Généralites sur le TSA et le TDA/H

Généralités sur le TSA et le TDA/H

Dans mon dernier article, j’ai commencé à aborder le sujet de la neurodivergence. Je souhaite aujourd’hui parler plus précisément de 2 thèmes : le TSA, et le TDA/H.

Le trouble du spectre de l’autisme (TSA)

Crédit Photo: Polina Kovaleva

Le TSA est sûrement le plus connu des TND. Aujourd’hui on parle de spectre et non plus simplement d’autisme car les études ont montré que les symptômes et leur intensité peuvent varier largement d’une personne à l’autre. Les TSA se manifestent souvent par des défis de communication, des comportements répétitifs et des intérêts restreints, mais chaque personne est un monde en soi. Il s’agit de comprendre que derrière chaque geste, chaque regard fuyant, se cache un univers intérieur riche et complexe. En abordant les TSA, il ne s’agit pas de dresser une liste clinique mais de saisir la beauté des différences, d’apprendre à écouter les silences et à apprécier les petites victoires quotidiennes. Trop souvent, l’autisme est perçu à travers des clichés réducteurs qui ne rendent pas justice à la richesse des individualités. 

On croit à tort que les personnes autistes sont dénuées d’émotion ou incapables de ressentir de l’empathie, alors que, sous la surface, elles éprouvent des émotions intenses et profondes, parfois difficilement exprimables par les canaux conventionnels. Il est également courant de penser que les personnes avec un TSA préfèrent la solitude absolue, alors qu’en réalité, beaucoup d’entre elles aspirent à des connexions humaines, mais à leur manière, avec leurs propres codes. Ces malentendus nourrissent des stéréotypes qui cloisonnent au lieu d’ouvrir des dialogues bienveillants.

Les récits médiatiques ont le pouvoir d’illuminer les vies des personnes autistes ou, malheureusement, de les obscurcir par des représentations simplistes et souvent erronées. Trop souvent, les médias brossent un tableau stéréotypé de l’autisme, focalisé sur des extrêmes : le génie incompris ou la personne dénuée de compétences sociales, négligeant ainsi la diversité des expériences et des parcours de vie. Cette vision réductrice alimente les préjugés et les attentes irréalistes, créant des barrières invisibles mais bien réelles. Pourtant, il y a aussi des lueurs d’espoir, des films, des séries, des documentaires qui choisissent de dépeindre l’autisme avec nuance et humanité. Ces œuvres ouvrent des fenêtres sur des réalités multiples, sensibilisant le public et invitant à une compréhension plus profonde et empathique. 

Le trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H)

Non loin derrière le TSA et très célèbre ces dernières années, on retrouve le TDA/H. Ce trouble neurodéveloppemental se manifeste par une hyperactivité, une impulsivité et une inattention qui peuvent entraver la vie scolaire, professionnelle et personnelle. Les causes exactes du TDA/H ne sont pas entièrement comprises, mais elles semblent impliquer une combinaison de facteurs génétiques, biologiques et environnementaux. Les déséquilibres dans les neurotransmetteurs du cerveau, les antécédents familiaux de TDA/H, l’exposition à des substances toxiques pendant la grossesse, et la prématurité sont parmi les facteurs de risque identifiés.

Le TDA/H, c’est ce tourbillon intérieur qui brouille les lignes de la concentration et de l’organisation, rendant le quotidien parfois chaotique. Il ne définit pas une personne mais ajoute des couleurs vives à son existence car au-delà de ces symptômes se trouve une richesse insoupçonnée : une créativité débordante, une énergie inépuisable et une capacité à penser hors des sentiers battus.

Crédit Photo: Tara Winstead

Le TDA/H se divise en trois types principaux, chacun présentant des caractéristiques distinctes. Le type inattentif prédominant se caractérise par des difficultés marquées à maintenir l’attention, à suivre des instructions et à organiser des tâches, souvent sans hyperactivité visible. Le type hyperactif/impulsif prédominant, quant à lui, se manifeste par une agitation constante, une tendance à parler de manière excessive et des comportements impulsifs, comme interrompre les autres ou prendre des décisions hâtives sans réfléchir aux conséquences. Enfin, le type combiné réunit les symptômes des deux premiers types, avec à la fois une inattention significative et des comportements hyperactifs et impulsifs.

Il est essentiel de démystifier les nombreuses idées reçues sur le TDA/H car elles nuisent à la compréhension et à l’acceptation des personnes vivant avec ce trouble et renforce la culpabilité déjà bien présente chez une grande part des parents d’enfants atteints. Quelques exemples ci-dessous :

  • « Le TDA/H n’existe pas vraiment, c’est juste un manque de discipline » : il n’y a aucun rapport entre le TDA/H et la discipline. Cette idée minimise la réalité du TDA/H en le réduisant à un simple problème de comportement. Même si l’environnement familial va évidemment jouer, les recherches montrent que les facteurs génétiques et biologiques jouent un rôle prédominant dans ce trouble.
  • « Le TDA/H est uniquement un problème d’enfants hyperactifs » : Beaucoup pensent que le TDA/H se manifeste seulement par une hyperactivité visible chez les enfants. Cependant, il existe un type inattentif de TDA/H où l’hyperactivité n’est pas présente. De plus, le TDA/H persiste souvent à l’âge adulte, où il peut se manifester différemment.
  • « Les personnes atteintes de TDA/H ne peuvent pas se concentrer du tout » : celui-là je pense que c’est celui que j’ai le plus entendu. En effet, petit Koala fait de l’escalade et c’est fréquent que les personnes soient surprises d’entendre qu’elle a un TDA/H en la voyant grimper. En réalité, les personnes atteintes de TDA/H peuvent parfois se “hyper-concentrer” sur des tâches qui les passionnent, un phénomène appelé hyperfocalisation. Le problème réside davantage dans la régulation de l’attention que dans l’incapacité totale à se concentrer.

Aparté sur le Haut Potentiel Intellectuel (HPI)

Pour terminer mon article aujourd’hui, je voulais parler de ce point particulier qu’est le HPI. Avoir un HPI ne signifie pas avoir un trouble du neurodéveloppement. C’est une chose totalement différente et à part. 

Être HPI, c’est posséder une capacité cognitive bien au-dessus de la moyenne, souvent mesurée par un quotient intellectuel (QI) supérieur à 130. Mais le HPI ne se résume pas à des chiffres ou à des performances scolaires exceptionnelles. D’ailleurs, nombre de personnes tout à fait classiques, avec des notes moyennes à l’école sont HPI sans même le savoir. Les personnes HPI peuvent ressentir un profond décalage avec leur entourage, éprouvant parfois un sentiment de solitude ou d’incompréhension. 

Il existe 2 types de profils de HPI : le HPI homogène et le HPI hétérogène. Le fonctionnement et le profil cognitif des individus de ces deux groupes sont différents. Le HPI homogène fait référence à un profil où toutes les aptitudes intellectuelles mesurées sont significativement au-dessus de la moyenne, tandis que le HPI hétérogène se caractérise par un profil où certaines capacités intellectuelles sont exceptionnellement élevées alors que d’autres peuvent être dans la moyenne ou même en dessous de la moyenne. Ainsi, une personne avec un HPI homogène montre des performances élevées et équilibrées dans toutes les dimensions de l’intelligence évaluées. A contrario, une personne avec un HPI hétérogène pourra avoir un quotient intellectuel global élevé, mais présenter des variations significatives dans différentes sous-catégories du QI.

Lorsque le HPI vient se superposer à un TND, la situation et le diagnostic vont se complexifier. Les personnes HPI ont souvent une capacité cognitive supérieure, ce qui peut les amener à s’ennuyer facilement dans des environnements qui ne stimulent pas suffisamment leur esprit. Cependant, si elles ont un TND comme le TDA/H, cela peut entraîner des difficultés à maintenir la concentration et à organiser leurs pensées de manière efficace, malgré leur capacité intellectuelle élevée. De plus, le HPI est souvent associé à une sensibilité émotionnelle et à une intensité affective élevée. Lorsqu’une personne HPI a un TND, cela peut amplifier ces aspects émotionnels, rendant les réponses aux stimuli externes ou les transitions plus difficiles à gérer.

Chaque condition de TND apporte son lot de défis uniques et de richesses insoupçonnées. Il est crucial de dépasser les clichés et les idées reçues pour ouvrir la voie à une compréhension plus profonde et empathique. En reconnaissant et en valorisant la diversité de ces expériences, nous pouvons créer une société plus inclusive et respectueuse des différences. En somme, chaque parcours neurodivergent mérite d’être écouté et soutenu, car derrière chaque diagnostic se trouve une personne avec ses propres talents, aspirations et histoires. C’est à nous de cultiver un environnement où chacun peut s’épanouir pleinement, avec bienveillance et compréhension.

6 commentaires sur “Généralites sur le TSA et le TDA/H

    1. De rien. Cela me tient vraiment à coeur maintenant d’essayer de défaire un maximum d’idées reçues sur ces troubles. Ce n’est pas facile tous les jours, mais je pense que plus on en parlera, plus cela rentrera dans les moeurs que la différence n’est pas mal et ne doit pas faire peur.

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  1. Merci pour ces explications. Je ne suis pas hyper au point sur le sujet alors c’est bien de pouvoir être sensibiliser pour aider les personnes que je pourrais rencontrer.

    J’avoue avoir eu plusieurs fois entendu des personnes confondre manque d’éducation/de discipline avec TDA/H. C’est vraiment dommage. Ca vient d’un manque de sensibilité des personnes plus des générations précédentes (ou on ne parlait pas de TDAH ni de TSA). Et peut être aussi de l’auto-diagnostique de certains parents.

    Penses tu que le personnel médical ou de l’éducation national soit suffisamment au courant de ces problématiques ?

    Tu mentionnes des films et séries qui sont intéressantes pour sortir des clichés. Tu nous donnes des exemples ?

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    1. Bonjour Laura,

      De ce que j’observe, le personnel médical est de mieux en mieux formé pour ce qui est des enfants, mais on tombe encore trop souvent sur des anciens qui ne sont pas à jour. Cela enrichit malheureusement l’errance médicale qu’on subit dans ces cas là. Nous en avons nous même fait les frais avec la première psy que nous avons consulté qui nous a soutenu à plusieurs reprises que notre fille savait rester assise donc ne pouvait pas avoir de TDAH.

      En ce qui concerne l’éducation nationale, la route est encore longue. Les clichés ont la vie dure, les professionnels ont des classes surchargés qui les empêchent de prendre autant de temps qu’il le faudrait avec chaque enfant. Certains se font remarquer par leurs différences, d’autres pas et ceux là finissent par exploser en vol quand ils n’arrivent plus à compenser. Tous les établissements ne sont pas non plus prêts à accepter cette diversité dans leurs rangs, et c’est bien dommage.

      Pour les exemples, je conseille beaucoup « Life, Animated« , Un documentaire basé sur l’histoire vraie d’un jeune homme autiste qui apprend à communiquer et à se connecter avec le monde à travers les films Disney. Je conseille aussi de regarder « Lilo et Stitch« , car Lilo présente des traits de TND et donc permet de visualiser les montagnes russes que peuvent être la vie avec un enfant TND si on se met du point de vue de sa soeur. Et en dernier, la série « Parenthood » est très bien aussi pour voir le quotidien du TDAH.

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  2. Mon fils a un TDAH avec reconnaissance du handicap par la mdph, mais très honnêtement avant cette reconnaissance « officielle », on était taxé de « mauvais parents ».

    Je ne compte pas les fois où l’école nous a parlé de problème d’éducation, et ça a été très difficile à vivre pendant 4 ans. On fini même par croire toutes ces paroles blessantes.

    Sans parler de certaines personnes de notre entourage qui nous trouvaient trop laxistes.

    Il y a encore beaucoup de chemin à parcourir pour un monde plus compréhensif et inclusif.

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    1. je suis tellement d’accord avec toi. Au début du parcours je trouve qu’il y a énormément de culpabilisation faite au parent et il faudrait vraiment arreter. Ca nie beaucoup d’appels à l’aide et je suis certaines que pleins d’enfants ne sont pas diagnostiqués à cause de cela.

      On en parle de plus en plus, mais je trouve que ce n’est vraiment pas suffisant encore. C’est vraiment quelque chose à déconstruire et reconstruire pour un monde plus inclusif comme tu dis.

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