Allaiter mes jumeaux : facile !

Allaiter mes jumeaux : facile !

Après t’avoir parlé de mes débuts à la maternité puis des premières semaines, voici la suite de mes aventures lactées pour mes jumeaux Cocoa et Prunelle.

Comme je l’ai déjà dit, la plupart du temps je les allaite chacun leur tour. Cela me prend du temps, certes, mais je trouve cela plus facile. Et comme les tétées sont relativement courtes, généralement dix minutes maximum, ça reste gérable. J’ai en plus deux bébés plutôt cool, qui dorment beaucoup et très patients ! Il m’arrive tout de même parfois de les allaiter en tandem. J’aime beaucoup cette sensation de les avoir tous les deux sur moi, et de les voir si proches, téter en même temps. A ces moment-là je me sens entière, comblée, profondément heureuse. C’est magique… mais pas pratique du tout quand je suis seule ! C’est pourquoi ça ne m’est pas arrivé souvent dès lors que Mr Solex est retourné au travail. Et les fois où je l’ai fait c’est parce qu’il y avait urgence : soit les deux bébés pleuraient et étaient affamés/fatigués, soit j’étais ultra pressée et en retard pour aller quelque part !

J’ai trouvé plusieurs avantages à allaiter deux bébés ! Tout d’abord, je ne me pose pas du tout la question du manque de lait : la stimulation étant deux fois plus importante, j’ai forcément deux fois plus de lait, donc largement ce qu’il faut pour ne pas en manquer. Je n’ai pas non plus eu de problèmes d’engorgements et de mastites qui y sont associées. En effet, si un sein commençait à être trop gonflé, ou si un bébé avait un peu moins bien tété, il y a toujours un bébé qui arrive en secours pour vider le sein trop plein ! Et du coup, même pour les nuits ça m’a beaucoup moins inquiétée, si jamais je me couchais le soir avec un sein déjà un peu trop plein.

Pendant mes recherches avant la naissance, j’avais lu qu’il était conseillé d’alterner les bébés sur chaque sein, et ce, pour plusieurs raisons. Tout d’abord, cela permet que chaque bébé tète d’un côté différent à chaque fois, et donc change de position, ce qui limite les risques de torticolis ou autres blocages. Ensuite, chaque bébé ayant une succion différente, cela évite qu’un sein produise moins bien que l’autre, puisqu’en alternant chaque sein est stimulé de la même manière sur la journée. Toujours lié à la succion, ça permet également d’éviter les douleurs, si un des bébés ouvre moins bien la bouche par exemple (ce qui a été le cas avec Cocoa). Bon, tout ça est bien gentil, mais comment je fais, moi, pour savoir qui a tété où et quand ? Parce que déjà avec un seul bébé ce n’est pas toujours évident mais avec deux ?! Je me souviens que pour P’tit Matelot je mettais un petit bout de tissu coincé dans mon soutif du côté où il avait tété. Et comme il était tout seul, j’arrivais à me souvenir la plupart du temps à quelle heure il avait tété. Ne portant plus de soutif, et ayant deux bébés, cette fois j’opte pour une autre stratégie : le bracelet d’allaitement. Je ne sais pas comment j’ai découvert cette astuce, mais elle m’a simplifiée la vie ! J’avais donc un bracelet par bébé : le jaune pour Prunelle et le bleu pour Cocoa. Je les portais au poignet droit ou gauche en fonction du côté où ils avaient tété. Et je changeais de place le petit mousqueton en fonction de l’heure de la tétée.

bracelets allaitement
Crédit photo : photo personnelle. Le jaune avec le mousqueton tortue pour Prunelle. Le bleu avec le mousqueton renard pour Cocoa.

Parfois les tétées étaient complètement en décalé, et parfois je leur donnais l’un juste après l’autre. Cela dépendait vraiment de leur rythme de sommeil en fait. Je me suis beaucoup moins pris la tête et j’ai pratiqué l’allaitement à la demande de façon complètement zen et détachée ! Et, chose que je faisais très peu avec Crapouillou et P’tit Matelot, j’ai aussi beaucoup utilisé la magie de l’allaitement pour calmer les pleurs, endormir, consoler, rassurer les bébés.

Ce qui m’impressionne c’est la quantité d’eau que je bois en 24h. J’ai soif tout le temps, jour et nuit ! J’ai l’impression de passer mon temps à remplir ma gourde, et j’ai peur de manquer d’eau si je pars pour quelques heures.

J’ai repris le travail à raison de deux jours par semaine lorsqu’ils ont eu huit mois, et je me suis donc retrouvée à devoir tirer du lait pour qu’ils puissent en avoir en mon absence. C’est là que les difficultés ont commencé car il se présente deux problématiques. Déjà, je dois tirer beaucoup de lait car je dois pouvoir nourrir deux bébés, et cela prend forcément plus de temps, même avec un tire-lait double pompage. A chaque tirage je récolte près de 200 ml de lait par sein et le contenant des biberons du tire-lait ne fait que 150 ml, ce qui m’oblige à le faire en deux fois ! Et puis, surtout, que ce soit Cocoa ou Prunelle, ils ont refusé de boire du lait s’il ne venait pas de moi directement.  Afin d’éviter la confusion sein-tétine nous ne leur donnons pas le lait dans un biberon mais dans une tasse 360 (qui comporte quand même un risque de confusion, mais plus faible). Au bout d’un mois ils ont fini par accepter d’en boire un peu à la tasse quand ils étaient gardés, mais pas suffisamment. Je n’étais pas trop inquiète concernant leur apport en lait, ils se rattrapaient le soir, la nuit ou le lendemain. Mais je trouvais ça pénible de me retrouver avec du lait tiré qui ne servait à rien et que je devais jeter au final ! Et de devoir tirer quand même pour éviter les engorgements.

A partir du moment où la diversification était bien installée, un rythme de tétées s’est naturellement mis en place et j’ai abandonné mes bracelets d’allaitement (aussi parce qu’ils commençaient à vouloir jouer avec et à tirer dessus !) Petit à petit, le rythme s’est calé sur une tétée au réveil, une tétée dans la matinée, une tétée après le repas du midi juste avant la sieste, une tétée après le goûter, une tétée en fin d’après-midi et une dernière juste avant d’aller se coucher. Ah non, pardon, ce n’était pas la dernière… j’ai failli « oublier » les tétées de nuit ! Ah ah ah…

A force d’attendre qu’ils arrêtent de réclamer la nuit, je suis arrivée à un stade où je n’en pouvais plus, mais alors vraiment plus. Et puis, vers leurs dix mois, je me suis rendue compte que s’ils réclamaient la nuit ce n’était pas tant poussés par la faim que par un besoin de réassurance ou par le besoin de se rendormir plus facilement en tétant. J’ai commencé sérieusement à envisager le sevrage nocturne, qui a été long à mettre en place pour différentes raisons (notamment parce qu’ils sont deux, dans la même chambre, qu’ils ont deux grands frères, que la maison est petite, qu’on était déjà hyper fatigués, etc.). Et puis au mois d’août, vers leurs onze mois, nous les avons sevrés la nuit : Prunelle d’abord, Cocoa ensuite. Cela a pris du temps, cela ne nous garantit pas de meilleures nuits, mais au moins les réveils peuvent être assurés à deux avec Mr Solex désormais, et le matin je suis sûre qu’ils ont faim et feront une bonne tétée avant d’aller passer la journée à la crèche, loin de moi et de mes seins !

Avec leur entrée à la crèche, juste avant leurs 12 mois, j’ai supprimé les quelques tétées qu’il restait en journée, notamment celle du milieu de matinée, du midi et du goûter. Rapidement nous sommes donc arrivés à trois tétées par bébé, soit six au total pour moi, ce qui devrait être suffisant pour maintenir ma lactation encore un bon moment. Et je n’ai plus à me soucier de tirer du lait le midi, ce qui m’enlève un gros poids dans l’organisation de mes journées de travail. J’espère les allaiter encore un bon moment, et qui sait, peut-être que dans un an je te ferai un article sur l’allaitement de jumeaux bambins !

Si tu as des questions, n’hésites pas à les poser en commentaire, je te répondrai avec plaisir !

8 commentaires sur “Allaiter mes jumeaux : facile !

  1. Je suis très contente de voir que ca s’est bien passé pour toi et que ca a l’air de vous plaire autant à tout les 3. J’essaie actuellement d’aider une maman de jumelles qui veut allaiter aussi mais pour qui tout est compliqué (beaucoup de douleurs, des tétés très longues des 2 jumelles…). J’espère qu’elle va bientôt pouvoir s’épanouir autant que toi dans cette aventure !
    Perso, on a nouri nos enfants au bib (à la demande aussi). Je ne sais pas si ca vient de la différence sein / bib mais j’ai l’impression que nos enfants mangeait moins souvent que les tiens. Au moment de la diversification, on était à 4 bib par jours puis assez vite 3 bib seulement (j’ai pas mal pleuré à l’arrêt du bib calin du soir). Alors chapeau d’avoir tenu avec deux fois 6 tétées par jour + les nuits !
    A partir de 4 mois environ, quand bébé pleurait à un horaire inhabituel, on essayait de voir si au lieu du lait, il pouvait se calmer avec un calin, un jouet, une nouvelle couche… Ca marchait assez souvent et c’est probablement ca qui a fait que bébé buvait peu. Ca m’a aussi permis de finalement reconnaître les pleurs de bébé (quand il a faim, besoin d’attention ou quelque chose qui le dérange).
    Alors chapeau d’avoir pris le temps de continuer à allaiter tes bébés si souvent et si longtemps ! Même si c’est du plaisir, c’est aussi une sacré dépense de temps et d’énergie !

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  2. Bravo, je suis super impressionnée !
    Déjà que j’ai trouvé qu’allaiter à la reprise du travail, c’était épuisant physiquement, là x 2, tu m’épates !
    Petite astuce qui m’a été utile (pour d’autres car j’ai compris que tu étais libérée délivrée du tire-lait !) : certains biberons du commerce s’adaptent sur les tire-laits, ce qui permet d’avoir une contenance plus grande que les flacons de recueil. Par exemple, biberon MAM sur le Spectra.
    Encore bravo pour ce bel allaitement de jumeaux !

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  3. Incroyable! Tu as toute mon admiration, surtout d’avoir survécu à tant de nuits doublement entrecoupées ! Une petite question que je me pose toujours pour les allaitement de longue durée : comment fait on quand leurs dents poussent? Quand je vois le traitement que mes fils réservaient aux tétines de leurs biberons pendant les crises de poussées dentaires…

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  4. Bravo pour cette organisation efficace et qui a su aussi laisser de la place à l’humain et aux émotions !
    J’ai une question mais qui ne concerne non pas tant l’allaitement que le sevrage la nuit. Mon bébé de 6 mois 1/2 réclame toujours un biberon par nuit , 2 pour les mauvaises nuits (je ne l’allaite pas.)
    Comment avez-vous fait pour sevrer les petits jumeaux la nuit ?
    Merci

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    1. Je me permets de partager mon expérience : pour mes deux fils le servage de nuit a suivi le schéma suivant => quand il se réveille, au lieu de lui donner son biberon tu le berces jusqu’à ce qu’il se rendorme. C’est dur à tenir car ça peut mettre super longtemps à le rendormir en le berçant alors qu’on sait qu’avec un bib/ une tétée il s’endormirait direct mais il faut tenir bon et ne pas craquer ! Au bout de quelques nuits sans biberon (ça peut prendre 2 nuits comme 2 semaines) il se déshabitue et après il dort toute la nuit ou en tout cas il cesse de réclamer à manger.

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    2. Ici, un bébé au biberon aussi, on a verbalisé qu’on allait arrêter de lui donner le bib la nuit, qu’on avait confiance et qu’on pensait qu’il n’avait pas faim et qu’il pouvait dormir sans se réveiller.
      Et comme le dit Raphaëlle, on a essayé de le bercer, des chansons, une tétine… mais pas de bib. En cas de maladie ou de pique de croissance il a repris les bib pour quelques nuits mais on le comprenait car ce n’était pas les mêmes pleurs.

      Dans le même, on a modifier le rituel du soir. repas plus important et un peu plus tard. Et surtout on s’est assuré qu’il s’endorme sans bib, comme ca la nuit, lors de ses quelques réveils, il avait plus de facilité à se rendormir sans bib.

      Chez nous ca a pris environ 1 semaine. Courage et bonne chance !

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