Le sexisme au travail

Le sexisme au travail

Moi, experte ? Jamais !

10 ans que je bosse avec lui.

10 ans que je lui répète que ça, je sais faire. Je savais même faire avant de le rencontrer (oui, oui, promis, je ne suis pas née le jour de ma prise de fonction !).

10 ans que j’essaie de lui faire comprendre qu’il n’a pas à me réexpliquer systématiquement son job, parce que même si je ne le fais plus au quotidien, j’ai déjà réalisé ce même travail, en début de carrière.

10 ans que, par ailleurs, je travaille sereinement avec la plupart de mes collègues.

10 ans que je forme des stagiaires, des doctorants, que j’enseigne à l’université.

10 ans que les chercheurs de ma communauté apprennent à connaître et reconnaître mon travail, et à venir réclamer mon expertise.

10 ans qu’on travaille ensemble, donc. Mais ça ne l’a pas empêché, l’autre jour, lors d’une énième conversation de sourds, d’oser me dire que le petit nouveau, le jeune embauché qui vient me consulter justement pour mon expertise, était vraiment super fort dans mon domaine et que si j’avais un problème, il ne fallait pas que j’hésite à aller lui demander de l’aide…

J’en suis restée coite.

Pourtant, ma collègue qui a déjà bien roulé sa bosse dans nos labos m’avait prévenue : « il n’oserait jamais se comporter avec un homme comme il le fait avec toi ». Je n’osais pas la croire, je me disais que depuis 10 ans, une certaine confiance professionnelle s’était naturellement installée.

J’avais visiblement tord.

Sauf que je ne suis plus la petite jeune des débuts, celle qui se remet en question systématiquement. Moi aussi, j’ai appris à louvoyer pour survivre dans ce monde du travail pensé par et pour les hommes, et en ce qui me concerne plus spécifiquement en tant que scientifique, dans ce monde d’experts et d’entre soi. Et il est hors de question que je perde mon temps à éduquer tous ceux qui continuent à considérer ma parole comme moindre parce que je n’ai pas un machin qui pendouille entre les jambes.

femme réunion travail
Photo de Yan Krukov provenant de Pexels

Allez les filles, au boulot !

Non, parce qu’aujourd’hui, mon énergie je préfère la consacrer à celles qui arrivent, à celles qui vont faire le monde du travail de demain.

Chaque année, j’essaie, à profil équivalent, d’embaucher plutôt unE stagiaire. Ce n’est pas toujours possible, étant donné la niche dans laquelle je travaille, mais qu’est-ce que c’est gratifiant !

Chaque année, à un moment donné, j’ai LA conversation. Cette conversation qui finit par arriver, au moment où la confiance s’est installée. Cette conversation dont ces jeunes filles, année après année, continuent à avoir besoin. Cette conversation où elles finissent par venir me voir pour me demander comment c’est, de travailler dans un monde d’hommes. Cette conversation où elles me demandent des conseils, parfois de manière frontale, d’autre fois de manière plus détournée.

Chaque année, j’y ai droit. Et même si, d’un côté, je me félicite de réussir à instaurer ce climat de confiance avec ces jeunes que je forme, la réalité, c’est que ça me désole. Ca me désole qu’elles aient besoin d’être prévenues, mises en garde, outillées, en un mot armées, pour l’avenir professionnel qui s’ouvre à elles.

Se réapproprier la salle café

Parce que c’est certain : il faut parfois avoir une sacrée carapace pour louvoyer dans ce climat souvent affligeant, parfois pénible, et réussir à se faire une place dans ce monde d’hommes. Vous avez remarqué comme les petites blagues machos s’invitent dans nos pauses ? Les sous-entendus, les remarques dites avec un sourire pour amuser la galerie ? On vient pour se détendre, pour échanger sur notre journée avec nos collègues, surtout en cette période post-confinement où le télétravail est souvent devenu notre nouvelle norme. Mais parfois, comme sorti de nulle part, on se prend une baffe dans la figure : une remarque sur notre tenue, sur nos sujets de conservation, ou alors plus insidieusement, une réflexion sur « vous, les femmes ».

Mais moi, j’ai décidé de ne plus laisser passer. Là où, en tant que jeune embauchée, je faisais un sourire plus gêné que poli, j’ai décidé de ne plus rire aux blagues misogynes, et de montrer ouvertement que ce discours ne me plaît pas. Non pas en argumentant, en pestant ou en râlant : ce n’est pas dans mon caractère, ça me demanderait trop d’énergie. Mais c’est fou comme le simple fait de ne pas sourire et de dire le plus calmement du monde que c’est un discours sexiste et que je ne suis pas d’accord, bizarrement, ça calme tout le monde.

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Photo de cottonbro provenant de Pexels

L’espoir à venir

Ce qui me console, c’est que ce sont rarement mes collègues masculins les plus jeunes qui font ces remarques. Ils ricanent, parfois ils surfent sur la blague lancée par un autre, mais bien souvent, ce sont les collègues de la génération d’au-dessus, ceux qui ne sont plus si loin de la retraite, qui sont les plus pénibles.

Le côté positif, c’est qu’ils ne resteront pas éternellement à pourrir nos moments de détente. Mais malheureusement, ce sont également bien souvent eux qui ont le plus de pouvoir – en termes hiérarchiques, bien sûr, mais également en termes de potentialité de nuisance.

Donc en attendant de les voir partir pour de bon, et tout en continuant à armer mes jeunes collègues femmes, à essayer de créer cette sororité encore trop peu présente, je ronge mon frein. Et je viens m’épancher par ici, histoire de mettre des mots sur cette rage et cette impuissante qui prend parfois trop de place dans mon quotidien au travail.

Et pour toi, c’est comment, au boulot ? Quel est le comportement sexiste qui te pèse le plus ? Et quelles sont tes armes à toi, pour inverser cette tendance ?

23 commentaires sur “Le sexisme au travail

  1. je travaille pour ma part dans un bureau à 85% féminin donc je ne vis pas du tout ce type de réfléxions quotidiennes heureusement, en fait mon genre n’est pas une chose à laquelle je pense du tout quand je suis au bureau. Mais j’ai bien fait des stages dans le passé où on entendait des réfléxions grasses mal placées, surtout des générations près de la retraite en effet et c’était atroce et malaisant, surtout pour des filles jeunes qui n’osent pas répondre.. Après malgré cela je n’avais pas l’impression qu’on me considérait comme « moins compétente » du fait d’être une fille, peut-être ai-je eu de la chance.

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    1. Je suis heureuse pour toi de lire ça ! Et j’ai tendance à penser que ton ressenti est effectivement lié à l’environnement fortement féminin dans lequel tu dis évoluer.
      Comme toi, en sortant de mes études, je ne pensais jamais à mon genre dans le cadre du travail. Mais suite à plusieurs mésaventures (plus ou moins graves, d’ailleurs), mon ressenti a évolué, et c’est maintenant un sentiment qui me revient régulièrement dans la figure, en boomerang. Je n’y pense pas, j’oublie, et tout d’un coup, je vis ce genre de situation où je me sens complètement décrédibilisée alors que ça sort de nulle part….! Bref, pas facile de conserver son sentiment de légitimité, mais au moins maintenant que je comprends pourquoi je ressens ça, je peux essayer de m’armer – et d’armer celles qui feront le monde du travail de demain !

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  2. Je valide complètement le « ce que tu dis c’est hyper sexiste / misogyne / condescendant » dit avec aplomb. Ca casse complètement l’ambiance mais ça à le mérite de dire les choses et de remettre tout le monde à sa place, celui qui a lancé la phrase de trop, ceux qui rient ou sourient d’approbation et les femmes qui n’osent rien dire ou pire qui ne voient même pas où est le problème (et il y en a malheureusement encore beaucoup, si ce n’est la majorité).
    Et bravo à toi de promouvoir les femmes et de les soutenir, si la sororité étaient plus mise en avant au sein des entreprises je n’ai aucune doute que les choses changeraient bien plus vite.

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    1. Oui, hein, c’est fou comme de simplement énoncer une vérité irréfutable fait du bien, à tout le monde ! En tout cas, pour moi, c’est bien plus efficace que de s’énerver ou de chercher à argumenter. Et comme tu dis, ça ouvre aussi les yeux des femmes qui ont hérité (comme nous tous et toutes) de cette éducation patriarcale : j’essaie de rester positive, et je me dis que, mine de rien, ça les nourrit, elles aussi, pour qu’un jour elles réalisent et ne laissent plus passer, à leur tour.
      Quant à promouvoir la sororité dans le monde du travail, oui, en effet, pour moi c’est vraiment la clé pour changer les mentalités et les dynamiques, à court et à long termes, d’ailleurs. C’est ce que j’essaie de faire remonter à mes RH (avec plus ou moins de succès, jusque là….).

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  3. Je te souhaite beaucoup de courage pour supporter ce collège jusqu’à la fin de sa carrière… Bravo pour ce que tu fais déjà pour les autres femmes qui veulent faire carrière dans ton domaine, et bravo aussi pour oser recadrer les blagues qui dépassent les bornes !! :-*

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    1. Oui, il en faut, merci ! 😉 Je m’accroche, on commence à compter en mois la période qui nous sépare de sa retraite !!
      Et oui, j’ai vraiment trouvé un apaisement dans le fait de rediriger mon énergie vers celles qui, au final, feront la différence.

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  4. Je n’ai pas ce problème, ni dans la famille (mon père est plus maniaque que ma mère et cuisine super bien) ni professionnellement (les clients se le permettent rarement vis-à-vis d’une profession libérale puisqu’ils vont chercher un savoir-faire qu’ils n’ont pas). Ça m’est tellement étranger que les peu de fois où ça m’arrive à titre perso, je bloque complètement. Mon visage étant très expressif, ça ne va pas plus loin 😉
    J’ai rencontré plus souvent ce problème en ayant eu ma fille. OMG qu’est-ce qu’ils ont tendance à me la cataloguer tous ! Et, pour le coup, je sors les crocs. Bizarrement, les pires sont les grands-parents et l’école. Je rembarre systématiquement, et pas forcément aimablement, et je recadre régulièrement ma fille quand elle tombe dans un préjuger contre elle ou contre un autre. Oui, les garçons ont le droit de porter du rose et des boucles d’oreille, qu’est-ce que tu dirais si je te disais que tu n’as pas le droit de porter du bleu ? Non, ce n’est pas parce qu’elle est une fille qu’elle adore les vêtements, je connais des mecs de 40 ans qui ont un dressing de fou. Grrrrr ça me met hors de moi tout simplement parce que, en 2021, ça me paraît aberrant.
    Toutefois, je note aussi ce « choc » des générations, et pas seulement sur ce sujet. Quand je parle homosexualité avec des vieux, j’en suis même navrée pour eux de les voir si coincés dans leurs préjugés.
    Allez, on va y arriver ! Il ne faut rien lâcher

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    1. Ahah ! C’est encore tout un poème, ça, le sexisme dans l’éducation des enfants ! Quand je suis devenue maman d’une petite fille, j’ai été choquée de vivre ça, moi aussi, surtout de la part du personnel de crèche, par exemple. J’avais déjà écrit sur le sujet à l’époque, mais tu me donnes envie de recommencer car, malheureusement, les choses n’évoluent pas (ou pas vite, en tout cas).
      Et oui, on ne lâche rien !! 😉

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  5. Ah les blagues sexistes au café…!
    Je travaille également dans un labo de recherche publique, en science du vivant, et globalement nous atteignons la parité et dans mon unité, les responsables sont des femmes. Nous sommes un groupe de collègues plutôt féministes et on répond maintenant, de manière différente pour chacune ! Il y a la provoc : ils ont droit au même réflexion douteuse que celles qu’ils peuvent faire (au moins ça fait rire et c’est tourné en dérision !)
    Une autre remarque qui fait mouche c’est : dans quelques années un gros lourdaud comme toi fera les mêmes réflexions à ta fille ! Alors c’est pas classe et on espère que non, les comportements auront suffisamment changé d’ici là. Mais ça les fait un peu réfléchir quand même !

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    1. Oh la la, en effet, la remarque qui concerne les filles de ces gros lourdauds, ça doit avoir un sacré effet kiss cool !!
      J’adorerais évoluer dans un environnement tel que tu le décris, avec plusieurs exemples de féminismes différents et complémentaires. Je dois dire que je me sens rarement soutenue, de mon côté. Et puis, je suis sûre que ça doit être empowerment (je ne sais pas trop comment le dire autrement !) de voir des réactions plus frontales et provocs, surtout pour quelqu’un comme moi qui ai du mal avec ce genre de mode de communication.

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  6. Ho comme je te comprends.
    Ici je ne laisse plus rien passer (déjà que je ne laissais pas passer avant) et en partant de mon ancien travail certains étaient soulagé de voir partir la « féministe hystérique » qui remettait en cause le fonctionnement sexiste existant… hum hum.
    En arrivant dans mon nouveau poste est arrivée la question de ce qui pouvait me faire partir, j’ai répondu ouvertement : « un environnement sexiste, c’est une des raisons principales de mon changement de poste. Je ne suis plus prête à tolérer la misogynie »

    D’un point de vue personnelle aussi ça commence à grincer des dents. Je me heurte aux gens qui se classent en « non sexiste » et du fait prennent très mal qu’on puisse faire remarquer que les réactions/remarques qu’ils ont sont sexistes ou découlent de la société patriarcale. Je passe pour une extrémiste qui a un « prisme de lecture déformée  » et voit tout par « l’angle du patriarcat »…

    Je me dis qu’il y a beaucoup à faire encore. Parfois je suis découragée. Parfois je suis remontée à blocs et pleine d’espoir. Et puis je croise une femme qui trouve que tout va bien et que globalement je dois les chercher un peu les discriminations sexistes et ma motivation retombe…

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    1. Ah ouais, génial la réponse que tu as faite, concernant ce qui te ferait quitter ton poste : c’est clair et fondé, tu annonces la couleur dès le début, bravo !
      Je t’avoue que d’un point de vue personnel, je préfère ne pas rentrer dans les débats : bien souvent, dans le cadre des relations de famille, les donnes sont rarement équitables. Je veux dire par là qu’on a tous une histoire familiale, des vieux ressentis ou des non-dits qui viennent s’ajouter, et au final, c’est rarement l’argument au coeur du débat qui fait la différence. On s’épuise, on s’use, et il ne ressort rien de positif. Je préfère passer mon énergie à me nourrir en termes de ressources féministes, à montrer l’exemple auprès de mes enfants et à modifier ce qui ne me va pas dans mon couple.
      Et oui, c’est bien souvent décourageant, c’est vrai, tu as raison : mais ne les écoute pas, continue de tracer ton chemin, tu n’es pas seule !

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  7. Je travaille à l’étranger et heureusement il y a assez peu de sexisme. Le seul collègue ouvertement sexiste n’a pas été prolongé pendant sa période d’essai.
    (Ce n’est pas parfait. une collègue a dû faire face à un collègue trop insistant avant que j’arrive mais c’est tellement rare que c’est l’histoire qui revient dès qu’on mentionne le sexisme ou les mauvais comportements possibles au travail.)
    Par contre, à mon goût, ca va un peu loin parfois pour être égalitaire. Ici complimenter un(e) collègue (même du même genre) qui a fait un effort d’habillage ou qui est passé chez le coiffeur est mal vu ! Et c’est dommage car si on fait parfois des efforts, c’est aussi pour qu’on le remarque (sans en faire des caisses ou faire des remarques déplacées).
    Ce qui nous reste encore à travailler c’est comment faire pour que les femmes (qui le souhaitent) montent dans la hiérarchie. Sans que je ne vois du sexisme ou de vrai mauvaise volonté de l’entreprise, il s’avère que peu de femmes sont plus que chef d’équipe. Ce n’est pas qu’elles ne sont pas promues mais plus qu’elles ne postulent pas lorsqu’un poste ce libère.
    On travaille avec les RH pour essayer de comprendre la raison. (40% de femmes parmi les employées, 8% de managers seulement et en moyenne que 10-12% de candidatures interne féminine aux postes à forte responsabilité). Il va falloir qu’on trouve pourquoi les femmes ne veulent pas postuler / ne pensent pas devoir le faire.
    As tu pensé à notifier à ton chef ou aux RH le comportement de ton collègue ? Il n’y aura probablement pas de suite direct mais vu que je suppose qu’il ne se comporte pas ainsi qu’avec toi, si il y a plusieurs plaintes, il pourrait se voir remis à sa place ou faire face à des sanctions.
    (Je suis peut-être trop optimiste.)
    Bon courage à toi !

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    1. Je serais intéressée de savoir dans quel pays tu travailles ! Car oui, le sexisme au travail dépend très fortement du pays et de sa culture, de la manière dont l’éducation des enfants est gérée, de la répartition des charges éducatives entre les parents, etc…. D’ailleurs, c’est la première question qui me vient, lorsque tu dis que les femmes ne postulent pas (ou beaucoup moins) à des postes avec des responsabilités hiérarchiques : quid de la gestion des enfants dans le pays où tu habites ? Existe-t-il des modes de garde adaptés ? Les pères sont-ils très impliqués et prêts à ralentir leur carrière à l’arrivée d’un enfant ?

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      1. Je suis en Suède. Le congé parental est partagé mais comme les femmes allaitent quasiment toutes, c’est généralement 1 an pour la maman et 6 mois pour le papa (à la suite de la maman).
        Tous les enfants ont une place en crèche. Et le congé pour maladie est partagé sans aucun problème entre les parents (et les employeurs ne sont même pas étonnés ou ne font des réflexions, c’est juste normal!). Idem pour aller les chercher tôt à la crèche ou à l’école (quitte à faire une ou 2 heures de plus le soir quand le/la conjoint(e) est rentré(e) ou les enfants sont au lit
        Les tâches ménagères sont bien mieux partagées qu’en France mais j’ai quand même l’impression que la charge mental (ménagère plus que parentale) est assumé en grande partie par la maman.

        Donc non je ne pense pas que les enfants soient un vrai problème ici.

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        1. Alors c’est marrant, parce que du point de vue de la parentalité, on a l’impression que la Suède est le pays parfait, au moins en ce qui concerne l’implication des pères et le partage des tâches, comme tu sembles le décrire dans ta réponse.
          Et pourtant, j’ai justement une collègue suédoise qui m’a expliqué qu’elle était venue en France parce que dans notre branche, en Suède, elle n’étais pas reconnue compétente, elle était mise de côté, on ne lui permettait pas de prendre des responsabilités ou de s’exprimer, et d’après elle, c’était fortement lié au fait qu’il y a extrêmement peu de femmes dans ce domaine-là en Suède. Je précise qu’elle n’a pas d’enfants. C’est fou, hein ? Je n’aurais jamais pensé ça, si elle ne me l’avait pas expliqué !

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          1. Comme je le dis, la Suède n’est pas un pays miracle ou tout est parfait. Il reste des abrutis sexistes, misogynes, racistes et autres. Il y a des papas motivés et d’autres qui n’en ont rien à faire. (Dans les fait, si on voulait être égalitaire, les parents devraient prendre chacun 9 mois de congé parental, dans les faits les mamans prennent souvent entre 9 mois et un an, les papas entre 3 et 6 mois. Mais même quand ils ne prennent que 3 mois, le fait d’être 3 mois seul en charge du bébé ca les force à être totalement autonome, à planifier et gérer les différents rendez vous, préparer les repas, faire le sac à langer seul et planifier les sorties avec le bébé pour se sentir moins seuls. C’est ce qui nous manque en France je pense.)

            Mais personnellement pour avoir travaillé dans l’industrie (automobile ou « high tech » et souvent dans les usines, donc dans un milieu très masculin), en temps que jeune femme, peu expérimentée; je n’ai quasiment jamais rencontrée de sexisme au travail. (En Suède, parce qu’en France…)
            Par la même occasion, j’ai trouvé que c’était bien plus facile d’être pris au sérieux en tant que jeune diplômé(e). On m’a donné ma chance, fait confiance et encouragé à me lancer, tout en acceptant mes erreurs liées à mon inexpérience.

            Je pense que la qualité de vie dans les entreprises dépend beaucoup du haut management et de la politique qu’ils mettent en place. Mais j’ai l’impression que c’est beaucoup moins courant en Suède.
            Et que ça le sera encore moins dans les années futures. (Il y a beaucoup de petits garçons à la crèche/à l’école qui sont en rose, en robe, avec du vernis ou des cheveux longs, sans qu’il n’y ait des remarques et pareil les filles sont encouragées à faire les activités qu’elles souhaitent et à s’habiller de façon pratique et en accord avec le temps.)
            Quelque soit le pays, il faudra continuer à se battre / à être vigilant !

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  8. Comme Virg, je n’ai que très peu ce problème, mes clients ne se le permettent pas trop non plus, et mes collègues sont en majorité des femmes (dont certaines très très féministes donc aucun risque qu’elles laissent passer quoi que ce soit) et des hommes jeunes (qui sont en effet, je trouve, généralement bien plus corrects à ce sujet que les vieux de la vieille qui-croient-qu’on-la-leur-fait-pas-gnagnagna !). Le peu de fois où ça pu m’arriver, en general je réponds sur le même ton (au dernier qui m’a soutenu que « de toutes façon les femmes de nos jours n’aiment plus les vrais mecs » (allez savoir ce que c’est qu’un « vrai mec », j’ai pas demandé x)), j’ai répondu  » ben comme on peut aussi dire que les mecs n’aiment plus que les blondes à forte poitrine hein », ce qui a beaucoup fait rire les collègues du lourd monsieur en question). Souvent avec le peu de relous de ce genre que je croise, je trouve que c’est perdu d’avance, donc je préfère les ignorer ou tourner en dérision que m’énerver. Après du coup quand c’est plus insidieux, comme le collègue dont tu parles qui ne conçoit juste pas que tu puisses être compétente, je sais en effet pas trop quoi faire sinon lui souhaiter une bonne retraite anticipée !

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    1. Han j’adore ta réponse à la remarque débile et sexiste que tu donnes en exemple ! Mais tu vois, je n’ai jamais ce genre d’idée, lorsque je suis dans la situation (ce n’est vraiment pas donné à tout le monde d’avoir de la répartie ! 😉 ).
      Et oui, comme tu dis, lorsque c’est insidieux et tellement ancré dans les têtes, c’est vraiment difficile de faire quoique ce soit, hormis se protéger soi-même (et éventuellement les autres).

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  9. Arf comme je te comprends … Je suis dans le bâtiment et dans un organisme de recherche (double peine). Comme tu dis ce qui rassure c’est que les réflexions misogynes viennent surtout des vieux. Pas des jeunes. Par contre, jeunes ou vieux, il me faut une éternité et un travail de longue haleine pour avoir la confiance de mes interlocuteurs en termes de technique… C’est jamais dit au grand jour mais ça se sent. Par contre une fois que c’est fait c’est bon. Mais je vois souvent qu’étonnamment (cynisme) c’est souvent moins compliqué pour un mec à qui on fait directement confiance …

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    1. C’est exactement ça : c’est épuisant de devoir dépenser tellement plus d’énergie et de devoir passer tellement plus de temps à prouver sa valeur, à se justifier, à se montrer irréprochable tout le temps, pour pouvoir simplement avoir le même niveau de respect de ses compétences qu’un collègue homme équivalent.

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  10. Tu sais bien que je partage ton exaspération ! Punaise, ton collègue me donne des envies de défenestration… 🤬
    C’est usant mais je me dis comme toi que ne rien lâcher est le seul moyen d’en venie à bout, même si c’est un combat sur plusieurs générations. Mais ce n’est pas grave, nos filles auront déjà quelques miettes d’avance 💪💪💪

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