Mon allaitement (avec du recul)
Petite Dame a désormais plus de 3 ans, je l’ai allaitée 10 mois (plus avec les tétées câlines), autant dire que c’est vraiment avec du recul que je t’écris cette chronique.
Mais du coup, pourquoi revenir dessus ? Je ne suis pas experte en allaitement, j’ai douillé bien comme il en fallait pendant 4 mois mais j’aimerais te partager mon expérience avec les maigres conseils qui vont avec et quand même garder une trace.
Je vais du coup commencer par comment s’est passé mon allaitement pour ensuite te parler du post-allaitement et de mon ressenti désormais.
Mon allaitement
D’aussi loin que je me souvienne, je voulais allaiter. Pourtant je ne l’ai pas été, ma mère non plus et je crois que ma grand-mère maternelle non plus.
Mais moi, je voulais allaiter. Pour moi cela faisait partie intégrante de la maternité.
Alors le jour où ma sage-femme m’a demandé si je voulais allaiter et si on allait faire une séance de préparation à l’accouchement dédiée à ça, c’est un grand OUI que je lui ai répondu.
Puis j’ai accouché et l’allaitement a pu commencer.
Les 2/3 premiers jours, nickel ! Un bonheur. Bébé prenait bien le sein, tout allait bien et puis… et puis les crevasses sont arrivées. Je n’ai pas compris au début que c’était ça les fameuses crevasses.
Et si je n’ai pas compris au début, j’ai bien bien eu le temps de comprendre ensuite. 4 mois de crevasses. 4 MOIS DE CREVASSES ! A en pleurer avant de mettre mon bébé au sein tellement je savais que j’allais avoir mal.
Bon en vrai les douleurs ont bien duré 2 mois, après c’était douloureux mais plus ou moins supportable.
Bref, les crevasses.
J’étais tellement désespérée que ma sage-femme m’a reçue le lendemain de notre sortie de la maternité pour justement parler de l’allaitement.
Je suis venue avec mon bébé tout neuf, on l’a mis au sein, bon, ça se passait, très douloureusement mais ça se passait… Elle m’a dit de mettre des compresses de lait maternisé sur mes seins avec du cellophane. Glamour bonjour. Certains professionnels ne le recommandent pas mais j’avoue que ça a bien fonctionné sur moi. Même si le week-end qui a suivi, je n’allaitais plus que d’un sein tellement j’avais mal. Le lundi suivant, j’ai trouvé un créneau avec ma sage-femme, rebelotte rdv et puis, même si les douleurs étaient toujours insupportables, mon allaitement était lancé (et des deux seins).
J’avais des bouts de sein, je massais mes mamelons avec du lait maternel.
Néanmoins, impossible d’allaiter la nuit. Je devais laisser mes mamelons au repos après les avoir badigeonnés de lanoline. Donc Petite Dame a été en allaitement mixte dès le quasi début (4/5 jours).
Chaque jour, chaque semaine, j’avais l’impression que c’était une victoire pour l’allaitement. Les semaines sont passées, les mois. Le bonheur quand je suis arrivée au 6ème mois et que la pédiatre m’a demandé si Petite Dame était toujours allaitée et a coché la case « mixte » dans le carnet de santé. Ma joie s’est entendue dans ma voix parce qu’elle m’a demandé si ça avait été un objectif.
Initialement non mais au final oui.
Parce que oui, même si je me suis battue pour allaiter, je ne suis partie avec aucun objectif. Je voulais allaiter mais je ne suis pas non plus « pro-allaitement-faut-allaiter-impérativement ». Je crois aux bienfaits de l’allaitement, je pense que c’est le mieux pour un bébé mais je ne me mettais pas la pression. Juste, en fait, j’avais décidé d’allaiter et quand je décide quelque chose, je fais tout pour que ça le soit. D’ailleurs, je n’avais aucune idée précise de durée d’allaitement quand j’ai commencé. Je me suis dit 3 mois puis ayant atteint les 3 mois, je me suis dit 6 mois puis j’ai fini par me dire que ça s’arrêterait quand ça s’arrêterait.
Ça s’est du coup arrêté tout seul vers les 10 mois de mon bébé et ça a continué avec les tétées-câlines mais pas que.

Mon post-allaitement (vécu et ressenti 2 ans plus tard)
L’allaitement s’est arrêté surtout parce que ma fille avait des dents et que ça me faisait un mal de chien (après les crevasses, les dents, j’ai été hyper gâtée).
Mais quand même, 10 mois d’allaitement, ça ne s’arrête pas comme ça alors les tétées câlines ont commencé (comprendre que j’étais définitivement devenue une tétine géante).
Et aujourd’hui encore, ma fille a 3 ans passés, pourtant, quand elle n’est pas bien et qu’elle est fatiguée en journée, elle vient s’asseoir sur moi dans la même position que quand elle était allaitée.
Au moment du coucher ou la nuit aussi quand elle me rejoint dans mon lit, Petite Dame se met dans le lit contre moi exactement dans la même position que quand je l’allaitais couchée.
C’est amusant de voir que ça reste alors que l’allaitement est terminé depuis bien longtemps.
Aujourd’hui, j’ai toujours le même regard sur l’allaitement.
Je crois beaucoup en l’allaitement maternel mais je pense aussi qu’il vaut mieux un bébé que sa Maman est heureuse de biberonner, plutôt qu’un bébé dont la Maman est malheureuse de l’allaiter.
En ce qui me concerne, malgré les douleurs et la fatigue de l’allaitement, je n’ai aucun regret sur mon allaitement, à ceci près que si ça devait se reproduire, je ferais appel à une conseillère en lactation. C’est vraiment une erreur que j’ai faite je pense (et pourtant, ma sage-femme était top).
Mais sinon, aucun regret : tellement de câlins pendant l’allaitement, tellement de douceur, de sérénité. Et voir encore aujourd’hui ma fille se blottir contre moi dans les mêmes positions que quand elle était allaitée, je trouve ça tellement beau et doux qu’en ce qui nous concerne, je n’ai aucun regret.
(Ps : si tu n’as pas allaité au sein ton/tes enfant(s), ne vois aucun jugement de ma part s’il te plait. J’ai allaité, c’était mon choix, que j’ai fait pour des raisons qui m’étaient propres. Je ne souhaite en aucun cas t’imposer un choix ou te faire culpabiliser pour les choix que tu as fait. Encore une fois « vaut mieux un bébé que sa Maman est heureuse de biberonner, plutôt qu’un bébé dont la Maman est malheureuse de l’allaiter »)
Quelle belle histoire 🙂 je craque tellement pour les positions qu’elle a gardées <3! A la base ce type d'article étaient de ceux qui me faisaient hyper peur avant d'avoir des enfants, en mode "elle a aimé allaiter? m'enfin ce qu'elle décrit est un vrai cauchemard!"^^ Cela dit maintenant je comprends ce que tu veux dire.. j'ai aussi eu des allaitements douloureux (malgré de nombreuses conseillères en lactation – ça règle beaucoup, mais pas toujours tout..) et parfois je me disais "pourquoi me suis-je tant acharnée, alors que je ne voulais pas me mettre la pression..?". Dans mon cas c'était surtout une question de choix de mes fils – eux, ils adoraient allaiter et j'ai mis un temps inifini à parvenir à les sevrer, face à leur refus absolu du biberon.. du coup ils ne m'ont pas laissé le choix aha..! cela dit on parvient à en garder un souvenir ému au final!
J’aimeJ’aime
Ouah, je t’admire d’avoir persévéré malgré les crevasses ! J’ai allaité mes 3 enfants, en fait j’allais toujours la dernière qui a 3 ans, mais j’ai eu la chance d’avoir des allaitements faciles ! J’ai quelques crevasses pour le deuxième, mais heureusement ça c’est réglé en quelques jours (avec du lait maternel). Ma plus grosse difficulté a été la montée de lait pour le premier. J’étais déjà sorti de la maternité et je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi brutal !
J’aimeJ’aime