Les écrans à la maison
Cet article est paru sur l’ancien site Dans Ma Tribu le 3 février 2020. Comme d’autres chroniqueuses, j’ai décidé de ne pas laisser perdre ces écrits et de les publier à nouveau sur Bribes de Vies… avec un petit update concernant Pirlouit !
Je suis de la génération du Club Dorothée. Depuis toute petite je regarde la télé, je joue aux jeux vidéos. Je me souviens de vacances où je passais des journées entières devant la console à jouer à Super Mario Bros ou Zelda avec mon frère. Je passe toujours énormément de temps devant les écrans. M. Chéridamour également. Et
Schtroumpfette dans tout ça ?
Les recommandations
De part mes études, j’ai été relativement tôt été sensibilisée à la problématique des écrans. Plutôt dans la manière de faire travailler et d’apprendre aux élèves comment s’en servir (recherches Internet, esprit critique face aux informations…) mais les grands principes m’ont également été présentés.
Si tu cherches un peu sur Internet, tu trouveras très facilement des affiches te présentant informations essentielles.

Les recommandations, nous les connaissons. Je pourrais jouer à l’élève vertueuse et te dire « chez nous, on ne fait jamais ça ! » Mais non, nous faisons partie des mauvais élèves. Les écrans sont très présents chez nous :
- 1 télé
- 2 ordinateurs
- 5 consoles de jeu vidéos (je t’avais dit qu’on était des geeks !)
- 3 téléphones portables
- 1 tablette
Et pourtant… Je déteste les raccourcis sur le sujet. Non, avoir des écrans à la maison ne signifie pas forcément que l’on fait n’importe quoi ou que nous sommes des parents inconscients.
Adapter en fonction de l’enfant
Quand j’ai rencontré M. Chéridamour et Schtroumpfette, elle avait déjà vu des dessins animés de Disney (elle a commencé à regarder les longs métrages vers 3 ans). Elle était fan de Oui-Oui et connaissait les Teletubbies (que j’ai toujours trouvé étrange… je vois toujours 4 bonhommes bizarres qui semblent sous ectasie).

Le matin, en prenant le biberon, elle avait droit à un dessin animé. Dès l’âge de 6 ans, elle a eu une console et elle y joue énormément. Et aujourd’hui elle possède son téléphone portable. Le soir, lors des repas, la télé est allumée. Pire, nous la regardons !
Oui, tout ça peut faire peur. Et pourtant, cela nous semble très naturel. Mais (car oui, il y a un « mais ») nous restons vigilants. Nous avons toujours ajusté les écrans en fonction de ce que nous remarquions dans le comportement de Schtroumpfette et de son âge (en terme de type d’écrans et de durée d’utilisation).
Le biberon du matin par exemple. Qu’elle prenne son biberon seule devant la télévision était très pratique pour nous car nous pouvions nous préparer tranquillement pendant ce temps. Mais nous avons noté une tendance de plus en plus marquée chez elle : elle était apathique et rechignait à s’habiller quand il le fallait. Nous avons donc modifié notre organisation (qui supposait de nous lever plus tôt) pour pouvoir préparer Schtroumpfette ensuite et ne plus avoir à mettre les dessins animés. Très vite le changement a été bénéfique. Exit donc la télé le matin, sauf le week-end quand nous n’avions rien de prévu dans la journée.
De même pour sa console : nous avons mis des limites de temps (20 minutes à 6 ans). Mais elle y jouait le soir après le repas car avant nous jouions ensemble. Je me souviens très bien du matin où elle nous a dit « j’ai vu Mario sauter toute la nuit ». Hum… on rectifie donc : 20 minutes mais obligatoirement avant le repas et on fait
plutôt des jeux ou un temps calme après.
Chaque fois que nous sentions qu’elle réclamait un peu trop les dessins animés par exemple, nous avions tendance à être encore plus vigilants sur la limitation. Nous n’avons eu aucun problème de dépendance cependant, contrairement à ce que j’ai pu observer chez les enfants d’amis ou de collègues.
Et il y a des règles sur lesquelles nous sommes inflexibles : pas de téléphone portable avant le lycée (nous le lui avons finalement offert en 3ème), pas de télé dans la chambre (et pas de console non plus dans la chambre avant l’âge de 10 ans, car nous ne pouvions contrôler le temps qu’elle y passait), limitation du temps passé devant la télé en fonction de l’âge…
Oui mais ça fait quand même beaucoup d’écrans…
On peut avoir des principes éducatifs qui vont à l’encontre de l’usage des écrans mais attention à ne pas généraliser. Ce n’est pas parce que nous sommes une famille dans laquelle les écrans sont très présents que nous faisons n’importe quoi et qu’il n’y a aucune vigilance.
Quand j’entends des généralisations comme « un enfant qui regarde trop la télé est un enfant qui sera en difficulté à l’école, qui manque d’imagination ou se renferme sur lui-même » je ne peux m’empêcher d’être surprise. Comme je te l’ai dit, Schtroumpfette a toujours été énormément entourée d’écrans chez nous. Et pourtant, elle fourmille d’idées et d’imagination !

Nous préférons utiliser les écrans de manière intelligente plutôt que de les supprimer. Schtroumpfette utilise sa tablette de l’école pour créer des petits films, des faux reportages et même des clips dessinés ou du stop-motion. Cela me bluffe complètement de voir les talents qu’elle possède ! Et nous sélectionnons drastiquement ce que nous regardons à la télé : nous jonglons entre le replay, les reportages, les dessins animés choisis par nous.
Quant à la fameuse télé allumée pendant les repas, c’est quelque chose que nous apprécions tous et que nous avons commencé à faire quand Schtroumpfette avait 8 ans. Elle est plutôt là en fond et en appui à la conversation. En effet, nous regardons en général une émission musicale bien connue de France 2. C’est très amusant car cela fait découvrir des chansons à Schtroumpfette, on discute de nos goûts respectifs et Schtroumpfette est toujours très fière de deviner les paroles.
L’autre chose que nous regardons, ce sont des reportages. Sur l’espace, sur les animaux, sur l’actualité… Cela nous permet de discuter et d’évoquer des notions et des idées complexes avec Schtroumpfette comme les dictatures, le vote, l’histoire, les sciences… C’est ultra motivant et intéressant. Il arrive également très souvent que la télé soit allumée mais pas regardée car Schtroumpfette nous raconte l’histoire passionnante de ce qu’il s’est passé entre Clara et Lucie !
Et lorsque nous trouvons que Schtroumpfette est un peu trop sur les écrans, nous utilisons une technique imparable : proposer autre chose ! Entre regarder un dessin animé et jouer avec nous à un jeu de société, aux légos, faire du jardinage ou des gâteaux, elle préférait et préfère toujours qu’on soit ensemble !
Comme promis, le petit update concernant Pirlouit
Je t’ai donc raconté ce que nous faisions avec Schtroumpfette. Nous allons certainement adapter notre façon de procéder avec Pirlouit pour une simple raison : à 5 ans, il est déjà extrêmement accro aux écrans. Nous avons donc banni la télé et les dessins animés durant les 4 premiers mois qu’il a passé avec nous, et nous ne les réintroduisons que progressivement, et selon ce que nous constatons dans son attitude.
Pour autant, nous ne le coupons pas entièrement des écrans : il regarde les courtes vidéos de ses cousins échangées sur le groupe WhatsApp de la famille et celles que je fais de lui (monsieur s’aime beaucoup !!)
J’ai aussi pris l’habitude de lui montrer de petites vidéos (1 à 2 minutes) sur des choses qu’il ne connaît pas forcément ou dont parlent les livres que nous lisons, et qu’il me semble intéressant qu’il découvre : des reportages sur des animaux (voir nager une baleine par exemple, ou observer le déplacement des manchots…), décoller une fusée, voler une montgolfière…
Pirlouit accepte désormais d’être sevré d’écrans et ne râle plus quand je lui dis que c’est terminé pour la journée. Il sait qu’il a droit à un épisode de dessin animé par jour quand il n’y a pas école. C’est acquis, et cela ne pose plus de souci.
D’autre part, nous sommes vigilants sur ce que nous lui montrons car il est facilement impressionnable et très sensible. Nous espérons arriver à trouver un bon équilibre avec lui mais il est certain que nous serons extrêmement attentifs sur le sujet.
Je me rappelle avoir lu l’article initial sur l’ancien blog, et j’ai plaisir à le retrouver ici.
Les écrans sont bien sûr une question de dosage et d’utilisation, c’est ce que tu décris parfaitement. Savoir réajuster comme vous l’avez fait, selon les situations et évolution, c’est génial !
J’ai grandi avec les Minikeums, et je me rappelle qu’avec mes frères nous attendions avec impatience les épisodes de Loïs et Clark en fin de journée, la semaine. Mais sinon, il n’y avait pas d’écran non stop, beaucoup de jeux entre nous, des sorties avec nos parents (forêt, vélo, piscine) et avec les voisins. (En même temps, il n’y avait pas encore vraiment de chaînes continues pour les dessins animés).
Je suis orthophoniste. Pendant mes études, on nous a davantage parlé des risques d’une sur exposition aux écrans des jeunes enfants et de leur impact sur le développement de la pensée et du langage.
C’était dit pour nous : pas d’écran avant 3 ans pour nos enfants.
Nous avons tenu et avions choisi les premiers courts métrage puis grand dessins animés avec plaisir : c’est que nous adorons regarder des films, dessins animés ou documentaires ! Et nous adorons partager ces moments avec nos enfants !
Les écrans, c’est génial quand il y a du partage. La télé est dans un petit bureau, pas dans notre séjour.
On déménage là-bas une fois par semaine pour un plateau télé, on apprécie !
Cependant, dans mon travail, je constate réellement la présence d’écran constamment dans le quotidien des plus jeunes. Des enfants qui ont la télé allumée toute la journée, qui vont seuls enchaîner des vidéos sur Youtube à 3 ou 4 ans, qui ont la tété dès le réveil, ou tous les soirs avant de dormir… Il y a réellement des impacts sur le développement du langage et de la pensée logique. Parce que ces enfants n’ont plus le temps de développer leur découverte du monde, d’expérimenter leur corps, la motricité, les relations de cause à effet… Les capacités d’attention sont restreintes, et il ont moins le temps de s’ennuyer, donc de développer leur imagination.
Tout est question de dosage, d’accompagnement et d’utilisation.
J’aimeJ’aime
Quand nous avons été chercher Pirlouit dans son pays, on avait été estomaqués de voir qu’il savait débloquer nos portables et faire certaines choses avec. D’où le fait qu’on ait mis le holà et qu’on ait décidé de ne pas le mettre devant les écrans.
Et un jour, alors qu’il avait demandé à regarder une vidéo de lui à l’orphelinat (on a tellement peu de souvenirs de lui à cette époque que je ne dis jamais non quand il veut regarder), il m’a lui même fait remarquer que les enfants ne jouent pas et qu’il regardent la télé et qu’elle fait trop de bruit. Je me suis dit qu’une bonne part du travail était enfin fait !
J’aimeJ’aime
Nous sommes justment en pleine réflexion là dessus pour notre fils ainé (4 ans). Moi j’ai grandit dans une maison zéro écran (et j’ai souffert du décalage avec les intérets et les références des autres enfants), mon mari dans une maison « tv allumée en permanence » (pourtant il est intelligent et imaginatif ahah). On réfléchis à introduire 30mn de dessins animés à l’heure de la sièste du petit frère – mais j’avoue qu’à coté de l’importance des référneces communes avec les autres enfants, le but est surtout de nous donner un break dans la journée en tant qu’adulte pour pouvoir bouqiner et prendre un café à l’aise – on est donc loin de la philosphie du partage donc on culpabilise un peu..:-/
J’aimeAimé par 1 personne
Nous c’est temps calme pendant la sieste du petit frère (30 min allongé dans un lit avec des livres) puis 30 min de dessins animés, 30 min de jeux autonomes et 30 min d’activité « de grand » seul avec un parent. Tous les week ends.
On reste dans la pièce mais on a clairement besoin d’un temps pour se ressourcer et les dessins animés nous aident là dessus.
Si il a des questions, où des commentaires on parle ensemble mais généralement on tourne sur les mêmes 10 épisodes donc il n’y a plus grand chose à dire.
Il ne faut pas se sentir coupable de prendre du temps pour soit. Je supposer qu’il y a d’autres moments où vous échangez, jouez avec votre fils.
J’aimeJ’aime
Ne le soyez pas. Tant que vous êtes attentifs à ce qu il regarde et la durée tout va bien. C est un loisir comme les nombreux autres dont il bénéficie
J’aimeJ’aime
Pour le coup il ne faut pas culpabiliser. Une pause dans la journée pour les parents et les enfants c’est bien aussi ! Surtout si à côté de ça, il y a énormément d’échanges et de jeux avec l’enfant !
J’aimeJ’aime
On a commencé les écrans très tôt, à cuase de la visio pour appeler les parents ou des vidéos de la famille lors des évènements manqués. Merci le covid.
Mais on a introduit les écrans pour l’ainé qu’à 3,5 ans et encore c’est très restreint. 1h par semaine de dessins animés et/ou de jeux vidéos avec nous. Et on a introduit le rituel du plateau tv le vendredi devant un documentaire, du cirque…
Par contre, on regarde sans vraiment compter les vidéos sur les sujets qui l’intéressent et où les livres ne peuvent pas forcément aider : comment sonnent les cloches des églises, décolle un avion/une fusée, une serrure mécanique…
Notre deuxième aura vu la TV plus tôt vu qu’il participe maintenant aux plateaux TV. Mais on limite au maximum et il reste peu intéressé,
Pour moi, ce n’est pas que la quantité mais aussi ce qu’on regarde qui compte. Non aux journal de 20h chez les enfants en primaires, non aux séries « glauques » (experts, NY police criminelle…) pour les petits, pas de teĺéréalité… On évite tout ce qui n’est pas adapté.
La TV à table ca me dérange (perso). J’ai trop subi ca chez mon copain. La famille regardait les infos et ne parlait quasiment pas. Vive les trous dans la conversation et le fait de devoir se répéter 12 fois.
J’aimeJ’aime
On a commencé les plateaux télé avec Pirlouit et il adore mais plus parce qu’il y a plein de choses différentes à manger que parce qu’il a le droit de regarder la télé 😂
J’aimeJ’aime
Mon mari et moi sommes un peu comme Raphaëlle et son mari mais inversés : j’ai grandi dans une maison où la télévision était très souvent allumée et avec beaucoup d’écrans, et mon mari n’en avait pas avant je ne sais plus quel âge (mais il s’est toujours complètement fichu de ne pas comprendre les références des autres à ce sujet (ou les miennes 😅)).
Maintenant, on n’a plus de télé non plus et ça ne me manque pas, et comme on n’en a pas tellement nous-mêmes, notre fille n’a eu vraiment aucun écran avant 3 ans et demi je pense. On a commencé à lui montrer des dessins animés courts à cet âge, et elle en regarde de temps en temps mais s’en est désintéressée depuis quelques semaines, donc on n’insiste pas plus que ça pour lui en remontrer. J’ai encore aucun plan pour la suite franchement ! Ce que je trouve juste très ironique, c’est que malgré notre respect scrupuleux de la règle « pas d’écrans avant 3 ans », elle a un méga retard de langage quand même >< (mais bon, si ça se trouve, qu'est-ce que ce serait si on l'avait laissée en regarder du coup 🤔)
J’aimeJ’aime
C’est rare quand même les enfants qui sont quasiment sevrés des écrans ! Surtout quand il commence à y avoir la pression des autres enfants à l’école qui racontent tout ce qu’ils regardent (je le vois avec Pirlouit qui commence à nous parler de Pat Patrouille ou de la Reine des neiges !)
J’aimeJ’aime
Ici en théorique on n’est pas non plus pour « trop d’écrans pour les enfants » mais en pratique c’est autre chose.
Nos enfant ne jouent qu extrêmement rarement seuls. Ils nous sollicitent +++ sauf quand ils dorment.
Du coup, quand on veut vraiment 20min à nous ( généralement le matin le temps de nous préparer), le temps se faire notre déclaration d’impôts ou autre, on les autorisé à regarder un truc adapté à leur âge.
De même, en ce moment, nous sommes en voyage en Asie quand un trajet devient trop long, on leur met un épisode. L’important c’est de doser et de faire autre chose à côté. Nos enfants sont en pleine nature tout le reste du temps
J’aimeJ’aime
Honnêtement lors de notre séjour dans le pays de Pirlouit on le laissait pas mal regarder les écrans (disons 45 minutes par jour) car c’était très compliqué de l’occuper. De même pour le voyage retour, s’il avait fallu le gaver d’écrans on l’aurait fait ! On n’a coupé les écrans qu’à notre retour car on pouvait jouer dehors, se promener et lui faire découvrir beaucoup d’autres choses !
J’aimeJ’aime
Ah oui et dans l’avion je n’ai plus aucun principe! Écran à volonté! 😅
J’aimeJ’aime
oui je comprends nous aussi nos enfants nous sollicite beaucoup et on les sort beaucoup dans la nature et je leur lis énormément de livres.. alors même si j’ai du mal à lâcher ma règle du « pas d’écran » je leur autorise une fois dans le week end 30 min de dessin animé.. (ils ont 4 et 6 ans)
Sinon si vous avez des références de documentaire / reportage adapté pour des enfants autour de 6 ans ? ça m’intéresse ! Merci !
J’aimeJ’aime
Malheureusement je n’ai pas de référence précise. Pour ma part je montre des vidéos YouTube à Pirlouit, notamment celles du National Géographic pour les animaux…
J’aimeJ’aime
Je suis intéressée aussi par des références de documentaires pour les 6-7 ans. Très peu d’écran chez nous. Quelques visio, de petites vidéos envoyés par la famille ou des amis proches, quelques vidéo pour montrer des choses (un instrument, un sport, un métier…) et je fais toujours une petite sélection de vidéo quand on doit prendre le train. L’aîné (7 ans) regarde de temps en temps quelques épisodes de Yakari, ou joue une demi-heure sur l’ordinateur avec son père, quand il fait mauvais le week-end.
J’aimeJ’aime