Mon accouchement gémellaire : le départ à la maternité (partie 2)

Mon accouchement gémellaire : le départ à la maternité

Si tu l’as manqué, tu peux retrouver le début de mon récit ici.

Comme toutes les nuits depuis fin juillet, je me réveille vers 3h30 du matin pour aller aux toilettes. Je me rends compte que les contractions sont encore là, et qu’elles sont légèrement plus fortes. Je me recouche, mais je n’arrive pas à me rendormir. Je ne regarde pas ma montre mais j’ai l’impression qu’elles reviennent toutes les 10-15 minutes. Elles ne sont pas douloureuses mais commencent à devenir légèrement inconfortables. Un peu avant 5h je décide de descendre en bas pour voir ce que ça donne en étant debout, tout en laissant Mr Solex profiter de sa dernière nuit tranquille. Je passe un certain moment aux toilettes, sans grand succès. A un moment donné mon chéri, qui s’inquiète de ne plus me voir dans le lit, descend voir ce que je fais. Je le rassure en lui disant que j’avais besoin d’aller aux toilettes, que j’ai quelques contractions mais que ça va. Il retourne se coucher. Mais pas pour très longtemps, car finalement, je prends conscience que le travail a enfin commencé pour de bon et qu’on va devoir partir à la maternité.

J’aurais adoré arriver au dernier moment comme la dernière fois, voire même accoucher inopinément à la maison. Mais avec des jumeaux, ce ne serait vraiment pas une bonne idée, et j’ai bien compris que si je veux me mettre l’équipe médicale dans la poche j’ai plutôt intérêt à ne pas les mettre en situation de stress. Alors que les contractions sont encore assez espacées, je demande donc à Mr Solex d’appeler sa maman pour qu’elle vienne garder les garçons. Elle attendait cet appel depuis tellement longtemps qu’elle n’a pas été longue à arriver à la maison ! Nous finissons de rassembler toutes nos affaires, de boucler les sacs. Mon chéri, qui ne supporte pas de commencer une journée le ventre vide, prend le temps d’avaler un petit déjeuner. Pendant ce temps-là je gère mes contractions, qui se sont rapprochées et qui sont de plus en plus fortes. Je n’arrive pas à retrouver un schéma mental pour gérer la douleur, ni à respirer correctement, du coup les contractions me font vraiment mal. Je ne les accompagne pas, comme pour les deux premiers accouchements, mais je les redoute. Et je crois qu’il y a encore et toujours cette crainte que l’accouchement ne se passe pas bien.

5h30, on embarque dans la voiture. Cette fois, Mr Solex ne prend même pas la peine de protéger les sièges avec une bâche au cas où. Je suis bien contente qu’il soit si tôt, les rues sont encore désertes et ainsi aucun voisin ne me voit aller jusqu’à la voiture dans cet état. C’était une de mes inquiétudes !

photo personnelle : La maternité.

Arrivés à la maternité à 5h45, nous nous présentons à l’accueil. Alors que je gère une contraction, c’est mon mari qui s’adresse à la dame en lui disant simplement que je vais accoucher, que j’ai des contractions depuis cette nuit. Comme s’ils avaient tout leur temps, la dame demande les papiers, et n’a pas l’air pressée. Une fois la contraction passée, je précise que ce sont des jumeaux et qu’on avait rendez-vous à 9h pour un déclenchement. Réaction immédiate : « Ah bah fallait le dire tout de suite que ce sont des jumeaux ! ». Une sage-femme arrive quasiment immédiatement et nous ouvre les portes afin de nous conduire dans une salle de travail. La numéro 1. Je la trouve hyper grande ! Après une auscultation, il s’avère que je suis déjà ouverte à 7 cm : je trouve cela parfait ! Ni trop tôt, ni trop tard ! La sage-femme s’appelle Mathilde, et elle me demande si je souhaite la péridurale (avec, je le vois bien, un petit air inquiet à la possibilité que je décide de dire non !). Elle a lu mon projet de naissance qui avait été déposé dans mon dossier quelques jours auparavant, et nous en discutons. En attendant l’anesthésiste, Mathilde m’aide à gérer les contractions en m’accompagnant pour le souffle et ça m’aide beaucoup. Elle est adorable. Ayant aussi lu mon projet de naissance, l’anesthésiste me demande s’il ne fait que poser le cathéter comme je le souhaite ou s’il met une dose de péridurale. Je ne sais plus, je suis ébranlée par les douleurs des contractions, je suis déstabilisée de ne pas réussir à les gérer. Après un temps d’hésitation, je finis par céder pour une très faible dose.

Au moment de s’installer pour la pose de la péri, mon chéri annonce qu’il va s’asseoir un peu plus loin car il ne se sent pas bien. Je suis à la fois paniquée qu’il ne puisse pas m’épauler pour l’épreuve de la péri, et à la fois soulagée qu’il écoute ses besoins et sache se mettre en retrait de lui-même pour se préserver. C’est donc Mathilde qui m’accompagne pour la pose de la péridurale, et grâce à elle tout se passe merveilleusement bien. L’anesthésiste est sympa et bienveillant, et fait voler en éclats tous mes à priori sur les anesthésistes ! J’arrive à me mettre dans la bonne position (j’avais peur de ne pas réussir à me mettre « en boule » avec l’énorme bide que j’avais !), j’arrive à respirer correctement, j’arrive à ne pas bouger. Je tique un peu car la première piqûre n’est pas du tout agréable. Mais je suis entourée de tellement de bienveillance et de gentillesse que ça passe bien.

Je ne sais plus trop à quel moment j’avais enlevé mes lunettes. Assez rapidement je crois, car je ne me souviens pas du tout du visage de l’anesthésiste, ni de celui de tous ceux qui ont circulé autour de moi.

On m’installe sur le lit, Mathilde reste encore un peu pour m’accompagner dans mon souffle, j’apprivoise doucement cette position allongée que je ne voulais pas, ces contractions atténuées mais bien présentes, ce rendez-vous avec mes bébés qui va bientôt se faire, tous ces fils et ces branchements qui m’insupportent, ces deux dopplers que je n’ai pas le choix de garder.  

La gynécologue vient me faire une échographie pour vérifier que les bébés vont bien et voir leur positionnement. JA, qui sera J1, est toujours tête en bas. Et, surprise, J2 qui était en transverse, est aussi tête en bas ! Je suis tellement contente de cette nouvelle, j’en sauterais bien au plafond !

Après m’avoir examinée, on me dit que je suis ouverte à 10 mais qu’il faut maintenant attendre que le premier bébé descende. Je me dis que ce n’est pas allongée sur le dos qu’il va réussir à se faire un chemin dans mon bassin. Alors je demande à être installée sur le côté.

Au fond de moi je suis aussi un peu frustrée, car sans péri j’aurais déjà l’envie de pousser et le premier bébé serait peut-être déjà né…

5 commentaires sur “Mon accouchement gémellaire : le départ à la maternité (partie 2)

  1. C’est super chouette que la sage-femme ait pu rester avec toi autant de temps, j’ai l’impression que c’est plutôt rare, et ça a du beaucoup t’aider ! C’est une des choses qui m’a manqué quand j’ai accouché, par contre j’ai aussi eu un anesthésiste très sympa (il a même parlé de mon tatouage dans le dos (qui n’est justement pas là où on pique pour la péri parce qu’à l’époque où je l’ai fait certains anesthésistes refusaient encore de piquer dedans) et je me souviens lui avoir demandé entre deux contractions (sans doute d’une voix d’outre-tombe) comment ils faisaient quand y avait un tatouage sur la colonne :D)
    J’espère que M. Solex s’est vite remis sinon, vivement la suite !

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    1. Bon je réponds bien en retard et la suite est déjà parue !
      Oui c’est chouette que la sage-femme ai pu m’aider. Mr Solex a eu le temps de s’en remettre pendant notre looooongue attente avant d’aller au bloc !

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  2. La suite ! Finalement pour une naissance de jumeaux ça n’a pas l’air trop médicalisé : à terme, déclenchement évité, sortie voie basse? (on verra à la suite de ton récit mais j’en suis persuadée)! Ton projet de naissance a peut être joué dans le comportement de l’équipe médicale. Après 2 naissances sans péri dont un siège ils ont du cerner à qui ils avaient affaire 😀.

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