Ce qui change avec l’âge
« L’âge », c’est tout relatif. J’ai 35 printemps au compteur, je ne vais donc pas prétendre avoir beaucoup de recul. Vieille, jeune, entre deux âges, j’ai du mal à me situer. Certes, physiquement, je sens bien que tout ne fonctionne plus aussi bien qu’à 20 ans. Mentalement, c’est le même constat, je stocke beaucoup moins d’informations qu’à l’époque de la fac. Mais je n’ai pas la sensation de vieillir.
En le voyant autrement, ça fait aussi 17 ans que je suis adulte (le coup de vieux quand tu vois l’année du bac qui s’éloigne, on en parle ?), ce qui donne plus de perspective. Quand je repense à celle que j’étais il y a 17 ans, je me rends compte que j’ai bien changé. Dans bien des domaines, je constate des évolutions, voire même des changements de cap à 180° avec celle que j’étais il y a 10/15/20 ans. Et il y a pire : ces choses que je voyais ma mère faire sans les comprendre ou en les jugeant, que je fais à mon tour !!! Inconstance, cheminement, maturité : je n’ai pas tranché mais ce bilan me fait bien rire !
Voici une liste, loin d’être exhaustive :
- Je prends soin de mes affaires
La moi d’il y a 10 ans rigolerait bien en voyant les commentaires sur Vinted lorsque je vends un objet : « vêtement en parfait état, merci ! ». Avant j’utilisais mes affaires sans y prêter attention. Si ça s’abîmait, ben tant pis, je l’usais jusqu’à la trame, puis poubelle. Pensée émue pour mes pantalons trop longs dont je repliais les jambes, qui finissaient par se percer à force de marcher dessus et faire des morceaux de tissus dégueulasses qui pendouillaient autour de la chaussure. Et qui prenaient l’eau quand il pleuvait, eau qui diffusait en remontant le long du pantalon… Une merveille. Ça rendait ma mère folle !
Maintenant, je répare, je protège, j’entretiens, bref, je fais vivre mes objets pour les garder dans le meilleur état possible.
- Mais je ne fais plus aucun effort de présentation
Plus de parfum, plus de maquillage, épilation beaucoup moins pointue, coiffeur rarement plus d’une fois par an et toujours les cheveux attachés à l’arrache. Niveau look, je suis maintenant capable de sortir habillée n’importe comment, je privilégie le confort à l’aspect. J’aime la couleur et ne m’en prive pas, ce qui peut donner un résultat un peu agressif pour les yeux des autres. Je n’ai pas encore totalement lâché prise : j’apprécie encore de m’apprêter pour de grandes occasions, donc je garde quelques beaux vêtements dans ma penderie. En revanche, je fais davantage attention à ma peau et à ma santé physique.

- Je récupère les emballages, le papier aluminium…
Avant, je jetais sans états d’âme, et maintenant c’est tout le contraire ! Inspirée par le mouvement « zéro déchet », j’ai plein d’idées de récupération. Mon garage déborde et j’essaie autant que possible de réutiliser ce que j’ai chez moi avant d’avoir recours à un achat.
J’achète d’occasion très couramment, alors qu’avant j’avais honte du métier de ma maman lorsqu’elle était antiquaire, car elle vendait de vieilles choses… Maintenant, j’admire ses trouvailles en brocante. Le morceau de papier aluminium qu’elle repliait après un passage au four : j’ai le même dans mon placard ! Et il ressert le plus possible avant de partir à la poubelle.
- Je range
Je range, derrière mes enfants, derrière mon mari. Je range pour optimiser ma maison, je range pour rendre quelque chose plus pratique. Je range pour me sentir mieux chez moi. J’ai un bureau super rangé. J’en suis presque à me dire que j’aimerais prendre un jour de congé pour RANGER.
Flash-back : quand je vivais seule, je faisais la vaisselle soit quand l’évier débordait de trop, soit quand les moucherons apparaissaient…
- Je suis devenue plus sérieuse au travail
Avant : je prenais plein de projets, je me laissais déborder et finissais par faire la morte quand je me rendais compte que je n’arriverai pas à atteindre l’objectif fixé.
Maintenant : je prends toujours plein de projets, mais je sais où j’en suis et je préviens mes interlocuteurs de tout retard éventuel. Je fais de plus en plus attention aux finitions qui étaient mon point faible. Je sais que ce sont elles qui me demandent le plus d’efforts alors je prends le temps nécessaire. Et je soigne la forme, histoire de politesse envers mon destinataire.
Mais mon ambition est en baisse, alors qu’elle était si énorme auparavant ! Les désillusions professionnelles couplées à l’arrivée de mes enfants me font revoir tous mes plans et je ne suis plus vraiment sûre d’accorder au travail sa juste place dans ma vie.
- Je juge moins les autres
C’est un changement récent, lié au covid. J’ai désormais un avis moins tranché, et j’ai plus de tolérance pour les avis différents. J’ai failli devenir enragée durant les premiers temps de la pandémie. Pour me préserver, je me suis détachée. Je n’ai plus du tout besoin de faire valoir ma vérité. Et j’arrive à comprendre que d’autres personnes pensent très différemment de moi. En fait, je m’en fous et je continue ma route. Bon, j’ai quand même un peu plus de mal quand il s’agit de mon mari !
- J’apprécie de plus en plus l’art
C’est à dire qu’avant, lorsque je voyais des œuvres d’art monumentales trôner dans les villes et que j’imaginais le budget qu’avaient dû y consacrer les mairies, ça suscitait chez moi une immense incompréhension. Je pensais goût de chiotte et copinage, gabegie et inutilité. Et puis, il y a encore eu le bazar de ces deux dernières années, il y a eu la culture en difficulté, et je les ai regardées différemment. J’y ai vu du beau, qui me faisait du bien lorsque tout semblait partir en cacahuète, et de l’humain, dans le sens relationnel et expression de ce qu’il y a d’intéressant en nous.
- J’aime toutes les saisons, et l’été moins qu’avant
Avant, je ne vivais que pour l’été, les autres saisons n’avaient aucun charme à mes yeux. Novembre était le pire mois de l’année : éloigné de l’été, froid, gris, humide, sans rien à célébrer. En concurrence avec janvier et février, qui avaient tout de même l’avantage de nous rapprocher de l’été. À la question « quelle est votre saison préférée ? », ceux qui répondaient l’automne passaient à mes yeux pour des extraterrestres.
Maintenant, j’aime vraiment toutes les saisons et savoure tout particulièrement leur alternance. Je trouve la nature belle en tout temps et je me régale à l’observer et la prendre en photo : les fleurs du printemps, les blés, la mer et le bleu du ciel en été, les feuilles en automne (non mais en fait, c’est vraiment magnifique le mois de novembre!), le gel, la neige et les brumes matinales l’hiver. J’ai de plus en plus de mal avec la chaleur et apprécie de plus en plus le froid hivernal. J’adore aussi le changement des aliments dans nos assiettes depuis que l’on mange plus local.
J’arrête là. Je pourrais aussi te parler de mes choix électoraux, alimentaires, de mes envies à la retraite, en fait la liste est longue. Je pourrais aussi faire la liste de tout ce qui ne change pas, mais ça me vient plus difficilement (à part que je n’aime toujours pas le whisky). Et toi, tu constates aussi des changements majeurs avec l’âge ?

C’est marrant de lire cet article ce matin car nous en parlions merci soir avec mon conjoint : cette année ça fera pour lui 20 ans qu’il a son permis et son bac ! Et moi 19 😳😳😳
En revanche je ne sens pas d’aussi grands changements. Je pense avoir grandi vite (la récup, le soin aux vêtements…, je le faisais déjà enfant – je mettais même de côté l’argent que l’on m’offrait pour me payer mon permis, ce que j’ai fait).
Du coup, en tant qu’adulte, j’ai parfois l’impression de jouer un rôle, comme si ce n’étais pas vraiment moi, cette maman, cette travailleuse, cette personne qui a acheté une maison et qui sait l’entretenir…
D’un oeil extérieur je regarde ce que je fais et ce que j’ai fait et je me demande comment moi, j’arrive à avoir et faire tout ça !!!!! Alors bon, quoi, je suis vraiment une adulte ??!!?!
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Haha cette impression de jouer un rôle me parle beaucoup ! D’autant que je commence maintenant à me souvenir de mes parents au même âge qui moi aujourd’hui. Et j’ai du mal à croire que je ne suis pas en train de les imiter comme un enfant pourrait le faire pour jouer mais bien de vivre ma propre vie 😅
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Je ne me suis pas relue… Évidemment, c’est *mardi soir, que nous en parlions 😉
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C’est intéressant cet article ! J’essaie de voir ce qui a changé chez moi et je pense que c’est surtout au niveau du caractère. J’ai pris confiance en moi et je m’affirme bien plus. Et puis j’ai une vision bien plus ouverte sur le monde, les gens et la nature. Je suis bien moins autocentrée (enfin je crois…).
Ah et oui l’automne ! mamamia j’adore ça là où je vis maintenant 😀
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Merci ! Je te rejoins sur la vision plus ouverte sur le monde 😉
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C’est chouette comme thème d’article ! Moi aussi, comme toi, je vois bien que j’ai changé dans plein de domaines. Ce serait intéressant de prendre le temps de faire la liste !
Comme toi, avant je ne vivais que pour l’été. Le printemps aussi. Aujourd’hui j’ai toujours autant de mal avec le mois de novembre mais j’apprécie de moins en moins d’avoir chaud l’été (Peut-être aussi que la multiplication des canicules n’y est pas pour rien). Je suis aussi beaucoup plus tolérante avec les autres et moins râleuse pour un oui ou un non.
Ta référence au pantalon qui devient dégueu en bas m’a fait rire, je me suis revue il y a une quinzaine d’année avec un tel truc sur moi 😅
Et comme toi, j’ai revu un peu ma vision de l’art et de la culture depuis la pandémie !
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Je me sens moins seule pour le pantalon 😂 et je serais curieuse de voir ta liste !
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Je pense que j’étais « vieille » avant d’être majeure… Il faudrait que je me pose et liste tout ça aussi ^^ par contre j’ai rien contre novembre : on y fête mon anniv et celui de mon père ^^
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