petit point politique
A l’heure où les citoyens français sont appelés aux urnes, j’entends ça et là quelques remarques qui me sidèrent. Et je me suis donc demandé quelles étaient les réelles motivations de celles et ceux qui s’exclament avec dépit qu’ils ne se déplaceront pas dimanche. Passer un message, mais quel message ? Que le résultat du premier tour ne leur convient pas ? Que la liste initiale des candidats n’était pas satisfaisante ? Je comprends ces points (et les partage) mais justifient-ils une abstention massive ?
Au-delà de ces questions, je me suis donc demandé quel serait mon/ma président(e) idéal(e) ?
Homme ou femme ?
La différence fondamentale entre un homme et une femme étant son sexe, en première approche, j’aurais tendance à penser que ce détail ne devrait pas entrer en ligne de compte. Quelle importance ? Cet organe n’est pas censé être utilisé dans la fonction de présidence. Hélas, beaucoup trop d’hommes ont tendance à se servir de leur sexe en abusant de leur position. Les scandales sont légion depuis quelques années, les pratiques courantes depuis des siècles. Ceci dit, il serait réducteur de bannir tous les hommes de la vie politique et des postes de pouvoir à ce seul motif. J’ose espérer que la majorité des hommes fait partie de la masse silencieuse, celle qui ne fait pas de bruit parce qu’il n’y a rien à dire.
Mais quand même, j’ai tranché : mon candidat idéal serait une candidate.
D’où viendrait-elle ?
Qu’espère-t-on de l’Elysée ? Que le pouvoir nous comprenne. Nous, la plèbe. Et ce nous englobe 95% des Français avec les disparités et spécificités que nous savons. Ma candidate viendrait donc d’un peu partout. Par conséquent, elle ne devrait pas être trop jeune. Elle devrait avoir eu le temps de bourlinguer d’une expérience à l’autre et engranger des savoirs politiques et techniques. Elle comprendrait l’unicité de chaque territoire et la nécessité de les fédérer. Elle connaîtrait l’échiquier international et serait une fine stratège, plaçant ses pions à chaque opportunité. Elle serait de partout et de nulle part.
Quel posture aurait-elle ?
Elle dynamiterait les codes établis depuis des décennies par des adeptes du patriarcat et de l’apparat. Un.e président.e doit avoir la prestance et le charisme nécessaires pour défendre la France. Cessons d’être hypocrite : notre président, nous l’élisons aussi sur son physique. Ma candidate aurait donc une présence forte. Vous savez, comme ces personnes qui ne passent jamais inaperçues à la moindre soirée, celles dont on se souvient immanquablement si elles étaient présentes ou non à cette réunion. On peut déplorer ce constat : les transparents seraient-ils donc interdits à la tête de l’Etat alors même qu’ils ont des idées, des moyens pour les mettre en œuvre, qu’ils ont envie de parler ?! Oui. C’est difficile de parler quand personne ne veut écouter, et encore plus difficile de négocier avec des homologues bornés. Ma présidente idéale aurait donc un charisme naturel, un discours fluide, des arguments travaillés. Elle saurait quoi dire et comment le dire.
Mais elle n’oublierait pas pour autant le dialogue. Elle saurait adopter des postures d’écoute quand elles s’avèrent nécessaires et des postures de chef quand il s’agit de décider. Elle aurait un leadership naturel.
Et son programme ?
Ma candidate aurait à cœur de défendre la devise française et mettrait un point d’honneur à respecter la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen. Elle brandirait l’Egalité comme un fer de lance et se battrait pour la faire respecter.
A l’école : elle essayerait d’instaurer une véritable égalité des chances. Pour tous les enfants, qu’ils soient valides ou handicapés, qu’ils soient issus de l’immigration ou en France depuis plusieurs générations.
Pour la santé : elle se débrouillerait pour proposer un plan permettant à tous d’être soignés correctement et dignement et de ne pas devoir appeler tous les médecins du département pour trouver un praticien qui accepte un nouveau patient.
En entreprise : elle s’attacherait à diminuer l’écart salarial entre les hommes et les femmes. Voire même à inverser la tendance tant qu’il sera prouvé que les femmes supportent la majorité du travail domestique.
Dans les tribunaux : elle s’assurerait que la condition sociale du prévenu n’influence pas le jugement et que la justice adopte le même délai pour deux affaires équivalentes.
Bien sûr, elle n’oublierait pas l’environnement. Parce que nos gestes de colibri ne peuvent pas suffire face au défi qui nous attend et que pour le relever, il faut une position claire et équivoque de l’Etat. A l’international, elle porterait l’image d’une nation forte et tolérante. Digne héritière des Lumières. Une nation qui prend des engagements et les respecte. Une nation qui encourage ses voisins à produire les mêmes efforts, sans rougir, parce que, oui, la France ferait réellement des efforts. Et elle aiderait à construire une Europe forte, prête à relever les défis de demain.
Elle aurait aussi une vraie vision de l’économie, des mesures nécessaires à mettre en place afin de permettre à tous de vivre dans la dignité, même à l’heure de la retraite. Elle ne promettrait aucun Eldorado sans savoir comment l’atteindre.
Ca serait bien une candidate comme ça, non ? Et je sais bien que dimanche, les deux candidats qui s’affrontent en sont loin… Alors, à défaut de choisir l’un ou l’autre pour ce qu’ils incarnent, je choisirai la démocratie.

Oh oui ! Que j’aimerais une telle candidate ! Merci pour ton article qui change des tourneurs en ronds (ni l’un ni l’autre). Malheureusement, nous n’avons pas le choix : il faut élire l’un ou l’autre !
Non, aucun candidat ne portait à la fois les idées, le charisme/la force (merci d’en parler, c’est un élément important aussi !) qui me parlait.
Non, les deux majoritaires du premier tour ne me conviennent pas, car j’avais espoir d’une réelle priorité écologique et sociale.
Mais oui, je voterai. Car c’est un droit, un pouvoir que nous avons la chance d’avoir. Pour ne pas être désabusée au lendemain de l’élection, en me disant : « mince, si j’avais voté, et si tous les autres absentionnistes avaient voté, nous n’en serions pas là. »
Parce que, il y a quelques années, nous étions persuadés que Trump n’arriverait pas à la Maison Blanche.
Nous avons un pouvoir entre le main, chacun, chacun doit pouvoir l’utiliser selon ses convictions.
Et nous pourrons dire que le peuple a choisi son.sa président.e, parce que la majorité le voulait, et non pas parce que ceux qui sont allés voter le voulaient.
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J’étais justement en train de penser à un article comme celui-ci ce matin en me demandant comment je choisis mon.a candidat.e. Quels sont les critères qui prévalent pour moi.
Et en fait, je me suis rendue compte que le premier point, avant même de lire les programmes, c’est l’intégrité de la personne. Je sais que dans le milieu de la politique c’est très compliqué et qu’une personne sans « casserole » ça n’existe pas, mais on peut toutefois hiérarchiser ces dernières. Pour moi, un.e candidat.e intègre c’est déjà celui/celle qui n’a jamais eu de prises de positions douteuses avec des régimes autoritaires / dictatures, ni avec des groupes religieux. Si un candidat ne remplit pas ce critère, c’est un No Go pour moi, peut-importe le programme qui est derrière. Donc pour dire les choses clairement, Zemmour, Mélenchon et LePen c’est non sans se poser de questions.
Ensuite, l’intégrité c’est aussi ne pas changer d’avis 15 fois au cours de sa carrière pour « surfer » sur l’opinion publique, c’est dire les choses de façon transparente même quand ça ne fait pas plaisir et c’est avoir le courage de mettre en place des réformes nécessaires mais impopulaires.
Après je te rejoins, le candidat doit avoir un minimum de charisme pour réussir à faire entendre sa voix dans l’UE et à l’international. Et enfin, oui, je suis persuadée qu’une femme ne ferait pas de la politique comme un homme aujourd’hui.
Mais comme tu le dis, le candidat idéal n’existe pas alors tout est une question de compromis. Mais au final je choisirai toujours la démocratie.
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C’est intéressant cet article, et une façon très sympa d’aborder le sujet des élections. J’aime beaucoup ta candidate idéale, même si en te lisant j’ai l’impression qu’on ne peut pas remplir tous ces objectifs en 5 petites années. Un peu comme Lola, ce qui m’a manqué lors de cette élection, c’est l’éthique. Ces derniers mois, j’ai eu l’impression d’assister à une pièce de théâtre plutôt qu’à l’exposé d’un programme sincère. En tout cas, c’est mon ressenti. Jusque là, je me prenais à ce jeu, mais pas cette année. Sans compter que les sujets qui me tiennent à cœur sont abordés très superficiellement, histoire de cocher la case. Bref, j’ai été tentée un temps de ne pas voter et ce dès le premier tour. Le luxe de vivre en démocratie m’a ensuite rappelée à mes devoirs. Mais le résultat de l’élection de ce dimanche me fait peur.
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Pour moi, si aucun candidat ne nous convient on vote blanc (ou nul !) mais on vote ! Pour montrer notre désaccord et pas juste qu’on est « parresseux ».
Pour ce qui est de la personne idéale pour me représenter, elle ne s’est présentée dans aucune éléction à laquelle j’ai participé.
Homme ou femme, je m’en moque un peu. Oui il y aura probablement une petite différence dans leur facon de gouverner mais comme si le/la président n’était pas blanc, était handicapé, LGBTQ+… J’aimerai bien quelqu’un issu d’une minorité et qui ne soit pas un politique de carrière (qui connaisse la vrai vie quoi !
Pour moi aussi l’éthique est vraiment importante ! Je voudrais que tous ceux qui sont reconnus coupables prise illégales d’intérêt, détournement, avantager des amis… ne puisse jamais se représenter.
Pour le reste des idées, j’aimerai quelqu’un qui mette en avant le côté social (redonner un sentiment d’appartenance au même pays), mette l’accent sur notre devise en effet et pense au futur.
J’ai beaucoup aimé la série « Madam secretary » qui suit une ministre des affaires étrangères américaine (fictive) qui veut bien faire mais qui se heurte à la réalité de la politique, aux compromis désagréables mais nécessaires pour que d’autres projets importants soient des réussites…
Enfin comme d’habitide ca finit bien, contrairement à la vrai vie.
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Oh que je suis d’accord avec toi sur le vote blanc ou nul.
On en discutait hier soir avec l’Amoureux, parce qu’il s’échine à vouloir départager les 2 candidats du 2nd tour, mais je lui répondais qu’en ce qui me concerne, je ne peux pas ! Ils sont aussi catastrophiques l’un que l’autre. Mais je ne peux pas m’abstenir non plus, l’abstention c’est un désintérêt, et le vote est un droit donc j’exerce mon droit !
Il a été sensible à mes arguments, mais a besoin de réfléchir encore un peu, car c’est tellement dommage que le vote blanc ou nul n’ait aucune valeur en France.
En tout cas, merci Petronille pour la lueur d’espoir de la candidate idéale dans cet article.
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Je me permets une petite précision : l’abstention n’est pas forcément une paresse ou un désintérêt.
Et cela ne revient pas au même de voter blanc. En tout cas pour moi.
Petit préambule, je n’ai jamais été aussi politisée et intéressée par la vie politique que ces 2 dernières années et pourtant je ne suis pas allée voter aux présidentielles (aucun des 2 tours ). C’est un choix que j’ai fait volontairement et en conscience. Je doute toujours que ça soit le bon choix mais c’est celui qui était le meilleur pour moi, ma conscience et mes idées à ce moment là.
Je précise que je ne suis pas abstentionniste systématiquement sur toutes les élections mais là pour la présidentielle, je ne veux pas voter. Je ne suis pas en accord avec ce système d’élection et je ne veux pas participer à ce « jeu politique » (voilà pourquoi ce n’est pas pareil de voter blanc ou de s’abstenir. Voter blanc c’est accepter le jeu, accepter de participer sans choisir et donc de valider ce type de scrutin. Ne pas voter c’est refuser de participer).
Je n’encourage pas les autres à faire comme moi mais j’avoue être un peu agacée lorsque les abstentionnistes sont durement jugés et critiqués (notamment accusés de permettre à l’extrême droite d’arriver au pouvoir alors que ceux qui permettent cela c’est avant tout ceux qui votent pour l’extrême droite). L’abstention en France est un véritable tabou et lorsqu’on avoue ne pas voter (je suis souvent gênée de le dire), on a parfois l’impression de commettre un crime.
J’ai conscience qu’il y a aussi des abstentionnistes par flemme mais il ne faut pas généraliser !
J’ai parfois l’impression aussi qu’on me juge beaucoup plus durement que quelqu’un qui vote un peu machinalement, par devoir, mais sans réelle réflexion sur son choix… (Ce que j’ai pu faire il y a quelques années où je votais mais paradoxalement était beaucoup moins intéressée par la question politique)
Je suis très impliquée sur des combats sociaux par d’autres biais. Je ne suis donc pas quelqu’un qui s’en fiche de la politique, au contraire.
Je précise que ce je dis dans ce commentaire n’est que mon avis et ne reflète certainement pas celui de tous ceux qui s’abstiennent mais j’avais envie d’expliquer un peu, tant je suis parfois un peu vexée et blessée que mon choix soit si vite et mal jugé…
Je ne suis pas fainéante, désintéressée, complotiste ou adepte du tous-pourri….
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Je suis sûre que les motivations de tous les abstentionistes sont différentes, comme celles de beaucoup de votants d’ailleurs, il n’existe pas de bloc ‘homogène’. Cela dit, sans vouloir te jeter la pierre, je pense que ce qu’on reproche au vote abstentioniste c’est le discours « moi je n’ai pas envie de voter pour quelqu’un que je n’aime pas : d’autres citoyens iront bien arrêter l’extrême droite à ma place ». Mais parfois ça me fait peur que trop de gens pensent comme ça car j’ai peur que pas assez de gens fassent un vote « de raison – à contre coeur » et que du coup les extrêmes gagnent (car les votants « de coeur » extrême droite, eux, ils votent systématiquement).
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