La puissance de ta naissance (PARTIE 1)
Quand on m’a donné la date de ton terme, j’ai regardé le calendrier et j’ai dit que c’est le 26 juin que tu viendrais au monde. Et c’est ce que tu as fait.

Dans la nuit du 24 au 25 juin…
Mais tout a commencé dans la nuit du 24 au 25 juin. Nous avions passé la fin de journée et début de soirée à la kermesse de la future école de ton grand frère, et j’espérais que cela te ferait te décider à pointer le bout de ton nez. Vers 1h du matin, j’ai commencé à ressentir des contractions, mais rien d’exceptionnel. J’ai mal dormi, mais là aussi, rien d’inhabituel. Mais vers 5h, j’ai ressenti le besoin de descendre et j’ai commencé à faire du ballon. Je dois avouer avoir légèrement paniqué quand je suis allée aux toilettes et que j’ai constaté que je perdais un peu de sang. C’était la première fois en trois grossesses. J’ai donc appelé plus tôt que prévu ma sage-femme d’astreinte ce jour là. Il n’était pas encore 6h du matin et nous étions un samedi. J’étais toute gênée de la réveiller si tôt. Mais elle a été adorable, réconfortante et rassurante. On a convenu de faire un point à son vrai réveil. Le sang signifiait juste que le col travaillait, c’était bon signe, tu te mettais enfin en route. J’ai donc prévenu ton papa, et je suis restée dans notre chambre, à attendre le réveil de tes frères. J’ai d’ailleurs ressenti un besoin viscéral de les voir et j’étais impatiente qu’ils se réveillent. Je les ai serré si fort quand ils sont arrivés dans notre lit. Un vrai shoot d’amour, d’ocytocine. Nous leur avons expliqué que ta naissance était proche. Nous sommes descendus déjeuner et j’ai prévenu ma mère qui se réveillait que c’était le jour. Sa présence m’a rassurée même si je la sentais stressée de me voir gérer les contractions. Je savais mes enfants en sécurité avec leurs grands-parents, je suis alors entrée dans ma bulle. Et après une douche et un massage de ton papa, il a appelé Laurine et nous avons convenu de nous retrouver à la maison de naissance pour midi. Je suis partie alors à la limite de l’euphorie, tellement heureuse de te rencontrer enfin et de vivre cette naissance.
Try again
Quand nous sommes arrivés à la maison de naissance, Laurine était là pour nous accueillir. Je me suis sentie de suite comme chez moi. Je suis passée devant la chambre où ton grand frère était né, 22 mois plus tôt, avec Nathalie. Des tas de souvenirs me sont alors revenus, provoquant là aussi des shoots d’ocytocine dont j’avais bien besoin. Cette fois, c’est dans la chambre Bulle que nous allions donner naissance, et je me suis d’ailleurs mise assez vite dans cette bulle. Ton papa et Laurine préparaient tout le nécessaire en vidant la valise. Comme pour ton frère, j’ai malgré tout dû le guider pour l’aider à retrouver certaines affaires. Mais il était tellement aux petits soins, parfait, déjà à fond dans son rôle, que ça ne m’embêtait pas de lui redire où se trouvait telle ou telle affaire. Alors que l’on investissait petit à petit cette magnifique chambre Bulle, j’ai senti que quelque chose clochait. Mes contractions étaient très irrégulières bien qu’assez intenses. Tellement irrégulières, que je suis plusieurs fois sortie de ma bulle, pour rigoler avec ton papa ou Laurine, papoter, manger un sandwich jambon beurre et des chouquettes. Bref, j’avais le sentiment au fond de moi que ce n’était pas aujourd’hui que j’allais te rencontrer. Malgré tout, Laurine a mis la piscine à remplir, a prévenu la sage-femme 2 qui était d’astreinte ce jour, et nous a proposé quelques gestes d’haptonomie pour me soulager et aussi t’appeler. La bande son du film Premier Cri tournait en boucle. Ces musiques vibrent en moi. Je les écoute d’ailleurs depuis plusieurs semaines, pour te préparer, pour t’appeler et te rassurer. Moi, dans mon cœur, je t’appelais très fort, mais j’ai senti que mon corps ne le faisait pas. Et en effet, après une balade autour de la maison de naissance, sous un soleil de plomb mais avec un vent impressionnant, Laurine m’a proposé de m’examiner. J’ai accepté. Au fond de moi, je savais ce qu’elle allait me dire. J’avais peur qu’elle me dise que rien n’avançait et que ça allait être encore long. C’est en effet ce qu’elle m’a dit… Le col était encore long et juste ouvert à 1… Le choc. La douche froide. Tout ça pour ça ? J’avais l’impression de revivre la naissance si longue de ton frère. J’ai essayé de ne pas trop déprimer, mais cela m’a quand même fait un sacré coup au moral. Nous avons alors pris la décision de rentrer à la maison après ces 4 heures passées dans notre cocon. Je redoutais ce retour chez nous, retrouver tes frères qui n’allaient pas comprendre pourquoi je revenais toujours enceinte. Et puis, je savais que mes vocalises pour gérer les contractions effrayaient l’Elu. Je me disais donc que je ne rentrais pas dans les conditions idéales pour me mettre dans ma bulle afin de favoriser la mise en route de ta naissance. Mais pour autant je ne me voyais pas rester à la maison de naissance, à monopoliser ma sage-femme pour « rien ».
Et le 26 juin est arrivé…
Jamais je n’aurai pensé vivre cet aller/retour pour un troisième enfant. Nous sommes revenus à la maison, mon ventre toujours arrondi. Tes frères n’ont pas été perturbés plus que ça finalement… L’Élu a dit que c’était parce que tu prenais ton temps pour te faire le plus beau possible. J’ai alors passé une soirée à ne rien faire, comme me l’avait conseillé Laurine. Je guettais la moindre contraction douloureuse qui nous ferait dire qu’il fallait retourner à la maison de naissance. J’avais aussi un sentiment de colère au fond de moi, j’avais envie de pleurer mais je n’y arrivais pas. Quand je me suis couchée, vers minuit, j’ai senti que des contractions revenaient. Elles étaient nombreuses, fréquentes, mais cette fois suffisamment supportables pour que j’arrive même à somnoler entre chaque petite vague. Cela m’a rappelé à nouveau la longue, trop longue, naissance de ton frère aîné. Je me suis endormie, en essayant malgré tout de profiter encore de ta présence dans mon ventre. Je savais que d’ici quelques heures, tu serais là, blotti dans mes bras. J’avais envie de profiter de ces derniers moments tous les deux. Nous avons vécu une belle aventure de neuf mois, de quarante semaines tout pile, et même si parfois, je ne supportais plus d’être enceinte, j’ai malgré tout adoré te porter durant tout ce temps, te faire grandir avec la force de mon corps. Et aujourd’hui, ce même corps allait puiser dans toutes ses forces pour te faire naître. Aujourd’hui, je le sentais, nous allions être enfin une famille de cinq.
Vers 6h du matin, les contractions sont redevenues plus sérieuses. L’une d’elle d’ailleurs m’a fait me relever dans le lit. Je ne pouvais plus somnoler. J’ai commencé à vocaliser, et le même rituel que la veille s’est mis en route…
super récit, j’ai hate de connaitre la suite!
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Magnifique, j’ai déjà pleuré 3 fois sur ce premier récit 😍
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La réflexion est de l’Elu sur son frère qui se fait beau est trop craquante ♥️
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