Ma 1ère grossesse, un bébé qui se fait attendre et une grossesse sereine… presque jusqu’au bout (Partie 2)
Bribe de témoignage : Dans la première partie de son article Lady Amta te raconte sa première grossesse et la suspicion de pré-éclampsie qui a mené à son hospitalisation. Voici la suite !
Cette hospitalisation est inattendue pour nous, je me sens parfaitement bien et je n’ai aucun symptôme. Les sages-femmes sont d’ailleurs étonnées quand je saute sur mon lit ! Mais pour mon bien et celui du bébé ma gynécologue préfère me garder au chaud.

La pré éclampsie, c’est quoi ?
Mais qu’est ce que la pré éclampsie me direz-vous ? Et pourquoi devoir me garder à l’hôpital ? Alors voilà, ami lecteur, comme toi je n’en savais rien à cette époque, et pourtant, la pré éclampsie est une maladie de la grossesse assez répandue puisqu’elle touche 5% des grossesses soit 40 000 femmes chaque année en France, et qu’elle est la cause d’1/3 des cas de naissance de grands prématurés. (Infos : Inserm) La pré éclampsie est une maladie du placenta, on m’avait expliqué que c’était « le corps de la maman qui rejetait les gênes du papa dans l’enfant à naitre » (Voila voila…). En gros, le placenta qui permet les échanges entre la mère et le bébé se nécrose, conséquence, le bébé n’obtient pas suffisamment pour grandir, et la mère voit sa tension augmenter (seuil d’alerte : 14.9) de même que son taux de protéinurie. Les symptômes à guetter sont alors : signes de tension (mouches devant les yeux, bourdonnements d’oreille, barre au niveau de l’estomac comme un coup de poignard) et/ou gros œdème soudain.
Pour en revenir à mon cas, j’avais une tension qui n’était pas très haute (13.8), mon taux de protéines dans les urines (test sur 24h) était au-dessus du seuil mais là encore, pas de beaucoup. Cependant, pour ne rien laisser passer, l’hospitalisation était nécessaire.
Repos, repos, repos… ou presque !
J’étais donc partie pour deux semaines de repos forcé à l’hôpital. Heureusement, mon mari travaillant dans la même ville, il venait me voir tous les soirs et nous n’étions pas séparés. Je te mentirais si je te disais que ces semaines ont été de tout repos, entre le stress de l’accouchement, l’angoisse pour mon bébé, la culpabilité (oui oui, je sais, je n’y étais pour rien…) de ne pas pourvoir aux besoins de mon enfant, et les tests à répétition. Mais globalement, ce fut une période joyeuse, car nous pressentions que l’arrivée serait plus rapide que prévue, et nous avions hâte de rencontrer notre petit bonhomme. Mon mari (ce héros), m’avait apporté ma machine à coudre dans ma chambre et je m’occupais en terminant les petits travaux commencés : cape de bain, construction d’un mobile ; bref, je m’occupais !
Arrivée aux 37 semaines, seuil après lequel un bébé n’est plus considéré comme prématuré, ma gynécologue m’a informée qu’il n’y avait plus d’intérêt à garder bébé dans mon ventre et que nous allions commencer à déclencher les hostilités. Elle m’explique les prochaines étapes, d’abord, nous commencerions par essayer de déclencher l’accouchement de manière naturelle avec un décollement des membranes. Puis, si ce procédé ne fonctionnait pas, nous passerions au déclenchement avec tampons ou pour finir par injection.
Les hostilités sont lancées
Le jour suivant, en fin de matinée, une jeune sage-femme s’annonce pour me faire le décollement des membranes. Ce geste consiste à décoller la poche des eaux des parois de l’utérus et je vous laisse imaginer la manière de procéder. Bien que plutôt désagréable, je me dis que si ça peut faire venir bébé sans avoir besoin d’autre chose, je serais contente.
Dans l’après-midi, ma sœur passe me voir, elle est elle-même sage-femme. Nous discutons, et au moment de la raccompagner à la porte, elle remarque que je me tiens le bas du dos. Je lui dis que j’ai mal depuis le matin. Elle me regarde un peu perplexe et me dis « Tu sais que c’est peut-être des débuts de contractions que tu as là… ». Je ne pense pas que ce soit ça et retourne à mes activités.
Le soir, mon mari arrive, nous mangeons ensemble, et j’ai maintenant un mal de dos fort qui va et qui vient… Oui, ce sont des contractions. Mais comme ma gynécologue m’a dit qu’il y avait peu de chances que ça fonctionne, je suis absolument persuadée qu’elles vont s’arrêter.
Vers 22h, mon mari qui me voit souffler à chaque contraction et qui me passe une playlist de son cru en m’aidant à me souvenir des cours de préparation à l’accouchement, appelle la sage-femme de nuit. Elle me demande si je veux qu’elle « vérifie où on en est ». Après mon assentiment, elle me dit que le travail a bien commencé, qu’elle ne peut plus suivre l’évolution ici, et qu’il faut qu’on me monte en salle de naissance.
Nous montons et après un passage au toilette assez épique (et dépourvu de tout glamour…) et la pose d’une péridurale, on nous dit de nous reposer. À 5 cm à l’arrivée, j’ai encore du temps devant moi. Il est maintenant minuit et demi.
Nous nous reposons le plus possible, mais 1h30 plus tard, la sage-femme revient contrôler et je suis à 8cm. Elle me dit que le travail avance bien et que le bébé va sans doute bientôt arriver. Je lui dis que j’ai mal au niveau de l’estomac et que ça m’inquiète. Elle me répond que c’est sans doute la position du bébé qui n’est pas idéale et que ça ira sans doute mieux quand l’accouchement sera passé. Cette réponse me rassure, mais en ayant eu tous les jours les mêmes demandes de la part des soignants depuis 10 jours, je ne peux m’empêcher de penser à la tension.
Une heure plus tard, elle revient contrôler, je suis à 10. Elle est sereine et nous dit que nous allons commencer l’accouchement. Elle nous demande si nous avons des envies particulières, ce que nous souhaitons à ce moment-là. Nous mesurons notre chance d’être face à une personne très attentive à nos souhaits et qui est calme et douce. C’est vraiment rassurant. Ayant essayé la posture sur le coté pendant nos cours de préparation à l’accouchement, c’est une position dans laquelle nous nous sentons bien. Nous demandons si c’est possible de la tester. Avec l’accord de la sage-femme et de l’auxiliaire de puériculture présente, nous nous mettons en position.
Ces instants resteront à jamais gravés dans ma mémoire. Nous étions dans une bulle incassable, hors du temps qui nous appartenait à tous les deux. L’arrivée de notre fils par notre travail d’équipe, nos regards, nos souffles, ses encouragements et mes sensations, tout était incroyable.
Après son arrivée, il était éveillé et a tout de suite voulu téter, il était petit et frêle (2kg 150), mais en très bonne forme. Nous avons fait la tétée d’accueil et nous sommes restés tous les trois à profiter de cet instant hors du temps.
Et c’est à ce moment, très fort, serein et magique, que j’ai senti que quelque chose n’allait vraiment pas.
Oh là là, je sens mal la suite de ton récit….
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Tu verras 😊
Après mon fils était né et en bonne santé, à l’époque c’était vraiment ce qui comptait pour moi!
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L’accouchement au moins se sera bien passé car comme Virg, j’ai peur de ce que sera la suite. Je suis contente de voir que vous avez eu un moment assez doux pour commencer et que le travail et la rencontre se sont très bien passés.
Par contre, je me pose des questions sur ta maternité. J’ai été déclenché 2 fois pour une légère pré-éclampsie en fin de grossesse. Tout au long du travail (1 fois toutes les 2-3 heures) et après la naissance, les sages femmes ont vérifié ma tension et m’ont demandé si j’avais mal à la tête, à la poitrine, ou des problèmes de vision.
Ca m’étonne qu’on ne t’ait pas fait la même chose et qu’on t’ait ignorer quand tu as dit que tu avais mal à la poitrine.
J’espère que l’histoire se finit bien !
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Bonjour,
Oui le travail et l’accouchement ont vraiment été des moments doux et hors du temps ça a été super !
Pour la prise de tension etc… je ne me rappelle plus exactement mais en chambre pendant l’hospitalisation ils me la prenaient environ 4 fois par jour avec un monito en plus. Mais je ne crois pas avoir été sous tensiomètre pendant le travail.
Ils m’ont repris la tension après le moment d’accueil, quand je leur ai redis (Et je pense que c’était visible de toute façon ^^) que quelque chose n’allait pas…
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