Appartement ou Maison ?

Appartement ou Maison ?

Je suis à une période charnière de ma vie. J’ai envie de faire des projets, j’ai une situation financière très stable. J’ai galéré pendant des années en étant contractuelle et je suis enfin titularisée. Je n’ai plus envie de me dire « je vais attendre pour faire ça », d’autant plus avec les deux années très compliquées que nous venons de vivre.

Alors il y a peu, je me suis dit : « pourquoi ne pas déménager ? ».

Crédit photo : PhotoMIX-Company

Petit retour en arrière : il y a 6 ans, j’ai profité d’un contrat en CDI pour chercher un bien immobilier à acheter. J’ai eu du mal, mais j’ai trouvé mon bonheur : un appartement de 70m² en ville avec 3 chambres, un petit balcon, un garage et une superbe vue dégagée (4^ème étage, sans ascenseur certes mais c’est un détail !). Un appartement traversant avec la pièce de vie plein sud, de la lumière tout le temps. Le bonheur. Il y a un « mais » bien évidemment, avec mon budget de l’époque très serré, je n’aurais pas pu avoir quelque chose de parfait. L’appartement était resté bloqué dans les années 60 (oh les jolis papiers peints à fleurs MARRON et la salle de bains vert d’eau même au plafond), le bâtiment avait bougé dans les premières années après la construction et il y avait un certain nombre de fissures (non structurelles) qui n’avaient jamais été réparées. Comparé aux taudis que j’avais visités (pour certains plus chers), j’ai mis de côté ces « petits » inconvénients (et comme beaucoup j’ai sous-estimé l’ampleur des travaux à réaliser, ou surestimé mon papa c’est selon) pour me concentrer sur le fait qu’une fois terminé cet appartement serait encore mieux que dans mes rêves les plus fous.

Avant ça, il y a eu des mois difficiles où tous les week-ends ont été pris pour enduire/peindre/aller à Leroy Merlin/monter le matériel sur les 4 étages. Pour certains postes comme la cuisine, ça a été système D (je l’ai achetée sur le Bon Coin et j’ai repeint les meubles).  Mon compagnon de l’époque a été très soutenant mais cela nous a valu beaucoup de stress et quelques belles engueulades. J’ai eu l’impression que ça n’en finirait jamais. Finalement, j’ai profité d’une rentrée d’argent inattendue pour faire terminer le plus gros des travaux par des artisans et j’ai pu souffler, l’appartement ressemblait enfin à ce que j’avais imaginé.

Dans cet appartement, ça a toujours été provisoire. Il a connu deux histoires de couple qui devaient se concrétiser par un déménagement en commun. Il a vu l’arrivée de mon chat qui s’amuse tellement à faire en courant la longueur complète de l’appartement. Je ne m’y suis peut-être jamais projetée à long terme, alors que je l’ai modelé à mon image et qu’il me ressemble à moi et à personne d’autre. J’ai encore des projets : la salle de bains, dont le « relooking » était provisoire, et sacrifier une des chambres que je n’utilise pas au profit de la pièce de vie.

Mais aujourd’hui, je rêve de changement. Je rêve d’un jardin. Je rêve d’espace. Je rêve d’animaux. Cet appartement dans lequel j’ai mis toutes mes économies à l’époque vaut beaucoup plus cher aujourd’hui. Même seule, je peux envisager d’acheter une maison. Sans travaux, avec un jardin, voire même un garage. Je ne devrai plus monter 4 étages plusieurs fois par jour. Je n’entendrai plus mon voisin DU DESSOUS ronfler. Je pourrai avoir des fleurs, des légumes, recevoir mes amis à l’extérieur. Je n’aurais pas à stresser à chaque fois que je rentre en voiture si quelqu’un ne s’est pas garé trop près de mon garage et m’empêche l’accès.

Sauf que cette maison, elle serait plus loin de la ville. Je mettrais (beaucoup) plus de temps pour aller travailler et je ne pourrais plus choisir mes horaires. Je ne pourrais plus sortir facilement en ville le soir. Je ne pourrais plus rentrer à pied parce qu’il n’y a plus de métro ou tout simplement parce que là, tout de suite, j’ai envie de marcher. Je ne pourrais plus me mettre à la fenêtre le soir et observer au loin les lumières de la ville.

J’ai essayé de me projeter dans un entre-deux en cherchant une maison en ville, avec un accès aux transports en commun. J’y aurais les inconvénients des deux options : des problèmes de stationnement, des travaux à prévoir, un tout petit extérieur, mais plus loin du centre-ville et/ou dans un quartier pas terrible. Tout ça pour un budget très conséquent !

J’ai peur de regretter un déménagement hors de la ville pour de multiples raisons : perdre trop de temps dans les transports, ne plus réussir à sortir de chez moi pour voir du monde parce que ce n’est « pas pratique » (coucou la team introverti), ne pas réussir à assurer l’entretien matériel et financier d’une maison et d’un jardin toute seule, ne pas me sentir en sécurité avec un accès direct sur la route…

J’ai peur aussi de ne pas réussir à me lancer parce que justement je reste dans ma zone de confort, j’angoisse alors que tout se passerait très bien (je t’ai dit que je stressais A MORT au moment d’acheter mon appartement ?).

Aujourd’hui, je crois que je ne suis pas prête tout simplement. Mais je suis heureuse de pouvoir voir loin et envisager à nouveau des projets. Et je sais aussi qu’un jour, ce sera le bon moment, la bonne maison et le bon endroit.