Dans mon sac à dos…

Dans mon sac à dos…

Dans mon sac à dos il y a…

Ma to-do list du quotidien. Celle que je tâche d’évacuer par texto avec mon mari, histoire de sortir cette liste de ma tête au fur et à mesure de la journée : rappeler l’orthodontiste, racheter du chocolat, déposer la voiture au garage, a-t-on pensé à faire la pâte à pain ce matin ?, la semaine prochaine il y a contrôle d’histoire, il faudra faire réviser Heidi, ne pas oublier de lancer un lave-linge ce soir… Tout cela tourne et prend un peu de place dans mon sac à dos, bien que cela n’y reste jamais vraiment longtemps.

Mes jolis moments. Ceux que je veux garder en mémoire pour les jours plus difficiles. Cette bonne blague qui me tire encore un sourire quand je repense à l’ami qui nous l’a racontée l’autre jour. Ce câlin de 3h du matin avec Erell, celui dont je me serais bien passée sur le moment, mais qui me manquera quand même un peu le jour où elle ne se blottira plus dans mes bras lorsqu’elle aura besoin de réconfort.

Mon métier, et cet agent qui m’a remerciée pour l’aide que je lui ai apportée juste avant de partir en congés, alors qu’il lui restait vraiment très peu de temps pour déposer un dossier. Cet autre agent qui m’inquiète lui, pour le coup. Je ne vois pas bien comment l’accompagner, et pourtant je sais bien qu’il n’est pas à sa place et que si on ne l’aide pas à trouver sa juste place, sa santé risque de se dégrader.

sac à dos
Crédit photo : Pexels

Il y a le boulot de Paul aussi. Et toute la colère qui va avec. Les situations révoltantes. Les pressions. Le sentiment d’être poussé à la faute. L’espoir déçu qu’un jour la situation s’arrange. La nausée terrible en constatant que ceux qui sont protégés ne sont pas forcément ceux qui font le bien. Et ce constant rappel qu’ici comme ailleurs, la justice est plus un mot qu’une réalité concrète. Il y a aussi tout le réconfort qu’on trouve auprès d’amis, de familles, de ressources insoupçonnées, et qui donne un peu de légèreté à l’existence.

Les enfants, celle qui ne dort pas la nuit, et celui dont on aimerait qu’il se réveille un peu avant la quatrième tentative désespérée de le tirer du lit. Celle qui nous a rapporté des poux de l’école pour la 3ème fois depuis septembre (sortez moi de là !), celle qui grandit et travaille son instrument de mieux en mieux. Leurs soucis du quotidien, ceux qu’ils se posent et ceux qu’ils nous posent. Petits enfants, petits soucis, dit-on. Certes, mais ces petits soucis ne peuvent pas rester sans réponse ni solution.

Il y a aussi ma lecture et mon tricot du moment, et la liste de tous les livres que je lirai et de tous les pulls que je tricoterai lorsque je retrouverai un peu plus de temps. Un pour moi, un pour chaque fille, un pour mon fiston, et le raccommodage de celui que j’ai mis tant de temps à tricoter et qui s’est fait grignoter par les mites.

J’ai un sac à dos bien plein. Parfois j’aimerais le vider en partie ou le poser, mais ce que j’en enlève est rapidement remplacé par autre chose. C’est la vie, je crois qu’il faut que je m’y fasse, et que je crée les occasions pour le poser et souffler, ou pour me muscler les épaules et le trouver un peu plus portable en fonction des moments.

3 commentaires sur “Dans mon sac à dos…

  1. Merci pour ce beau billet écrit avec justesse, douceur et philosophie. J’ai presque le même sac à dos que toi ;-). Parfois j’ai envie de l’alléger, mais j’ai un sentiment étrange quand il est parfois presque vide, comme si on s’était habitué à le porter.

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