Je n’ai pas la vie que j’imaginais !

Je n’ai pas la vie que j’imaginais !

Si je pouvais revenir quelques années en arrière (disons quinze ou vingt), et que je disais à la petite fille que j’étais à l’époque quelle serait ma vie aujourd’hui, elle serait sans doute bien surprise !

Crédit photo : armennano

Je m’imaginais avoir six enfants. J’étais fan, à l’époque, des familles nombreuses, je lisais des livres ou regardais des documentaires à ce sujet. J’étais aussi passionnée par le sujet de la grossesse et du développement du fœtus. La famille nombreuse était ma normalité en tant que sœur, je m’imaginais commencer à avoir des enfants à 22 ou 23 ans (bon quand j’avais 7 ou 8 ans je m’imaginais plutôt avoir mon premier à 18 ans !). Finalement, je n’en ai pas encore. Et il est peu probable que j’en aie six un jour. Et maintenant je me demande plutôt si j’en veux plusieurs ou si un seul sera déjà bien suffisant !

Je voulais faire un métier littéraire et en contact avec les gens. Je me suis imaginée bibliothécaire, professeur d’histoire, et même psychologue à une époque. Et puis finalement, j’ai été un peu poussée dans des études scientifiques qui « offraient plus de débouchés ». Et je me suis passionnée pour la biologie, la plus littéraire des matières scientifiques. Mon métier n’est pas particulièrement ouvert au contact (pas avec le grand public en tout cas). Heureusement, j’enseigne quand même un peu ! Mais ce n’est pas la majeure partie de mes activités. Je m’imaginais avoir un travail plutôt tranquille, avec des horaires comme à l’école. Mais ce n’est pas le cas : je n’ai pas du tout d’horaires (je peux terminer à 16h30 comme à 20h) et mon métier m’a donné l’opportunité de faire des choses que je n’aurais jamais pu imaginer comme visiter des villes à l’étranger lors de congrès.

Je me voyais vivre dans une maison à la campagne, avec un grand jardin et plein d’animaux. Aujourd’hui, je vis dans un appartement en ville et j’ai un unique chat (et encore, seulement depuis trois ans !). Je sors dans les bars, les restos, je fais du shopping, une vraie vie de citadine ! Mais mon rêve de campagne n’est pas complètement enfoui, je m’imagine toujours plus tard le réaliser. Mon métier se faisant dans une grande ville, il ne m’a simplement pas encore permis financièrement de pouvoir acheter la maison dont je rêve tout en restant à distance raisonnable de mon travail.

Je souhaitais rester dans ma région et ne jamais quitter ma famille. Quand je suis partie faire mes études dans la grande ville et que j’ai dû prendre un studio, c’était dramatique. Quand j’ai fini mes études et qu’il a fallu trouver un travail, je savais qu’il était mieux pour moi de bouger mais je pensais rester en France. Finalement je suis partie un an au Québec ! Puis je suis revenue en France, mais très loin de ma région d’origine. Maintenant, je suis plus proche de mes parents, mais pour rien au monde je ne regrette ce que mon expérience à distance m’a appris sur moi-même, et sur mes relations avec mes proches.

Je m’imaginais que mes proches seraient toujours là (mais jusqu’à soixante ans seulement). J’ai été confrontée très petite aux décès car j’ai perdu trois grands-parents sur quatre avant l’âge de 3 ans. Mais j’étais tellement petite que la mort est restée pour moi un concept assez abstrait et que mon univers familial était assez stable. Par contre, comme mes grands-parents avaient à peine dépassé la soixantaine lors de leur décès, je me suis toujours dit qu’à cet âge-là on était vieux et qu’on pouvait donc tomber malade et mourir. J’ai ainsi eu beaucoup de mal quand mes parents sont arrivés à cet âge-là. Heureusement, ils sont en pleine forme, mais je sais bien maintenant qu’ils ne sont pas éternels ainsi que la grand-mère qu’il me reste. Tout comme les relations fraternelles ou amicales peuvent se défaire sans qu’on n’y puisse rien.

Quand je vois ce qu’est ma vie aujourd’hui par rapport à ce que j’imaginais, j’ai un peu le vertige ! Mais pourtant, j’aime ma vie, et ce que j’imaginais à l’époque était très probablement biaisé car c’était la seule vie que je pouvais imaginer avec ce que je connaissais. Par contre, je m’interroge beaucoup sur le fait de réaliser, au moins en partie, les rêves qu’on a enfant. Est-ce que ce serait ça, le secret du bonheur ?

Et toi, comment imaginais-tu ta vie d’adulte quand tu étais petite ?

10 commentaires sur “Je n’ai pas la vie que j’imaginais !

  1. C’est intéressant de voir le chemin parcouru et que tes choix t’ont menés à une vie différente de ce que tu avais imaginé. L’important est que celle-ci te corresponde davantage. C’est un peu la magie de la vie, parfois elle nous mène vers des chemins inconnus, là où on aurait peut être pas pensé, osé au premier abord. Je trouve ça chouette de pouvoir être surpris. Ton parcours est chouette et puis il y aussi le fait que l’on change, on évolue au fur à mesure que l’on grandit, de nos expériences et nos envies aussi évoluent. De mon côté, j’ai un peu de mal à me souvenir de mes rêves d’enfants, je crois que pour moi quand je pense à rêves d’enfants j’imagine des rêves grandioses, d’aventures alors que lorsque je repense à mon enfance, je rêvais de maternité et de villa en bord de mer. Aujourd’hui, j’ai 3 enfants, on hésite pour un petit dernier et on habitait à coté de la mer mais on a déménagé à 1h de Paris pour le travail. L’envie de se rapprocher de la mer est toujours là, je suis attirée aussi par une vie plus nomade.

    J’aime

    1. Merci pour ton commentaire ! Moi aussi je rêve d’habiter au bord de la mer (même si je n’aime pas trop le vent :D). J’ai eu une opportunité professionnelle qui m’a permis de toucher ce rêve du doigt mais finalement ça ne s’est pas fait, je le regrette mais en même temps je me dis qu’il y a sans doute une part de destin là-dedans. Je te souhaite de continuer à t’épanouir sur ton chemin 🙂

      J’aime

  2. Plus je vieillis et plus je m éloigne à dessein de mes rêves d enfants. Les souhaits de grande ville, de carrière ont été remplacé par l envie de nature et de calme.
    Mais c est toujours intéressant de s y confronter 🙂

    J’aime

  3. Très beau texte.
    L’inverse est aussi vrai: ma belle sœur a coché toutes les cases de ses rêves de petite fille/adolescente : une maison à la campagne, une écurie et des chevaux, un amoureux….et finalement elle a réalisé un rêve qui n’était plus le sien. Elle habite maintenant un appartement en ville et adore ça !
    Nos rêves d’enfance sont importants mais on découvre de nouvelles choses et on évolue comme tu le dis.

    J’aime

    1. Merci pour ton commentaire ! Ton partage sur ta soeur qui a accompli ses rêves et qui s’est rendu compte qu’elle avait changé est très intéressant, merci. Comme quoi même quand on a ce qu’on souhaitais on évolue toujours.

      J’aime

  4. Du plus loin que je me souvienne, quand j’étais toute petite, vers 5-6 ans, je m’imaginais avec une très grande famille, 6 enfants, car j’adorais avoir beaucoup de cousins. Et aussi sûrement institutrice pour perpétuer la lignée familiale :p
    Finalement j’ai pris une voie très différente, que je ne regrette absolument pas. La vie m’a montré qu’il y avait d’autres chemins que ceux auxquels on pense en premier, et je suis persuadée d’être plus heureuse dans cette vie là que dans celle dont je rêvais enfant 🙂

    J’aime

  5. Je me rends compte grâce à ta question que jai exactement la vie que j’imaginais enfant. Pediatre, maman de trois enfants, une maison à la campagne… Ça en est presque flippant. Je ne sais pas si c’est « bien » mais je suis très heureuse ainsi en tout cas.

    J’aime

Votre commentaire

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s