Barbara, Nora, Lisa et moi

Barbara, Nora, Lisa et moi

Aujourd’hui, place à Esperluette qui va te parler de sa passion pour les romans d’amour !

—–

J’ai un faible pour les romans d’amour, voilà c’est dit. Je dévore les Nora Roberts et autres Lisa Kleypas. Ce n’est pas de la grande littérature, je le sais bien, mais c’est plus fort que moi.

Cet attrait remonte à loin : quand j’étais ado, avec ma meilleure amie de l’époque, on a découvert les romans de Barbara Cartland. C’était niais, très prévisible, pas forcément bien écrit et avec le recul, franchement sexiste mais à l’époque ça nous faisait rêver. On les achetait au supermarché (en ayant honte en passant à la caisse parce que la couverture laisse peu de doutes sur le contenu du livre, tu sais ces dessins bien kitchs avec une frêle jeune fille en robe d’époque dans les bras d’un grand costaud parfois torse nu), se les échangeait, et ensuite on s’inventait nos propres histoires qu’on se racontait lors des soirées pyjamas. J’en avais une sacrée collection de ces petits livres de poche jaune, bien cachée au fond de mon armoire, parce que quand même, je n’assumais pas vraiment.

Ensuite j’ai découvert les Nora Roberts (merci l’abonnement France Loisirs) et si j’ai beaucoup aimé, et aime toujours, son style et ses romans, certains m’ont laissé à l’époque un sentiment amer. Très jeune adulte sans aucune expérience amoureuse, je lisais ces histoires avec des héroïnes aux yeux et cheveux hors du commun qui vivaient des romances passionnées. Brune aux yeux marrons, je me trouvais trop banale et j’étais très mal à l’aise avec les garçons. Je me souviens avoir écrit à l’époque dans un journal que j’aurais préféré vivre dans un roman. Heureusement cette période n’a pas duré, j’ai rencontré quelqu’un, vécu moi aussi des expériences.

Mais je continue à aimer ces romans, avec points bonus si ce sont des livres d’époque. Mes petites pépites restent ceux de Sonia Marmen (pas tous cependant) mais je ne les classe pas vraiment dans la même catégorie. Si la base reste une histoire d’amour, ils ont une dimension historique bien plus poussée. Et m’ont fait découvrir ce magnifique pays qu’est l’Écosse.

J’ai eu de longues périodes où je ne lisais plus du tout ce genre de romans et d’autres où j’en lisais plusieurs d’affilée. Le problème, si tant est que ça en soit un, c’est que certaines histoires me laissent ensuite quelques jours dans une sorte de mélancolie. Je suis distraite, repasse dans ma tête mes passages préférés, les relis dès que j’en ai l’occasion. Je ne suis pas malheureuse en couple loin de là, mais même s’il y a toujours de l’attirance, il faut bien admettre qu’après plus de quinze ans de vie commune, les papillons dans le ventre ne sont plus vraiment là. Alors je les retrouve dans les romans.

Crédits photo : Pixabay

Est-ce que je vis par procuration à travers ces lectures ? Probablement un peu, mais réalistement je ne vivrais jamais les aventures et les passions de ces héroïnes, de même que je ne serais jamais sorcière à Poudlard, ou que je ne voyagerais dans le temps. Alors est-ce si mal de rêver et s’évader ? Cette mélancolie n’est que passagère, je finis toujours par revenir à la réalité. Je me demande parfois si ces lectures ne me font pas plus de mal que de bien. Souvent il me faut une pause, plus ou moins longue et je lis d’autres genres. Mais je finis toujours par y revenir, avec un peu de distance jusqu’à tomber sur LE roman qui me transporte, me laisse rêveuse et que je finirais immanquablement par relire. Et quand je sors de cette mélancolie, je me trouve quand même un poil ridicule !

Je me rends compte aussi que mon regard sur certains passages a changé. Ce que j’aurais trouvé follement romantique il y a quelques années m’apparaît parfois aujourd’hui vieillot, sexiste voire même inadmissible (coucou l’absence de consentement à la limite du viol chez Cassandra O’Donnell). J’arrive quand même à prendre du recul sur ces histoires, et à les remettre à leur juste place : des romans pour s’évader un peu du quotidien, même si parfois ils me font ressentir de sacrées émotions.

C’est drôle, je réalise en écrivant cet article que les autrices que je mentionne ont des prénoms qui finissent en A. Pour l’anecdote, c’est le cas de toutes les héroïnes des livres de Barbara Cartland, et comme il y en a un bon paquet, ça donne parfois des prénoms assez … cocasses ! Mais je te laisse découvrir ça par toi même si le cœur t’en dit, Barbara Cartland c’est quelque chose 🙂

14 commentaires sur “Barbara, Nora, Lisa et moi

  1. Je ne m’y connais pas du tout dans ce genre littéraire (ma maman est une grande fan, et j’ai dû lui emprunter un ou deux Barbara Cartland ado, mais je n’avais pas accroché), mais même en lisant d’autres types d’histoires (où il y a tout de même souvent des histoires d’amour), je connais très bien la sensation de mélancolie que tu décris une fois le livre refermé, elle m’arrive tout le temps ! Je vis aussi sans doute par procuration avec les romans – mais en même temps, tant que ça n’a pas d’impact négatif sur notre vie (je sais pas si une vraie « addiction à la littérature » peut vraiment exister 😅), je pense pas que ce soit un problème (ouf) !

    Et je te rejoins sur le côté pas très inclusif des héroïnes de roman en général (elles sont quand même rarement décrites comme laides, à la limite l’auteur leur met 1-2 défauts mais ça reste des trucs mignons genre la maladresse ou le manque de confiance en soi, et de toute façon elles font des ravages quand même, donc difficile de s’identifier complètement – même les grandes dents d’Hermione que l’ado à dents proéminentes que j’étais avait découvertes avec soulagement finissent par se faire rétrécir ! (Les miennes, par contre, sont toujours là)) m’a régulièrement dérangée, heureusement j’ai l’impression que ça commence à changer…

    J’aime

    1. Justement, pour ma part je préfère les romans où l’héroïne n’est pas décrite comme irrésistible. Les romans de Maggie Osborne sont bien pour ça. Bizarrement, c’est assez rare, alors que lc’est assez régulier que les hommes aient des défauts physiques parfois importants.

      J’aime

  2. Oooooh Sonia Marmen et sa série Coeur de Gaël ❤️❤️❤️❤️ Le début d’un passion pour l’Écosse pour moi aussi (et qui perdure 15 ans plus tard).
    Je crois que de rester un peu pantois au sortie d’une lecture est dû autant au livre qu’au lecteur. Lecteur passionné. Je suis dans cet état aussi après un livre, que ce soir une grand épopée, un Lévy ou un Musso…
    Ma première série « romantique » était Noëlle aux quatre vents, pioché dans la bibliothèque de ma mère. Aujourd’hui je ne les relirais pas 😅. Dans la collection France Loisirs j’ai aussi adoré la série Le temps des orages de Charlotte Link, dans le même style que Marmen.
    En revanche je n’ai jamais lu Barbara Catland ou les autres Autriche dont tu parles. Ça ne m’attire pas plus que ça.
    En plus pour moi qui était une lectrice presque compulsive, si maintenant j’arrive à lire 2 livres dans l’année je suis contente !

    J’aime

    1. Je n’ai aimé que les deux 1ers tomes de Coeur de Gaël, mais alors ces deux là je les ai lu un paquet de fois ! Connais tu aussi son autre série « La fille du pasteur Cullen » ? Dans un style un peu différent mais toujours en Ecosse, j’ai aussi adoré les deux premiers tomes (mais vraiment detesté la suite…).

      J’aime

  3. Je n’en lis plus trop mais j’ai longtemps beaucoup lu ce genre de romans. Pas mal de Harlequin mais j’ai aussi souvenir des romans « torrides » de Jacqueline Monsigny, des jolies histoires de Danielle Steel… Et je suis d’accord avec toi sur la côté sexiste qui ressort beaucoup plus à mes yeux maintenant et je trouve ça un peu triste que ça ait contribué à construire ma façon de voir les relations amoureuses. C’est le cas aussi pour les séries que je regardais ado/jeune adulte (mention spéciale aux scènes où l’homme embrasse la femme pour la faire taire).

    J’aime

  4. J’adore aussi les romans à l’eau de rose… Et j’en ai également un peu honte ! Beaucoup moins maintenant, parce que je lis bien d’autres choses et des romans/essais « sérieux » et que je me dis que je fais ce que je veux en fait 😜 Par contre jamais les Harlequin, je suis plutôt branchée sur la collection « Aventure et passions » de chez J’ai lu.

    Je suis cependant assez difficile en la matière, et plus ça va, plus les histoires m’ennuient et j’ai du mal à en trouver qui me plaisent vraiment. J’adore Judith Garwood, j’ai découvert Elizabeth Hoyth il y a quelques années mais clairement, je suis très régulièrement déçue (par exemple, je trouve prodigieusement ennuyeux les romans de « La chronique des Bridgeton » de Julia Quinn). J’avais adoré certains Nora Roberts, notamment la trilogie de « L’île des 3 soeurs ».

    Récemment j’ai adoré « la maîtresse de Trevelyan » de Jennifer St Giles (avec une héroïne atypique) ou encore »le secret de Pembrooke Park » de Julie Klassen (avec une ambiance un peu gothique qui m’a rappelé les romans que lit l’héroïne de Northanger Abbey de Jane Austen).

    J’aime

Répondre à Croco Annuler la réponse.