Le sommeil, mes fils et moi

Le sommeil, mes fils et moi

Depuis toujours, ma mère m’a rabâché que j’ai été compliquée pour dormir jusqu’à mes 3 ans passés, que je faisais le bazar et que je finissais par réclamer une fessée pour m’endormir (on repassera sur les méthodes bienveillantes des années 80…). Alors autant te dire qu’avant même de tomber enceinte, le sommeil de mes (futurs) enfants était déjà devenu un enjeu de taille pour moi. Et à la naissance de l’Élu, je m’étais donc fait la promesse que le sommeil de mon enfant ne deviendrait jamais un combat.

bébé sommeil
Crédit Photo ; FotoRieth

Les premiers mois de mon bébé

Je ne sais pas s’il a voulu nous envoyer un signe, mais dès son retour à la maison (pour rappel, il avait 12h de vie), l’Élu nous a montré que dormir, ce n’était pas trop son truc, mais surtout qu’il voulait dormir uniquement avec et sur nous. Pas de problème, un nouveau-né a besoin de ce contact, de se sentir rassuré, de chaleur, etc. Nous avons donc répondu à ses besoins et nous avons appris à connaître les rythmes de sommeil des bébés, notamment grâce à un livre que je recommande : Dormir sans larmes, du Dr Rosa Jové. Ce livre m’a permis de prendre du recul, de déculpabiliser et de lâcher prise. À ce moment là de ma vie de maman, il a été très précieux car je n’en pouvais plus d’entendre les réflexions de notre entourage « Oh la la, mais il ne dort jamais cet enfant », « C’est pas normal qu’il ne dorme que 45 minutes, il va manquer de sommeil », « Moi, mon enfant a toujours fait des siestes de 3 heures dès que je le posais dans son lit », « Ah bon, il ne fait pas encore ses nuits – à 3 semaines -, le mien a fait 19h-10h du matin dès sa sortie de maternité » (j’exagère à peine pour la dernière).

L’entrée en crèche

L’Élu est allé en crèche autour de 9 mois. L’équipe m’avait rassurée en me disant qu’elles trouveraient une méthode pour l’aider à s’endormir. J’étais donc assez sereine. Et en effet, après environ 3 semaines/1 mois, elles ont trouvé leur rituel pour les siestes et il a pu dormir à la crèche, même si les siestes dépassaient rarement les 1h15/1h30. C’est à la fin du premier confinement qu’il a commencé à allonger ses temps de sieste et qu’il a réussi à s’endormir là-bas de façon quasi autonome. À la maison, les siestes étaient bonnes, les réveils nocturnes encore présents et les endormissements longs et toujours en notre présence. Nous avons testé plusieurs rituels, plusieurs méthodes, mais j’ai toujours ressenti une grosse détresse de sa part au moment du lâcher-prise pour dormir. Je ne me rappelle plus exactement, mais nous avons eu une période plus calme, où il acceptait de s’endormir avec nous à distance (mais toujours dans sa chambre), et quelques nuits complètes – avec toutefois toujours un réveil très matinal.

L’arrivée du petit frère

L’Élu avait 18 mois quand son petit frère est arrivé. Un peu à l’image du jour et de la nuit, ce bébé tout neuf a commencé ses premières heures de vie à dormir énormément. Il dormait tellement que je flippais un peu, surtout les tous premiers jours quand il dormait entre 5 à 7h d’affilée. Je me revois envoyer des SMS à ma sage-femme pour lui demander si c’était normal, et que faire ? Le réveiller ? Le laisser dormir ? J’étais totalement paumée après avoir eu un bébé « dodo 40 minutes chrono ». Et de façon générale, le sommeil a toujours été plus simple avec Numérobis, avec de grosses plages de sommeil et un endormissement assez simple – bien que toujours en notre présence également. Numérobis a 20 mois aujourd’hui, et c’est encore lui qui se lève plus tard (et qui est grognon quand son frère le réveille le matin par sa discrétion légendaire) et qui peut faire des siestes de 3h30/4h assez régulièrement.

Le point noir : l’endormissement

Je devrais plutôt parler de cauchemar, concernant l’endormissement. Pour résumer le problème : j’ai donc deux garçons dépendants de la présence de l’adulte pour s’endormir. À cela s’ajoute le fait que l’aîné ne supporte pas d’être seul, de façon générale, et ne peut donc pas s’occuper seul, sans sa chambre, en attendant qu’on vienne l’aider à s’endormir. Sinon, ça aurait été trop simple. Et pendant plusieurs mois, nous avons rajouté la complexité suivante : un papa qui est 2 à 3 soirs par semaine à son entraînement de volley, de 19h30 à 23h30. Je me suis donc retrouvée maman solo 3 soirs par semaine, totalement démunie, n’ayant plus aucune confiance en moi concernant le sommeil de mes enfants, et redoutant à l’avance les soirs où je me retrouvais seule. J’ai donc lutté, puis cédé à des tas de principes, pour tenter d’endormir mes enfants à une heure décente et sans y passer 2 à 3 heures chaque soir. Autant te dire que ma santé mentale en a été très impactée, et mon couple éprouvé. J’en voulais à mes enfants de ne pas être comme les autres enfants, à savoir fermer leurs yeux au moment où on éteint la lumière après avoir lu une ou deux histoires dans le calme. J’en voulais à mon mari de déserter, d’être absent 3 soirs par semaine et de me laisser gérer seule ce cauchemar. Je m’en voulais de ne pas y arriver, de finir par crier, menacer, en laisser un devant la TV, d’en vouloir à mon mari et à mes enfants etc. Un véritable cercle vicieux.

sommeil cauchemar enfant dépression maman
Crédit Photo : mprietou

Passer à l’action

Comme tu peux l’imaginer, l’ambiance à la maison n’était donc pas des plus sereines à l’approche de la nuit. De plus, spoiler, étant enceinte du troisième, je commençais à flipper de continuer à galérer à ce point pour les endormir, en ayant en plus un nouveau-né à gérer, et en étant en infériorité numérique (2 adultes pour 3 enfants). J’avais déjà lu plusieurs livres autour de cette thématique, tenté de mettre en place certains conseils de professionnels ou d’autres parents passés par là, mais ça ne suffisait pas, rien ne fonctionnait. Sur les conseils d’autres mamans de la communauté magique Bribes de vie, j’ai alors fait appel à la plateforme de professionnels formés au sommeil, et bénévoles : Dormium. Un rendez-vous a été fixé (en visio) et j’ai tenu un journal de bord du sommeil de mon aîné (on a préféré le faire d’abord pour l’Élu) pendant plusieurs jours et rempli des questionnaires pour aider la psychologue à mieux cerner notre problématique. En parallèle, suite à une grosse dispute, mon mari a renoncé (temporairement) à ses entraînements, pour nous aider à mettre en place de nouvelles habitudes et permettre ainsi un endormissement paisible.

Des petites victoires

J’ai vraiment apprécié l’accompagnement proposé par Dormium. Il n’y a eu aucun jugement, aucune phrase du genre « vous n’auriez jamais du l’habituer à ça, ou faire comme ceci ». Il n’y a eu que de l’écoute, de la bienveillance, des félicitations et des encouragements. Au final, je me suis aperçue que j’avais de toute façon déjà la solution en moi, mais pouvoir échanger avec une professionnelle bienveillante et à l’écoute a été mon déclic. Et nous avons donc commencé à mettre en pratique un nouveau rituel auprès de l’Élu deux jours après ce rendez-vous. Les deux premiers soirs ont été chaotiques, et puis les choses se sont mises en place plus simplement. En quelques soirs, l’Élu a réussi à s’endormir seul et l’endormissement est passé de 2h environ à 45 minutes, rituel du coucher compris. Il y avait encore quelques réveils nocturnes, mais moins nombreux et surtout avec un rendormissement express. De son côté, mon mari a commencé à instaurer aussi un autre rituel avec Numérobis, et même s’il reste plus « simple » que son frère, à ce jour, notre présence est toujours nécessaire.

Poursuivre l’apprentissage

À ce jour, l’endormissement de l’Élu est toutefois redevenu chaotique, avec plusieurs rappels et du « bazar », et ce, depuis le changement d’heures. Nous allons donc reprendre les bases des débuts pour réinstaurer un endormissement plus simple. Cependant, les deux rendez-vous avec la psychologue du sommeil ont aussi soulevé d’autres choses qui nous ont amenés à nous faire accompagner par d’autres professionnels. Nous avons donc consulté également une kinésiologue, une psychomotricienne (pour aider à la séparation) et nous démarrons quelques séances avec une psychologue. Quant à Numérobis, nous allons solliciter à nouveau Dormium pour trouver le rituel le plus adapté à son caractère et à son âge, car même s’il fait de longues nuits complètes, son endormissement reste conditionné à notre présence (et à de l’excitation).

Si toi aussi tu fais face à des difficultés liées au sommeil de ton enfant, je te recommande donc cette plateforme Dormium, les yeux fermés (ah ah !) car l’accompagnement est sérieux et de qualité. A l’heure où fleurissent sur les Réseaux Sociaux des coachs, consultants ou spécialistes en sommeil (appelle les comme tu veux) sans aucune réelle formation et à des tarifs exorbitants, leur accompagnement est, à mes yeux, une référence fiable pour des parents en détresse car le sommeil est un besoin vital de la vie de tout être humain.

Ah, et même si je ne veux pas crier victoire trop vite… J’te le dis quand même… On a droit désormais à des nuits complètes de la part de l’Élu ! Step by step…

10 commentaires sur “Le sommeil, mes fils et moi

  1. Ton témoignage résonne beaucoup avec mes experiences même si elles ont durées moins longtemps.. je dois dire que je n’aurais jamais réussi à trouver le courage de retomber enceinte si mon aîné ne faisait pas ses nuits 😅!.. pour ma part j’ai à chaque fois fait appel aux coachs de « bébés et confidences » , c’est une vraie entreprise reconnue avec des gens qui ont des véritables formations, et plusieurs de mes amies me l’avaient recommandée! A chaque fois ça a été super : en quelques semaines c’était définitivement règlé. Je ne peux que recommander d’aller voir des pros pour nous aider dans ces moments difficiles: en fait c’est comme quand on galère avec l’allaitement mieux vaut voir une conseillère en lactation, ben là c’est pareil, non? On nous fait croire que le sommeil se « règle tout seul » mais c’est rarement le cas au final (bien que la légende veuille que j’étais moi même le bébé qui fait « 19h-10h » au sortir de la maternité 😅)

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    1. Exactement… c’est comparable au soutien que l’on peut avoir besoin en allaitement. Et surtout, je trouve hyper important de s’entourer de professionnels en qui on a confiance et qui ont les mêmes valeurs que nous… et non pas de tout l’entourage qui a toujours un avis à donner sur le sommeil de ton enfant 😀

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  2. Ah le sommeil ! La pire des tortures ! Et encore, ma fille a viré le dernier bib de nuit à 4 mois, on s’en sort bien 😉 au final, et peut-être étrangement, ce sont les nuits hâchées suivantes qui m’ont fait le plus de mal je crois, je ne sais pas si c’est parce qu’on est habitué à avoir des nuits complètes ou tout simplement parce qu’on reprend le boulot quand ils ont 7 ou 8 mois et les dents/maladies/cauchemard/terreurs nocturnes (aucune mention inutile 😉 ).

    Quant à l’endormissement, je me souviens que c’était hyper compliqué les 3 premiers mois (coucou la maman qui chante patiemment pendant 1/2h à 2 heures tous les soirs et que bébé décharge pendant touuuut ce temps) après nous avons instauré le rituel histoire câlin dodo et n’en avons jamais dérogé, et chez nous ça a marché. Heureusement….
    Je note ce bénévolat dans un coin de ma tête pour le cas où je croiserai de jeunes parents particulièrement au bout de leur vie 🙂 je trouve ça super d’avoir quelqu’un « autre » pour aider à prendre du recul sur ce type de problème. Quand on est dedans + crevé, on n’est tout simplement plus en capacité de le faire tout seul.

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    1. C’est ça. En fait pour nous, cet accompagnement nous fait aussi et surtout du bien car les professionnels nous félicitent et nous prouvent qu’on fait déjà bien les choses… C’est un super soutien qui aide à aller de l’avant et ne pas craquer.

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  3. Merci pour ton témoignage !
    Je suis ravie d’apprendre que vous avez progressé vers des nuits plus calmes.
    Il est dommage que Dormium ne soit pas plus connu et que, comme le faisait remarquer Raphaelle, on continue d’encourager les mamans à attendre que les choses se règlent toutes seules. Car tu as bien raison, le sommeil est un aspect vital de notre vie et ce n’est pas une chose à négliger, quel que soit l’âge. Je te souhaite une bonne continuation sur la voie d’endormissement sereins et de nuits paisibles.

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    1. Oui, d’ailleurs je trouve que ce genre d’accompagnement devrait être proposé à tous les parents, de la naissance jusqu’à l’adolescence de son enfant, par les sages-femmes, les médecins, les pédiatres etc.

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  4. Ici mes 2 enfants (5 ans et 2 ans)ont besoin de notre présence pour s’endormir et le petit se réveille plusieurs fois par nuit. Ce n’est pas un souci pour nous. Le sommeil est effectivement vital et je sais à quel point c’est difficile. Nous avons également des petits rituels et nous les accompagnons dans le sommeil au moment où ils sont prêts à dormir donc ça ne dure pas des heures.
    Nous n essayons pas de les faire s’endormir seuls tant qu’ils ne le demandent pas. Nous vivons dans un endroit du monde où tous les parents accompagnent leurs enfants pour dormir, nous sommes des mammifères et il est normal pour nous que les petits aient besoin de leurs parents. Si on regarde de plus près, il n y a qu’en Occident qu’on demande aux bébés et aux enfants de s’endormir seuls dans leur lit et de dormir 12h.
    Depuis qu’on a lâché prise là dessus on ne dort pas plus mais ça ne nous pèse pas

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    1. C’était (et c’est encore) exactement notre vision des choses. Mais en grandissant, on s’est aperçu, notamment pour notre aîné, que notre présence au final l’empêchait de s’endormir et dormir paisiblement. C’est pour ça que nous avons revu certaines choses, notre rituel etc pour l’accompagner dans le sommeil tout en étant moins collé à lui.
      Et puis après il y a aussi une réalité de vie…. Nous sommes deux parents… nous avons 2 enfants, bientôt 3… et on peut difficilement se diviser en … 3 ! C’est donc aussi pour cela que l’on souhaite poser certains rituels pour que les prochains couchers avec 3 enfants de moins de 3 ans 1/2 soient plus sereins 🙂

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  5. Je me suis toujours dit que les problèmes d’endormissement et les réveils nocturnes, passés un certain âge et sur la durée, sont le symptôme d’autres problèmes dans la vie de l’enfant/de la famille.
    Je trouve que tu aies pensé à consulter pour le sommeil et pour le reste.
    J’espère que tout ira en s’améliorant !

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    1. Tout à fait. D’ailleurs là, avec le grand, on est en plein dedans. La régression qu’on rencontre fait suite à son angoisse de séparation et à l’arrivée du petit 3ème … On est bien guidés par les professionnels pour l’accompagner et pour confirmer qu’on est sur la bonne route 🙂

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