Profiter de cette dernière grossesse
« C’est bizarre et même difficile pour moi de me dire que cette grossesse sera – certainement – la dernière. J’essaye de ne pas trop y penser, de profiter mais c’est une notion qui me revient souvent en tête… La dernière écho, la dernière préparation à la naissance, etc. Il y a déjà beaucoup de nostalgie en moi. » Voici les mots qui avaient terminés l’article où je t’annonçais ma troisième grossesse. J’ai eu envie de reprendre les mêmes pour continuer à te raconter le vécu de ma dernière grossesse. Dernière dans le sens, la dernière que je viens de vivre, mais aussi dans le sens où il n’y en aura plus d’autre. La Der des Der…

Une grossesse pas comme les autres
Cette troisième grossesse a été longtemps un long fleuve tranquille, comme je te l’expliquais dans mon article précédent. Je ne me suis jamais sentie aussi bien enceinte et je me sentais même pousser des ailes. Certes, il y avait de la fatigue, mais je pense sincèrement que cette fatigue venait surtout du fait que j’avais deux enfants en bas âge. En effet, au début de ma grossesse l’Élu avait 32 mois et Numérobis, 15 mois. Ils demandaient donc une attention H24, beaucoup d’énergie et ni l’un ni l’autre ne faisait des nuits complètes. Mais côté grossesse, tout roulait. J’ai senti très vite bébé bouger, ce qui nous a immédiatement connecté tous les deux. Je voulais prendre du temps pour lui, in utero. Je souhaitais profiter de cette troisième et dernière grossesse, pour emmagasiner le maximum de souvenirs, de sensations, afin de ne pas oublier. Cette grossesse était donc spéciale de bien des façons.
Les premiers signes de faiblesse
Et alors que nous avions pris un bon rythme de croisière, le jour de mon anniversaire, alors enceinte de 20 ou 21 semaines, j’ai été malade comme jamais je ne l’ai été. J’ai surtout beaucoup souffert. Des douleurs abdominales inexpliquées, très fortes, trop fortes au point que nous avons appelé le SAMU qui m’a redirigée vers les urgences. Là bas, le mystère a perduré après 4 jours d’hospitalisation qui n’ont apporté aucune réponse à la raison de ces douleurs. Cela a juste soulagé les douleurs. J’ai très mal vécu les 4 jours hospitalisée seule, loin de mes enfants (visites interdites et de toute façon mon mari avait eu la bonne idée de choper le Covid à ce moment-là… Il était d’ailleurs ravi de devoir gérer seul deux diablotins tout en étant malade, mais ceci est une autre histoire). L’arrêt de travail qui a suivi l’hospitalisation m’a également fait baisser mon énergie et ma motivation. J’ai toutefois réussi à tenir bon jusqu’aux vacances de printemps, qui enchaînaient sur mon congé maternité. Et bizarrement, c’est à partir de mon congé maternité (ou plutôt pathologique car j’ai pu en bénéficier) que mon corps a commencé à flancher.
Encore une fin de grossesse difficile
Je dois d’abord reconnaître que j’ai eu malgré tout, à chaque fois, des grossesses qui se sont bien passées. Sans minimiser ou banaliser les maux que j’ai pu avoir, que ce soit ceux du premier ou du dernier trimestre, je n’ai rien eu de grave. Rien qui fasse passer mes grossesses dans le domaine de la pathologie et de la surveillance particulière. Comme pour les précédentes grossesses, je n’ai pas eu de diabète gestationnel. Et comme pour les précédentes grossesses, j’ai très vite souffert de douleurs liées au poids de ce bébé. J’avais encore des douleurs à la symphyse qui n’étaient jamais parties même après la naissance de Numérobis, alors là, elles n’ont fait que s’accroître. À cela s’ajoute une double sciatique, des douleurs ligamentaires… je n’en pouvais plus de traîner ma carcasse. Cela se répercutait sur mon sommeil la nuit (douleurs en étant allongée) et sur mon quotidien pour gérer les garçons, encore petits et bien dépendants de moi… Je n’avais alors qu’une envie : accoucher le plus tôt possible car de toute façon, je n’arrivais plus vraiment à profiter des moments plaisants de la grossesse. Même les mouvements in utero de bébé me faisaient mal.
Les angoisses nocturnes
Mais ce qui m’a le plus marquée pour cette grossesse, ce sont mes angoisses nocturnes. J’en ai eu pour chacune de mes grossesses mais celles ci ont été bien plus fortes et impressionnantes. Sûrement liées à un combo de chaleur et d’hormones, elles se traduisent par une insomnie, une sensation d’étouffer, d’emprisonnement, de suffocation. Je ne suis bien ni assise, ni allongée. Il me faut de la lumière. Il me faut du bruit. Je tourne alors en rond, et des angoisses montent… souvent liées à la mort (suffocation), à l’accouchement… Il est alors difficile de me raisonner. Pour la première fois, j’ai donc souvent abandonné le lit conjugal pour m’installer dans la chambre d’amis. Ainsi, je pouvais laisser la lumière allumée, ouvrir grand les fenêtres, bouger, écouter de la musique ou un podcast, regarder une série ou une émission en replay, et surtout écrire des articles pour Bribes de Vie ! Le problème, c’est que je ne dormais pas de 1h à 6h du matin en général, mais qu’à 6h30, les enfants débarquaient et la journée commençait ! Heureusement, j’ai profité qu’ils aillent à la crèche 4 jours par semaine pour faire des siestes dès que je pouvais l’après-midi.
Tic tac, tic tac
Mon terme était le 3 juillet, mais je savais au fond de moi que ce troisième bébé ferait comme ses frères et naîtrait à 40sa. Cela tombait pile le week-end du mariage de ma cousine (reporté de 2021 cause Covid). Il faut croire que cela est une tradition car déjà pour Numérobis, mon terme était quelques jours après le mariage (reporté cause Covid) de mon cousin… Je n’ai donc pu assister à aucun de ces deux mariages. Fin de la parenthèse. J’angoissais surtout car du 2 au 17 juin, nous n’avions aucune solution concrète de garde pendant l’accouchement pour les deux garçons. J’avais quelques plans B, mais qui allaient demander beaucoup d’organisation et de stress, ce qui est loin d’être l’idéal au moment de mettre au monde son enfant. Et ayant eu des contractions dès 35sa, je peux te garantir que j’ai flippé jusqu’à l’arrivée de ma mère, le 17 juin. À partir de là, bébé avait le feu vert pour débarquer quand il le souhaiterait. J’étais prête. Plus que prête même, guettant chaque pseudo signe d’une arrivée imminente. J’étais tout de même dans un tourbillon d’émotions, cette fameuse ambivalence entre je n’en peux plus et reste encore un peu. Après tout, c’est la dernière fois que j’allais vivre cette sensation unique de porter la vie. Et j’avais aussi encore envie de garder ce bébé rien que pour moi. J’ai malgré tout, tout tenté en participant à la fête de la musique le 21 juin (debout, à sauter dans un pré !), en allant une journée au parc animalier vers chez nous et en participant à la kermesse de la future école de l’Élu le 24 juin.
Et c’est là que tout allait commencer…
J ai eu mon 3eme enfant il y a 6 mois et ce sera le dernier. Ça m a souvent traversé l esprit lors de ma grossesse mais ce n est pas l état que j aime le plus. Par contre j ai cette nostalgie avec mon fils depuis qu il est né (dernière fois que j ai un bébé de 1 jour, de 15 jours…) et j affectionne particulièrement tous les moments en me disant que ce sont les derniers
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