Ma préférence à moi

Ma préférence à moi

C’est cadeau pour la chanson reloue dans la tête ! J’ai toujours voulu une fille. Vraiment. Pendant ma grossesse, c’était presque devenu une obsession. Et puis… j’ai eu un garçon. Et les débuts ont été un peu difficiles. Il m’a fallu toute une réflexion et une remise en question de mes préjugés pour finalement accepter ce que je ne pouvais de toute façon pas changer.

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Je viens d’une famille de filles. J’ai grandi entourée de sœurs, tantes, cousines (avec un père et quelques cousins, quand même). Cela a très certainement forgé beaucoup de mes biais cognitifs. Dans mon imaginaire de primigeste, les petits garçons étaient turbulents, bagarreurs, bruyants et morveux. Et moi je voulais un enfant calme, posé, poli et propre. Forcément une fille donc. Bonjour les préjugés et les attentes irréalistes ! Ce n’était même pas une question de rose ou de bleu, de poupée ou de camion. Tout ça, c’est pour moi des constructions de la société. Je me croyais donc moderne et féministe, alors que je perpétuais des clichés dignes du XIXème siècle… Et le pire c’est que je m’en rendais compte. Mais rien à faire, je voulais une descendance à qui faire des couettes.

Tout me paraissait plus facile avec une fille. Même pour le choix du prénom c’était plus simple. On l’avait trouvé avant que je tombe enceinte. Pour celui de garçon par contre on a galéré, et hésité jusqu’à une semaine de l’accouchement… On avait fait le choix de ne pas connaître le sexe de notre bébé avant la naissance. Pour les obstinés du genre, comme moi, il y a deux options : soit le savoir dès le début pour se donner le temps de digérer une éventuelle « mauvaise » surprise ; soit garder le secret jusqu’au bout puisque de toute façon, quand ton bébé est là, tu l’aimes tellement que rien d’autre ne compte. La blague ! J’ai été déçue quand Chaton est né, forcément : j’avais mis tellement d’attentes et d’idéalisation dans cette petite fille. Pas déçue de mon fils, parce qu’en toute objectivité, c’était le plus beau bébé du monde, mais déçue de ne pas avoir une hypothétique fille. Je ne sais pas si tu vois la nuance, mais pour moi elle était claire. Et surtout, on savait déjà qu’il n’y aurait très certainement pas d’autre enfant. Le mot est un peu fort, mais j’ai dû faire le deuil de cette petite fille que je n’aurais pas. J’ai lu quelque part qu’au fond, les parents ont toujours, consciemment ou pas, une préférence pour le sexe et qu’il est tout à fait normal de ressentir de la déception si ce n’est pas celui qu’on voulait. Ça m’a rassurée un peu, légitimée dans mes émotions. Mais je savais que j’avais un travail à faire sur moi pour laisser ses sentiments derrière et passer à autre chose de plus constructif.

Au tout début, je l’avoue, c’était dur. En plein baby blues, je voyais des petites filles dans la rue et j’avais envie de pleurer. J’ai même été un peu jalouse de mes copines qui avaient des filles. Une fois que mes hormones ont arrêté de faire la java, ça a commencé à aller mieux. Puis mon fils a grandi. Et il est devenu un petit garçon calme, posé, poli et propre (la plupart du temps). Et bim, dans ma tronche les préjugés ! Et bien sûr que le reste du temps, il est bruyant, morveux et turbulent, mais comme n’importe quel enfant de 5 ans en fait.

Toutes mes idées préconçues sur la petite fille modèle se sont écroulées comme un château de cartes face à la réalité. Il y a pleins de garçons sages et polis et de filles bruyantes et bagarreuses. Et c’est parfait comme ça ! Moi qui me croyais avant-gardiste à proclamer qu’il n’y a pas de genre pour les jouets, j’étais la première à entretenir des biais sexistes avec cette préférence. Vivent l’incohérence et les contradictions… Car fille ou garçon, au final peu importe.

Aujourd’hui je suis fière de mon petit bonhomme, comme il est. Et si j’avais eu une fille, elle aurait probablement été turbulente, bagarreuse, bruyante et morveuse, rien que pour me donner une leçon bien méritée. Et je l’aurais aimé tout pareil.

Et toi ? Tu avais une préférence ? Tu as été déçu.e ?

6 commentaires sur “Ma préférence à moi

  1. Je me voyais avec 2 filles et j’ai eu 2 garcons. Les 2 fois je l’ai su pendant la grossesse et ma surprise/déception n’a duré qu’une journée.

    Mon envie n’était pas lié à une perception du caractère des enfants plus une envie de répétition de ma relation avec ma soeur et parents (quand mon mari n’est pas très proce de son frère et de ses parents). C’était vraiment une projection de ce que je connaissais.

    J’espère toujours pouvoir être proche de mes enfants à l’âge adulte et trouver un moyen d’avoir du temps de qualité ensemble (même si ca ne se sera probablement pas un massage au spa !).

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  2. Je te trouve très courageuse de te livrer ainsi. Ce n’est pas simple de parler de ses propres émotions, surtout celles-ci… Je n’ai jamais eu de déception quant au sexe de mes enfants. Cependant, j’ai eu du mal à être heureuse après la naissance du premier et ça a été tellement compliqué de le dire (d’ailleurs, il m’arrive encore de le cacher…).

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    1. Merci pour ton commentaire Mme Violine. Je ne sais pas si c’est du courage, mais je suis soulagée d’avoir réussi à dépasser cette préférence aberrante et je me dis que ça peut aider certaines qui sont dans le même cas de lire ce genre de témoignage.

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  3. J’ai ressenti les mêmes sentiments et j’ai énormément culpabilisé, pas pour le premier, le sexe m’étais égal, j’étais très heureuse d’avoir un enfant et fier que ce soit un garçon. Mais pour le 2e, 3e et 4e j’ai eu à chaque fois un garçon, j’avoue avoir ressenti un fort sentiment d’injustice de ne pas avoir une fratrie mixte. En fait c’est très complexe, à la fois très heureuse d’attendre un enfant, qu’il soit en bonne santé, d’autant plus que pour mon 2e ma grossesse a été très dure à risque et j’ai encore plus culpabilisée. En fait, j’avais en tête une famille idéale, j’ai toujours rêvée d’avoir 4 enfants mais en pensant avoir une famille nombreuse je n’avais pas imaginé avoir une fratrie uniquement de garçons. Même si ce sont les plus adorables et mignons à mes yeux. Même si à la base, j’étais plus à l’aise à l’idée d’avoir un garçon et plus inquiète d’éduquer une fille.

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  4. je pense que c’est parfaitement normal et sain d’avoir une préférence et moi qui vois des femmes enceintes toute la journée je peux affirmer qu’il est nombreuses dans ce cas.

    moi aussi, à l’annonce du 2e garçon j’ai été déçue. J’aurais préféré une fille. Ça n’a pas duré longtemps. Je fais le deuil d’être un jour maman d’une fille.

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  5. Au troisième, j’ai changé d’avis. Les deux premiers, j’aurais préféré des filles. Sûrement parce que dans ma famille, à une ou deux exceptions près, ce n’était que des garçons. Bon, deux garçons. La troisième fois, je me suis dit « maintenant que je sais comment les garçons marchent, je n’ai pas envie de tout réapprendre avec une fille. » Bingo, un garçon !
    Bise à toutes.

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