Bien préparer son post-partum

Bien préparer son post-partum

Je suis mère de trois jeunes enfants. Il y a 3 ans et demi, quand je suis devenue mère, j’ai découvert ce qu’était le post-partum. J’avais pourtant lu des livres, été suivie par deux sages-femmes merveilleuses et accompagnant des accouchements physiologiques, eu plusieurs amies enceintes avant moi… j’ai réellement découvert ce qu’était le post-partum avec mon premier accouchement.

post partum allaitement
Crédit photo : sam moody de Pixabay

Savoir que ça peut être difficile

Pour ma part, je m’étais beaucoup focalisée sur l’accouchement. Pour moi, c’était cela le plus difficile. Je pensais naïvement qu’une fois à la maison, mon corps libéré du poids de l’enfant que j’ai porté pendant 9 mois, tout irait parfaitement bien. Je suis tombée de haut quand j’ai expérimenté ce que l’on appelle joyeusement « les suites de couches ». J’ai eu l’impression d’être dans un corps vieux de 80 ans ou plus. Quand je me levais, je marchais pliée en deux, avec la sensation que tous mes organes allaient tomber si je faisais un pas en avant. Il y a eu aussi les douleurs des premières mises en sein, la fatigue, les pertes de mémoire, de cheveux… Bref, des trucs pas super cool à vivre, mais surtout peu pris en compte par l’entourage. En effet, je n’étais plus enceinte, bébé était là, maintenant, tous les yeux étaient braqués sur lui. Et je ne parle pas de la chute d’hormones et donc du psychique qui peut aussi être fortement touché. Il est donc important de savoir que cette période, plus ou moins longue selon les femmes, peut être difficile, éprouvante, déstabilisante, violente. Elle peut aussi bien se passer. Mais c’est important de savoir pour pouvoir se ménager, se préserver.

Se préparer, anticiper…

Mon conseil, c’est donc de bien préparer son post-partum. C’était d’ailleurs un de mes objectifs pour ma troisième grossesse. L’avantage, c’est que depuis la naissance de mon premier enfant (pourtant pas très ancienne car il n’a que 3 ans et demi), le tabou du post-partum s’est peu à peu levé, sur les réseaux sociaux notamment. Les livres se sont multipliés, on en a parlé de plus en plus dans les médias, entre amies. C’est d’ailleurs essentiel, je trouve, de pouvoir échanger avec d’autres femmes, qui ont vécu la même chose que nous. Pour moi, cela avait un côté rassurant. Et ainsi, chacune peut partager ses astuces, ses conseils, pour mieux vivre cette période, que ce soit un premier ou un cinquième enfant. Après, chacune pioche dans les conseils qui lui parlent, lui correspondent. Par exemple, beaucoup de monde me disait qu’ils avaient limité les visites à la naissance. A l’inverse, pour moi, ce sont les visites qui me faisaient plaisir et me donnaient la pêche. L’important, c’est de se connaître et se respecter. Pour cela, il est important également d’en parler à son conjoint, car il est un acteur essentiel dans le post-partum, que ce soit pour prendre soin de la maman et du bébé, que pour aussi faire respecter les volontés de la maman auprès de l’entourage.

Les conseils qui m’ont été utiles

Je vais donc te partager les conseils qui m’ont été utiles, ou ce que j’ai mis en place pour survivre à mes différents post-partum. J’en profite d’ailleurs pour te dire qu’aucun de mes post-partum ne s’est ressemblé. C’était à chaque fois des sensations, des émotions et des vécus différents.

Toutefois, je conseille désormais à tous les futurs parents de préparer un stock de nourriture saine et simple à préparer, car il n’y a rien de pire pour moi que de devoir me retrouver à me demander ce que je vais manger et devoir faire à manger. Alors, prépare-toi de bons petits plats qui te font envie et congèle-les. Ou si tu as la flemme, les surgelés sont tes meilleurs amis, et clairement on arrive maintenant à trouver du « tout-prêt » sain et abordable, donc ne te prive pas. Ma sage-femme m’avait dit quelque chose que j’ai bien retenu (mais pas toujours appliqué malheureusement, et pourtant, j’aurai dû !), c’est que les premiers jours et les premières semaines, même appuyer sur le bouton Marche/Arrêt du lave-vaisselle est une tâche ménagère déjà de trop ! Il faut se reposer et mettre de côté l’intendance de la maison. Alors ça peut être plus ou moins simple à mettre en place, surtout si ce n’est pas ton premier enfant, mais essayer, c’est déjà chouette car on limite au maximum les tâches ménagères. Et bon plan à savoir : la CAF peut financer une partie d’une aide-ménagère que tu souhaites employer, au cours de la première année de vie de ton bébé et pour un an. C’est en fonction de ton quotient familial. Seul bémol : il faut passer par un prestataire agréé et en ce moment, ils sont débordés et manquent de place. Mais ça se tente !

Je te conseille également de savoir écouter : écouter ton corps, écouter ton bébé et toi : tes envies, tes besoins. C’est à mon sens essentiel et primordial pour traverser le plus sereinement possible cette tempête émotionnelle et physique qu’est le post-partum. Et enfin, récemment, une copine qui a accouché en même temps que moi de son quatrième enfant s’est instaurée un chouette rituel : la journée du rien. Une fois par semaine, elle ne fait rien à la maison si ce n’est profiter de son nouveau-né. J’ai trouvé cette idée merveilleuse et je la mets en place également. Une fois par semaine, je m’offre le luxe de ne rien faire, ou alors que des activités plaisantes, cocooning, qui me font réellement plaisir. Cela recharge les batteries pour tenir le coup le reste du temps, surtout si tu as d’autres enfants que ton petit poupon à gérer.

Mes post-partum

Comme je te le disais au début de cet article, j’ai eu trois suites de couches totalement différentes. J’en garde donc des souvenirs et des ressentis bien différents.
Pour mon premier, je suis tombée de haut pour deux raisons : mon affaiblissement physique. Très certainement dû à la péridurale, quand mon corps s’est réveillé après avoir donné la vie, j’ai eu l’impression qu’il allait tout simplement me lâcher. J’ai eu la sensation de perdre tous mes organes situés entre le diaphragme et le périnée, à chaque fois que je me levais, à chaque mouvement. J’avais mal également. Mon corps me faisait ressentir des choses très bizarres. Et il y a eu ce baby blues, que j’ai vécu avec violence car je me croyais plus forte que ça. Ayant attendu l’Elu pendant plus de 4 ans, il était inconcevable pour moi d’être frappée de plein fouet par le baby blues, et pourtant, il s’est bien invité à la fête de J3 à J10 environ. Et d’ailleurs, j’ai cru que j’allais mourir de chagrin, de détresse, une fois que notre sage-femme qui venait quotidiennement à la maison suite au retour précoce, nous a dit qu’elle allait pouvoir arrêter les visites. L’Elu avait 8 jours, j’ai ressenti cela comme un abandon, comme si ma propre mère m’abandonnait et me disait de me débrouiller seule désormais alors que je n’étais pas préparée pour tout ce que j’allais vivre. Là aussi, ce sont les ateliers entre jeunes parents qui m’ont « sauvée » et aidée à retrouver mes esprits, ainsi que les séances de rééducation du périnée qui me permettaient de voir ma sage-femme quasiment chaque semaine et ainsi garder un pied encore du côté de mon accouchement.

Pour Numérobis, né de façon totalement physiologique, j’ai très peu souffert physiquement, si ce ne sont quelques tranchées utérines les 3 ou 4 jours qui ont suivi sa naissance. Mais je me suis totalement faite avoir par les hormones qui ont provoquées en moi des situations d’angoisse, de détresse absolue et m’ont amenée aussi à un phénomène que je ne connaissais pas à l’époque : l’hypervigilance. Je ne dormais quasiment pas, car j’étais fixée H24 sur mon bébé : son sommeil, son alimentation, sa santé, son bien-être. Je bouillonnais également à cause de la canicule, les fortes chaleurs nous empêchant de rester dehors avec un nouveau-né. J’ai également été très marquée et peinée par la différence d’accueil entre l’Elu et Numerobis, ce qui n’a pas arrangé et aidé le moral à remonter rapidement. Avec du recul, je me demande même si je n’ai pas fait une petite dépression post-natale (dans un contexte de déménagement, emménagement, travaux, vente de l’ancienne maison etc, qui n’aide pas vraiment et ne favorise pas le repos).

Quant au petit Panda Roux, j’ai eu la sensation d’être un imposteur du post-partum. Je n’ai ressenti quasiment aucune douleur. Je me suis remise physiquement de cette grossesse et accouchement (pourtant bien éprouvants) en à peine quelques heures ou jours seulement. Si bien que je me suis sentie illégitime dans mes volontés de me reposer, de rester au lit le plus possible etc. Et puis, j’ai eu un mini baby blues, tellement riquiqui, qu’il m’a également inquiété : pourquoi n’arrivais-je pas à pleurer, d’autant plus que notre bébé Panda Roux avait eu une naissance qui m’a beaucoup chamboulée, affectée… Je me demande si mon cerveau ne s’est pas mis en pilotage automatique pour me protéger et ne penser qu’à bébé et à l’instant présent. J’espère ne pas avoir le retour de bâton plus tard dans mon post-partum.

La durée du post-partum

Car oui, pour finir, je souhaitais te parler de la durer du post-partum. Il n’y a aucune définition officielle, et aucune durée légale. Certains parlent du post-partum pour les 3 à 6 semaines qui suivent l’accouchement, d’autres jusqu’à la reprise du travail et d’autres encore plutôt autour des 1 an de l’enfant voire plus. Pour ma part, j’ai eu l’impression que mes deux premiers post-partum ont duré 9 mois. C’est en effet à partir de 9 mois que j’ai eu l’impression de redevenir un peu plus moi-même, de retrouver possession de mon corps et de sortir de ce besoin de fusion avec mon bébé. Cela correspond aussi à la période où j’ai repris le travail, et où j’ai d’ailleurs également ressenti l’envie de mettre une nouvelle grossesse en route.

L’avenir me dira combien de temps et comment va se passer mon troisième post-partum.

Et toi, comment as-tu vécu les semaines qui ont suivies ton accouchement? Et si c’est la première fois pour toi, comment te prépares-tu à ce fameux post-partum ?

4 commentaires sur “Bien préparer son post-partum

  1. Coucou. Merci pour cet article très important!
    Je partage pour confirmer que chaque grossesse est différentes!
    J ai eu mes deux bébés par FIV.
    Pour ma première grossesse, je suis tombée enceinte au bout du 5 ème transfert d embryon. Une grossesse bien compliquée, avec de nombreuses hospitalisations, deux mois en repos strict pour menace d accouchement, et finalement une cesarienne programmée pour un placenta praevia (le placenta bouchait la sortie!), je suis restée une grosse semaine à la maternité à cause d une hémorragie puis d une endometrite (infection de l endometre, dans l uterus). Pas très sympa, pourtant, malgré les douleurs, je garde un souvenir tout doux de cette période. Je pense avoir fait une euphorie du post partum jusqu au 9 mois de mon bébé et malgré les complications de la naissance, un mois après, j etais à un mariage, et j ai même un peu dansé ! Donc, j ai vite été en bonne forme physique ! Cette euphorie a pris fin brutalement vers les 9 mois de mon bébé quand on lui a diagnostiqué une maladie potentiellement grave, dont on ne pouvait pas tout de suite connaître l évolution. Heureusement, c etait finalement une forme bénigne, et il va maintenant très bien. Bref, une conception, une grossesse et un accouchement compliqué et un post partum hyper simple.
    Pour ma deuxième grossesse, les FIV ont été plus compliquées et j’ai fait aussi une fausse couche à 11 semaines. Mais une fois enceinte, une grossesse et un accouchement voix basse tous simples, et très peu médicalisés. Mais en plein covid…
    Et là, un post partum très compliqué, avec beaucoup de complication au niveau du périnée (heureusement que je pouvais teletravailler à ma reprise à 4 mois, car je n etais pas encore capable d aller aux toilettes ailleurs que chez moi…), et beaucoup de douleurs ligamentaires, liée à une persistance assez longue chez moi de l hyperlaxité ligamentaire de la femme enceinte. Au niveau du moral, je crois que le fait de ne pas pouvoir montrer mon bébé avec le covid m a beaucoup impacté. Et beaucoup, beaucoup de fatigue.
    Donc pour ce deuxième bébé, une conception très compliquée, une grossesse et un accouchement faciles mais en période covid, et un post partum assez compliqué.
    Bref, ca ne se ressemble pas.
    Et aujourd’hui, plus de 2 ans après, tout va bien. Je me sens bien dans mon corps, grâce à la rééducation et au temps qui est passé, et je m eclate avec mes loulous. Tout passe ! Courage!!!!

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  2. Je suis assez d’accord sur le fait qu’on a tendance à minimiser le post-partum et à appréhender surtout l’accouchement. En tout cas, c’est ce que j’ai vécu. Pour ce qui est des problèmes physiques, j’étais assez préparée, j’avais retenu l’idée qu’on met 9 mois à faire un enfant et qu’il fallait 9 mois pour « s’en remettre ». Du coup, ce n’est pas que j’ai bien vécu les joies physiques du post-partum, c’est plutôt que je les ai bien relativisées, me disant que ce n’était qu’un mauvais moment à passer.

    En revanche, je n’étais pas du tout préparée à la chute d’hormones. Je ne sais pas si ça a un rapport mais, pendant ma grossesse, les hormones ont été de très bonnes amies, c’est-à-dire que je n’ai jamais autant ri de ma vie que pendant ma grossesse 😉 ça, c’était cool. Elles m’ont aussi éloignée des angoisses, même le jour où le gygy a débarqué gentiment mais sûrement pendant un monito à 8 mois de grossesse en disant « il y a un problème, on vous hospitalise ce soir. Vous ne repartez pas ». (ça s’est réglé en 15 jours après cette hospitalisation de 24 heures, gygy m’avait arrêtée parce que la petite ne prenait pas suffisamment de poids et j’avais une tension en yoyo, a priori à cause des longs voyages en voiture).
    Par contre, comme on le dit dans un film, « l’important, c’est pas la chute, c’est l’atterrissage ». Je suis généralement quelqu’un qui ne se laisse pas faire, je sais dire stop, j’ai besoin d’une pause, ou envoyer balader gentiment quelqu’un, m’affirmer, toussa toussa. Je ne suis pas timide, plutôt réservée, par exemple, je n’ai aucun souci à dire bonjour à tout le monde quand je rentre dans un magasin ou à expliquer à mes clients que, non, là, ils dépassent les bornes.

    Et bien bonjour la déconvenue à la maternité ! Je l’ai hyper mal vécu psychologiquement. C’est-à-dire que j’étais une chiffe-molle, incapable de me défendre contre les remarques malveillantes, déplacées ou franchement pas sympa du personnel. Et impossible de lutter contre ça. les réponses me venaient avec six temps de retard, je restais la bouche ouverte. Mon séjour ne s’est donc pas très bien passé, la maternité était remplie, le personnel n’avait pas le temps, etc. Ce qui m’a sauvée : mon mari dispo tous les jours et présents dès 8 ou 9h le matin. C’est donc lui qui s’est chargé de me « défendre » et de temporiser.
    Autre effet kiss cool, les pertes de mémoire. C’est une folie pure cette histoire. On oublie des trucs évidents, on ne sait plus faire certains calculs ou autre exercice mental. Et ça dure un moment, je me souviens m’être réveillée un matin du mois de juillet (ma fille est née en avril) en me disant « ça y est, mon cerveau est revenu » :).

    Enfin, je préfère prévenir les mamans qui ne peuvent pas prendre un congé maternité plus long, celles qui reprennent le boulot quand leur nourrisson a tout juste 3 mois et demi : pour moi, ça a été un deuxième post-partum. J’avais lu que des mamans étaient au contraire contentes de reprendre le boulot, de voir d’autres adultes, de sortir du biberon, dodo, biberon. Cela n’a pas du tout été mon cas. J’ai surnommé mon congé maternité « lutte de miel avec bébé ». Pourquoi ? Je n’ai aucune difficulté à m’endormir, du coup, je me calais sans problème sur son rythme. Pour moi, ça a été une période un peu hors du temps, je me fichais du reste. Le lave-vaisselle est plein ? Tant pis, au moins les bib sont lavés chaque jour. il faut passer l’aspirateur ? oui, bon, on verra tout à l’heure. J’ai réussi à prendre ce recul sans problème car je savais que je n’aurai qu’un enfant et que je voulais pleinement vivre cette période sans me prendre la tête. En revanche… la reprise du boulot… c’est-à-dire qu’il faut se lever, être opérationnel mentalement et physiquement alors que bébé ne fait pas forcément ses nuits et que tu étais super bien en congé mat… l’angoisse !

    Bon courage les mam »s !

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  3. J’ai accouché 2 fois sans peri et rapidement et physiquement je me suis plutôt vite rétablie.
    Je pense que tant qu’on ne le vit pas, on peut difficilement comprendre à quel point l’arrivée d’un enfant est un tsunami.
    Il est si petit mais prend tant de place, dans nos cœurs, nos cerveaux, nos jours et nos nuits..
    Même si je fais partie de ceux qui font tout ou presque avec leur bébé, on n’a quand même pas la même vie qu’avant, c’était beaucoup de petits bonheurs et de grandes joies mais également des contraintes. Devenir parents, ça s’apprend, c’est déroutant, épuisant.
    Personnellement, je me suis trouvée isolée à l’arrivée de mon premier enfant. Nos amis n’avaient pas d’enfant, on est expatriés, dc sans famille,on ne pouvait pas faire les mêmes activités sportives etc

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  4. Le 1er a été dure environ1 ans avec douleurs physiques au début puis surtt bcp de mal à accepter mon corps et peur de ne jms revivre une autre grossesse ( parcours pma). Le 2eme a été plus doux… le 3eme a été tellement difficile, pas de bébé vivant ds les bras, chute hormonale très ride pleurs incontrôlables et chagrin profond, avec un chemin de deuil sinueux douloureux et qui en mm tps me mène à la rencontre de moi-même un peu plus. Pr cette grossesse qui sera certainement la dernière, j appréhende la fatigue ( quasiment 10 ans de plus!), les douleurs, la chute hormonale, le decentrement de l attention de la maman vers le bébé, l acceptation de mon corps,… on verra!

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