Mes chagrins d’amour #2

Mes chagrins d’amour #2

Haaaaa les chagrins d’amour ! Vaste sujet. 

Dans mon premier article, j’ai commencé à te parler de ce qui avait pu me faire du bien après une rupture comme par exemple aller chez le.la psy ou accepter que le travail de deuil se fasse progressivement. Dans cette deuxième partie je continue de te lister les autres choses qui m’ont aider à tourner la page.

Comment survivre aux chagrins d’amour ?

En écrivant

L’écriture est pour moi un excellent exutoire dans beaucoup de situations et y compris après une rupture amoureuse.  Je mets par écrit tout ce qui fourmille dans ma tête, tout ce que je ressens.

J’écris aussi à mes anciens amants pour vider mon sac, épancher ma colère ou leur « dire » tout ce que j’ai sur le cœur. Des lettres virtuelles, qui n’iront pas plus loin que le dossier « brouillons » de ma boîte mail ou que l’appli « notes » de mon téléphone mais qui m’auront fait beaucoup de bien sur le moment ! 

En avalant des kilomètres

Classique mais efficace, le running. Je cours régulièrement mais c’est vrai qu’en période post rupture mes baskets me voient un peu plus souvent. Histoire d’avoir aussi mal physiquement que moralement 😅

Image par StockSnap de Pixabay

En coupant les ponts 

Alors clairement c’est LE point qui est le plus difficile pour moi. Effacer les photos, archiver les discussions, supprimer les profils sur les réseaux sociaux…  Je déteste cette étape et en bonne drama queen que je suis, je me plais à me rouler dans mon chagrin et à relire en boucle pendant des heures les premiers textos emplis d’amour et de désir.

Mais je sais aussi à quelle point cette attitude n’aide pas vraiment pour la suite. Alors souvent je me laisse un délai raisonnable et, quand je me sens prête, je me prends un temps pour tout effacer / archiver. Ça fait mal comme un gros (gros) pansement qu’on arrache mais au moins après c’est fait !

En général je transfère les messages et les photos, par exemple sur une clé USB que je donne à une copine ou que je range très très loin avec le vieux t-shirt oublié. Je me dis que comme ça, si un jour vraiment je veux les relire, ils seront là. Cela me semble un peu plus facile sur le coup… et sans grande surprise je ne les relis plus jamais après.

En écoutant Taylor Swift

(ou toutes autres chansons déprimantes) et en prenant des douches brûlantes pendant 5 heures. Ça ne change rien à la douleur mais ça fait gonfler votre facture d’énergie et ça vous donne une vraie raison de pleurer.  Ça marche aussi avec Gilmore Girls et des cookies, Pride et Prejudice et des mojitos. Bref, tu as compris l’idée ! 

En étant féministe. 

Tu vas me dire mais quel est le rapport entre le féminisme et les chagrins d’amour ? L’envie de se débarrasser des hommes ? Je t’explique ! 

Il y a plein d’ouvrages féministe qui m’ont beaucoup aidé dans mes ruptures en m’apportant un autre regard sur les relations amoureuses, en m’aidant à déconstruire certaines choses et surtout en ayant une approche un peu plus systémique.

Autrement dit en me disant  : oui je souffre de la fin de cette relation là en particulier avec cet homme là en particulier et pourtant, dans tout ça, dans tout ce que je ressens, il y a beaucoup de choses qui sont plus générales, plus globales que nous deux. Cela m’a permis de comprendre, d’analyser, que certains de mes comportements amoureux s’expliquaient aussi à la lumière des injonctions patricarcales comme par exemple ma promptitude à répondre, le mieux possible, aux besoins de l’autre ou, au contraire, ma difficulté à exprimer mes propres besoins. Et inversement pour les hommes avec qui je relationnais : leur incapacité à exprimer pleinement leurs sentiments ou à verbaliser leurs émotions, leurs inconstances aussi parfois. 

Je trouvais ça très apaisant et déculpabilisant de me dire que certaines choses n’étaient ainsi pas liées directement à moi, à ce que j’étais, à ce que j’avais pu faire ou non. Cela m’a permis de prendre du recul et de déculpabiliser.

Au risque de radoter, le podcast « Le cœur sur la table » m’a fait énormément de bien. Je me revois en larmes dans ma cuisine en train de faire la vaisselle (oui c’est très précis) tout en écoutant les épisodes avec un sentiment étrange de déculpabilisation et de soulagement. 

Le féminisme a aussi changé mon rapport à la relation amoureuse en elle-même. J’ai ainsi découvert à quel point par exemple j’aimais être célibataire. Et en ne faisant plus du couple une case à cocher mais quelque chose que je laissais rentrer dans ma vie uniquement si cela m’apportait du positif, celà à changé beaucoup de choses dans mes liens amoureux. 

Pas de positif = pas de relation = pas de palais.

Photo personnelle

En acceptent d’être passive

La première fois que je suis allé voir un psy après une grosse rupture, c’est le premier conseil qu’elle m’avait donné (le seul d’ailleurs, cette psy n’était pas terrible) : « il faut accepter de ne rien faire de cette douleur ». Cela m’avait un peu éclairé sur le coup, mais c’est seulement plusieurs années après que j’ai réalisé à quel point ce principe pouvait être aidant.

C’est hyper compliqué je trouve de ne « rien faire de cette douleur » : forcément j’ai envie de la faire disparaître, de la combattre, de la comprendre. J’ai envie de faire quelque chose de cette rupture : de la mettre sous le tapis ou de la jeter par la fenêtre. J’ai envie de comprendre ce qui s’était passé, d’élucider le pourquoi-du-comment, d’avoir raison ou, à défaut, une explication.

Et puis au fur et à mesure j’ai appris en effet à ne rien en faire. A laisser ma douleur avec moi, dans la même pièce, sans m’en occuper.

Oui je suis malheureuse. Et c’est ok. Et c’est tout. Je n’essaie pas de faire en sorte que ça passe plus vite. Je ne me complais pas non plus dans cette douleur en la surinterprétant encore et encore. Je n’essaie pas de choisir un camp ou de réécrire l’histoire. En fait je ne fais plus rien…

Je laisse faire les choses et je les accepte dans leur entièreté. Les plus et les moins de la relation, ce que l’autre m’a apporté, ce qu’il m’a pris. Je n’oppose plus les aspects négatifs et positifs mais je laisse ce petit monde cohabiter gentiment. Et je sais que, petit à petit, sérénité et acceptation feront leur travail.

Pour conclure

Ma vie sentimentale est beaucoup plus sereine ces derniers temps. Pas plus tranquille… mais disons que c’est un peu moins les montagnes russes émotionnellement.

Je reste une éternelle romantique. J’aime être amoureuse, j’aime parler d’amour et j’entretiens une relation un peu masochiste avec les ruptures. J’aurai pu sans souci être une héroïne passionnée d’un roman du 19ème qui se meurt d’amour (un très court instant, certes, parce qu’après j’ai plein d’autres choses à faire, mais c’est pour le principe ;)).

Je suis aussi, il faut en convenir, légèrement addict aux sentiments provoqués par les relations hyper passionnelles. J’adore cette état d’euphorie que cela provoque, presque tout autant que j’adore le bonheur profond et absolu d’une relation sereine et sécurisante. Alors les deux en même temps… c’est le feu d’artifice !

Comme pour les applications de rencontre, cette période de « roller coaster » émotionnelle m’a fait du bien à un moment où j’en avais besoin. (est ce que je suis en train de dire qu’avoir mon cœur brisé m’a fait du bien ?… ça n’est pas impossible…). Disons en tout cas que ces relations et ces ruptures (il n’y en pas eu 50 non plus rassure toi) m’ont beaucoup plus apporté que pris.

Je n’aime pas le vieil adage « ce qui ne te tue pas te rend plus fort » car bien souvent ce qui ne te tue pas te rend juste névrosée et insecure. Mais dans ces cas précis, ces chagrins d’amour m’ont rendu bien plus consciente de mes besoins, de mes désirs et de mes envies. J’ai fait des rencontres fabuleuses, qui ont boosté ma confiance en moi. J’ai appris aussi à me respecter un peu plus et à ne plus tolérer aucun comportement irrespectueux de la part de l’autre. Bref, même avec les soirées à pleurer toutes les larmes de mon corps, je crois que si c’était à refaire, je ne changerai pas grand chose finalement 😉

Image par Jakob Strauß de Pixabay

Et toi ? As-tu déjà eu des chagrins d’amour qui t’ont fait du bien après coup ? Qui t’ont appris des choses sur toi même ?

4 commentaires sur “Mes chagrins d’amour #2

  1. C’est très vrai, je trouve, quand tu dis qu’on peut aussi ne rien faire de sa douleur et que c’est OK ! Dans mon cas c’est même souvent ce qui l’aide à passer : je constate qu’elle est là, si j’arrive pas à faire autrement j’observe l’effet qu’elle fait sur mon corps (ça parait bête mais tout ne serre pas le coeur ou tord l’estomac pareil !), et j’ai remarqué qu’après quelques jours souvent ça va déjà mieux. Les livres de Lise Bourbeau sur les blessures (team abandon pour ma part, pas pratique pour les fins de relation 😅) m’ont bien aidée aussi.

    Et longtemps j’ai supprimé toutes les traces de la relation (photos à la corbeille, bijoux dans le lac – qui parlait de Romantisme déjà ? 😂), mais a posteriori je le regrette un peu, j’aurais bien aimé garder quelques photos parce qu’une fois que la douleur est passée, il reste quand même quelques bons souvenirs et la relation a existé, pour ses bons côtés comme ses mauvais. Donc la clé USB cachée c’est pas une si mauvaise idée.

    Après, ma dernière rupture remonte à plus de 10 ans, ce serait peut-etre différent maintenant, donc je pense aussi que comme dans ton premier article, être vieille doit encore plus faciliter les chose !

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    1. Merci beaucoup pour ton message ❤ Je note ta recommandation de livres ! Et je te rejoins totalement sur "l'observation" de la douleur. Je pense que ça s'applique pour les chagrins d'amour mais aussi pour plein d'autres émotions / moments de la vie. Les bijoux dans le lac en effet tu ne fais pas semblant XD XD XD mais je t'admire, je suis nulle pour ça moi je garde toujours tout…

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  2. J’attends toujours mon premier chagrin d’amour.
    Et tu vas finir par me faire regretter. 😀

    Après, j’ai utilisé beaucoup de tes techniques pour me guérir des chagrins d’amitiés ou familiaux (les deuils). Et je te suis totalement sur la partie écriture, féminisme et apprendre à aimer être seule.

    Par contre, j’ai beaucoup de mal à accepter sans rien faire, à garder la douleur en moi. Peut être un jour mais pour le moment il me faut être active.

    J’aimerai bien être une héroïne de film et (comme Mathilde), tout casser, jeter les bijoux et cadeau, bruler les souvenirs dans un grand feu…

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    1. Halala non le but n’est pas de faire envier les chagrins d’amour loin de là XD Je te rejoins et je pense en effet que toutes ces techniques sont très utiles pour d’autres deuils… et pour la vie en général ! Etre « passive » face à la douleur est, je pense, ce que j’ai appris le plus tard et que je maîtrise le moins… Je suis comme toi, ma part romanesque rêve de cris, de larmes et de drama… et parfois ça fait du bien aussi, au moins provisoirement, car après tout on ne peut pas forcément être toujours rationnelle 🙂

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