Un deuxième bébé en solo #2  : quand je fais marche arrière

Un deuxième bébé en solo #2  : quand je fais marche arrière

Je t’ai laissé avec mon dernière article sur un cliffhanger de ouf (et pas des plus joyeux). 

Les paragraphes suivants ne vont pas être très big fun non plus, soyons honnêtes. Je vais te parler de grossesse extra-utérine et de suivi psychologique. Si ces sujets sont sensibles pour toi surtout n’hésite pas à faire l’impasse et je te retrouve bientôt avec des articles un peu plus gais c’est promis 😉

Été 2019 donc. 

Je tombe enceinte “par hasard”. 

(Je mets des guillemets car je trouve cette expression très étrange, comme si on avait glissé et qu’on s’était retrouvés tout nus sous la couette ;)) #oups. 

En tout cas, je tombe enceinte dans un contexte où ça n’était pas exactement le projet de base. Et, comme tu l’as compris, ça ne va pas bien se passer. Ni physiquement. Ni moralement. 

Je fais un test quelques jours avant la date présumée de mes règles. C’est trop tôt, je le sais mais arf je sens bien qu’il y a un truc qui ne va pas. Une deuxième barre apparaît. Bien claire. Hum…

Je ne suis pas très bien. J’ai du mal à me réjouir. Je me dis que c’est lié au contexte de la grossesse qui n’est pas idéal. Je calcule quand même la date prévisionnelle d’accouchement. Je ressors mes tableaux Excel avec mes budgets et les adresses des crèches. Mais rien n’y fait, je ne suis pas dedans. Ce n’est pas le bon moment, pas le bon timing, pas les bonnes circonstances.  

Je suis perdue. Je ne comprends pas ce qui se passe. J’étais prête pourtant, j’ai envie d’un deuxième bébé depuis si longtemps. Alors pourquoi tous ces doutes ?

Je prends rendez-vous chez la gynéco. Je me fais conseiller par une amie médecin car je veux quelqu’un de bienveillant. Elle est top. Elle m’examine et fait une écho. Je suis censée être à trois semaines de grossesse mais elle ne voit rien (et je n’ai toujours pas mes règles). Elle me dit que la date d’ovulation s’est peut être légèrement décalée mais là encore un petit voyant se met à clignoter dans ma tête.  

Alors je lui dis. Je lui dis que je suis perdue et que je ne comprends pas ce qui se passe avec cette grossesse, ni dans mon corps, ni dans ma tête. Et elle m’entend. 

Elle me donne les coordonnées d’une psy et une ordonnance pour faire des prises de sang dans les jours qui viennent.

Trois jours après, elle me rappelle alors que je suis au boulot et me confirme ce que je craignais :  mon taux de beta hCG stagne et je suis très probablement en train de faire une grossesse extra-utérine. Elle me demande d’aller aux urgences le plus rapidement possible pour recevoir une injection de méthotrexate. 

Et là, autant te dire que le suivi aux urgences obstétricales sera assez compliqué.

Les internes ne sont pas des plus sympathiques (ceci est un euphémisme modèle géant). La première qui me reçoit m’explique avec mépris qu’elle ne comprend même pas pourquoi je suis là. Ils n’arrivent pas à localiser la grossesse (sans dec !) et me renvoient chez moi en me demandant de revenir dans deux jours. Le suivi durera presque une semaine, je passe mon temps aux urgences, les échographies et les examens sont hypra douloureux. Je suis hors de moi. Personne ne m’explique rien. Et je suis aussi morte de trouille pour mes trompes. 

Ma gynéco me rassure un peu au téléphone en me disant que dans la mesure où mon taux de béta hCG reste stable c’est que la grossesse n’évolue pas et qu’il y a peu de chance que la situation s’aggrave. 

Enfin, au bout d’une dizaine de jours, les saignements arrivent. Je suis soulagée car je sais que c’est le début de la fin. La dernière prise de sang confirme que tout est fini. Fin du calvaire même si je mettrais plusieurs mois avant de m’en relever physiquement avec notamment une grosse anémie.  

Parallèlement, je prends rendez-vous avec la psy conseillée par mon gynécologue. C’est une psy spécialisée dans la gestion des traumas. Je la trouve hyper cash mais en quelques séances elle m’aide à verbaliser beaucoup de choses. D’abord concernant ce que je viens de vivre. Et ensuite par rapport à mon envie de deuxième bébé en solo…

Je réalise enfin que si l’envie est là, si matériellement, mentalement et logistiquement tout est ok, finalement je ne suis pas prête. Parce que je viens juste de retrouver un équilibre, je suis bien, j’ai un boulot que j’adore, j’ai du temps pour moi et du temps pour Petit Viking. Je sais qu’un bébé viendra changer tout ça et je n’en ai pas envie. En tout cas pas tout de suite.

C’est un constat un peu douloureux car je me sentais tellement sûre de moi mais je fais le chemin, progressivement. L’envie d’avoir un autre enfant est là, bien logée au creux de mon cœur, mais j’accepte que ça ne sera pas pour tout de suite. Pas là maintenant. Parce que pour le moment j’ai d’autres envies et que c’est très bien comme ça.

Mais tu t’en doutes, ça n’a pas duré. 😉 La suite au prochain épisode !