Y’aura-t-il un petit quatrième ?

Y’aura-t-il un petit quatrième ?

Bébé panda roux n’était même pas encore né que déjà, autour de nous, on nous demandait s’il y aurait un petit quatrième. Si nous avons toujours répondu « non » à cette question, pour ma part, la réponse n’est pas aussi évidente que je le pensais.

Les trois frères, les trois mousquetaires…

Rifi, Fifi, Loulou… Les trois petits cochons… Le bon, la brute et le truand (chacun à tour de rôle)… Bref, les trios célèbres (de garçons) ne manquent pas. Nous sommes donc les heureux parents de trois petits garçons de 4 ans, 2 ans et demi et 10 mois. Il y a 18 mois d’écart entre le premier et le deuxième, et 22 mois entre le deuxième et le troisième. Ou devrais-je dire, le dernier. Car oui, ce sera le dernier, bien que nous ayons trois garçons et qu’une personne sur deux nous sort la petite vanne « Alors, le quatrième ce sera la bonne cette fois? » Pardon ? Mais en quoi avoir – enfin – une fille, serait « la bonne » ? Notre petit dernier n’est en rien une erreur. Nous sommes très heureux qu’il soit le petit garçon bout en train et espiègle que nous connaissons et aimons à la folie. Si quatrième il devait y avoir, ce serait parce que nous avons envie d’un quatrième enfant. Pas d’une fille. D’autant plus que je ne me fais pas d’illusion, les probabilités que le 4ème soit un garçon sont énormes. Et ça me conviendrait. Au final, de toute façon, la question ne se pose pas vraiment car nous avons décidé que notre famille serait complète avec nos trois chérubins.

Un deuil à faire…

Cependant, bien que ce soit notre choix, pour ma part, le deuil est difficile à faire. Mon mari ne le vit pas du tout de la même manière. Il est totalement en accord avec cette décision et aujourd’hui ne se voit pas redevenir père d’un autre enfant. Il est pleinement satisfait et épanoui ainsi (et totalement crevé, of course !) Pour ma part, tout se mélange. Une ambivalence qui a pris énormément de place durant la grossesse déjà… La fameuse dernière grossesse. Celle pour laquelle on sait, ce sera à chaque fois, les dernières fois… Dernière première écho… Dernières préparations à l’accouchement physiologique… Derniers coups de pieds… Dernières contractions… Dernier accouchement en maison de naissance. J’ai été à la fois comblée par cette dernière grossesse, et frustrée. En effet, la vivant comme étant la dernière, je voulais en profiter à fond, je voulais tout faire, histoire de dire voilà, j’ai pris tout ce que je pouvais prendre pour cette dernière aventure enceinte. Sauf que vivre une troisième grossesse avec deux enfants en bas âge, c’est loin d’être la bulle de douceur et de calme que j’avais imaginé. Je n’ai pas vu le temps passer. Alors que pour mes grossesses précédentes, je me languissais entre deux échographies trimestrielles, là, je me disais : oh c’est déjà l’écho T2 demain… Etc. Frustrant et déstabilisant. Cependant, j’en ai quand même profité une fois en congé maternité, en me concoctant un planning d’activités sympas à faire à la maison de naissance (rebozo, sophrologie, ateliers bien-être etc).

J’ai vécu mon accouchement en pensant à toutes ces dernières fois, ces dernières sensations. Émotionnellement, c’était donc très particulier, vraiment intense. Toutefois, suite aux péripéties liées à son arrivée au monde, j’ai eu l’espace d’un instant, la certitude qu’il n’y aurait jamais de quatrième, car ce serait jouer avec le feu. Quand nous avons eu peur que notre bébé ait des problèmes de santé assez graves, je me suis demandée pourquoi nous avions décidé d’avoir un troisième enfant alors que nous avions déjà deux enfants en parfaite santé. Mon mari l’a également pensé. Finalement, il va parfaitement bien… et tant mieux ! Mais du coup, c’est aussi une des raisons qui me fait dire qu’il n’y aura pas de quatrième. Ne tentons pas le diable.

Et puis le post-partum a démarré, avec ses hormones en folie et bien évidemment, toutes les dernières fois mêlées à toutes les premières fois avec ce bébé tout neuf. Une vague de nostalgie m’a envahie. Engloutie même devrai-je dire. Je me suis sentie triste à l’idée que je ne vivrai plus jamais ces moments particuliers, magiques, un peu hors du temps. Trier et ranger définitivement les vêtements trop petits s’est révélé très difficile pour moi. Jamais je n’avais eu à le faire jusque là, avec mes trois bambins qui se sont naturellement enchaînés. Je savais que je mettais les vêtements de côté juste pour quelques mois… Il y a eu ainsi plein de moments de ce genre où je savais que cela signifiait qu’il n’y aurait plus de prochain. Qu’il était le dernier, celui qui ferme définitivement le cercle de notre si belle famille.

L’aspect logistique a fait pencher aussi la balance

Si mon coeur me mène parfois à rêver à un petit quatrième contrairement à mon homme qui est clair à ce sujet, ce qui fait consensus au sein du couple également, c’est le côté logistique que demande un quatrième enfant qui nous semble, pour notre famille, trop difficile à envisager. Actuellement, nous avons déjà un véhicule 7 place avec la Peugeot 5008, pour pouvoir mettre les 3 sièges-auto sur les trois sièges arrièrent de la voiture. Les 2 places dans le coffre peuvent nous servir ponctuellement pour véhiculer deux autres personnes, mais le reste du temps, elles sont rangées et nous utilisons intégralement le grand coffre. Là, avec un nouveau bébé, il nous faudrait tout simplement changer de voiture, et ça ne nous convient pas. Quant à la maison, même si nous avons une grande maison, cela ferait beaucoup de changements au niveau des chambres, éventuellement mettre deux enfants ensemble (ce que nous ne souhaitons pas leur imposer) et surtout perdre notre chambre d’amis qui est essentielle pour nous étant donné les séjours multiples de mes parents à la maison. A cela s’ajoute l’aspect financier, notamment des modes de garde, du périscolaire, de l’avenir (études, permis etc) et aussi, soyons lucides, notre vie sociale. Déplacer une famille de 4 enfants, que ce soit dans notre famille, chez nos amis ou en vacances, ne nous semble pas simple du fait de notre fonctionnement. Je trouve déjà qu’avec trois, c’est compliqué (peut-être que cela se simplifiera quand ils grandiront), alors rajouter un quatrième nous ferait dire aurevoir à notre vie sociale !

Nous sommes comblés

Et donc oui, nous sommes heureux et totalement comblés avec trois enfants. Même si mon cœur, mon corps et mon utérus me lancent parfois/souvent des envies de quatrième, je me sens satisfaite d’être maman d’une tribu de trois. Et j’apprécie aussi de les voir grandir, encore une fois, avec toute l’ambivalence que cela peut provoquer chez une maman (encore en plein post partum) de voir ses enfants gagner en autonomie. Je suis contente aussi de me dire que d’ici quelques mois/années, nous sortirons définitivement de certains aspects de la toute petite enfance, pour découvrir de nouvelles facettes de la parentalité. L’envie et la nostalgie vont et viennent, comme des vagues, parfois douces, parfois plus violentes, et maintenant, je les accepte. Je suis d’accord pour vivre ces émotions là, les accueillir, car je sais qu’elles finiront par passer – pour revenir peut-être. Je m’accorde le droit de rêver d’un quatrième également. Car après tout, personne ne sait de quoi la vie sera faite…

18 commentaires sur “Y’aura-t-il un petit quatrième ?

  1. Hello c’est Petite Ombre, j’aurais tellement pu écrire ce que tu as écris ici ! je ressens la même chose que toi !! Ce quatrième dont il faut en fait faire le deuil, cette envie parfois qui titille mais…. à notre époque, et aussi avec les problèmes de santé de notre dernier, notre envie est réfrénée… et puis on ne se fait plus tout jeune non plus, on se fatigue plus vite !! Bref, je me retrouve totalement dans cet article !!

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    1. Je comprends totalement. Et d’ailleurs nous c’est justement parce que notre troisième est finalement en bonne santé qu’on se dit qu’on ne veut pas tenter « le diable » avec un quatrième et préserver l’équilibre que l’on a (même si on n’est pas à l’abri d’un soucis de santé chez un de nos enfants plus tard)

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  2. Je comprends ton sentiment. Je crois que quelque soit le nombre d’enfant qu’on a déjà, nous somme nombreuses à devoir faire le deuil de la maternité même lorsqu’on est bien d’accord avec la décision.
    J’ai ressenti et ressens encore de temps en temps cette ambivalence. On a deux garçons qui vont bien, dès le départ nous étions d’accord sur 2 enfants et pas plus ( famille recomposée, mon mari en avait déjà 2), je suis bien consciente que notre mode de vie, mon boulot ne sont pas compatibles avec un 3e enfant, je suis épuisée parfois débordée et pourtant il m’arrive de me dire  » rhô un petit 3e ça serait biennn »

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    1. Je pense que l’on gardera cette ambivalence assez longtemps. Pour en avoir discuté avec ma sf, qui n’a plus l’âge d’avoir des bébés, elle m’a confié avoir longtemps ressenti cela et que ça vient de lui passer maintenant que sa fille est enceinte et qu’elle s’apprête à devenir grand-mère.

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  3. Ici, on en reste á 2 enfants et sans regret.
    Je n’ai pas aimé mes 2 grossesses donc aucun regret de ce côté là. Et plus mes enfants grandissent, plus je trouve ca chouette la vie à 4. Donc je n’ai pour le momment aucun regret face à tous ces moments qui n’arriveront plus, plus une envie de les voir grandir plus vite.

    Je me trouve chanceuse de savoir ce que je veux, de ne pas avoir de deuil ni de regret (et d’être en accord avec mon mari) mais je me doute que ca viendra peut être un jour.
    Il y a quelques moments que j’appréhende comme la fin des lectures du soir, de leur main chaude dans la mienne pour traverser la route, de leur émerveillement face à un écureuil ou une belle pomme de pain…

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  4. Je te comprends très bien moi aussi. Comme toi j’ai trois enfants (mais garçon et fille, donc personne pour nous dire « Vous ne voulez pas tenter la fille », réflexion que je trouve totalement ridicule). C’était ce que nous projetions depuis le début, et je suis sûre de cette décision, mais parfois j’ai du mal à faire le deuil de certains aspects de la petite enfance (je sens que ma dernière de bientôt 4 ans ne va plus tarder à arrêter de téter et j’ai des sentiments très ambivalents à ce sujet) même si j’apprécie aussi la liberté que donne des enfants plus grands. Heureusement, il y a le petit cousin pour récupérer les vêtements et faire des activités de petits, ça adoucit la transition !

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    1. Je compte aussi sur mes futurs neveux ou nièces pour m’aider à survivre à la sortie de petite enfance du dernier (qui s’approche dangereusement des 1 an… je suis en PLS déjà !!!)

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  5. Ici deux enfants. Je suis tombée malade lorsque le deuxième avait 6 mois. Interdiction par la suite d’avoir un troisième enfant par le corps médical.

    Maintenant ça va mieux, l’idée d’un troisième nous fait parfois envie. Mais quand on repense au post partum pourri, éloigné de mes enfants, alors non, trop dur pour tous.
    Et puis, pas certaine d’avoir l’accord.

    Je n’aimais pas avoir la question avant, et encore moins maintenant. On ne sait pas pourquoi les gens ne font pas un bebe, un p’tit deuxième, Le troisième etc.

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    1. C’est totalement compréhensible. Les expériences traumatisantes que l’on peut être amenés à vivre forcément vont aussi définir la suite et en effet, la maladresse des gens peut faire très mal… Certains ne s’en rendent pas compte, c’est anodin pour eux mais il peut se cacher aussi beaucoup de tristesse derrière l’absence d’un (premier deuxième troisième dixième…) bébé.

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  6. Comme Laura moi non plus je n’ai eu aucune ambivalence et je ne connais pas du tout cette envie de « profiter des dernières fois », je suis généralement très contente sans aucun mélange de voir tous les signes que ma fille grandit, et je donne à tour de bras les habits trop petits et les jouets passés d’âge – mais j’ai conscience que c’est pas la norme et plutôt moi l’extraterrestre 😅
    Ce que je comprends très bien par contre c’est ne pas avoir envie de  » tenter le diable », on a déjà eu quelques soucis de santé avec notre fille, on n’était bien sur pas du tout préparés, et rétrospectivement, je suis pas sûre que j’oserais prendre le risque de faire un 2e, même si j’en avais envie, quand on pense à tout ce qui peut mal se passer !
    Profite bien de votre vie à 5 du coup, et tu as raison, t’autoriser à ressentir ce que tu ressens et a rêver est sûrement le meilleur moyen pour que ça se passe bien 😀

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  7. Je suis maman de 4 garçons, je te comprends, mes enfants ont 20 mois d’écart pour les 2 premiers et ensuite 2 ans et 8 mois entre le 2 et le 3 et le 4e. L’aîné avait 7 ans à la naissance du plus petit qui a quelques mois. Je connais très bien les réflexions que tu peux recevoir. Si au départ, cela m’attristait beaucoup, aujourd’hui je suis fière de ma tribu de petits mecs, ils sont chacun unique et nous comble de bonheur. De mon côté, j’ai toujours rêvé d’une famille nombreuse, synonyme pour moi de moment de complicité, de joie, de partage. On a aussi grandi tous les 2 dans une famille nombreuse. Je pense que cela influence. On a aussi hésité entre le 3 e et le 4 e, c’est vrai que c’était plus raisonnable peut être de rester à 3 enfants mais l’envie était plus forte. On a écouté nos coeurs. Je me sens vraiment comblée et sereine à l’idée que notre 4 e est le dernier.

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  8. Oh oui… Je comprends cette ambivalence, même encore aujourd’hui parfois je me demande ce que je ferais si je tombais enceinte d’un 4ème (ici ce serait la 4ème fille, et je te rassure plus ils grandissent, moins les gens te parlent de 4ème et te font la réflexion que tu en as 3 du même sexe, et même qu’on ne me regarde plus avec un air affolé quand j’annonce l’âge de mes enfants, comme si leur faible écart d’age n’avait plus d’importance maintenant qu’elles sont « grandes »)
    Quand j’ai dû me débarrasser des vêtements de la dernière, ça m’a fait bizarre… Mais maintenant ça va, je m’en débarrasse avec plaisir, car je suis contente de la voir grandir, je suis contente que la petite enfance soit derrière nous. C’était très chouette, hein, mais c’est quand même très fatiguant, et surtout que maintenant je sais que ce qui vient après est encore meilleur !! Je redoute par contre un peu l’adolescence…
    Et aussi… je t’assure que ça se simplifie pour la suite pour se déplacer à 5 (par contre nous, je trouve qu’on a une plus grosse inertie maintenant que quand elles étaient petites, va comprendre…)

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  9. Je n’ai que deux enfants mais je me reconnais beaucoup dans ce que tu décris car on a décidé de s’arrêter là. Comme chez vous mon mari est sûr à 100%, moi je suis plus ambivalente dans mes ressentis. Est-ce que cette différence s’explique en partie par le fait que c’est notre corps qui porte l’enfant à venir ? Je ne sais pas, mais il est vrai que j’ai un peu de mal à accepter de ne plus vivre certaines étapes de la maternité… Mais comment être sûre, de toute façon, qu’un nouvel enfant me guérira de cette nostalgie ? N’est-ce pas juste reculer l’inévitable, la sortie de la petite enfance ?
    Heureusement, j’y vois aussi beaucoup de positif : je m’émerveille toujours des progrès de mes enfants et je me réjouis de les voir gagner en autonomie…

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  10. Ohlala effectivement je comprends totalement ce qui te chamboule intérieurement. J’ai toujours rêvé d’accueillir 4 enfants. J’ai toujours, depuis ma prime enfance, regardé avec émerveillement ces familles. Elles me semblaient parfaites en tout point. Aujourd’hui, j’ai 3 enfants de 6ans, 4ans et tout bientôt 2ans. 2 filles et 1 garçon. Eh bien mon cœur et mon corps me réclament ce petit 4eme. Le papa s’est surpris plusieurs fois à « chercher le ptit dernier » lorsqu’il les comptait au parc… On a très peur, on se sait un peu foufous et pourtant on espère que 2024 sera placé sous le signe d’un-e nouvel-le arrivant-e parmis nous. Je nous sens incomplets bien que très heureuse. A suivre d’ici très peu de temps donc…mon extrême crainte étant de nous retrouver non pas à 6, mais direct à 7…étant moi-même jumelle. Glouuuups…

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  11. Le cap du quatrième enfant est complexe. Je ne suis pas concernée par ce schéma mais je comprends que le deuil du petit quatrième soit un pincement au coeur. J’ai un couple de copains qui vient d’accueillir son quatrième garçon et c’est une sacrée nouvelle logistique et avec l’un de leurs aînés souffrant d’un handicap qui leur demande pas mal d’attention, je trouve que c’est un peu inconscient selon moi surtout que la copine aurait souhaiter avoir une fille, chose qui ne s’est pas produit. Bref, perso je sais que je ne me verrai pas avec quatre enfants mais ça reste un avis personnel.

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