Quand je remonte mon arbre

quand je remonte mon arbre

Je suis issue d’une famille nombreuse. Mon arrière grand-mère maternelle, que l’on appelait « mémère » et qui est décédée à presque 100 ans, s’est mariée en toute fin 1800 et a reçu son livret de famille qui comportait 12 pages à cette époque. Elle a alors fait cette promesse : je le remplirai.

Et elle l’a fait ! Elle a eu 12 enfants. Ma grand-mère est donc l’aînée (presque, elle a un grand frère mais c’est elle qui a géré les enfants suivants évidemment) de 10 enfants. Et parmi ces 10 enfants, il y a une de ses petites sœurs, qui a eu un fils, passionné de généalogie.

Crédit photo : Wikimedia, arbre généalogique de Louis de France, Archives Nationales

L’étincelle de curiosité…

En 2000, on a décidé de faire une cousinade. Une grande fête, avec tous les descendants de mémère. On était nombreux. On l’est encore plus aujourd’hui. Et ce grand cousin est arrivé avec un assemblage de feuilles A4, qu’il a collées ensemble et affichées. Il avait fait l’arbre de sa mère, donc celui de mémère, celui de tous ceux qui étaient là.

J’avais 13 ans. Je me souviens que j’avais regardé ça, sans tout y comprendre. Ça remontait loin, il y avait de très nombreuses branches et informations, l’écriture était minuscule. Je me souviens de l’intérêt de tous pour ce grand « panneau », difficile à appréhender pour moi. Mais j’avais déjà, à cette époque un espèce de besoin viscéral de faire partie d’un ensemble, de connaître mes racines, d’appartenir à une lignée, des traditions. Je m’étais beaucoup renseignée sur les GadzArt par exemple, dont mon papa faisait partie.

… et le feu aux poudres

J’avais gardé tout ça un peu lointain. J’avais d’autres choses sur lesquelles me concentrer, à comprendre, à apprendre.

Puis, j’ai eu des enfants. J’ai épousé Monsieur Loup, cet arbre déraciné qui s’évertue à faire pousser ses branches à défaut d’être accepté par sa famille. J’ai une petite fille qui est à l’âge où elle se demande qui est le papy de son papy (et pourquoi elle n’a qu’une mamie). Et en juillet, j’ai eu une conversation passionnante avec une de mes cousines qui lisait un bouquin sur les coïncidences qu’on trouvait dans un arbre généalogique (les dates de naissances qui s’alignent avec la mort d’un être proche, les mariages jeunes pour palier à la peur de voir mourir son époux quand on a perdu son père avant de naître, etc).

Tout cela a remué des choses en moi… Et je me suis dit que j’allais compléter mon arbre. Car mon grand cousin, que j’ai revu ensuite tous les 10 ans à l’occasion de ces cousinades, il a continué les branches de mémère. Il est remonté jusqu’en 1660. Mais j’avais aussi un grand père, du côté de ma maman, dont personne ne me parle (il est mort avant la naissance de ma mère). Et du côté de mon papa, j’ai encore une mamie, vivante, et j’ai perdu mon papy avant la naissance du Lampion.

Quant à Monsieur Loup, quoi qu’il en dise, il a aussi une histoire. Et je veux la connaître (même si ça commence avec un père qui ne porte pas le nom de son vrai père, ça va être le bazar).

Je n’ai plus qu’un aïeul en vie : ma grand-mère paternelle. J’ai pu en discuter avec elle, retrouver des bribes de vies (haha !) de mes ancêtres. On a retrouvé les oncles et tantes de mon grand-père, et on a pu remonter comme cela gentiment. Elle m’a retrouvé de vieux papiers, jaunis par le temps, écrits à la machine… Elle avait gardé les papiers militaires de mon papy, la mèche de cheveux (roux !) qu’elle lui avait envoyée lorsqu’il était en Algérie, son contrat d’apprentissage dans le magasin où elle l’avait rencontré… Mais aussi l’acte de décès de son aînée, à 1 an de vie. Je regrette d’avoir attendu la décès de 2 de mes grands-parents pour m’être lancée là-dedans…

Crédit photo : image personnelle, les documents de ma mamie

Bref, cet été au 1er août 2021, je me suis lancée dans la généalogie. J’ai créé un compte sur Geneanet, et j’ai commencé à enquêter. C’est grisant, palpitant, passionnant. Et je vais revenir bientôt t’en parler, parce que j’ai beaucoup, BEAUCOUP de choses à te raconter !

Alors, suis-je aussi Normande que ce que j’ai toujours dit ? Sauras-tu quel corps de métier est le plus représenté parmi mes ancêtres? Quels drôles de prénoms ai- je découvert ? Saurai-je un jour d’où vient mon nom de famille ? Ai-je parmi mes ancêtres les ancêtres d’amies ? De « célébrités » ? De « princes » ? Je ne sais pas. Mais ce qui est sûr, c’est que j’en ai, des histoires…

7 commentaires sur “Quand je remonte mon arbre

  1. En tant qu’archiviste, j’en croise plein, des généalogistes (y en a même parmi mes collègues et moi) et je te rejoins sur un point : une fois qu’on a commencé, c’est infini ! (On a d’ailleurs bientôt un rendez-vous « photos d’ancêtres et atelier datation » avec lesdits collègues, haha).
    J’en ai encore fait très peu pour moi-même (et de la facile, seulement du côté où les archives ont été mises en ligne (anecdote rare : je sais exactement d’où et quand apparaît mon nom de famille !), mais je n’ai pas le temps ni le courage de me déplacer pour consulter celles qui ne le sont pas – d’autant plus que je vois des archives toute la semaine, donc je ne m’y replonge pas trop le week-end ‘:D), mais je vois très bien le plaisir que ça procure de trouver l’info qu’on cherche (ou toute autre surprise), c’est un peu une drogue quelque part 😀

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    1. C’est complètement une drogue !!! Je sais que je vais coincer a un moment, je m’orienterai alors avec les assos… En tous cas je sais que certains sites (dont Geneanet) proposent de mettre en relation différents particuliers qui peuvent se rendre sur place aux archives a ta place 🙂

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      1. Ah mais c’est chouette ça, j’y pensais plus mais en effet ! Mais bon, j’ai fait la partie qui m’intéressait le plus, le reste ce sera peut-être pour la retraite… Et du coup en employant un tiers on perd un peu le côté « activation du circuit de la récompense » qu’on a quand on trouve ce qu’on cherche après avoir scrollé pendant 3 heures sur un microfilm sans succès (FB n’a rien inventé !), ça doit droguer moins fort xD

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    1. Avec plaisir (cela dit, je ne suis pas en France, donc si c’est une question liée aux études ou à des spécificités françaises, il est possible sur je ne sache pas répondre) ! Je suis toute ouïe (enfin, « vue ») 😀

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  2. Mon grand-père est également un passionné de généalogie, et m’a transmis ce goût. Depuis au moins 30 ans qu’il consulte les archives, il a eu le temps de rassembler un arbre très fourni. Il a même trouvé une branche commune avec quelqu’un qui était remonté jusqu’à Charlemagne ! Il faut donc croire que je descends bien de l’empereur à la barbe fleurie (comme beaucoup d’ailleurs, mais peu en ont la preuve). Mais ce qui est le plus intéressant à présent c’est qu’il s’est mis à rédiger des « gazettes » : en partant de la situation d’un de nos ancêtres, il raconte quelque chose d’une époque (un métier, un événement, des coutumes). Ainsi, les ascendants ne sont plus seulement des noms et des dates alignés dans un arbre, mais prennent soudain vie à travers des récits bien documentés qui permettent d’en apprendre plus sur la « petite histoire ».

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