Chapite 9 : L’un aide l’autre. Et vice-versa

Chapitre 9 : L’un aide l’autre. Et vice-versa

En entendant le nom du jeune garçon en face de lui, les neurones se connectent dans la tête de Sélim. Axel Judan, il a déjà entendu ce nom. Il a entendu sa mère en parler à ses copines et son père un certain nombre de fois ces derniers mois. Avec un point culminant quand elle a réussi à le faire virer du lycée. 

Axel ne sait pas quoi répondre au psychiatre. Quoi qu’il dise, il va avoir de gros problèmes. Comment justifier qu’il ait blessé Sélim ? Personne ne va le croire s’il dit que c’est un accident. Il ne voulait blesser personne. Il veut juste que Nora paye pour son renvoi. Il a appris ses habitudes de vie ces derniers jours. Sans surprise, il a découvert que c’était une sacrée commère. Elle passe son temps à dire du mal des gens. C’est le genre de femme capable de raccrocher au téléphone et d’aller téléphoner à une autre personne pour médire sur la précédente. Ou de prévenir la police à la moindre crotte de chien sur le trottoir. 

Il a enregistré des morceaux de conversation et il voulait faire un montage pour montrer au monde entier, c’est à dire au lycée, quel genre de femme elle est réellement. Il voulait la décrédibiliser pour retrouver sa place.

Sélim attend avec le psychiatre qu’Axel réponde. Ce gamin n’a pas l’air méchant. Il se souvient de ce que sa mère en disait : un lycéen qui se sort de toutes les situations, et qui dévoie ses camarades en leur vendant des alibis quand ils veulent faire le mur ou sécher des cours et qui a créé une vraie organisation avec d’un côté ceux qui paient pour voir leur dissertation écrite et ceux qui veulent être payés pour en écrire. Tout passe par Axel. Sélim voit un ado super intelligent qui a déjà le sens des affaires (et un sens de la morale réduit au strict minimum). Il ne sait pas ce qu’Axel est venu faire chez lui mais peu importe. Il vient de décider de les sauver tous les deux : « Ce n’est pas ce que vous croyez docteur. » Axel et le psychiatre regardent Sélim. Le psychiatre curieux, Axel étonné.

« Je suis enfermé dans ma chambre depuis des mois, je n’arrive plus à sortir. Je suis terrorisé. Mon état se dégrade de jour en jour et mes parents ne supportent plus la situation. Je pense que je suis un hikikomori. Mais pour mes parents, demander de l’aide à un psychiatre, c’est pas… C’est pas normal. Alors j’ai décidé de demander de l’aide. J’ai trouvé un psychiatre capable de m’aider en visio-consultation. Mais j’avais besoin de calme et de tranquillité pour essayer de guérir. Je voulais partir de chez moi. Mais je n’en suis pas capable. Pas tout seul. J’ai entendu ma mère parler d’Axel. Et je me suis dit qu’il avait toutes les capacités pour m’aider à sortir de ma chambre et à me trouver un nouveau logement. Je l’ai donc contacté. Il a tout préparé pour moi. Un transport, un logement. Et il est aussi venu, à ma demande, m’aider à sortir de ma chambre. Je n’étais pas sûr d’en être capable. Mais il a réussi : je me suis enfui ! Mais je n’ai pas réussi à atteindre le logement. J’étais terrorisé dehors. Je crois que je me suis évanoui. »

Axel et le Dr Gorbitz regardent Sélim. Axel est ébahi : pour une raison obscure, ce gars est en train de le sauver. Il ne va pas laisser passer cette chance.

« – Et le couteau ? demanda le médecin.
– J’avais peur que Sélim ne veuille pas sortir de sa chambre, j’ai vu le couteau dans la cuisine, je me suis dit que si je lui faisais peur il sortirait peut être plus facilement, répond Axel
– Oui, mais j’ai eu une réaction démesurée, j’ai poussé Axel de peur et le couteau m’a entaillé la cuisse. On avait peu de temps avant le retour de mes parents. Axel m’a emmené à la voiture et il est retourné dans la maison, il devait nettoyer le sang que j’avais mis partout, complète Sélim
– Voila, mais j’ai pas eu le temps, ils sont arrivés tout de suite après. Je me suis caché dans la chambre de Sélim, sous le lit et quand j’en ai eu l’occasion j’ai sauté de sa fenêtre pour m’enfuir. Mais l’oncle m’attendait dans le jardin. »

Axel regarde Selim et le médecin. A quel point cette folle histoire va-t-elle passer ? Est-ce vrai ce que Sélim a raconté à propos de ses problèmes ? Et c’est quoi un “hakki machin chose” ?

« Bien, bien dit le médecin. Je reviens dans quelques minutes. »

La porte se referme sur le Dr Grobitz.

« – Pourquoi tu m’aides ? demande Axel 
– Tu comptais tuer ma mère ?
– Non pas du tout !!
– La blesser physiquement ?
– Non plus ! Je voulais la décrédibiliser pour retrouver ma place au lycée. Je voulais utiliser des enregistrements d’elle qui parle mal des gens pour la faire chanter et qu’elle me réintègre au lycée. Je veux finir mes études, avoir un diplôme, un métier, une vie quoi ! Je suis vraiment désolé de t’avoir blessé. Je ne voulais pas, je te le jure.
– Je te crois, et si je t’aide c’est aussi pour moi, tu vas m’aider à obtenir ce que je veux.
– Tu veux quoi ?
– De l’aide psychiatrique. Et maintenant que je suis là, je vais y rester. Mes parents ne pourront pas m’en empêcher. Et toi tu auras ton moyen de pression. Ma mère ne voudra pas que ça se sache que son fils est interné. »

Vous voyez, je vous l’avais bien dit. Quand je décide de m’en mêler, tout va pour le mieux. Rien ne peut me résister, à moi, la Chance.

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