Les petites phrases qui me font du bien

Les petites phrases qui me font du bien

Lorsque je suis confrontée à une difficulté, j’ai tendance à réagir assez violemment, ce que je peux regretter à froid. Autre situation courante : mon esprit se mue en hamster dans sa roue, et je ressasse, je rumine, et je me sens embourbée dans mes émotions négatives.

Avec le temps, j’ai appris à gagner du temps pour revenir à un état plus stable. D’abord je parle, beaucoup. J’ai besoin de vider mon sac auprès de quelqu’un qui pourra m’entendre. Généralement, cela suffit à m’apaiser suffisamment pour avancer.

Je me suis aussi construite un bagage de petites phrases, lues ou entendues, provenant d’auteurs célèbres ou de mon entourage, dans lequel je pioche en fonction de la situation. Je m’y rattache comme un mantra : elles m’aident énormément à gérer une contrariété ou encore à me mettre un coup de pied au derrière lorsque je procrastine (très fréquent dès que je n’ai pas envie de faire quelque chose). En rédigeant cet article, je me rends compte que je partage plusieurs de ces petites phrases avec mon mari.

Crédit photo : Marta Kulesza

La plus ancienne est de mon cru. Je l’ai lue étant jeune adulte et largement déformée depuis, mais l’idée reste la même. Je te la restitue sous cette forme :

« Ce qui n’est plus un problème dans 6 mois n’est pas un vrai problème. »

Cette phrase me permet de relativiser, de souffler un coup quand tout me submerge et d’aborder un sujet plus sereinement. Je l’applique particulièrement aux problèmes au travail, un mail mal perçu, un loupé, une personne mécontente, ou encore aux détériorations matérielles.

Ma phrase chouchou est de Ghandi :

« Vis comme si tu devais mourir demain. Apprends comme si tu devais vivre toujours. »

Elle me touche en plein cœur car elle fait écho à deux traits de caractère. D’une part, elle répond à ce constat que j’aurais mieux fait de faire certains efforts à un moment donné, plutôt que de choisir la fuite. Efforts dont je récolterais les fruits aujourd’hui. Erreur que j’essaie désormais de ne pas reproduire, et heureusement qu’on a toute la vie pour progresser.

Et en même temps, c’est un encouragement à vivre dans le temps présent, immense défi car j’ai tendance à penser à l’après. « Et après, on fera ceci », « et après, quand ils seront plus grands, on fera cela », etc.

« Celui qui fait a raison. »

Voilà, simple et basique. La répartition équitable des tâches est déjà un tel chantier pour ne pas s’en rajouter avec la façon de le faire. Chez nous, c’est valable dans les deux sens, car oui je fais des remarques, sur le rangement notamment, mais mon chéri repasse systématiquement derrière moi pour l’étendage du linge ou le remplissage de la machine à laver la vaisselle, car il trouve que je fais mal. Et en plus, il s’en agace ! On a arrêté les frais : c’est fait, c’est bien. Next. 

Mon beau-père nous a apporté la phrase clé pour les relations avec les autres : 

« On ne discute pas avec quelqu’un qui a raison. »

Elle nous a beaucoup fait rire sur le coup mais on la ressort tellement souvent depuis ! Tu conviendras que les sujets de désaccord sont nombreux en ce moment, les positionnements de plus en plus extrémistes… Et cela s’étend jusqu’à notre entourage proche. On ne s’interdit aucun sujet, mais lorsque l’on arrive sur des terrains de divergence, plutôt que de s’écharper, on préfère sortir notre joker qui nous permet au choix : de rester calme pour exposer notre point de vue ou de clore la discussion en indiquant à l’autre que puisqu’il campe sur ses positions, cela ne sert à rien de débattre.

Bon, pour être honnête, il reste encore bon nombre de discussions très animées chez nous !

Enfin, la phrase la plus récente est apparue lors d’ateliers sur la gestion des émotions : 

« On n’apprend pas à nager lorsqu’on se noie. »

J’ai pris part à un premier atelier avec Claire lors d’une période où je me sentais particulièrement triste et incapable de comprendre d’où cela provenait. Et surtout, je trouvais complètement illégitime de me sentir si mal alors que j’ai un toit, un travail, une famille, des amis…

Pendant que je démêlais tout ça avec son aide, elle a eu cette phrase, qu’elle répète régulièrement lors de ses ateliers. Elle évoque deux nécessités pour moi : la première, de prendre garde à ne pas me laisser dépasser par mes émotions négatives (et pour cela, retour à mon premier mantra !). La seconde, d’avoir de l’indulgence, de me laisser le temps de sortir la tête de l’eau avant de chercher à changer quelque chose dans ma vie, même si je peux ressentir l’injonction de faire tout parfait, tout de suite.

Et toi, est-ce que tu as aussi des petites phrases fétiches ?

13 commentaires sur “Les petites phrases qui me font du bien

  1. Depuis quelques temps déjà je fonctionne comme toi. Ces petites phrases qui aident au quotidien. Quand je broie du noir, je me focalise sur l’instant présent, le ici et maintenant. Et sinon je me remémore des petits moments du quotidien qui ont éclairé ma journée, comme le rire d’un de mes enfants, l’odeur du café chaud le matin…

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  2. Ça me rassure de te lire sur les ruminations (on doit avoir un ancêtre bovin dans ma famille 😉 ), ce qui me « sauve » c’est que je ne fais pas que le vivre dans ma tête, je le subis aussi en tant qu’enfant. Du coup, j’ai énormément de recul là-dessus et je l’ai identifié très tôt sur moi. Mon mari m’a beaucoup aidée car il communique facilement, donc me demande la même chose. En revanche, je m’astreins aussi au « jocker, faut que j’y réfléchisse, je ne gère pas là » quand je sens que mes mots vont dépasser ma pensée. Je prends alors le temps de trier les émotions et de ne garder que le principal pour en reparler plus sereinement après. Pour le coup, ça me demande énormément de discipline parce que je suis plutôt spontanée dans la vie ! Et ça ne marche pas toujours, la fatigue, la journée pourrie, etc. Et ça ne sort pas toujours bien. En général, je m’en excuse tout de suite ou je précise que je me suis mal exprimée, surtout pour ma fille afin qu’elle apprenne à exprimer aussi ses émotions.
    Pas facile tout ça, pi quand ma fatigue s’ajoute à une rumination en cours de mon père, ça donne un déjeuner familial explosif…qui ne finit pas bien du tout.

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    1. Le bovin m’a trop faite rire ! Je la ressortirai celle là 😂 cela dit, en te lisant, je me suis imaginée face à quelqu’un qui rumine et ma première réaction serait de lui dire de parler enfin !!!! En tout cas, tu as l’air bien armée pour gérer tes émotions, et c’est chouette.

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  3. J’ai plein de petites phrases fétiches aussi. Mes préférées sont « ils ne savaient pas que c’était impossible alors ils l’ont fait » et « le bonheur n’est pas d’avoir ce que l’on désir mais d’apprécier ce que l’on a ».
    Enfin, en période de stress ou quand on me parle d’urgence au travail, je relativise en me rapellant que seul un cas de vie ou de mort est une urgence. Le reste peut attendre.

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    1. Effectivement, pour le travail, si tout le monde pouvait penser comme ça, on éviterait pas mal d’agacement. J’ai un panneau sur la porte de mon bureau (de mon côté quand même) qui dit quelque chose dans ce goût la.
      Et j’adhère énormément à la phrase sur le bonheur ! Ça pourrait coller à mon prochain défi : consommer moins.

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