Un deuxième bébé en solo #3 – la loi bioéthique
Et c’est parti pour la suite de mes aventures ! Je t’ai laissé été 2019 après ma grossesse extra-utérine. 2020 arrive et avec elle les confinements et les élections municipales. Je travaille dans une commune et la charge de travail est vraiment très importante durant cette période. Je bosse non-stop et je termine l’année épuisée physiquement et émotionnellement. La question du bébé me semble loin. Très loin !
2021 arrive et si le rythme se calme un peu, je ne suis quand même pas au top de ma forme. Je suis mise au placard au boulot (ce qui, bien que prévisible après une élection, n’en reste pas moins très désagréable) et je suis empêtrée dans des déboires amoureux dont j’ai un peu du mal à m’extirper.
Mais le printemps pointe son nez et l’horizon s’éclaircit. En mai, je signe le compromis de vente pour mon futur appartement et je commence de nouveau à me projeter avec deux enfants.
Durant l’été, je solde une partie de mes congés accumulés durant la crise sanitaire et je pose quatre semaines de vacances d’affilée ! Une grande première. Je pars en famille en Bretagne, faire de la randonnée en Auvergne avec des copines et j’emmène Petit Viking au zoo de Beauval pour un séjour rien que tous les deux. Cela me fait un bien fou et je rentre en pleine forme, sereine et pleine de projets.
Et le timing est plutôt bon ! En effet, l’excellente nouvelle de cette année 2021 est le passage de loi bioéthique qui a été promulguée le 2 août !

Crédit photo : Pixbay – geralt
La loi bioéthique : qu’est ce que ça change ?
Le cœur de la loi est l’ouverture, pour les couples de femmes et les femmes célibataires, de la PMA avec donneur et, par conséquent, son remboursement par l’assurance maladie. Un gros changement donc, surtout que la France n’était pas vraiment en avance sur le sujet…
Je me suis rendue compte, avec le recul, à quel point le passage de cette loi avait été salvateur pour moi. Financièrement, il aurait été très très compliqué pour moi d’aller en Belgique et en Espagne et l’ouverture en France est une excellente nouvelle.
Mais, au-delà de la PMA, la loi touche également à d’autres aspects. Concernant les dons de gamètes, les enfants né.e.s d’une PMA pourront désormais avoir accès, s’ils le souhaitent, à l’identité du donneur, pour tous les dons effectués après septembre 2022. Et pour les dons effectués avant cette date, il sera possible pour l’enfant de saisir une commission qui prendra contact avec le donneur ou la donneuse : ce.tte dernier.ière pourra ensuite décider si elle souhaite communiquer ou non son identité.
Je me suis beaucoup interrogée sur cette partie de la loi. Ayant fait un don d’ovocytes quelques années auparavant je me dis que c’est quand même très différent de faire un don “anonyme” que de faire un don avec la possibilité que, 18 ans et 9 mois plus tard, un ado viennent frapper à ta porte en te demandant des explications. J’ai eu peur au fond de moi que cela vienne décourager les donneurs. Mais après avoir beaucoup lu sur le sujet, je suis désormais convaincue qu’il s’agit d’une fausse peur. La preuve d’ailleurs est que le nombre de dons de gamètes a atteint son record en France en 2021 ! Par ailleurs, je comprends parfaitement la nécessité pour les enfants issu.e.s d’un don d’avoir accès à leurs histoire et à leurs origines.
La loi vient également simplifier le lien de filiation pour les enfants des couples de femmes avec une reconnaissance conjointe avant le début de la PMA (et non plus une adoption après la naissance de l’enfant). Enfin elle autorise désormais l’autoconservation des gamètes (autrement dit la congélation du sperme ou des ovocytes) pour une PMA future et supprime le consentement du conjoint pour les dons de gamètes (alléluia !!!).
Et moi dans tout ça ?
La loi est votée, le décret est passé, je suis enfin prête : je peux donc me lancer. Mais par où commencer ? qui appeler ? Où prendre rendez-vous ? Quelle est la première étape ?
Je me sens un peu perdue… et je me rends rapidement compte qu’autour de moi, c’est aussi le cas. Le décret, c’est bien beau mais les hôpitaux, les centres de dons et les professionnels de santé doivent pour la plupart s’adapter et mettre en place une organisation spécifique (et puis bon, c’est pas comme s’ils étaient en sureffectifs dans les hôpitaux en ce moment…).
Je commence par la base : un rendez-vous avec ma gynéco. Je lui explique ma démarche qu’elle accueille avec beaucoup de bienveillance et me prescrit plusieurs examens. Elle m’explique que dans le cadre d’une PMA solo ou pour un couple de femmes les examens préliminaires sont les mêmes que pour une infertilité : on vérifie que tout fonctionne bien et ce même si j’ai déjà eu un enfant. Je repars donc avec une ordonnance, sur laquelle est inscrit “infertilité secondaire”. Au programme des festivités :
- une prise de sang pour mesurer ma réserve ovarienne,
- une hystérosalpingographie (j’en ai mal d’avance),
- une échographie de contrôle.
En revanche sur la démarche, ma gynéco est incapable de me répondre. Elle n’est pas du tout au courant du décret, ni du fonctionnement actuel. Bon… Je sors du rendez-vous à la fois contente de cette première étape, anxieuse à l’idée des examens et pas beaucoup plus avancée.
Quelques jours après ce rendez-vous, j’appelle le centre de PMA du CHU le plus proche de chez moi, qui est également celui où j’ai fait mon don d’ovocytes. Mais ça ne répond pas. J’appelle une nouvelle fois un peu plus tard. Puis une troisième fois. Finalement j’ai une dame super gentille au téléphone… qui est un peu perdue elle aussi.
Elle m’explique d’abord qu’il faut que je sois adressée par mon gynécologue, puis ensuite se reprend en me demandant si j’appelle dans le cadre de la PMA pour toutes. Je répond par l’affirmative et elle m’explique la démarche : elle va m’envoyer une fiche de renseignement que je dois renvoyer complétée avec mes coordonnées et celle de ma conjointe. “ Heu… oui mais si je suis célibataire ? Ha oui pardon et bien que vos informations alors !”
Je renvoie ma fiche le jour même et quelques jours plus tard je reçois ma convocation pour mon premier rendez-vous en février 2022. Hiiiiiii ! C’est officiel, je suis désormais inscrite en PMA solo !
Et je viens te raconter la suite très bientôt !
Super article d’intérêt public, et autres bien sûr mais tout de même !
Hâte de lire la suite.
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Merci pour ton commentaire ! Oui cette loi était assez dense. La suite arrive très vite 🤗
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Oh ca doit être fou le nombre de gens pour qui cette loi a tout changé ❤ ! Du coup là où tu avais fait ton don d'ovocytes ils t'en ont "gardé" pour toi? Hâte de lire la suite!! 🤗
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Oui tellement ❤️ d’ailleurs les premiers chiffres un an après la publication montrent que les demandes des femmes célibataires sont (légèrement) supérieures à celles des couples de femme. C’était donc un vrai besoin ! Pour le don d’ovocytes non je n’en avais pas fait « mettre de côté ». J’aurai pu (c’était le seul moyen d’ailleurs à l’époque) mais je n’en ai pas ressenti le besoin !
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En tout cas l hystéro salpingo il y a moyen que ça se passe vite et bien. Ce qui est chouette c est de trouver un cabinet de radiologie qui comprend un gynéco pour la manip. Bonne adresse sur Paris si tu cherches ds ce coin
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Merci pour ton message. Pour le coup pour moi ça ne s’est passé ni vite ni bien 😅 je raconte ça dans mon prochain épisode 🙂
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