Deuxième trimestre : vive les hormones !
J’ai fini mon premier trimestre fatiguée, mais rassurée par les résultats positifs. Ma grossesse se passe très bien, il est donc temps de l’annoncer ! C’est avec joie que nous profitons de la visite de mes parents pour leur dire de vive voix. Juste après mes parents, c’est au tour de mes beaux-parents d’être informés, ce qui nous a valu la meilleure réaction du monde par mon beau-père. On fait l’annonce, ma belle-mère est ravie, on discute pendant 10 minutes de la grossesse, jusqu’à ce que mon beau-père, jusque-là très discret, s’exclame « ah mais on était pas déjà au courant ? »
Sautes d’humeur
Niveau symptômes, je suis largement épargnée. Je suis soulagée de voir ma fatigue disparaître… Mais pas mon émotivité. J’angoisse. Puis je suis ravie. Puis j’angoisse. Je rigole pour rien. Je pleure pour moins que rien. Ma fille m’agace au plus haut point, pour des raisons absolument ridicules : elle a parlé un peu fort, elle s’est assise sur mon livre… Puis je me mets à pleurer en voyant à quel point je suis heureuse d’être sa maman… Bref, je suis une vraie boule d’émotions incapables à contrôler. Ce maelström est absolument épuisant et surtout, je ne me reconnais pas. De manière générale, je suis quelqu’un de calme, posée et d’humeur assez joyeuse. Pendant cette grossesse, je me suis globalement transformée en électron libre, complètement fou, imprévisible et difficile à vivre. Je détestais cette incertitude, ne pas pouvoir faire confiance à mes réactions. Et puis devenir ce cliché de la femme enceinte qui pleure ou s’énerve pour un rien me paraissait peu flatteur. Bon, blâmer les hormones c’est quand même pratique, surtout une fois que j’ai totalement assumé que ces crises émotionnelles étaient vraiment dues à mes fluctuations hormonales et pas seulement à une fragilité émotionnelle extrême.

Mister Man a pris la métamorphose de sa femme en troll avec beaucoup d’humour et de détachement, et cela m’a beaucoup aidé à accepter mes sautes d’humeur. Il me faisait rire, et surtout minimisait mes épanchements. Ma sage-femme aussi a été un grand soutien. Toujours compréhensive à chaque fois que je pleurais dans son cabinet (et c’est arrivé souvent !), compatissante et empathique, elle me faisait déculpabiliser de ces émotions fortes, me disant que c’est normal, qu’il fallait que je me permette aussi de vivre tout ça comme quelque chose de normal, lié non seulement aux hormones, mais aussi aux grands changements et au stress que cela engendre.
Bref, j’ai eu des difficultés à ajuster mon humeur… et comme je l’ai déjà écrit, la pandémie mondiale n’a pas aidé à me calmer.
L’échographie
A cela vient s’ajouter l’angoisse de l’échographie d’anatomie. J’en ai déjà parlé ici , mais ma première grossesse a été interrompue à 22 semaines à cause d’un défaut découvert lors de l’échographie d’anatomie. Du coup, (et ça a été la même chose pour la grossesse de Pépette), j’attends toujours ce rendez-vous avec espoir et terreur. Espoir d’être rassurée sur la santé de mon bébé, et terreur que l’on découvre quelque chose. Le fait que l’échographie se déroule exactement au même endroit n’aide pas à dépasser ce mauvais souvenir.
Cette fois-ci, les semaines précédant l’écho ont été intenses. Entre une Pépette à gérer, un nouveau boulot à maîtriser alors qu’on travaille de la maison, et d’autres petits tracas quotidiens, je n’étais absolument pas sereine. Je dors très mal les jours d’avant. Et quand mon mari et moi nous dirigeons vers la maternité, j’ai du mal à discuter comme si de rien n’était. Je me rends compte que je suis clairement traumatisée par mon expérience passée et que cet examen précis est un point extrêmement difficile à passer. Nous voilà dans le hall de la maternité, et quand je me présente, la réceptionniste nous dit quelque chose auquel j’aurais dû m’attendre mais qui me fait quand même comme un coup de massue : « le papa ne peut pas vous accompagner ». Bien sûr. En ce contexte de pandémie, seule la patiente peut assister aux examens. C’est quelque chose qui m’avait traversé l’esprit mais je ne me suis pas renseignée, préférant clairement la politique de l’autruche. Que Mister Man ne me tienne pas la main pendant cet examen me fait l’effet d’une douche froide. Je m’effondre en larmes, monte à l’étage le cœur dans les chaussettes, et attends dans cette même salle d’attente, seule (mais entourée de nombreuses autres patientes qui me regardent étrangement).
J’essaie de me recomposer (c’est, après tout, si tout va bien, la dernière occasion que j’ai de voir Polichinelle avant son arrivée). Mister Man est de l’autre côté de mon smartphone, et tente de cacher sa déception et de me remonter le moral… Au fur et à mesure que j’attends (évidemment il y a du retard), je me fais à l’idée. Je commence même à essayer de concocter un plan qui retourne la situation à mon avantage. Cette échographie est aussi celle où nous allons découvrir le sexe du bébé : voilà quelque chose que je peux utiliser ! J’envisage de faire du chantage à Mister Man avec cette information. « Tu veux connaître le sexe de ton enfant ? J’ai vu ce magnifique sac en soldes ! » Je me détends (me concentrer sur des choses futiles en ricanant aide beaucoup). Finalement, je sais ce que je vais faire. Je vais demander à l’échographiste de noter sur un bout de papier le sexe du bébé : comme ça on le découvrira ensemble ! Je me sens mieux, et on m’appelle dans la chambre noire. A l’échographie tout se passe bien (donc, je pleure. Bien sûr), notre bébé est en très bonne santé et coopère docilement. Quand l’échographiste me rassure sur l’état de Polichinelle, je lui demande pour le sexe. Mais avant même que je puisse lui expliquer mon plan génial, sans même que j’ai le temps de détourner la tête, elle pose la sonde pile à un endroit où il est impossible de louper le sexe de l’enfant. Bon, je l’ai vu, c’est raté, je sais avant mon mari. Notre découverte à deux, c’est loupé. Tant pis.
Je ressors de l’échographie, Mister Man m’attendait tranquillement sur un banc. Je suis contente, il le voit tout de suite et est rassuré. Je compte garder le secret du sexe un petit moment, pour faire durer le suspens, (et pourquoi pas obtenir un joli sac). Mais je ne ferais pas un bon agent secret : dans mon soulagement, mon excitation et avec le relâchement nerveux, je glisse directement le pronom dans la conversation : en 10 secondes à peine, je lui donne la réponse, par inadvertance !

Devenir grande soeur
Dès la fin du premier trimestre (voire même avant), on en parle à Pépette aussi. On reste simples, on parle du bébé dans le ventre de maman, sans être trop précis non plus. Ça ne l’intéresse pas beaucoup… On lit des livres sur l’arrivée d’un bébé et elle adore ça. Et puis un jour, on comprend que toutes ces allusions au futur bébé marchent, puisqu’elle pointe soudainement le doigt vers mon (gros) bidou, et dit « bébé ? dort ? ». Depuis ce moment, elle inclut de temps en temps le bébé dans ses jeux, et lui fait de gros câlins ou bisous baveux quand elle a envie. Mon anecdote préférée reste quand même le moment où, à table, elle demande à toucher le bébé. Je me lève et lui présente mon ventre, à qui elle se propose de donner un bout de son goûter (oui, je sais, trop mignonne, en tout cas moi ça m’a fait fondre). Quand je lui explique que le bébé mange ce que moi je mange, devine qui s’est retrouvée avec un bon raisin ?
Au final, ce deuxième trimestre a été éprouvant nerveusement. Mais à part ces sautes d’humeur (et cette angoisse qui s’est globalement envolée après l’échographie), je vais extraordinairement bien. Je sens mon bébé bouger, régulièrement, et assez vite dans ma grossesse. Je prends du ventre rapidement (en début de deuxième trimestre j’ai clairement minimum 2 mois d’avance sur ma précédente grossesse). Bon, ce diagnostic de diabète gestationnel est embêtant, mais je reprends mes bonnes habitudes alimentaires rapidement. Et je me fais à l’idée de cette grossesse inattendue de manière plus sereine. S’il n’y avait pas cette histoire de virus et ces sautes d’humeur épuisantes moralement, tout serait parfait dans le meilleur des mondes !
Ah oui c’est bizarre d’aller aux échographies sans le papa cette année… moi non plus j’aurais pas pu être agent secret, pareil que toi le pronom m’a glissé des lèvres en 10 secondes 😉 heureuse que tout se soit bien passé pour toi!
J’aimeJ’aime
Moi aussi je dois aller aux ecographies seule (et elles sont nombreuses et stressantes – grossesse à risques) c’est tellement dur de vivre ça toute seule!.. je trouve ça aussi très tard 22 semaines pour apprendre un tel risque.. il n’y a pas d’option de tests sanguins en suede? Dans de nombreux pays on peut en faire un à 13 semaines fiable à 99% qui detecte les trisomies 21 13 et 18 par une simple prise de sang. Sinon : trop mignonne ta fille!!! A quel âge elle a commencé à se realiser? Mon fils aîné aura 22 mois d’écart avec le bébé mais j’ai l’impression qu’il ne comprend pas vraiment..
J’aimeJ’aime