Un deuxième bébé en solo #6 – Le rendez-vous avec le CECOS

Un deuxième bébé en solo #6 – Le rendez-vous avec le CECOS

Dans mon dernier article, je te racontais comment, un peu dépitée par les délais annoncés pour mon parcours de PMA en France, j’avais essayé de trouver d’autres solutions. En parallèle de ces recherches, peu concluantes, je continue en parallèle mon parcours au CHU.

Après mon rendez-vous expéditif avec le service de PMA et gynéco-à-l’ouest, la prochaine étape du parcours est le rendez-vous pour le centre de don (le CECOS). Normalement je dois être recontactée rapidement pour fixer la date mais plusieurs semaines après pas de nouvelles. Et c’est bien normal puisqu’en appelant le CECOS pour avoir des nouvelles, j’apprends que la gynécologue de la PMA n’a jamais transmis mon dossier (elle était décidemment…à l’ouest). La secrétaire que j’ai au téléphone est adorable, elle m’inscrit immédiatement sur la liste d’attente à la date de ma première demande (ce qui est important car l’attribution des gamètes se fait par ordre d’arrivée !) et regarde pour fixer mon rendez-vous. Bonne nouvelle, une date en mars vient de se libérer. Emballé c’est pesé.    

Le printemps arrive et je me rends donc à mon rendez-vous. Comme pour la PMA je prévois une marge d’avance considérable. C’est la première fois que je me rends au CECOS qui est situé sur le même site que le CHU mais dans un bâtiment différent, assez excentré et vieillot. J’ai l’impression d’être dans un film de zombie tellement les couloirs sont déserts… Grosse ambiance. J’arrive au secrétariat très en avance et la partie administrative me prend cinq minutes seulement ; heureusement j’ai pris un bon bouquin.

Image par Foundry Co de Pixabay

(Pour te donner une vision d’ensemble, j’ai la chance d’habiter à Lille et donc de pouvoir être suivi au même endroit, c’est-à-dire que le service PMA et le CECOS sont sur le même hôpital. Mais c’est loin d’être le cas pour tout le monde : en effet, pour les patientes qui sont suivies ailleurs, elles peuvent faire leur suivi PMA proche dans leur domicile mais doivent se déplacer jusqu’à Lille pour le CECOS qui est le seul centre de don de la région.)

Je suis reçue par deux médecins, deux femmes : la docteure référente qui va mener l’entretien et une interne. Elles m’expliquent plus en détail la procédure et les modalités du don de gamètes. Je suis donc sur liste d’attente depuis décembre 2021. Une fois que les gamètes seront disponibles, je commencerai la stimulation au centre de PMA, d’abord pour des inséminations, puis éventuellement pour des FIV.  Je pourrai faire plusieurs essais avec le même donneur mais en cas d’échec il me sera peut-être proposé de changer. Dans tous les cas, une fois que la procédure est lancée, je ne refais plus la queue ! (sans mauvais jeu de mots XD).

Concernant les délais d’attente, elle reste vague tout en me confirmant qu’on est bien sur 18 mois minimum… Elle m’explique qu’il y a eu énormément de demandes depuis l’ouverture de la « PMA pour toutes » et que ce délai d’attente est lié, non pas à un manque de gamètes, car le stock est suffisant, mais à un manque de personnel au niveau du CECOS et du centre de PMA.

On parle aussi de la nouvelle loi de bioéthique mais je maîtrise déjà pas mal le sujet. On échange sur la question de l’accès à l’identité du donneur qui concernera peut être mon don… ou pas. En effet, il est probable que le don dont je vais bénéficier aura été fait avant septembre 2022. Si c’est le cas, et que j’ai un enfant qui naît de ce don, il ne pourra donc pas  accéder à l’identité de son géniteur (sauf si ce dernier donne explicitement son accord). 

Je remplis ensuite une fiche très détaillée avec toutes mes caractéristiques génétiques, mes antécédents médicaux et ceux de mon entourage. La docteur m’explique que je peux demander, si je le souhaite, un appariement c’est-à-dire de pouvoir bénéficier de gamètes dont les caractéristiques physiques principales sont identiques aux miennes (en gros : est ce que je veux un deuxième petit blond aux yeux bleus ?). Spoiler alert : si je choisis dans un premier temps cette solution, en me disant que ça sera plus facile socialement d’avoir deux enfants qui se ressemblent, je choisirai finalement de bénéficier d’un don sans appariement. Un peu de hasard ne peut pas faire de mal 😉

Image par Sepp de Pixabay

En regardant mon dossier, elle voit que j’ai fait un don d’ovocytes il y a quelques années et m’encourage à en faire un second… ce que je ne me sens pas du tout capable de faire ! Je leur explique que j’avais trouvé la procédure extrêmement lourde physiquement et moralement et je ne me vois pas remettre le couvert. 

On parle ensuite paperasse. En effet, dans le cadre de la démarche, je dois signer un document obligatoire chez un notaire. Je pensais que cela concernait uniquement le don pour les couples de femmes, dans le cadre de la reconnaissance anticipée de l’enfant, mais il se trouve que je suis concernée aussi. Je dois donc payer 120€ pour signer un document dans lequel je certifie que je suis d’accord avec le fait de recevoir un don (obviously…) et que je ne pourrai pas établir de lien avec le donneur, donneur dont je n’aurai, de toute façon pas les coordonnées. Bref, ça sent le document bien utile tout ça…

Le rendez-vous se termine. Il aura duré une bonne demi-heure et si je suis toujours aussi désemparée concernant les délais, au moins je commence à y voir plus clair. J’ai pu poser toutes mes questions et je me suis sentie écoutée.

La prochaine étape est le rendez-vous avec la psychologue qui est nécessaire pour valider mon dossier. Le délai annoncé est septembre/octobre mais finalement quelques semaines plus tard le secrétariat me rappelle pour un rendez-vous en juin ! Yeepee !

La suite au prochain épisode 😉

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