Chemin de lectrice, du baby blues à la vie à 4

Chemin de lectrice, du baby blues à la vie à 4

Bribe de Témoignage : Laura te raconte son chemin, du baby blues et des sacrifices consentis pour le 1er enfant au grand pas vers une famille de 4 avec, en point de mire, le bonheur en famille !

Amoureuse de mon mari depuis 10 ans, nous avons décidé de nous lancer dans les essais bébés il y a quelques années. Nous n’avions pas un désir profond d’enfant mais nous nous étions toujours imaginé avec une famille de deux enfants. Nous étions d’accord pour tenter naturellement mais savions que nous ne voulions pas de PMA ou autre protocole lourd pour avoir un bébé. Et c’était le bon moment dans nos vies.

Après quelques mois je suis tombée enceinte et nous étions très heureux. La grossesse s’est bien passée, avec plein de petits maux pénibles mais rien de très grave ou de très embêtant. En plus, mon mari me chouchoutait, donc sans adorer cet état, j’étais plutôt heureuse. J’ai pris plaisir à préparer sa chambre, ses affaires, imaginer notre nouvelle vie…

Crédit photo : Lisa Fotios 

L’accouchement fut très douloureux mais s’est bien passé. Nous avons découvert avec bonheur notre magnifique petit bébé en pleine santé. 
Mais le séjour seule (la nuit) à la maternité, le manque de sommeil, un post-partum difficile ont probablement amplifié mon baby blues, qui fut bien carabiné.
Dès le 5ème jour après la naissance, je me disais déjà qu’on avait fait une grosse bêtise. Et malheureusement, si le baby blues est parti ce sentiment, lui, a persisté.

Baby Blues, frustrations et grandes questions…

Avec mon mari nous avons eu beaucoup de mal à gérer notre propre frustration de ne plus pouvoir faire ce que nous voulions quand nous le voulions. Pourtant notre bébé était assez idéal : pas de problème de santé (pas de colique, de reflux…), des nuits complètes à deux mois et demi, peu de pleurs… La seule chose était qu’il dormait très peu en journée (à 1 mois, il ne faisait déjà plus que 2 siestes de 40 min seulement entre 6h et 21h). Et par conséquent nous étions occupés en journée quasi tout le temps sans vraiment de temps pour nous. Nous avions (et avons toujours) le sentiment d’être interrompus au pire moment et de ne pas être libres de notre emploi du temps. Clairement, on avait été préparés à la fatigue, les bobos et maladies, l’éducation… mais on ne nous avait pas parlé de notre frustration, de notre envie d’avoir une soirée off, un week-end en amoureux sans ce petit bébé. Là ou mes amies avaient été collées à leurs enfants pendant plusieurs mois, avec mon mari nous le laissions avec plaisir quelques heures voire une nuit à nos parents dès qu’ils nous rendaient visite (premier baby-sitting d’une heure à 1 semaine, d’une nuit à 3 mois).

Le soulagement est venu quand il a commencé la crèche, vers un an. En grandissant, on trouvait plus de choses intéressantes à faire à 2 ou 3 : lecture, jeux au parc, cuisine…

Malgré cela, nous pensons avec mon mari que nous aurions pu être plus heureux avec une vie sans enfant. Mais nous apprenons à faire une croix sur cette vie idéalisée. 

Décision et espoirs

Pendant de long mois, nous avons pensé qu’un enfant nous suffisait. Que c’était suffisamment pénible comme ça. Que celui-là on l’aimait plus que tout et qu’on n’avait plus vraiment d’autre choix que de se sacrifier pour lui maintenant qu’il était là (il est merveilleux et mérite d’être heureux !)

Mais avec le temps notre idée a évolué :

– on ne voulait pas que notre fils soit seul (notre famille ne vit pas dans notre pays) ;
– on s’est mis à penser que 2 enfants pouvaient s’occuper l’un l’autre en grandissant et au final nous demander moins de travail (jouer à 2 est plus facile que jouer seul) donc ça pouvait être bénéfique pour nous en tant que parents ;
– et surtout plus il grandit, plus les moments chouettes se multiplient. C’est loin de compenser l’impression générale de la parentalité mais nous avons l’espoir que finalement on se mette à apprécier d’être parents et auquel cas on ne veut pas passer à côté de l’idée qu’on se faisait de notre famille idéale (2 enfants assez rapprochés).

Ce ne sont peut être pas les meilleures raisons du monde mais ce sont les nôtres ! 

Maintenant que nous avons notre deuxième bébé (et que le baby blues est fini), j’essaie de profiter de chaque moment joyeux et tendre entre mes enfants. Et de faire des plans pour notre futur à quatre ! 

Et je crois que le bonheur à quatre est bien possible. J’espère vraiment qu’un jour, je serai heureuse d’avoir pris la décision d’avoir des enfants et me dirai enfin que ma vie est plus belle avec eux.

16 commentaires sur “Chemin de lectrice, du baby blues à la vie à 4

  1. Tes mots peuvent sembler un peu durs (sacrifice et l’impression générale est d’avoir un boulet aux pieds), j’espère que toutes les lectrices comprendront le fond. Avec mon mari, nous vivons une expérience similaire mais d’une part je pense que c’est dû à l’ancienneté du couple avant bébé, d’autre part, on est plus « pas de regret », c’est-à-dire qu’on a pris la décision ensemble d’avoir un enfant, personne ne nous a forcés, donc il ne reste qu’un choix : le vivre positivement. Tout n’est pas rose comme pour tous les parents mais nous avons appris à prendre le temps. Prendre le temps de s’arrêter et d’apprécier. Bon l’Ami Covid a un peu gâché le truc comme pour tous ceux qui ont vécu et vivent encore le télétravail avec enfant en bas âge (vaste plaisanterie) mais vraiment nous adorons notre fille et notre vie.
    En revanche, nous faisons le choix de l’enfant unique et je ne comprends pas votre envie d’un deuxième dans ces conditions, juste pour occuper bébé 1 et pour réaliser un fantasme de famille idéale.

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    1. Merci de ton commentaire.
      Ta remarque est intéressante car j’ai justement essayé de ne pas présenter un tableau trop noir par écrit (pour ne pas effrayer les futures mamans). Je pense que j’ai vécu un début de parentalité encore plus dur que ça. J’espère que toutes comprendront bien que c’est un ressenti personnel et qu’il n’est pas partagé par la plupart.
      On a du mal à le vivre positivement alors bravo à toi et à ton mari d’y arriver.
      Pour ce qui est du 2ème enfant, est-ce qu’il y a vraiment une bonne raison d’en vouloir un 2ème ? On a fait un pari sur le long terme, en sachant que si on se trompait, on assumerait et ferait en sorte que nos enfants soient le plus épanouis possibles.
      Notre deuxième bébé a maintenant quelques mois et pour le moment, je pense qu’on ne regrette pas cette décision là. On a toujours aussi peu de temps pour nous, pour notre couple, toujours cette impression de ne rien maîtriser et de ne pas avoir le contrôle de nos journées. Mais en même temps, ils sont déjà tellement adorables ensembles que j’ai l’impression qu’on profite bien plus de ces premiers mois malgré la fatigue mentale et physique. Au final, le passage de 2 à 3 m’a paru plus dur que celui de 3 à 4.

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  2. Je comprends si bien cette sensation de frustration de ne plus rien pouvoir faire (nous n’avons aucune aide de nos familles et jamais osé tenter de babysitter à cause du covid). Cela dit moi je n’ai pas de regrets, je vois plutôt la période « petite enfance » comme une épreuve à passer pour une vie de bonheur et d’amour 🙃. A mon avis beaucoup de gens ne s’épanouissent pas dans le rôle de parent d’un « bébé/toddler » (bien qu’ils n’osent pas en parler tout haut). Je pense sincèrement que c’est très lié au caractère des parents : il y a des gens qui aiment bien s’occuper d’un petit être tout vulnérable, se sentir demandé par quelqu’un qui a profondément besoin d’eux.. ce n’est pas le cas de tout le monde! Contrairement à Virg je comprends encore votre envie d’un deuxième cela dit, car ce que vous semblez regretter c’est votre indépendance d’avant-bébé et ça c’est déjà fichu 😅

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    1. Merci pour ton commentaire.
      Ici aussi on n’a pas osé tenter la baby sitter. Pas qu’à cause du Covid mais aussi parce que je suis de nature méfiante et qu’on ne connait aucune personne de confiance/recommandée par des amis. Mais je ne désespère pas !
      Je pense en effet que pas mal de parents ne s’épanouissent pas autant que ca avec des bébés et c’est justement importants de prévenir les gens. Si je l’avais su je me serai probablement moins senti coupable et anormale. Dans mon entourage, il y a plusieurs parents qui s’épanouissent à fond dans leur nouveau rôle au point de penser à arrêter de travailler ou à se réorienter en crèche !
      Et oui tu as tout a fait raison dans ton analyse pour le deuxième enfant. On ne sera plus jamais 2 insouciants sans contraintes, un 2ème n’apporte je pense pas beaucoup plus de contraintes.

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  3. Merci pour ton témoignage sur un sujet encore assez tabou.
    J’ai de mon côté décidé de ne pas avoir d’enfant car je sentais au fond de moi que cela me pèserait trop et que je serais malheureuse de ne pas plus avoir autant de temps pour mes loisirs. Mais à l’époque je ne trouvais aucun récit ni témoignage de femmes qui regrettait, ou du moins qui ne s’épanouissaient pas comme elles l’auraient imaginé dans ce nouveau rôle. J’avais juste le témoignage de ma mère et l’expérience de ma famille… pas forcément très représentatif. J’ai donc mis très longtemps avant de prendre ma décision car c’était (et c’est encore) assez mal vu dans la société.
    J’ai néanmoins l’impression que la parole se libère à ce sujet depuis quelques années et que la maternité / parentalité n’est plus autant présentée comme quelque chose de merveilleux et je trouve cela très bien.
    Je te souhaite de réussir à t’épanouir dans ce nouveau rôle, même si ce n’est exactement de la façon dont tu l’aurais souhaité 🙂

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    1. Merci beaucoup Lola.
      En effet la parole se libère mais il faut encore souvent chercher des témoignages sur le regret parental et c’est souvent difficile d’en parler à d’autres parents.
      Je pense que c’est un peu comme dire et assumer le choix de ne pas avoir d’enfant quand on est en couple, beaucoup jugent sans chercher à comprendre, alors même qu’on en a rien à faire de leurs avis.

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  4. Merci pour ce témoignage, dans lequel je me retrouve beaucoup. Le timing est assez drôle car j’ai lu justement un article sur Le Monde hier avec des témoignages de femmes qui « regrettaient » avoir eu leur enfants, et cela m’a conforté sur beaucoup de mes sentiments que je n’assumais pas vraiment. Mon mari est moins affecté et plus pragmatique que moi, mais dans le fond on a le même ressenti. Pour lui, la petite enfance est difficile et peu épanouissante pour beaucoup de monde, meme si peu en parlent, mais c’est un pari sur l’avenir. Et c’est vrai que plus notre fils grandit, et plus je passe des moments de qualité et que j’apprécie avec lui. Bien sur, il y a toujours une part de frustration, mais je pense qu’elle s’atténue quand les enfants grandissent et deviennent aussi plus autonomes. J’essaye d’en parler ouvertement avec des copines, car je me sentais (et me sens toujours parfois) vraiment extraterrestre à ne pas m’épanouir du tout pendant les premiers mois de vie de mon fils. Je me dis que ca peut aider les autres d’entendre un autre discours. Par contre, nous restons aussi aligné sur un seul enfant, mais ce sont des choix de vie personnels que j’essaye de ne pas de juger chez les autres. Bon courage à vous en tout cas 🙂

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    1. Merci Marinette. Je vais aller lire l’article dont je n’avais pas entendu parler.
      J’ai aussi hâte que mes enfants grandissent et de faire de nouvelles choses avec eux.
      Je pense que tu as bien raison d’en parler ouvertement.

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  5. Merci d’avoir pris le temps de rédiger ce témoignage et pour ta transparence. J’ai connu des débuts assez similaires aux vôtres mais je me suis ensuite accoutumée à la perte de liberté. Notre deuxième enfant va avoir 3 ans et on retrouve une certaine légèreté. Ils jouent beaucoup ensemble et nous arrivons à trouver du temps en couple et en solo. Et on passe beaucoup de supers moments avec eux.
    Je voulais des enfants. En réalisant cette envie, j’ai su que j’aurais pu être très heureuse sans. Mais je crois que je ne l’aurais jamais compris sans les avoir eu 😉

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    1. Merci pour la bouffée d’espoir ! J’espère connaître le même cheminement !

      Je suis totalement d’accord avec toi. Si je n’avais pas eu d’enfant, j’aurais probablement regretté cette vision idéalisée que j’avais d’être parent et d’avoir une famille.
      La seule chose dont je suis sûre c’est que si c’était à refaire, on aurait probablement une vie différente.

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      1. Je me dis parfois aussi que maintenant je sais ce que c’est, si c’était à refaire, je ne sais pas si prendrai la meme décision d’avoir un enfant … Mais comme vous le soulignez toutes les deux, j’aurais surement regretté à un moment de ma vie de ne pas avoir d’enfants. Et puis, quand tu dis « nous pensons avec mon mari que nous aurions pu être plus heureux avec une vie sans enfant », qu’est ce que c’est « etre heureux » ? Certes vous auriez fait plus de voyages et de restos, mais il vous aurait probablement manqué quelque chose non ? Enfin c’est ce que je me dis, peut etre pour me rassurer aussi 😛 Quelque part ces sentiments sont sains je pense, cela permet de ne pas avoir toute sa vie qui ne tourne qu’autour de ses enfants, ce qui de mon avis finit toujours par laisser un grand vide à un moment donné.

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        1. Je ne sais pas trop si j’aurais regretté de ne pas avoir d’enfant ou même si je l’aurais plus ou moins regretté que d’avoir des enfants. C’est impossible à savoir.
          Mais je ne suis pas sûre qu’il m’aurait manqué quelque chose pour être heureuse dans le sens ou j’étais heureuse avant d’être enceinte.
          Et oui je trouve que c’est assez saint de ne pas avoir une vie qui tourne qu’autour de ses enfants. Même si mes copains qui ne vivent que pour leurs merveilleux bambins ont l’air très heureux et ne se posent pas de questions.

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  6. J’aurais pu dire la même chose que Virg, nous aussi on s’est arrêtés à un, aussi pour des raisons d’histoire personnelle (on vient tous les deux de familles d’enfants uniques), mais en plus les premiers mois ont été difficiles et je commence seulement à en apercevoir le bout, donc je ne voudrais avoir de 2e enfant et revivre / prolonger cette période pour rien au monde ! Le manque de temps me pèse aussi souvent (à mon mari moins, par contre), mais je pense que, comme dit plus haut, c’est aussi lié au fait que les moins de 4-5 ans prennent une énergie folle et n’ont encore accès qu’à des activités limitées, j’espère que ça se calme un peu après…
    Et je partage la conclusion de Melinda, sachant ce que c’est, je sais maintenant que j’aurais pu être heureuse sans, mais si je n’avais pas eu d’enfant, je ne l’aurais pas su et l’aurais énormément regretté, en l’état je ne pouvais donc pas faire d’autre choix !

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  7. Merci pour ton commentaire.

    Je pense qu’on est nombreux à vouloir reproduire le schéma familiale si on a eu une famille aimante. Nous on vient tous les 2 de familles avec 2 enfants et on a de très bonnes relation avec notre frère/sœur.

    On s’était aussi mis d’accord pour ne pas prolonger trop longtemps la période de petite enfance donc on voulait des enfants assez rapprochés. Notre limite c’était 3 ans entre les deux naissances, après on avait peur de perdre en complicité entre les enfants et de prolonger la période difficile pendant trop longtemps. (Mais c’est un avis très personnel que l’écart d’age préférable entre 2 enfants.)

    J’espère aussi que vers 4-5 ans, l’autonomie et l’indépendance arrivent petit à petit.

    Effectivement, je ne sais pas ce qu’aurait été ma vie sans enfant. Et j’aurais pu regretter de ne pas en avoir. La maternité m’avait l’air tellement simple et évidente avant d’avoir des enfants.

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