Les mauvaises raisons

Les mauvaises raisons

“J’espère que d’ici quelques années, quand on repensera à ce que l’on vit depuis 18 mois, on aura honte”

Silence. Changement de sujet. 

Ça, c’était la réflexion d’un ami lors d’un dîner dernièrement, le premier resto dans lequel nous dinions depuis la réouverture, et le dernier avant l’extension du « pass sanitaire ». Ce n’est pas le premier que j’entends tenir ce genre de discours, vent debout contre tout : la gestion de la crise, le vaccin, le « pass sanitaire », le gouvernement, tout. 

J’ai parfois du mal à me situer dans ce débat, qui me donne l’impression qu’il faut choisir entre tout ou rien : soit tout accepter et tout soutenir, soit tout rejeter en bloc. Je suis de ceux qui se sont retrouvés entre le fer et l’enclume le 12 juillet au soir. Convaincue que la vaccination est bénéfique pour les populations à risque, demandant à voir les bénéfices de la vaccination de masse, et bien agacée par l’extension du « pass sanitaire ». 

J’avais bien prévu d’être vaccinée, peut-être plus par résignation que par conviction profonde, mais ni cet été, ni dans l’urgence, ni pour de mauvaises raisons. En bref, au vu des difficultés à trouver un rendez-vous compatible avec mes contraintes personnelles dans ma région et de mon sentiment qu’il n’y avait pas d’urgence à ce que je me fasse vacciner, j’envisageais de laisser passer l’été et la rentrée, le temps de partir en vacances sereinement, d’obtenir des réponses aux questions qui me restaient et de prendre l’avis de mon médecin traitant avant de prendre un rendez-vous de vaccination confiante, et convaincue d’avoir pris la bonne décision au vu de la situation de l’épidémie et de ma situation personnelle.

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Crédit photo : Marlon Trottmann

Et puis le 12 juillet est arrivé, et mon opération “vaccin sans stress pour de bonnes raisons” a été totalement remise en question.

De “pas de décision sur un coup de tête ni sur un coup de panique”, je suis passée dans le camp de ceux qui ont pris rendez-vous sur Doctolib dans les jours qui ont suivi. Et je dois avouer que je le vis mal. Vraiment mal. Je n’avais jamais envisagé un jour prendre une décision quant à un traitement ou un vaccin, en me basant non pas sur un avis scientifique mais sur la facilité à pouvoir faire mes courses alimentaires, habiller mes enfants (les commerces les plus proches de chez moi sont dans un centre commercial), accéder à des musées, ou même aller à la bibliothèque (passage hebdomadaire obligé chez nous !). 

Je ne dis pas que je n’ai pas eu le choix : on ne m’a pas mis de couteau sous la gorge, et je sais bien que le choix est possible de refuser le vaccin et de se faire tester régulièrement, mais honnêtement, ce n’aurait pas été cohérent : j’envisageais déjà le vaccin, et la logistique du test à chaque déplacement me fatigue par avance. Je ne dis pas non plus que ces annonces ne sont pas cohérentes, au contraire, elles sont archi-cohérentes au vu de la politique vaccinale portée par le gouvernement. 

Je ne regrette pas la décision que j’ai prise. Elle m’appartient, et en tant que telle, elle n’a pas à être justifiée, mais je regrette d’avoir pris cette décision pour de telles raisons. Je vis très mal cette obligation qui ne dit pas son nom. Je l’avoue, j’aurais préféré une obligation générale à une alternative bancale entre un choix hyper contraignant et un vaccin fait à cause d’un gros coup de pression. Ce qui devait être une décision réfléchie pour de bonnes raisons en vient à être une décision prise en réaction à un coup de panique et une lassitude d’un quotidien déjà bien compliqué depuis 18 mois, et je le vis d’autant plus mal quand j’entends des hommes politiques se congratuler de “la prise de conscience massive des français suite aux annonces du 12 juillet”. Mais quelle prise de conscience ? Celle qui les amène à se dire que le vaccin est réellement une solution de sortie de crise, ou celle qui leur fait dire que sans cela leur quotidien va être grandement compliqué ? Si c’est la deuxième, je ne vois pas quelle fierté en tirer.

Ce qui m’attriste par dessus tout dans cette histoire, c’est que le sujet du vaccin et du Covid en général était déjà devenu un sujet clivant dans les familles ou les cercles amicaux, parfois source d’incompréhensions et de discordes profondes. La question du « pass sanitaire » se greffe dessus, et accentue ces discordes au point d’avoir parfois le sentiment qu’avant d’ouvrir la bouche, il faut choisir son camp. 

Je suis assez convaincue que la vaccination est une solution de sortie de crise, à ceci près que je ne suis pas forcément convaincue du bien fondé de la vaccination de masse, mais puisque cela semble un passage obligé pour enfin respirer je m’y soumets. En revanche je suis plus que gênée à l’idée d’être obligée de présenter des données médicales qui ne devraient regarder que mon médecin et moi pour mes déplacements du quotidien. Je suis donc bien incapable de choisir l’un des camps que l’on voudrait me voir choisir, puisque visiblement il faudrait soit tout choisir et tout accepter et être au choix un “citoyen qui a compris ce dont on parlait” ou un “mouton à la solde de BigPharma” (selon le camp dans lequel l’observateur se situe), soit tout refuser d’un bloc et être un “égoïste stupide” ou un “résistant courageux”. Je ne me reconnais dans aucune de ces acceptions, et je suis profondément triste en voyant que des personnes chères se déchirent et des amitiés se défont parce que, sur ce sujet précis, elles n’ont pas pu passer au-delà d’une opinion différente, que le ton est monté, les comparaisons douteuses sont intervenues dans la conversation, et les mots sont allés bien trop loin, alors que depuis des années nous nous accommodions des opinions différentes des personnes qui nous entourent.

Je ne rejoins pas l’avis de l’ami que je citais en début de chronique. Je n’espère pas que dans quelques années nous regarderons honteusement les réactions politiques et individuelles des années 2020 et 2021. J’espère que d’ici là, la sortie de crise aura été trouvée, les esprits se seront apaisés, et que j’aurais fait la paix avec les raisons qui m’ont fait cliquer sur “Prendre un RDV” plus tôt que ce que j’avais initialement prévu. J’espère surtout que les déchirures entre les personnes auront pu être soignées parce que je n’arrive pas à envisager de perdre des amis ou de voir ma famille irrémédiablement désunie à cause de 18 mois de décisions politiques et médicales. 

33 commentaires sur “Les mauvaises raisons

  1. Merci d’avoir partagé ton ressenti.
    Personnellement, je pense que l’alternative au passe sanitaire aurait été un énième confinement, avec fermeture des magasins dits « non essentiels », et avec des impacts sur l’économie et la santé de ces commerces. Dans la situation actuelle, chacun a accès aux commerces « essentiels » et est libre de ne pas se faire vacciner. La contrepartie est qu’on ne peut pas aller au resto ou au musée si on n’a pas le passe sanitaire. Pour moi, c’est un bon compromis car au moins, tous ces lieux peuvent enfin ré-ouvrir.
    Concernant l’obligation qui ne dit pas son nom, je suis d’accord avec toi, mais je pense que le peuple français n’est pas de ceux à qui on peut imposer facilement des choses. Pour moi, c’est très bien que chacun soit libre dans ses choix. Mais le vivre ensemble comporte des contraintes : si je ne veux pas être vacciné, alors je ne peux pas aller au cinéma. Tout comme on doit respecter le code de la route lorsque l’on veut utiliser sa voiture.

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    1. Pour être honnête, j’ai écrit cet article courant juillet, dans les jours qui ont suivi ma prise de rendez-vous. Depuis, je me suis réconciliée avec ma décision.
      En revanche je suis très mitigée sur l’absence d’obligation et le pass en contrepartie. Je maintiens que je pense qu’une obligation aurait pu créer un climat moins délétère et moins méfiant. Je déteste cette impression d’être pistée que me donne le pass, cette sensation que le secret médical n’est plus si secret que cela, et malgré tout cela, le sentiment dans lequel on vit que tout peut encore s’arrêter (fermeture de classes, d’écoles) en dépit de la politique vaccinale menée.

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      1. Le pass sanitaire ne montre rien de ton status vaccinal ou non. Il montre une preuve que tu es négative au Covid. Mais il ne sait pas quelle preuve, il pourrait s’agit d’un test PCR, d’un test antigénique ou du vaccin, le passe ne montre pas ces détails 🙂

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        1. Si si le pass montre tout ça… ton nom, ton prénom, ton âge, et si tu as été vaccinée, par quel vaccin !! Peut être que ça dépend des applis que les controleuses/controleurs utilisent, en tous cas dans le resto où j’ai été la femme qui scannaient a sorti à mon amie toutes ses infos, ça refroidi BEAUCOUP.
          Perso j’utilise un résultat PCR positif imprimé, sans QR code (certes toutes mes infos apparaissent, mais au moins pas dans leur téléphone)
          Des données, ça se stocke très facilement, loi ou pas loi.

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          1. ok donc en effet après recherche il semblerait que des appli non officielles autre que TACVerif soient utilisées. Mais déjà, on peut demander au commerçant quelle app il utilise en amont, et sinon vous faite comme moi et mon mari, vous téléchargez TAC verif sur vos tel et vous vous scannez chacun votre QR code quand on vous le demande.
            Mais à part ça, sinon ça ne vous pose pas de problème que Facebook et Google connaissent tout de votre vie grâce à leur IA superpuissante ?

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          2. (bon je me réponds à moi-même je n’arrive pas à répondre plus bas…)
            Ok merci pour cet éclairage ! En effet si on peut se scanner soi même, pourquoi pas.
            Si si ça me poserait de gros problèmes que les gafam stockent toute ma vie ! Je n’utilise ni Facebook ni aucun réseau social, je n’achète rien sur internet, j’essaye de faire attention à la navigation (avec un vpn), je n’ai pas de compte gmail, je n’utilise pas Google comme moteur de recherche. Je n’ai d’ailleurs pas de Smartphone non plus. Sinon je ne me serais pas permise une telle remarque.

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  2. Je suis d’accord avec toi sur le fait que… comment appeler ça, les gens ? l’opinion publique ? Les politiciens aussi cela dit, bref, les discours qu’on entend le plus sont très manichéens. Y a pas moyen de prendre une partie et pas tout, les autres attendent forcément qu’on se positionne, et si on est contre le pass sanitaire on est forcément perçu comme antivax, à l’inverse si on est vacciné on est un mouton, y a pas de nuance ! C’est cela dit le cas pour un peu tous les débats j’ai l’impression, et c’est sûrement même pas nouveau. Après, heureusement, le débat public et sa violence ne sont pas forcément représentatifs des gens dans leur ensemble, parfois on arrive quand même à en discuter sans atteindre le point Godwin (j’ai encore réussi hier à rester bons amis avec un collègue pas d’accord avec moi, hourra), y a encore de l’espoir !

    Je trouve qu’il y a aussi beaucoup d’émotion dans les avis des uns et des autres, et même si je comprends qu’on puisse se sentir forcé par une décision comme le pass sanitaire, je vois pas trop ce que le gouvernement aurait pu faire d’autre, et surtout, se sentir obligé reste une réaction émotionnelle qui ne devrait pas nous empêcher de peser rationnellement les avantages et inconvénients du vaccin lui-même. Mais bon, on n’est pas des machines, c’est pas toujours facile !

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    1. Je suis assez d’accord avec toi. J’essaie de me dire que je ne suis pas à leur place et que je ne sais pas ce que j’aurais fait si je l’avais été.
      Cela dit, j’ai vraiment le sentiment que les discours politiques et l’opinion publique sur le sujet font tout pour jouer sur nos émotions et nous pousser à prendre des décisions sans forcément mener une réflexion rationnelle personnel sur la question. Je ne dis pas que si j’avais réfléchi plus je n’aurais pas été vaccinée, mais ce qui est sûr c’est que je ne l’aurais pas été dans l’urgence, et j’y serai allée un peu plus convaincue qu’en juillet. Et je suis convaincue que c’est exactement parce que le débat se situe sur le plan émotionnel qu’il est tant sujet à division et à controverse.

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    2. Le problème est qu’on ne nous demande plus de peser rationnellement les avantages et inconvénients du vaccin lui-même, mais de faire entrer dans la balance l’impossibilité d’accéder facilement à un tas de services. Personnellement, je trouve que ça fausse la donne, même si j’étais prête à me faire vacciner avant l’instauration du Pass sanitaire malgré mes doutes, parce que j’essaie de continuer à faire confiance au gouvernement, et également parce que si je ne suis pas persuadée de l’efficacité, je pense que ça ne comporte pas beaucoup de risque pour moi (mais je suis bien contente que mes enfants ne rentrent pas dans la tranche d’âge qui peut se faire vacciner).

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  3. Comme toi, vu que je ne suis pas à risque, que toutes les personnes à risque que je côtoies sont vaccinées, que je respecte scrupuleusement les gestes barrières, qu’il était difficile de trouver des rendez-vous qui ne soient pas soit loin de chez moi, soit à des horaires incompatibles avec mon emploi du temps et que je ne voulais pas me retrouver à devoir faire un rappel pendant mes congés, j’avais pris la décision de me faire vacciner tranquillement en septembre. J’ai maintenue cette décision malgré les annonces gouvernementales (Il faut dire qu’avec la signature d’un nouveau contrat début juillet par mon conjoint, nos deux démisions qui ont amenées à des modifications dans les congés, plus la préparation d’un déménagement pour le 1er septembre, on avait suffisamment de choses à gérer pour ne pas se prendre en plus la tête avec des rendez-vous impossible à obtenir.) Je me suis fait tester une fois, pour ne pas priver mes enfants de l’attraction qu’on leur avait promise, mais l’amie qui nous accompagnait à probablement attrapé le Covid là-bas (elle n’était pas à risque et a développé une forme bénigne, mais cela prouve que le pass sanitaire n’est pas la solution parfaite qu’on nous vend puisqu’on fait se côtoyer des personnes vaccinées qui peuvent être contagieuses avec des personnes saines mais non vaccinées). J’ai reçue ma première injection et attend la seconde, mais moi aussi je me sens mal à l’aise. Je me demande encore si le vaccin est vraiment utile, puisqu’on peut quand même transmettre la maladie (alors que pour moi, l’intérêt premier du vaccin quand on n’est pas à risque est de protéger ceux qui ne peuvent pas être vaccinés, et de limiter la propagation ce qui diminue la probabilité d’apparition de nouveaux variants). Mes enfants sont privés de bibliothèque jusqu’à ce que je reçoive ma deuxième injection, alors que je n’ai encore jamais croisé personne (hormis la bibliothécaire) dans la petite bibliothèque où nous irions. J’ai donc franchement l’impression que cette règle n’est pas là pour des raisons de santé publique, mais pour forcer la main aux récalcitrants. D’autre part, je me suis fait traiter de tous les noms par un de mes oncles lorsque j’ai osé dire que vacciner en masse les ados (non à risque, je ne dis pas qu’il faut empêcher ceux qui sont à risque d’être vacciné) ne me paraissait pas être une priorité, et qu’on pourrait peut-être faire un meilleur usage de ces vaccins (il parait que je ne suis pas médecin et que donc le gouvernement sait mieux que moi, mais bizarrement, l’OMS va plutôt dans mon sens). Heureusement, avec nos amis, même s’il y a un peu de toute les tendances, la plupart n’ont pas un avis trop tranché et il reste possible de discuter. Je trouve cette période difficile à vivre, avec beaucoup de culpabilisation de tous, sans compter cette impression que l’Etat prend de plus en plus de place dans des choses qui devraient pour moi relever du domaine du choix personnel (et je ne parle pas que du Covid pour ce dernier point).
    J’ai écrit un pavé, désolée, mais ton article à vraiment fait résonnance avec mes pensées et mes émotions.

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    1. On peut en effet attraper et transmettre le virus en étant vacciné car comme tous les vaccins, aucun n’est efficace à 100%. Cependant, la charge virale transmise étant bien plus faible, cela décroit de facto la probabilité de se faire contaminer par une personne vaccinée mais aussi la gravité de la maladie. Et donc finalement c’est tout l’intérêt de se faire tous vacciner.

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    2. Lola a mieux répondu que je ne l’aurais fait sur les risques de transmission une fois vacciné.
      Pour ce qui est des lieux pour lesquels le pass est obligatoire, je l’ai déjà dit, la règle me laisse songeuse, mais j’ai quand même le sentiment que certains s’adaptent beaucoup. Dans la bibliothèque de ma ville, il est notamment possible de réserver tous les livres que l’on souhaite emprunter soit par téléphone soit sur leur site internet. Ensuite, il suffit de laisser ta carte à quelqu’un qui a un pass ou à l’un de tes enfants s’il est assez grand pour qu’il puisse aller récupérer les livres réservés à l’accueil de la bibliothèque.
      Quant aux réactions des uns et des autres, c’est justement ce qui me dérange. La communication du gouvernement a été changeante, on a assisté à des querelles médicales dans les médias, et au bout du compte tout le monde se sent légitime pour donner son avis sur un sujet qui ne devrait même pas être objet de débat. Forcément, ça n’aide pas à prendre une décision sereine ni à apaiser les esprits.

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  4. Je comprends cette impression de mauvaise raison. A vrai dire je reste sidérée de ce qu’il a suffit à un paquet de gens pour passer de « je fais pas confiance a ce vaccin on ne me injectera pas » a « je prends Rdv au plus vite pour aller ai centre commercial et au resto ».
    Comme quoi les convictions sont finalement fragiles. Et ce que je trouve décevant c’est que cet argument vie quotidienne/privilèges fonctionne la ou celui de la solidarité échoue.

    Pour ma part, je suis médecin et ai été touchée de beaucoup trop près à mon goût par une seconde vague atroce. Hôpital saturé, malades sous oxygène a la maison et beaucoup de morts dans mes patients. Le 6 janvier j’étais vaccinée. Je trouve aussi qu’une obligation vaccinale serait plus honnête que ce pass et créerait moins de clivages et de polémiques mais j’imagine que le cadre légal est plus contraignant. Du coup assez pragmatiquement si ça fonctionne c’est mieux que regarder les hôpitaux se remplir de gevs non vaccinés et pleurer.

    Ce qui continue de me surprendre et de me sembler totalement irrationnel c’est cette phrase qu’on entend tous les jours « ok mais je préfère attendre un peu ». De façon geverale si la vaccination n’est jamais une vraie urgence, il ny a non plus aucune raison de la postposer si elle est indiquée. Attendre quoi ?
    Quant à cette histoire de vaccination de population fragile vs de masse elle me semble un peu artificielle. Je me souviens de mars 2020 : tout le monde se sentait concerné, se sentait population à risque ou en contact et voulait être écarté.Et brusquement la population a risque c’est les autres. La mort fait partie de la médecine et plus généralement de la vie mais je vous assure que voir mourir une dame de 38 ans d’une maladie infectieuse pour laquelle un vaccin existe ca arrivait pas tous les mois avant.

    Les vraies population a faible priorité c’est les gevs de moins de 45 ans, avec un bmi de moins de 25, pas d’autre maladie chronique, pas enceinte. Et pour bien faire : pas en contact avec une population a risque. Du coup oui, ya des gens qui bénéficient moins que d’autres du vaccin. Mais globalement la quasi totalité de la population est concernée.

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    1. Attendre quoi ? Attendre une bonne raison de se faire vacciner, un ratio bénéfice/risque probant. Et oui, la balance était tellement à ça près que la privation de liberté l’a fait basculé pour certain.e.s…
      En mars 2020 on avait pas des statistiques sur la maladie donc c’était un principe de précaution. Maintenant on a les chiffres et ce qui est artificiel en mon sens, c’est de continuer à faire comme si tout le monde encourait le même risque ! En plus maintenant que les gens ont enfin compris que vouloir atteindre l’immunité collective est une hérésie, il serait bien de reconnaître plus globalement cette population à faible priorité et ce serait encore mieux de lui lâcher la grappe.

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      1. Évidemment que tout le monde n »encourt pas le même risque. Mais la balance bénéfice risque est connue, je ne sais pas de combien de milliards d’injections les gens ont besoin pour être convaincus que le ratio est dans l’écrasante majorité des cas positif (même si on sort complètement l’aspect sociétal et contamination, ce qui est terriblement individualiste) mais je dois dire que je n’ai jamais vu personne aussi exigeant quant au ratio bénéfice risque de leur benzo pour dormir ou leur paracétamol – médicaments non vitaux.
        Tous ces spécialistes c’est fou ;-).
        Espérons au moins qu’il en restera quelque chose, peut-être un esprit un peu plus critique quant à la quantité astronomique de médocs inutiles et nocifs consommés chaque jour?
        Si c’est le cas on aura au moins pas tout perdu dans cette crise de confiance.

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  5. J’aurais pu écrire le moindre mot de cet article, jusqu’au rdv pris chez mon médecin traitant le 9 septembre, au détail près que je n’ai pas cliqué sur « prendre rdv » en juillet. J’ai eu un blocage « ça n’a pas de sens de se faire vacciner pour aller au resto ou faire du shopping », dans une période où on se dit que la société consumériste est une hérésie, ça me paraissait vraiment, je ne sais pas, irréel, incompréhensible.
    J’ajoute à tes doutes une méfiance bien ancrée dans le corps médical, de nombreux membres de ma famille ayant été touchés, jusqu’à la mort, par les scandales sanitaires des dernières décennies (sang contaminé par transfusion, amiante, pillule 4eme génération, médecin qui ne lit pas le dossier médical du patient et qui prescrit un truc qu’il n’aurait pas fallu etc.).
    Tout ça me fait inévitablement considérer qu’une politique sanitaire basée en premier lieu sur des objectifs économiques court terme n’est jamais la bonne solution.
    En plus, nous avons un enfant en bas âge. Avec mon mari, vacciné par son choix, on se disait qu’à nous deux on couvrait les 2 situations, ce qui nous rassurait sur le fait qu’au moins un de nous serait là pour la petite s’il devait arriver quelque chose.
    Pourquoi j’ai fini par prendre rdv ? Pour faire du sport. Pour le coup, ça me paraît moins bizarre de me dire ça. Pourtant, à cause de l’attitude générale que tu décris, j’y vais la méfiance au coeur, je ne crois pas à la solution miracle, surtout quand j’entends parler de 3eme dose. J’espère vraiment ne jamais avoir à regretter cette décision et, si 3eme dose il devait y avoir, pour le coup, je suis assez sereine sur le fait que je n’irai pas. Un abonnement vaccin ? Non merci.

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  6. Je fais partie de ces gens qui ont désiré être vacciné très rapidement, par confiance dans la science et les vaccins et non par peur ni contrainte. Je pense que malheureusement, ce passe sanitaire c’est le compromis que le gouvernement a dû faire pour ne pas se retrouver avec la moitié de la population française dans la rue. Obliger les gens ne serait jamais passé, surtout avec la défiance envers le gouvernement et les accusations stupides de dictature dont il faisait déjà l’objet avant. Dans un contexte de campagne présidentiel (c’est malheureusement à prendre en compte) cela n’aurait que profité aux extrêmes.
    Au moment où ce passe a été mis en place, les données de santé publique sur la vaccination étaient assez nombreuses pour évaluer l’impact du vaccin. En juin, près de 1 milliard d’humain avait reçu au moins une dose de vaccin. Plus que n’importe quel essai clinique de phase 3 terminé. Beaucoup de personnes ne veulent pas se faire vacciner dans l’attente d’une « catastrophe vaccinale », qui ne viendra probablement pas… alors on attend combien de temps comme ça ?
    Moi je rejoins l’avis de ton ami en citation. Mais pour les raisons inverses. J’espère que tous les anti-masques, anti-vaccin et anti-pass auront honte d’avoir refusé le progrès technologique et d’avoir contribué à augmenter la précarité de la France et le nombre de décès. Parce que oui, si depuis le début de la crise, tout le monde avait pris sa part de responsabilité pour le bien collectif, aujourd’hui nous serions comme au Danemark, libres de tout mouvements, sans avoir creusé le déficit publique pour aider les entreprises, sans autant de clés sous la porte, sans autant de personnes atteintes du covid long dont (sans parler des handicaps parfois très lourds) les frais de sécu vont considérablement grossir la note et surtout, sans autant de morts sur la conscience.

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    1. De fait, quand j’y suis allée en juillet, je me souviens avoir dit à mon mari que j’enviais tous ceux qui s’étaient fait vacciner avant le 12 juillet. Au moins, ils n’avaient pas ce sentiment que leur décision n’était pas vraiment libre, ou pas entièrement fondée sur des principes rationnels.
      Comme je le dis dans mon article, ma situation personnelle au premier semestre couplée à la difficulté d’obtenir un rendez-vous dans ma région ne m’a pas permis d’avoir un rendez-vous avant juillet, et j’avais repoussé la décision.
      En revanche, je ne suis pas d’accord avec toi sur les conséquences potentielles d’une obligation. A mon sens, le pass a lui aussi augmenté la défiance envers le gouvernement, et l’absence d’obligation a augmenté celle envers le vaccin. L’ami que je cite fait d’ailleurs partie de ceux qui attendent la – selon lui probable – catastrophe vaccinale « la preuve, :le gouvernement n’oblige pas au vaccin, s’il le faisait il serait obligé d’assumer les conséquences de la catastrophe ! ». Je ne suis pas sûre qu’il y ait vraiment de solution idéale, mais je me dis que l’obligation aurait peut-être permis de couper court au débat.

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  7. Je me suis fais vacciner dès que j ai pu début juin. Mais j aurais été plutôt en faveur d une obligation vaccinale pour tous que du pass sanitaire.
    Je l ai attrapé une fois en décembre et donc je n ai eu qu une dose de vaccin. Je l ai rattrapé ensuite et pas bien vécu du tout. Je supplie mon médecin pour une 2eme dose sans succès.
    J espère que dans le futur on se retournera et qu on verra une population plus sereine avec moins de clivage en tout cas

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  8. Ce sujet est devenu tellement sensible pour moi que j’avais d’abord hésité à lire ton article ! J’ai été vacciné avant l’obligation mais parce que je l’ai senti venir. Mi-juin quand j’ai pris mon rdv, il me semblait déjà qu’on ne pourrait passer le même été si on est vacciné ou pas… Mais c’était quand même pareil, je l’ai pris par dépit et non par conviction. Et ce statut hybride m’a rendu hyper sensible à l’extrémisme des pro et des anti vaccins.
    J’avais l’impression que le monde s’était fracturé en deux et que tout le monde avait perdu le sens de la mesure, tout n’était qu’extrême et dichotomie. Il a fallu que je me déconnecte complètement des RS tout l’été pour arrêter de vouloir modérer les débats, et maintenant comme toi j’espère juste qu’on passera vite à autre chose de moins clivant !

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    1. J’avoue que j’ai hésité à écrire, puis hésité à mettre mon article à la publication, tellement je vis mal cette fracture. Je n’avais vraiment pas vu les annonces venir, ça n’a pas aidé à prendre une décision sereinement, et ces discours extrêmes m’ont vraiment désemparée. J’espère vraiment que les esprits vont s’apaiser et les fractures se réduire, mais parfois j’en doute fort.

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  9. Effectivement c’est un sujet épineux que tu as lancé 😀
    Je suis pour ma part complètement anti-pass. Ca fait un peu « tu n’as pas fait ton vaccin ? Eh bien privé de sorties ! ». Franchement me faire prendre pour une ado de 15 ans qui a besoin d’être éduquée, non merci. Je rejoins un peu ton ami, pour moi, cela renforce ma défiance dans le gouvernement. Si ils avaient annoncé « voilà un vaccin qui a été mis au pont, voilà comment il vous protège/permet de protéger les autres, et voilà aussi les possibles effets secondaires » franchement je n’aurais pas été contre. Je pense que les vaccins sont une avancée dans l’histoire (je me ferai vacciner contre le tétanos sans hésiter si mon travail m’exposait, par exemple).
    Mais la façon dont c’est fait, c’est non !
    Depuis le début, on dépense des sommes astronomiques pour couvrir le chômage, rembourser tous les tests (chaque test coûte au moins 60€ à la sécu, donc imaginez ceux qui se font tester tous les 2 jours). Maintenant on paye des vigiles pour contrôler les pass à l’entrée des hôpitaux. Mais on peut pas ouvrir plus de lits et embaucher plus de personnel soignant ???
    Voilà le problème quand une gestion économique est faite du système de santé ! Ils avaient prévu de fermer des lits, covid ou pas, les lits ont été fermés !
    Il faut aussi savoir que les chiffres ont été artificiellement grossis : les hôpitaux percevaient plus d’argent pour un décès dû au covid qu’un autre décès « lambda », et on connait bien les besoins financiers des hôpitaux donc facile de céder à la tentation (confirmé par plusieurs sources du milieu hospitalier)
    Eteignons BFM TV et gardons la tête froide et notre esprit critique !!

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    1. Juste parce qu’on est beaucoup trop habitués à ce que ce genre de connerie soit débité dans l’espace public sans être contredite et que ça me rend de plus en plus allergique :non. Les chiffres covid ont pas été grossis. Si vos sources c’est « plusieurs contacts en milieu hospi » ce ne sont pas des sources. Sortez des preuves d’une fraude grande échelle (parcs que oui ya des sous-estimation et des surestimation marginales à l’échelle micro c’est normal, c’est l’erreur de mesure et c’est corrigé par les grands nombres) ou supportez qu’on vous dise haut et fort que vous racontez des conneries.

      Qui plus est… allez y, allez au bout de votre raisonnement : les chiffres ont été grossis donc… donc le covid est pas grave ? Donc la nécessité de protéger la population existe pas ? Donc il ny a pas eu saturation ou danger de saturation ?

      On finit par s’habituer à entendre des conneries dans ce genre de débats maos on ne devrait pas. C’est gerbant cette façon « post-verite  » de croire en permanence qu’on est plus malin que tout le monde et qui ne vidéo youtube ou un groupe fb de gens qui se montent le bourrichon c’est faire des recherches.

      Idem pour ce « eteignons bfm tv » comme si les gens qui font confiance aux chiffres des autorités sanitaires, au vaccin, étaient des lobotomisés de la télé.

      Non mais sérieusement je comprends quon critique et qu’on se pose des questions, quon veuille choisir en connaissance et quon ait limpression de manquer d’informations pour le faire. Cest juste que à un moment ya des trucs qu’il faut arrêter d’affirmer dans l’espace public sans rien connaitre au sujet.

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    2. Petite remarque : quand on ne comprend ni les tenants, ni les aboutissants des fermetures de lits, peut-on éviter de se déclarer économiste de la santé?
      Les Copermo sont en attente depuis le début de la crise (tentative de reprise en avril-mai mais vite eteinte). Oui on a fermé des lits cet été pour plusieurs raisons et allez vous renseignez au lieu de dire des inepties. La première raison de la fermeture de lits specifiquement l’été (ou à Noel d’ailleurs) ce sont les congés des professionnels. Oui oui les soignants ont aussi le droit de prendre des congés. La ressource sur laquelle on s’appuie durant ces périodes est les intérimaires. Sauf que les intérimaires ont été vachement plus attiré par l’exercice en centre de vaccination ( mieux payée et surtout moins fatiguant, qui peut les blâmer? ). Ce qui a appauvrit la ressource hospitalière pdt l’été. Il n’était pas question devant la fatigue et l’usure des professionnels de les priver de cette soupape avant la rentrée d’où la forte fermeture de lits cette année. Autre raison: l’été, l’activité programmée baisse, donc de fait, c’est le moment de soulager tes lits. Quel est l’intérêt d’avoir 100% de lits de chir et peu ou pas de blocs programmés.
      Vous me direz, on aurait pu rattraper le retard pris sur les opérations non faites préalablement. Et bien en réalité ce n’est pas si simple, car le privé a absorbé pas mal de chirurgiens pdt que le public déprogrammait pdt la crise, du coup retrouver cette ressource n’est pas chose aisée.
      Donc merci de ne pas confondre les fermetures de lits saisonnières avec les fermetures de lits en.lien avec un copermo ou le virage ambulatoire.
      Pour les chiffres grossis, je vais juste lever les yeux au ciel, parce que bon on a tous mieux à faire de nos journées.

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    3. Sur Bribes de Vies, nous faisons le choix de laisser les échanges libres sur tous les sujets, à la condition toutefois que le ton reste calme et respectueux de tous.
      Nous vous demandons donc d’y faire attention. C’est certes un sujet épineux, mais il doit pouvoir être abordé de façon rationnelle et dépassionnée.

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      1. Effectivement, merci de le rappeler… Je concède qu’il y a beaucoup d’emotionel dans mon commentaire. Je suis ni médecin ni économiste. J’aimerais juste vivre dans un monde plus juste et plus transparent.
        Pour moi, ce n’est juste pas acceptable qu’il y ait d’un côté des gens qui ont hérité de millions d’euros et qui vivent dans le luxe en faisant « travailler » cet argent, et que pendant ce temps les soignants (dans ce cas-ci) se retrouvent à éponger une crise sanitaire et à y laisser leur temps, leur énergie et leur santé. Y a forcément un truc qui merde, et comme ça profite à ceux qui sont au pouvoir, surtout les choses ne changent pas. Encore une fois je suis pas politicienne, mais franchement on aurait pas pu faire mieux que ça ?

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        1. Dans ce cas, Marianne, plutôt que relayer des fake news sur d’hypothétiques chiffres truqués ou sur la fermeture des lits, si vous voulez soulager les soignants et le système de soin, il faut vous vacciner et inciter à la vaccination tout votre entourage.

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  10. Heu… les fermetures de lit annoncées pré covid ont tout de même eu lieu en période Covid, congés ou pas. Nier la réalité économique du milieu hospitalier revient à nier une partie du problème. Que les soignants aient travaillé en sac poubelle plutôt qu’en blouse et positifs au covid faute de personnel l’an dernier, donc vaccinodromes inexistants, est aussi une réalité. Que les médecins traitants aient eu la possibilité de surfacturer leur visite si suspicion de Covid est une réalité. Que les hôpitaux ne se soient pas embêtés à réellement trier les causes d’hospitalisation pour facturer Covid, c’est une réalité. Que les médias jouent sur la présentation des chiffres (50% des lits de réa occupés par des cas covid ! Tu creuses et ils sont 5 sur 10 dans une grosse agglomération).
    Tout ceci est factuel et c’est justement ce qui brouille le message à mon sens.

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    1. Concernant la surfacturation en cas de suspicion de covid par les médecins traitants c’est faux. La surfacturation a lieu en cas de covid avéré. Donc PCR positive.

      Concernant les reas, le fait est qu’il y a et a toujours eu peu de lits. 50% de 10 cest 5 ouais. Mais la moitié des lits de rea occupés par des malades d’une seule maladie qui n’existait pas il y a 2 ans je vois pas comment on peut présenter ça de façon rassurante ?

      Et pour les soignants pressés, sous financés, sous équipés… c’est vrai. C’est la merde. Depuis 10 ans où 20 ans et ca ne fait qu’empirer. Maos j’ai envie de pleurer quand je lis des gens s’approprier cette situation dramatique pour agglomérer toutes leurs peurs et leurs ignorances dans un discours qui d’ailleurs salit généralement bien comme il faut les types en sac poubelle qui étaient applaudis ya 15mois.
      On ne forme pas un infirmier en 1 an, et encore moins un médecin reanimateur. Des lits c’est pas juste une planche et un Gturzig de chez ikea. C’est surtout du personnel qualifié. Le personnel qualifié est épuisé et dans sa grande majorité préférerait qu’on aborde l’important débat autour du financement des soins de santé après qu’on se soit assurés de ne pas remplir les 10 lits de rea existants avec des gens malades d’une maladie dont la forme grave est à 90% évitable.

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  11. Pour ma part, je souhaitais me faire vacciner et je l’ai été dès que possible. Le passe sanitaire, dans mon cas, n’a eu aucune influence sur ma décision (donc en soit ne me complique pas la vie ni rien).

    Par contre, j’ai vécu son arrivée comme… une récompense. « J’ai fait ce qu’il fallait, ma récompense c’est que je peux accéder aux lieux que je souhaite. » Je ressens une forme de satisfaction à avoir ce privilège.

    Évidemment, ça m’interroge comme sentiment, parce que derrière cela veut dire qu’inconsciemment j’estime que les personnes non vaccinées (sauf celles qui ne peuvent pas) sont moins méritantes que moi. De manière rationnelle, c’est totalement faux (je n’ai pas besoin d’arguments sur ce sujet) ! Je le sais, mais j’ai quand même cette sensation de satisfaction.

    Ma réaction, c’est de reporter ces émotions vers le gouvernement parce que je ne veux pas rentrer dans le jeu des populations qu’on oppose entre elles. Ça ne fait gagner que ceux qui dirigent.

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