demandée si c’était normal et quand est ce que j’étais la vrai « moi ». Maintenant je pense juste que c’est assez classique de s’adapter à ces interlocuteurs et à notre histoire commune. Certains ont connu l’étudiante un peu délurée, d’autre la maman/collègue plus rangée et ma famille reste sur la petite fille sage et discrète, un peu noyée dans une grande cousinade.

    Je te souhaite de trouver une porte de sortie pour ne plus te sentir forcer d’être qui tu n’es pas et de ne plus à avoir à faire autant d’effort pour des personnes qui n’en veulent pas le coup !

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    1. Je pense que le plus gros travail que j’ai a faire sur moi c’est d’accepter qu’on ne peut pas être aimé par tout le monde. Plus jeune j’étais désespérée qu’on puisse ne pas m’apprécier. J’avais besoin de me dire que personne ne me détestait et je finissais un peu en paillasson du coup.
      Jusqu’au point de rupture ou au final je ne m’attachais plus à personne étant persuadée que plus personne ne valait la peine que je prenne du temps pour lui. La vie sociale n’était qu’une grande représentation dont il fallait juste comprendre le rôle à jouer pour être appréciée et populaire.

      Et puis j’ai grandi et j’ai compris que oui on pouvait trouver des gens qui valaient la peine qu’on se mette en danger. Des gens pour qui on pouvait faire 5 heures de routes pour les voir à peine plus longtemps (voir moins longtemps). Des gens qui accepteraient que parfois j’aille mal et que je leur dise merde et qui attendraient juste que je revienne pour me demander comment je vais et montrer leur soutient.

      J’ai appris à me faire un cercle restreint de proches. Mais le reste de la société continue à me faire jouer cette représentation théâtrale ou j’en ai marre de faire semblant de n’avoir pas vu ce collègue qui m’a sciemment ignoré. Ou de sourire poliment a une blague sexiste au lieu de te mettre ma main dans la gueule. Marre de devoir prendre sur moi tout le temps en somme. Mais c’est parce que je suis fatiguée et en deuil. Ça ira mieux dans quelques temps. J’arriverais de nouveau à faire comme ci et à sourire alors que dans ma tête je suis entrain de te retirer les yeux à la petite cuillère.

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  5. Je suis vraiment désolée que tu sois confrontée à ce deuil si douloureux alors que, j’ai l’impression en lisant tes derniers articles, tu es à un moment charnière de ta vie : ce que tu nous dis, dans cet article, c’est qu’il y a un ensemble de comportements, de situations, que tu vivais et que tu décides de ne plus accepter. J’ai l’impression de retrouver mon parcours à moi, ce que je vis actuellement.
    Par contre, là où ma mutation est plutôt tournée vers mon couple et l’équilibre entre nous deux – en tant que parents, en tant que partenaires, en tant qu’amants, en tant que professionnels impliqués et ambitieux – la tienne me semble plutôt tournée vers l’extérieur : ces personnes que tu côtoies au quotidien, celles avec lesquelles tu interagis au boulot, à l’école, etc…
    C’est toujours éprouvant, ces phases de transition, et bien loin de moi l’idée de te donner tel ou tel conseil alors que je me débats moi aussi actuellement dans le même marasme (à la grande différence près que je n’ai pas, en plus de tout ça, à vivre la douloureuse épreuve d’un deuil…). Alors je veux juste te dire que même quand tu es très énervée, très lasse de tout cela, épuisée au point de ne plus savoir qui sont ceux et celles vers qui tu peux te tourner, sache qu’on est là, nous. On a nos débats et nos différends parce qu’on ne vit malheureusement pas chez les Bisounours, mais au-dessus de tout ça, on forme cette sororité si forte, si importante, qui en a porté plus d’une. Alors si tu en as besoin, quand tu as besoin, on est là ❤

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  6. J’aurais pu écrire ton texte. Moi aussi les conventions sociales ça me gave, vraiment. Alors oui parfois j’envoie tout bouler quand soit je n’en ai clairement rien à faire de ce que les personnes en face de moi vont penser, soit je les connais assez pour savoir qu’elles ne vont pas forcément être contentes, mais vont comprendre. Et pour l’entre-deux, je fais au feeling. Et parfois, oui j’ai envie d’envoyer ch*** les gens, mais quand je sais que ça ne changera rien, je laisse couler. J’ai aussi appris à ne pas perdre d’énergie dans des combats perdus d’avance, quand je suis dans des phases ou je préfère garder mon énergie pour d’autres priorités.
    Sinon, au boulot, concernant la tolérance, j’applique la règle des 3 fois. La première fois que quelque chose se passe et qui ne me plait, si ce n’est pas grave en soi, je ne dis rien, mais par contre je ne laisse jamais passer 3 fois. A ce moment là, ça devient de la récurrence et on ne peut plus considérer le problème comme quelque chose d’exceptionnel. Et au bout de 3 fois, j’ai des « preuves » que je peux ressortir à la personne en face de moi pour lui faire comprendre que ce n’était pas la première fois. Bon courage !

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    1. Le problème que je vais avoir avec la « règle des trois fois » c’est que quand je dis stop et que j’arrive justement avec des arguments j’ai plusieurs réactions et rarement celle ou celui que tu mets devant le fait accompli dit « ok j’ai joué au con »:
      1- te remettre la faute dessus en disant que t’avais qu’à le dire avant
      2- te traiter de menteuse qui invente des choses (non désolée j’ai juste une très bonne mémoire surtout quand j’ai du prendre très fort sur moi)
      3- se trouver des excuses
      4- te dire que toi aussi tu as fait ci et ça et que donc tu n’es pas irréprochable
      Donc au final j’arrête d’essayer de faire un dossier. Je m’éloigne, je dis non, je vais à la confrontation si rien d’autres n’a fonctionné. La avec mon collègue qui pose problème a … ba en fait à tout le monde qui est en interface avec lui, je n’attends pas. J’ai été directement dans l’attaque pour lui répondre sur le ton qu’il emploi avec nous. Mais c’est plus simple quand on a tous la même vision et qu’on se serre les coudes.

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