Et l’amour, après ?

Et l’amour, après ?

Comme tu as pu le lire ici, j’ai vécu une relation amoureuse qui a été très compliquée. Elle a duré 6 mois. Puis 6 mois de harcèlement. Et un temps indéfini pour me relever complètement… Au moment où j’écris ces lignes, ça fait presque 1 an et demi que j’ai mis fin à cette relation. Et presque un an que je n’ai plus aucun contact avec mon bourreau…

Coeur, dessin

Crédit photo (creative commons) : kaboompics

Dans les recherches que j’ai faites sur « l’après », on parle souvent de la façon de se sortir de la relation. Ou bien de la reconstruction d’un point de vue logistique, où habiter, comment revenir à une situation financière stable… Heureusement pour moi je n’ai pas eu besoin de ces conseils car nous n’étions pas assez engagés l’un envers l’autre pour qu’il me mette dans une situation difficile. Je travaille, et nous vivions chez moi. Moralement, il a fallu que je me réapproprie mon espace. Mais je n’ai pas eu de problème financier.

Mon problème à moi il est tout autre. Il réside dans le fait de surmonter cette épreuve pour réussir à être de nouveau heureuse et sereine. De réussir à rencontrer quelqu’un de bien et à m’engager dans une relation. Durant cette année et demie, j’ai fait des rencontres, pourtant aujourd’hui je me sens tout aussi perdue qu’au début dans ce que je veux et dans mes choix.

Très rapidement après la séparation, alors que j’étais harcelée par mon ex conjoint quasiment tous les jours, j’ai rencontré un homme brillant et attachant. Il n’était pas question d’une histoire d’amour ni pour lui ni pour moi. Pourtant l’attachement et la connexion qui se sont créés ont été très forts et très rapides, sans doute parce que lui aussi avait vécu des choses très difficiles et que nous nous comprenions très bien. Nous avions des discussions très profondes, au niveau des relations amoureuses mais également sur d’autres sujets. Cette relation a eu un goût de renouveau et d’interdit, il a été mon épaule et ma bouée de sauvetage pendant les heures sombres que j’ai vécues. Malheureusement, cette relation est devenue toxique pour moi, il a déclenché des comportements et des aspects que je déteste, notamment le développement d’une dépendance affective. A cause de lui et de notre relation, j’ai vécu des moments très difficiles, des triturations mentales et des nuits sans sommeil dont je n’avais certainement pas besoin en plus de ce que j’avais déjà vécu. J’ai compris aujourd’hui qu’en aucun cas nous ne pourrions former un couple, les sentiments forts qu’il a déclenchés se sont estompés car au fond ça n’était pas de l’amour… Aujourd’hui, nous nous voyons toujours même si c’est moins souvent qu’avant. Notre relation reste spéciale, certainement incompréhensible pour beaucoup. Peut-être que je reste attachée à lui uniquement parce qu’il a été là au moment où j’en avais besoin. Peut-être que nous finirons par nous éloigner définitivement.

Il y a eu un ami avec qui ça a dérapé alors que nous passions une soirée légère et festive. Nous savions tous les deux que ça n’aurait aucune conséquence. Il ne le sait pas mais ça m’a fait beaucoup de bien de vivre ce moment simple, léger et sans engagement.

Il y a cet homme que je vois depuis quelques mois. Il est simple et équilibré. Il m’aime beaucoup. Il est compréhensif et pas étouffant. Il veut être avec moi. J’essaie… mais je n’y arrive pas. Je mets une multitude de barrières entre nous. Je n’arrive pas à savoir si c’est contre lui ou parce que de manière générale je n’arrive pas à m’engager dans une nouvelle relation. J’ai arrêté et… il m’a manqué. J’ai repris la relation et je doute à nouveau. J’ai vécu une sensation de rejet physique extrêmement forte avec une envie irrépressible de me doucher pour me débarrasser de son odeur et le dégoût de découvrir des marques qu’il avait laissé sur mon corps. Cette situation est très douloureuse et je n’ai pas encore les clés pour la résoudre. Peut-être que je ne suis juste pas prête et que je dois accepter de laisser aller un homme bien mais qui ne peut pas m’apporter ce dont j’ai besoin à l’instant T. J’en ai bien sûr parlé avec lui mais j’ai le sentiment qu’au fond il ne me comprend pas. Qui le pourrait ?

Ma psychologue me demande pourquoi je reste engluée dans des relations qui ne me satisfont pas. Peut-être que je n’ai pas encore pris assez le temps de me retrouver. Que j’essaie encore et toujours de mettre mon bien-être dans les mains de quelqu’un d’autre alors que ça ne fonctionne pas comme ça. Je suis partagée entre le besoin d’être seule et l’envie d’avancer parce que le temps passe et avec lui mon rêve si meurtri de fonder un jour une famille. Pour qu’il ne m’ait pas pris ça, en plus du reste… Pour terminer sur une note positive, même si mon existence est remplie de questionnements, je sais que je suis forte et que malgré tout, j’avance.

3 commentaires sur “Et l’amour, après ?

  1. Coucou Coralie !
    Je développe souvent des relations asymétriques tant sur le plan amical qu’amoureux: je donne beaucoup (trop et sans doute de manière non adaptée) afin de montrer mon amour et j’ai beaucoup de difficulté à exprimer mes attentes. La personne avec laquelle je suis en relation ne perçoit mes efforts ou peut les considérer « normaux » . Je reçois aussi assez peu en retour vu que j’exprime mal mes besoins et que je suis attirée par des personnes assez centrées sur elles-mêmes. J’ai aussi tendance à supporter des situations intenables trop longtemps sans poser de limites.
    J’avoue que je n’ai pas vraiment trouvé de solution à part de vivre mes relations amicales au jour le jour. Je dis aux personnes que j’apprécie qu’elles comptent pour moi et je suis prête à les aider de manière « raisonnable », mais je fais attention à ne pas surinvestir la relation.
    La seule relation dans laquelle j’arrive réellement à mettre des limites et à exprimer mes attentes est celle avec mon fils. Parce que c’est mon rôle en tant que parent de lui montrer comment exprimer les siennes ainsi que de lui apprendre à prendre en compte celles des autres.

    Aux vues de tes réactions « physiques », je ne pense pas que rester en couple avec cet homme si gentil et amoureux soit une bonne idée. Cette relation ne semble pas te convenir.

    Je ne sais pas quelle est ton idée de la famille et s’il faut absolument un couple parental ou si au niveau personnel ce ne serait pas gérable d’avoir un enfant « toute seule », mais peut-être est-il possible que tu créées ta famille sans être en couple par PMA.

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  2. Je te comprends totalement… j’ai vécu une relation comme celle que tu as décrite (pendant plusieurs années). Maintenant, j’ai plein de réactions qui tiennent du stress post traumatique (même si elles s’estompent). J’ai également rencontré quelqu’un peu de temps après la fin de ma relation précédente, et je pense que si on s’était mis en couple directement ça n’aurait pas fonctionné. Cependant, entre ma séparation et le fait qu’on se mette en couple, il s’est passés plusieurs mois (du fait de la procédure de divorce, mais je suis certaine que ça nous a aidés).
    Au début, je me posais 1000 questions (est-ce que je fais de la dépendance affective ? Est-ce que je saurais voir les red flags ?) et je le testais beaucoup (c’est encore un peu le cas sur certains sujets, mais jusque là il a toujours bien réagi notamment sur tout ce qui touche au consentement). Je m’interrogeais aussi sur le fait de « construire une famille traditionnelle » avec lui (i.e. habiter ensemble, avoir des enfants… sachant que j’ai déjà 1 enfant).
    Maintenant, je me pose beaucoup moins de questions. Je pense qu’on a trouvé un équilibre (pas d’enfants, j’ai trop d’appréhension compte tenu de mon expérience précédente, et à date on ne vit pas ensemble). Cependant, j’appréhende une installation commune (même si ce n’est pas d’actualité), toujours compte tenu de mon histoire.
    Bref, des questions, encore et encore.
    Je comprends que c’est dur, notamment par rapport à ton désir de maternité. Je t’envoie pleins de pensées et de soutien pour trouver une situation qui te convient.

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  3. Coucou Coralie,
    Ton histoire me touche, étant de « l’autre côté de la barrière » (et plus âgé aussi)
    Je comprends les difficultés que tu éprouves dans tes relations. Pour autant, qu’est-ce qui t’attire chez ces personnes ? Au vu de tes réactions physiques (et d’une certaine forme de rejet psychologique) cette relation, comme le dit Sophie ci-dessus, ne te conviens pas.
    A mon sens, le rôle de ta psychologue n’est pas de te questionner sur le pourquoi tu restes engluée dans ces relations. Il faut chercher plus loin dans tes « traumatismes d’enfance » ou de jeune adulte; Toutes ces choses que tu as enfouies bien profond et sur lesquelles tu as mis un couvercle. Le problème est que cela ressort plus ou moins indirectement aujourd’hui. (attention, je ne t’invite pas à faire du rebirth ou équivalent, mais tous ces petits traumatismes enfouis les uns après les autres finissent par se révéler au grand jour et viennent te « pourrir la vie »)
    Pour te parler du côté obscur de la force (les hommes quoi), le passé influe aussi sur nos comportements. Mon ex amie m’a reproché de ne pas m’investir suffisamment auprès d’elle, la distance géographique entre nous n’aidant pas non plus. Elle m’a qualifié de handicapé affectif… Elle a aussi fait le constat qu’elle n’arrivait pas à exprimer ses besoins. De mon côté, j’ai pris pour de la distance s’installant au fil de l’eau (surtout avec la période Covid et post Covid) son manque de dialogue alors qu’elle ne parvenait pas à verbaliser ses besoins et ce qu’elle ne voulait plus. Elle a fait un travail là dessus qui lui a fait grand bien, mais trop tard pour nous. J’ai aussi ma part de responsabilité : ne pas avoir compris cela à temps.
    Je pense que c’est là où ta psychologue peut t’aider : faire s’exprimer tes besoins et envies, mais te faire aussi prendre conscience de ce qui te freine et te bloque.
    J’ai eu les mêmes craintes que toi à l’époque concernant une famille, avec «  »un blocage » vous concernant vous les femmes, autour de vos attentes et exigences supposées ou exprimées. Finalement, ma fille est arrivée pour le plus grand de notre bonheur. C’était il y a déjà 28 ans…
    Bon courage à toi.
    Je ne sais si l’on peut discuter hors blog. Si c’est le cas, je suis à ta disposition.

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