Vacances à vélo, épisode 1 : la Seine à Vélo

Vacances à vélo, épisode 1 : la Seine à Vélo

Depuis des années on fait des vacances à vélo. Du bikepacking comme disent les anglophones. On a fait plusieurs trajets, de quelques jours à plus d’une semaine, et on aime vraiment cette idée de voyager par nous même, de voir des choses insignifiantes qui rendent le quotidien chouette, d’observer le paysage qui change au fil des kilomètres. On se disait qu’avec nos enfants, ça serait chouette de repartir.

Quand la Poupette est née, j’ai été très angoissée. La moindre sortie, le moindre projet me paralysait. Et puis on a emménagé pas loin de la Seine. Et on a croisé des petits panneaux. Dessus : « la Seine à Vélo ».

La décision n’a pas été longue à venir, cet été là, on pédalerait.

La Poupette avait 15 mois. Elle se réveillait 4 à 6 fois par nuit. L’endormissement était sportif. Elle ne marchait pas encore. Mais point positif, c’est un format minuscule, ça fait moins de poids à tracter ! Et puis elle adore être dehors, ça ne peut que bien se passer. Canicule ? 40°C ? Je vois pas de quoi vous voulez parler.

On a fait un test run (enfin un test roule) quelques semaines avant : nickel, mademoiselle est bercée dans son ptit siège et fait ses meilleures siestes. Faut juste faire gaffe à pas perdre la tétine ou alors être prêts à faire des km pour la retrouver (oui, c’est du vécu).

On a préparé le voyage, étapes de 40 à 50km, on porte le minimum, on logera dans des hôtels / chambres d’hôtes / airbnb. On prévoit de manger quelques picniques mais surtout de trouver ce qu’il faut sur le chemin (dans des restos quoi).

On est donc partis avec deux vélos de 2nde main, un siège bébé, et des sacoches contenant lait, biberon, couches, fringues, porte bébé de rando (véridique !), lessive à la main, fleur au fusil.

Le jour du départ, on met son petit casque à la Poupette qui se met à sauter partout, on ferme la maison et … c’est parti pour une semaine !

Étape 1 : Vernon –> Les Andelys

Un petit coup de transilien et hop, nous voilà à Vernon (malgré les travaux d’été qui ont vraiment cru nous en empêcher). Et on roule. Ça monte un peu, c’est joli, la Seine.

Repas au pied d’une église, la Poupette avait FAIM. Et c’est reparti vers les Andelys, le chemin tricote un peu dans les champs et puis on y est. On a droit à l’arrivée d’un bateau de croisière (insérez ici un bébé ébahi), et on décide quand même de monter jusqu’à Château Gaillard (c’est joli mais haut). C’est papa qui porte et tous les touristes anglais sont impressionnés.

Le soir, on dort dans un hôtel plutôt chouette avec un beau local à vélos.

Étape 2 : Les Andelys –> Saint-Aubin-lès-Elbeuf

Sur le papier, c’est le jour le plus long. Du coup on part tôt, la Poupette est ravie de retrouver son petit siège, on voit les premières falaises blanches (c’est beau). La route est chouette.

Arrivés à Poses c’est l’heure de la pause, on trouve un resto qui sert à midi et 0 minutes (on voyage avec un bébé réglé sur les horaires de la crèche). Bon, c’est à moitié un picnique mais concrètement on s’en fout.

Longue journée oblige, on roule aux heures chaudes et la Poupette ronfle (et perd sa tétine qu’on retrouvera via un petit détour).

A l’arrivée, finalement il est plutôt tôt, donc on a le temps pour une glace sur un parking de super U, et ça c’est quand même chouette.

On constate que la Poupette mange des baguettes au kilomètre.

Étape 3 : Saint-Aubin-lès-Elbeuf –> La Bouille

Un mec dans la chambre d’hôtes a l’idée brillante de mettre son croissant dans un grille pain à 6h du mat et on se fait donc réveiller par le doux son de l’alarme incendie. La Poupette se démonte pas et réclame son biberon. Et se rendort.

2ème réveil à 8h, petit dej de roi (avec croissants frais pas grillés). C’est un jour marrant, on suit la Seine sur une grosse boucle et en fait on est déjà à une dizaine de km de l’arrivée. Mais l’important c’est le voyage et le voyage est pas dans son jour le plus fun, ça monte, et surtout il faut traverser l’interminable banlieue rouennaise. On s’y arrête, la Poupette escalade tous les bancs du parc et on mange. On en profite pour s’arrêter prendre un café (et une glace) sur les quais.

Et c’est reparti. Enfin pas longtemps, on crève au bout de 100m. Qu’à cela ne tienne, on a le matos pour réparer. Ah, sauf une clé pour démonter la roue (qui n’a pas de quick axe truc de nos jours là ?! Ben nous, a priori). Google maps, magasin de bricolage à 200m, j’y vais, je reviens, on change la chambre à air, je remonte la roue, je sors la pompe et … Elle est hors d’usage. Bien. Google maps bis, magasin de vélo à 2km, j’y vais, j’en profite pour prendre une chambre à air de rab, je reviens, on regonfle, c’est reparti.

Petit aparté: pendant ce temps là papa est resté garder les vélos et à mis la Poupette en porte bébé pour qu’elle sieste. Un couple de gens lui a tourné autour tout du long, demandé ce qu’il attendait (« le mécano ») et ne sont répartis que quand je suis arrivée après m’avoir demandé si j’étais la maman. Assez bizarre, on pense qu’ils se demandaient si Mr Sans Chaussettes avait pas chourré un bébé vu qu’il parlait du mécano et pas de la maman. Bienvenue dans le monde des papas qui sont illégitimes par défaut.

Bref, mais reprenons, on part de Rouen donc. Traversée de la zone industrielle et c’est très absurde d’être à vélo là dedans. On croise même une malterie qu’on connaît bien parce qu’on brasse des bières à nos heures perdues. Et puis on arrive sur le dernier tronçon de la journée : une voie sur berges hyper cool, avec le soleil qui descend, ça roule, on est bien. Et on arrive: au Bac. Et oui, la Bouille c’est de l’autre côté ! Il faut traverser, sous le soleil du soir, vers ce village resté coincé au siècle dernier. On est dans un hôtel un peu désuet où on mange super bien, y’a même une poêlée de saucisses chiadée pour poupettes affamées. On la couche, on entrouvre la fenêtre pour pouvoir l’entendre si jamais elle se réveille, et on va boire un verre en bas, en regardant le soleil se coucher.

Cette journée à moitié galère à moitié improbable à moitié super chouette, c’est un de mes souvenirs les plus marquants de cet été là. C’est un peu un concentré de pourquoi on fait du vélo, pourquoi on aime ce mode de voyage lent mais pourtant si rapide. Les paysages qui changent, en quelques kilomètres on passe d’une zone industrielle à des villages nichés dans leur histoire, on traverse forêts, villes, quais et même fleuves. On peut manger un poke bowl en pleine ville à midi et boire un verre en terrasse d’un tout petit village le soir. Et tout ça « tout seuls », à la force de nos mollets.

Rouen, c’est à peu près la moitié du voyage et c’est là que je vais te laisser aujourd’hui … La suite au prochain épisode ! Spoiler: c’était pas la dernière crevaison !

NB: toutes les infos pratiques sont ici: https://www.laseineavelo.fr/

4 commentaires sur “Vacances à vélo, épisode 1 : la Seine à Vélo

  1. trop cool! je suis mais tellement admirative que vous ayez fait ça avec une toute petite! ❤ j’ai des questions techniques de maman ^^ : à 15 mois elle faisait donc une sieste du matin et une de l’aprem non? du coup comment vous faisiez la « différence » pour elle dans son même siège vélo entre « maintenant dodo » et à l’inverse « maintenant fini dodo on se réveille et on se rendort pas s’il te plait »? et pour la nourriture vous avez vraiment toujours trouvé des trucs qu’elle veuille bien manger à chaque étape? Et elle ne réclammait pas de descendre du vélo se dégourdir les jambes tout le temps?

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    1. Pas de souci ! Alors on a une petite fille qui … Ne s’endormait pas. Du tout. Sauf apparemment en vélo. Du coup on lui faisait confiance, elle tombait le matin vers 10h, et au réveil on s’arrêtait pour le repas. Après le repas en général elle gazouillait sévère et assez tard, vers 14-15h d’un coup plus de son plus d’image !
      On avait un siège hamax de décathlon, la version qui s’incline. Aux heures de sieste on l’inclinait au max mais concrètement l’endormissement dépendait peu de ça !
      On a toujours trouvé de quoi manger, le plus dur c’était les horaires, de la faire tenir jusqu’à midi, peu de restos servent avant. Après elle a mangé peu de légumes on va pas se mentir. Mais on avait des valeurs sures assez facile à trouver: haricots verts, tomates cerises, mais, frites, pâtes, …
      Elle était absolument ravie sur son vélo, mais après quelques jours dès qu’on l’en sortait c’était une pile électrique, elle marchait pas encore mais elle rampait partout 😅

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