Le quatrième trimestre de ma grossesse toute douce, du côté de mon corps
Hein ? Mais une grossesse, ça dure neuf mois !
Certes. Mais s’il te faut neuf mois pour fabriquer un être humain, il te faut ensuite encore un peu de temps pour que ton corps revienne à ses habitudes (ou plutôt prenne de nouvelles habitudes).
De la même façon que je t’ai raconté toutes ces petites choses qui ont égrené ma grossesse pour t’apporter un exemple de ce que cela pouvait donner, je viens aujourd’hui te parler de mes « symptômes d’après grossesse ». Car ceux-ci sont encore plus passés sous silence que leurs cousins je trouve : et oui, c’est bien connu, après la naissance, seule ta merveille existe, et toi… pfiout, on ne va pas parler de la jeune maman alors qu’on pourrait parler de ce petit chou, tout de même ? Et bien si.

En quelques jours
Bon, les suites de couches, côté jeune maman, c’est pas le top du glamour, je t’en ai déjà parlé.
Mais il y a aussi de bons côtés : en quelques jours, j’ai dégonflé, sans même m’en rendre compte ! Et j’ai donc pu remettre mon alliance adorée.
De même, j’ai eu la chance de perdre très rapidement mes kilos de grossesse. Sans faire aucun effort : non parce qu’à ce stade, j’avais autre chose à faire (et je m’étais dit que je me laissais un bon six mois mini pour ce sujet de toute façon). Remarque, ma terreur à l’idée d’être constipée (rapport à la balafre sur mon périnée et à l’œdème au bout) m’a incitée à manger beaucoup plus de légumes que d’habitude, cela a peut-être joué ?
Ne me déteste pas tout de suite : à côté de ça, j’ai gardé mon bidou pendant un moment. Et oui, poids et formes sont deux choses bien différentes. Je précise que je suis une fille optimiste : j’écris « pendant un moment », mais, à l’instant où j’écris, un an après, on dirait que je suis enceinte de 3 mois le matin et de 4 mois bien sonnés le soir ; j’espère seulement que ce n’est pas définitif ! (D’ailleurs, je ne sais pas si je n’ai pas repris du poids depuis, ma balance n’a plus de piles, et j’ai la flemme de les remplacer).

Incroyable mais vrai, j’ai aussi eu la chance de bénéficier d’un remarquable boost d’énergie. Merci les hormones ! Pourtant, le sommeil était à ce stade un concept bien abstrait.
Super pratique également, j’ai gagné le Pouvoir d’Endormissement Instantané : comme son nom l’indique, je peux m’endormir profondément en une fraction de seconde. Je peux aussi me réveiller complètement et être opérationnelle en une fraction de seconde. C’est vraiment génial pour optimiser son temps de sommeil la nuit : Papa Ours prend Petit Ours pour le changer ? Il n’a pas le temps d’arriver à la table à langer que je dors déjà. Il me le ramène tout propre ? Je me réveille en un clin d’œil. Et hop, dix minutes de sommeil de gagnées ! Cela dure environ dix semaines et puis ça disparaît (snif).
Allez j’arrête de craner et je passe à des choses plus banales : j’ai rapidement remarqué que j’avais moins envie de sucré que les semaines précédentes. Pourtant je n’avais même pas eu conscience d’avoir eu des envies de sucré !
J’ai également tendance à avoir plus chaud qu’à mon habitude (quel est le mot pour dire le contraire de « être frileuse » ?). Entre ça et les seins qui fuient en début d’allaitement, je me suis beaucoup réveillée dans des draps complètement trempés ; mais heureusement c’est vite rentré dans l’ordre.
En quelques semaines… et mois
La ligne marron apparue en fin de grossesse sur mon ventre perdure. Et dure. La dixième semaine, elle commence enfin à doucement s’atténuer. Elle disparaît pour de bon pendant le quatrième mois. J’aurais donc plus été un zèbre pendant le post-partum que pendant la grossesse en fin de compte !
Petit à petit, mon nombril, qui était devenu tout plat, se creuse à nouveau. Il reste par contre marron bien après la disparition de la ligne marron.
Mes abdos (enfin, ce qu’il en reste) se resserrent quelque part vers le 4e mois également. Pas complètement, mais raisonnablement. À ce stade, je ne me pose pas plus de questions. Mais ça s’arrête là, ils ne se resserrent pas plus. Et puis je lis l’article d’utilité publique de Mélinda, et je commence à me poser des questions….
Dix mois après l’accouchement, je me rends compte qu’il y a encore un sacré creux dans mon ventre entre les deux plaques d’abdos quand je les serre. J’en parle à ma sage-femme. C’est confirmé, j’ai un diastasis : mes abdos sont encore trop écartés (bonne nouvelle : j’ai des abdos !). Je vais devoir faire de la rééducation abdominale. (En plus de la rééducation périnéale faite dans les semaines suivant l’accouchement : à ne pas zapper !)
Alors que j’avais quasiment accepté leur présence, les vergetures sur mes seins s’atténuent petit à petit ! Vive le crémage ! Vers cinq mois, il y en a encore bien sûr, mais elles ont vraiment bien diminué, autant en nombre qu’en taille et en intensité de la couleur. Ça c’est chouette ! Encore quelques mois, et je ne les vois plus quand je me regarde dans le miroir. Elles sont toujours légèrement visibles de près, mais ce n’est vraiment rien comparé à la fin de grossesse. Un petit miracle, et une excellente surprise, car j’avais fait mon deuil !
Par contre, mes seins ont déménagé quelques étages plus bas qu’avant. Dommage, leur tenue était la principale qualité de ma poitrine (qui a dit la seule ?). Bon, on verra à la fin de l’allaitement ce que sera le résultat final. Mais je me fais déjà à l’idée qu’ils ne remonteront pas (fichue gravité). Bon, au moins, désormais, je sais pourquoi je porte des soutiens gorges (et j’ai la confirmation que c’était complètement inutile auparavant. Passons.)
Mes cheveux, qui ne tombaient plus du tout pendant la grossesse ni les premières semaines, se décident eux aussi à se soumettre à cette fichue gravité. Et ils se rattrapent ! À dix semaines ils ne tombent toujours pas, mais à 3 mois ils recommencent à tomber normalement. Et, quinze jours plus tard, c’est l’hécatombe. Cela dure environ deux mois, et puis je retrouve un rythme normal.

Voilà l’état de ma brosse à cheveux, chaque matin. Tous les matins.
Je t’avais parlé de la baisse de ma vue, que j’espérais de toutes mes forces temporaire. Eh bien, il y a bel et bien eu une amélioration : à trois mois, j’y vois à nouveau normalement. Et puis, à quatre mois, patatras ! Nouvelle baisse. Alors je croise à nouveau les doigts. Mais cela ne fonctionne pas cette fois-ci : à neuf mois, me revoilà chez l’opticien avec l’ordonnance pour une nouvelle paire de lunettes. Moral dans les chaussettes. Mais j’ai encore l’espoir que ça revienne quand je n’allaiterai plus (si c’est lié aux hormones) ou quand je dormirai plus (si c’est lié à la fatigue).
Psychologiquement, je m’en suis plutôt bien sortie : pas de baby blues, ni de pensées parasites. Mais je suis assez émotive. Les premières semaines en particulier, je suis régulièrement en larmes en pensant aux autres mamans du monde qui ont moins de chance que moi. Et, plus étrange, je me retrouve à constamment imaginer des choses assez effrayantes, et quelles réactions il me faudrait avoir dans telle ou telle situation potentiellement dangereuse. Un bruit dans le couloir ? Et si c’étaient des cambrioleurs ? Le mur de soutènement du jardin de mes beaux-parents n’est pas neuf, ne risque-t-il pas de s’effondrer ? Et si le barrage (à 3h de route de chez nous) cédait, où irais-je me réfugier ? Et ainsi de suite, en permanence. Une partie de mon cerveau me dit que ce n’est pas la peine d’autant analyser tous les risques possibles et inimaginables… pendant que l’autre réfléchit à la pièce la plus sécurisée pour se réfugier au cas où le GIGN vienne déloger un forcené chez nos voisins. Normal. Cela finit enfin par s’estomper au bout de plus de six mois…
Le symptôme le plus débile de la vie de jeune maman : les insomnies sont de retour ! Bien moins fréquentes que pendant la grossesse ceci dit, mais qu’est-ce que c’est frustrant, quand on vient, à 2h du matin, de rendormir un nourrisson, de se retrouver coincée à regarder les chiffres défiler sur l’horloge… et à décompter les minutes avant son prochain réveil sans profiter de l’intermède pour se reposer ! Bon, le sommeil a fini par gagner, ça aura duré de 2 à 4 mois environ.
Ah, et avant de conclure, je dois te parler du syndrome du Neurone Unique : ma cervelle est une passoire ! Je n’ai plus aucune mémoire (mais alors, aucune), mes capacités de réflexion et d’anticipation sont aux abonnées absentes… ça force à moins se tracasser mais c’est vraiment peu pratique et tellement frustrant ! Ce symptôme avait commencé pendant la grossesse (oups, j’avais oublié de t’en parler, la faute à lui-même !) et, à mon grand dam, il continue bien après l’accouchement. C’est difficile à estimer, mais je dirais qu’il me faudra une bonne dizaine de mois pour ne plus me « sentir bête » à longueur de journée.
Et toi, quels ont été tes symptômes d’après-grossesse ?
Concernant la vue, j’étais déjà bien myope avant la grossesse et grosse chute après… (Il y a plus de 3 ans)
Mais la bonne nouvelle c’est que depuis ma vue de stabilise !! 😊😊 Alors je croise les doigts que ce soit pareil pour toi !
Et sinon pareil aussi, j’ai beaucoup plus chaud depuis …
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Ça s’est stabilisé ici aussi entre temps, j’espère que ça va rester ainsi (ou s’améliorer hein je peux rêver !). C’est marrant ça le chaud, ça continue pour toi 3 ans après ? En tout cas c’était bien pratique cet hiver !
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Et oui ça continue pour le chaud !! Comme si mon corps avait augmenté sa température. Je suis encore frileuse comme avant, quand je suis fatiguée, mais l’hiver c’est moi qui réchauffe monsieur sous la couette 😄 Pour le coup ça m’arrange parfois car j’étais vraiment très frileuse !
Après, quand j’étais enceinte j’étais beaucoup sujette aux bouffées de chaleur….
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La sensation de chaud dans les premiers mois après la grossesse pourrait être liée à une hyperthyroïdie du post-partum, mais en principe ça ne dure pas (en revanche il peut y avoir une hypothyroïdie par la suite, dont un des symptômes est au contraire la frilosité).
Et pour le poids, je fais aussi partie de celles qui perdent tout (et même plus) rapidement, mais effectivement, les formes ne sont pas les mêmes (et puis, vu que pour moi l’allaitement n’est pas fini, il y a encore des choses qui vont changer… difficile pour refaire la garde robe !)
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Oh ! Le syndrome du neuronne unique mais qu’est-ce que j’étais désespérée ! ça dure super longtemps en plus.
J’ajoute à cette liste :
– attention à l’épilation sur cicatrice de césa, c’est hyper douloureux longtemps
– j’ai vite perdu mes kilos de grossesse à revenir à un poids que mon mari n’avait même jamais vu, en fait c’est parce que j’ai tout simplement arrêté la pillule
– les coliques : on dit que c’est soit la mère soit le bb, ma fille n’a pas eu (un truc de moins) mais j’ai eu. Bonjour l’angoisse quand ça arrive alors qu’on vient de poser bb sur la table à langer et qu’on est seul (astuce : un nouveau né ne se formalisera pas d’être posé à l’arrache sur une serviette par terre 😉 )
– un truc qui m’a inquiétée : les vertiges. Je n’en avais jamais eu et j’ai flippé. Ça m’arrivait surtout en fin de journée. Renseignement pris, ce sont des vertiges de fatigue. Ça finit par passer.
Bon courage à toutes 🙂
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J’ai oublié les ongles ! On parle souvent des cheveux mais en fait c’est pareil. J’ai dû attendre au moins un an avant que le phénomène se stoppe. Ils étaient hyper fragiles, cassaient tout le temps même coupé court
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Oh bah tu vas me détester mais moi j’ai des supers ongles maintenant !!! Mais je pense que c’est surtout lié au fait que je les laisse tranquilles, tandis qu’avant ils étaient quasi en permanence sous du vernis, et étaient régulièrement frottés au dissolvant, forcément, sans tout ça, ils sont en meilleure forme 🙂
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Merci de compléter ma petite liste, on parle trop peu de l’après ! Et tu vois tu as eu plusieurs « symptômes » dont je n’avais absolument jamais entendu parler (donc tu fais bien) !
Mais pouah ce neurone unique… je crois qu’il a fini par se faire un ou deux copains le mien, ou alors je me suis habituée ? Mais qu’est-ce que c’est désagréable de se sentir si bête !
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La ligne marron ça avait été mon symptôme d’après grossesse qui avait le plus perduré.
Pour ma seconde, ben pas de ligne ! Du tout ! J’en ai été la première étonnée.
Par contre pour la vue, moi c’est la cata ! Première grossesse grosse baisse, seconde grossesse encore pire ! J’ai un inconfort visuel permanent c’est hyper désagréable.
Pour le poids, je suis loin d’être comme toi et là ça s’accroche à mort 😀
Par contre, je vais sans doute pas te rassurer, mais une diastasis si elle est pas prise en charge dans les semaines post accouchement, ce sera déjà soudé et ça sera compliqué si elle est importante. Mais les abdos hypopressifs peuvent aider à réduire visuellement l’écartement en les renforçant. La mienne est assez petite, mais avec le confinement, j’ai pu commencer mon renforcement que trop tard pour éviter qu’elle se soude en l’état.
J’en profite également pour dire une chose que je ne savais pas jusqu’à très récemment, la rééducation abdominale doit se faire conjointement avec celle du périnée. Ma kiné m’a expliqué que tout étant lié, on peut avoir un périnée en béton, si les abdos suivent pas on prend les mêmes risques de descente d’organes.
En tous les cas, je ne sais pas toi, mais moi je trouve ce quatrième trimestre bien plus difficile que toute la grossesse (grossesses certes assez cool).
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Arf c’est surtout ce que tu dis sur la vue qui me fait peur en fait !!^^
Pour les kilos, courage, ou plutôt patience… J’ai beaucoup entendu que c’était plus long pour une deuxième grossesse ; j’espère que ça va finir par revenir comme tu le souhaites !
Pour les abdos et le périnée, en fait, je n’en savais rien du tout il y a quelques mois : j’ai découvert l’importance des abdos et l’existence d’une rééducation abdominale grâce à Mélinda (et sans son article je pense que mon diastasis ne serait toujours pas diagnostiqué). Mais depuis effectivement on m’a bien expliqué et je le crois volontiers, car je sens bien que mon périnée souffre depuis quelques mois alors qu’à la fin de la rééducation il était nickel. Je vais commencer bientôt (enfin) les séances des abdos. Je compte bien demander à faire des rappels du périnée si nécessaire pour tenter de rectifier les dégâts causés par ces vilains abdos. En espérant qu’il soit encore temps, mais bon il faut tenter!
En fait le 4e trimestre, je le trouve surtout plein de surprises, car pour le coup, on ne nous prépare absolument pas, alors qu’il ne suffit pas d’avoir accouché pour que ce soit fini ! On entend vaguement parler de lochies et de rééducation du périnée – si on s’intéresse un peu à la maternité – mais le reste, nadah !
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Chez moi le post partum signifie le retour de mes migraines ! Et ça je pourrais bien m’en passer !!!
La ligne marron je ne l’ai eu que pour ma 1ère grossesse et elle a aussi mis du temps à disparaître.
Comme toi, je perds assez vite mes kilos de grossesse, mais il reste toujours un petit ventre et les hanches élargies (surtout après ma 2e grossesse) qui m’ont obligé à changer mes pantalons.
Bref le corps se transforme, pas toujours facile à accepter pour tout le monde.
J’attends de voir ce que me réserve mon 3e post partum. J’ai peur du diastsis.
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Aie, je compatis tellement pour les migraines !
Et oui, le corps évolue (d’un coup, parce que bon, même sans grossesse, il change de toute façon ! je trouve ça réconfortant de se le rappeler 🙂 ) et c’est pas forcément simple.
Profites bien de la fin de ta grossesse (si je comprends bien!! hiii)
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Pareil ici pour les kilos. C’est d’ailleurs assez frustrant de voir que les kilos sont partis mais qu’on ne rentre toujours pas dans son pantalon (je n’ai pu les remettre que 2 mois après). Bon depuis, j’ai dû renouveler ma garde robe car j’ai perdu plus que ce que j’avais pris !
Comme Virg c’est sûrement lié à la non reprise de la pilule.
Pour moi l’autre nouveauté se sont les malaises que je n’avais jamais eu avant. Depuis fatigue + angoisse = malaise. Du coup, quand ma fille était bébé en cas de fatigue, je la changeait au sol pour ne pas risquer qu’elle chute.
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Je me demande si ce n’est pas un peu ça que j’ai eu sauf que, au lieu de malaise, c’étaient des méchants vertiges. J’étais obligée de m’arrêter de bouger et de respirer profondément pendant quelques minutes. Tu tombais carrément dans les pommes ? (Ça a dû être flippant au départ)
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Oui, on nous parle toujours des kilos, mais c’est pas tout les kilos !! Clairement les formes changent pas mal, forcément !
Ouille, impressionnant ces malaises, ça a du être effrayant au début, j’espère que c’est passé depuis !
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C’est marrant parce que j’ai eu des symptômes de grossesse qui me faisaient détester cet état. Pourtant, beaucoup de petits tracas quotidiens se sont mis en stand-bye pendant mes grossesses : mes douleurs liées aux syndromes rotuliens, les migraines (pour ma première grossesse)…
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Merci pour cet article intéressant ! Effec2on oublie trop souvent de parler du 4ème trimestre de grossesse… même sur DMT on en a peu parlé !
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