Reprendre le travail après un congé parental

Reprendre le travail après un congé parental

J’ai pris un congé parental plus ou moins long après chacun de mes trois enfants. Je te partage mon expérience aujourd’hui, concernant la reprise après un congé parental.

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Crédit photo : Image par congerdesign de Pixabay

Ma reprise après l’Elu…

Assistante sociale à l’hôpital, dans un service très spécifique : permanence d’accès aux soins et à la santé, avant ma grossesse, j’ai préparé ma reprise avant même de partir en congé maternité. J’avais tout prévu, tout anticipé, afin de donner une feuille de route à ma cadre de l’époque. J’ai accouché de l’Elu en janvier, cela me faisait reprendre normalement fin avril, mais ce n’était pas envisageable pour moi. J’ai donc fait en sorte de poser mes congés payés à la suite de mon congé maternité, et d’enchaîner avec un congé parental du 1er mai au 31 août. Ma cadre était informée que par la suite, je reprenais à 100%. Dans les faits, l’Elu ne serait gardé en crèche qu’à 80% car ma belle-mère avait souhaité le garder tous les lundis. Cela me convenait très bien.

Il m’a été difficile d’accepter d’arrêter de travailler (j’ai été arrêtée avant le début de mon congé maternité… Environ 1 mois avant) mais il m’a été aussi difficile de reprendre. En effet, à ma reprise, beaucoup de choses avaient changé au sein de mon équipe de travail et l’ambiance n’était déjà plus la même. J’ai notamment été choquée par le comportement de certaines collègues qui ont eu le culot d’imiter le bruit d’une vache, pendant qu’elles me savaient dans mon bureau en train de tirer mon lait étant donné que j’allaitais mon bébé de 9 mois. Honteux et pathétique.

Ce qui m’a aidé à tenir : je savais que je voulais rapidement un deuxième enfant, et heureusement, je suis tombée enceinte de Numérobis en octobre, à peine 9 semaines après ma reprise. Si côté ambiance, les choses n’étaient pas géniales, par contre, j’adorais mon boulot et j’ai vite repris le rythme. Je n’ai pas trouvé au final cela si difficile, même au niveau de la séparation d’avec mon bébé. J’étais heureuse de le retrouver chaque soir.

Ma reprise après Numérobis…

Pour Numérobis, ce fut totalement différent. J’ai été arrêtée tôt dans ma grossesse, notamment car je travaillais à l’hôpital en plein début de pandémie du Covid… J’ai donc été en arrêt dès le mois de mars (au lieu de juin). Là aussi, j’ai essayé d’être la plus claire possible avec ma cadre quant à mon retour : je reprendrais d’avril à septembre à mi temps, puis à partir de septembre, à 80% en souhaitant avoir mes vendredis. Sauf qu’entre-temps, ma cadre est partie et une nouvelle (personnalité) est arrivée. J’ai énormément stressé, par peur que mes plans tombent à l’eau. Finalement, tout a été accepté comme je l’avais prévu, à la petite exception que nous avons eu un confinement avec fermeture des crèches pour 2 ou 3 semaines, en avril, pile au moment de ma reprise ! J’ai donc dû poser en urgence quasiment un mois de congés pour permettre l’adaptation de Numerobis à la crèche dans les meilleures conditions, et j’ai donc repris que début mai.

Mais là, gros changements, je n’avais plus mon poste que j’affectionnais tant, car un 50% n’était pas envisageable sur ce type de poste. Je le savais depuis le départ et c’était ok pour moi. Ce que j’ignorais, c’était ce qui me serait proposé. Et là, la nouvelle cadre m’a, non pas proposé, mais imposé, le pire des scénarios pour moi. Elle m’a affectée sur des services où je n’ai trouvé aucun épanouissement professionnel, et heureusement que j’ai été à mi-temps uniquement à ce moment-là, car c’est uniquement cela qui me faisait tenir.

Et à la fin de l’été, une opportunité en interne s’est présentée à moi, j’ai tenté et obtenu le poste de mes rêves (je t’en parle d’ailleurs ici). L’attente fut longue de septembre à novembre, à m’ennuyer au boulot et à penser à tout ce que je pourrais vivre avec mes enfants pendant ce temps là. Mais quand j’ai changé de poste, enfin, j’ai retrouvé de la motivation et de l’intérêt dans ma profession ! Et à nouveau, je n’ai plus trouvé le temps long, je ne comptais même plus mes heures… Et c’est avec un petit embryon de quelques semaines que j’ai démarré ce nouveau poste car je suis tombée enceinte en effet 1 mois avant mon changement de service !

Et après bébé panda roux ?

Je savais donc que j’allais rapidement avoir une pause assez longue dans mon job avec l’arrivée de ce troisième petit panda roux. Sauf que contrairement à mes précédents retours, je n’avais pas trop de calendrier en tête. Je savais que j’avais un congé maternité plus long… J’avais aussi anticipé des choses par rapport à la crèche… Mais je ne savais pas trop quand j’allais reprendre exactement. Pour une fois, je me suis laissée le temps d’accoucher et d’accueillir mon bébé pour y réfléchir.

Sauf qu’une personne s’est chargée de réfléchir à ma place, et a décidé de me remplacer par une autre titulaire. Je me doute que c’est parce que mon 80% l’embêtait, même si jusqu’à mon congé maternité, déjà à 80%, je faisais très bien le travail que l’on attendait de moi et même plus que mon 80%… Cela a été très violent pour moi, car je ne l’ai jamais appris officiellement. Tout a été fait dans mon dos, sans m’en parler, sans m’avertir de cela. Cela ne m’étonne pas malheureusement ni de la part de cette cheffe de service qui est maltraitante envers le personnel de façon générale, ni de la part de la direction de l’établissement. Mais ceci est un autre sujet. Je l’ai appris grâce à la gentillesse de mes collègues, et c’est aussi grâce à leur soutien que j’ai remonté la pente. Car tout ceci m’a profondément déprimée. Au lieu de profiter pleinement de mon congé parental, j’ai été prise de crises d’angoisses etc. Car je savais le sort qui me serait réservé : retourner bosser en intra-hospitalier, ce que je refusais de faire.

J’ai donc pris sur moi et je me suis mise à chercher un nouveau poste. Première candidature : première réponse positive. J’ai donc décroché très facilement et rapidement un CDI dans un tout autre domaine d’exercice de ma profession (je pourrais bientôt t’en parler). Aujourd’hui, je suis encore en congé parental. Je devrais commencer mon nouveau poste d’ici quelques semaines. Cela rajoute beaucoup de pression. Et donc je flippe à fond. J’ai peur de ne pas réussir à tenir le rythme avec 3 enfants en bas-âge, même à 80%. Et j’ai peur aussi de devoir tout recommencer à zéro au niveau professionnel : nouvelle équipe, nouvelles problématiques pour le public rencontré, etc après un arrêt de plus de 16 mois. Même si je suis contente de retrouver une activité professionnelle, ces 16 mois passés à la maison ont été très éprouvants et fatiguants (je te rappelle que le congé parental n’a rien d’un congé) et en même temps, j’apprécie d’avoir mon rythme et le luxe de pouvoir le prendre… Alors je redoute beaucoup de choses. J’espère que mon 80% me suffira pour réussir à gérer tout de front, en complémentarité avec mon mari. Une chose est sûre, nous allons changer de qualité de vie, car mine de rien, être à la maison à 100% ça aide bien, surtout quand les petits sont malades ou ont des rendez-vous médicaux, surtout quand il y a des grèves et surtout pour gérer les vacances scolaires !

Voilà à ce jour mon état d’esprit à quelques semaines de ma reprise. Je reviendrai sûrement par ici te raconter comment elle s’est passée, comparée à mes deux précédentes. J’espère me plaire dans ce nouveau poste et que chaque membre de la famille trouvera son compte dans cette nouvelle vie, moi la première.

Et toi, comment s’est passée ta reprise du travail après un congé maternité/parental ?

3 commentaires sur “Reprendre le travail après un congé parental

  1. Mon congé maternité s est terminé dimanche. Je reprends le chemin de l école pr 2 semaines, simplement pr des réunions, et ensuite j ai la chance d pouvoir enchaîner avec les 2 mois d été. La «  vraie » reprise sera donc en septembre pr moi, j appréhende bcp car la grosse charge mentale pr moi va être de trouver du temps pr bosser à la maison … mon mari devrait prendre un 50% en congé parental pr penser à sa reconversion pro aussi, et cela devrait ns aider à trouver une organisation qui soit la moins impactante possible pr les filles en terme de rythme qu on leur impose… j espère! En tout cas, cette reprise m angoisse davantage du fait de ma charge de travail perso (je suis en poste partagé collège/INSPE, et si pr le collège ça roule, pr les cours de master, ça me demande une préparation de cours de fou!!!) , alors je me suis dit : instant présent , pr éviter de gâcher mon été en anxiété par anticipation !!!
    Bon courage à toi Marine! Bises

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  2. Merci pour ton témoignage ! Ca permet de se sentir moins seule dans les aventures vécues lors de la reprise.
    Après mon aîné (né en juin 2020), j’avais posé le solde de mes congés annuels pour prolonger un peu le temps ensemble avant la reprise. J’ai donc repris en octobre 2020, avec des adaptations dans mon service dues aux divers « protocoles covid » successifs en fonction des activités et sorties autorisées (je travaille dans la culture). Ces protocoles ont été très durs à vivre pour moi, ma hiérarchie ne m’avait pas informée des nouveaux rôles que l’on m’avait attribués en mon absence, ma remplaçante m’avait dit des choses à demi-mot, et, bref, je devais deviner les trucs. Mes collègues ne se sont pas montrés tendres non plus, attendant que je sois aussi réactive qu’avant la pandémie (j’avais 2 lieux d’activité dans la semaine), alors que mes missions étaient désormais éparpillées sur 5 lieux différents, certains absolument pas adaptés (à part mon ordi portable, je n’avais rien d’autre). Ma hiérarchie fidèle à elle-même n’a pas écouté mes appels à l’aide, burn out diagnostiqué en mai 2021.
    J’ai été arrêtée 5 mois, et suis tombée enceinte de mon 2ème enfant avant la fin de mon arrêt.
    Quand j’ai repris à mi-temps thérapeutique, on m’a placardisée dans un autre service puisque mon poste n’était soit-disant pas compatible avec du 50%. Je n’avais ni poste ni missions clairement définies. Ca a été positif pour me redonner confiance sur le contact avec une équipe (très bienveillante pour le coup), mais alors, mon cerveau n’avait pas de grain à moudre !
    Quand j’ai annoncé ma grossesse, j’ai voulu clarifier ma reprise sur mon poste, discuter de quelques aménagements dans le quotidien de l’équipe pour qu’on soit plus attentifs les uns aux autres. J’en ai entendu des vertes et des pas mûres sur ma supposée fragilité, sur « vous savez, vous aurez 2 enfants » et autres poncifs. J’ai bien compris qu’on ne voulait pas me revoir.
    J’ai été licenciée pendant mon congé parental (un prétexte administratif), donc je cherche à nouveau. Enfin, je cherche quand mes 2 loustics m’en laissent le temps !
    Mais j’appréhende la reprise : je ne sais pas encore où. Avec ou sans collègues ? (dans la culture, beaucoup d’associatif, avec un seul salarié) Est-ce que les vestiges du burn-out et la fatigue du quotidien avec deux enfants en bas âge se lisent sur mon visage ?

    Bref, désolée pour le pavé ! mais merci pour cet article rassurant (la candidature réussie en fin de congé parental, c’est top !).

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