Chemin de lectrice, Vers une vie à 4
Bribe de Témoignage : Laura avait déjà témoigné de sa maternité dans un premier article. Aujourd’hui, elle revient pour te raconter la suite de son histoire.
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Lors de mon premier témoignage, je vous disais que même si mon mari et moi n’avions pas aimé notre rôle de parent (tout en adorant notre enfant), nous avions décidé d’en avoir un deuxième. Plusieurs lectrices émettaient (respectueusement) des doutes quant à ce choix. Aujourd’hui, notre petit deuxième a soufflé sa première bougie et je me dis que c’est le bon moment pour regarder ce qui s’est passé pour notre famille.
Le début d’une nouvelle vie
Déjà ma grossesse fut assez compliquée. Le premier trimestre j’ai eu très souvent des nausées, des insomnies et j’ai beaucoup déprimé et douté. Heureusement ma super sage-femme à qui je me suis confiée m’a appris que la déprime était un symptôme classique pour un premier trimestre de grossesse (ce que je ne savais pas). Et en effet, à ma 14ème semaine environ, les idées noires se sont envolées par magie ! Un vrai soulagement. Par contre les insomnies sont restées (malgré divers traitements testés) et les petits maux se sont accumulés. J’ai donc détesté cette grossesse. Les seuls points positifs c’est que notre petit haricot était en pleine forme et qu’il adorait faire du sport donc je le sentais beaucoup.
L’accouchement lui s’est bien passé et nous avons eu la chance d’accueillir ce bébé dans un petit hôpital où nous étions le seul accouchement en cours ce qui nous a permis d’avoir une sage-femme très présente, réactive dès qu’on l’appelait et qui avait le temps de nous faire des suggestions et de répondre à nos questions. Nous avons accueilli un magnifique petit garçon en pleine santé.
A notre retour à la maison, nous avons retrouvé notre grand garçon et très vite la relation entre les frères nous a comblés. Ils se sont très vite apprivoisés et depuis un an, ils s’aiment toujours très fort. (ça reste des enfants, avec des démonstrations d’affection un peu brutale parfois et quelques disputes qui ne durent jamais.) Quel bonheur de voir notre aîné lui apporter des jouets, lui faire des caresses, lui chanter des chansons et de voir petit haricot sourire dès qu’il apparaît. Ça nous a directement rassuré sur notre famille de 4. On se sent bien à 4.
S’écouter en post-partum
Pour mieux vivre cette deuxième maternité, j’ai aussi décidé de mettre de côté ma culpabilité de maman et de ne pas prendre de congé parental long à la naissance de mon deuxième bébé (contrairement à son frère). Je suis retournée travailler 3 mois après l’accouchement.
On a retardé un peu l’entrée à la crèche grâce aux congés de mon mari, à l’aide de nos familles et aux vacances d’été. J’ai aussi décidé de prendre 3 mois de congés pour profiter de mon bébé quand il a commencé à devenir plus actif (donc plus intéressant d’après moi), vers ses 10 mois.

Comme il s’intéressait beaucoup au monde extérieur et crapahutait partout, on a beaucoup profité des ludothèques, des activités bébés dans les bibliothèques et des amies qui avaient eu la bonne idée d’avoir leur bébé en même temps ! Je récupérais mon premier assez tôt et donc on avait des longs moments agréables à 3.
J’ai beaucoup aimé ce second congé parental. J’ai eu l’impression de rattraper ma première maternité dont je n’avais pas profité.
Clairement, pour moi, le deuxième bébé m’a surtout apporté du plaisir et une impression de facilité. Ce côté « mon bébé m’empêche de faire ce que je veux » n’est pas vraiment là vu que de toutes façons son frère n’est pas assez autonome pour qu’on ait l’impression que sans notre deuxième bébé notre vie serait différente.Et alors que je m’étais sentie très seule avec un bébé qui ne parlait pas et ne bougeait pas (et ne dormait pas), là j’ai mon grand qui commente tout, essaie de s’occuper de son frère et de le faire rire. Donc j’ai beaucoup moins l’occasion de m’ennuyer.
Quand la santé complique les choses
Pour être totalement honnête, il y a quand même eu un gros problème dans notre deuxième parentalité. Une amie a attrapé la coqueluche et a contaminé notre bébé alors qu’il avait un peu moins d’un mois. Ce n’était pas de sa faute, elle ne se savait pas malade. Elle avait oublié de faire ses rappels de vaccins. Pensez à vous faire vacciner avant vos essais bébés et à demander à votre famille/amis proches de faire de même s’ils souhaitent rencontrer votre enfant. Je me suis néanmoins sentie très coupable de voir mon si petit bébé sans force, avec de la fièvre et une grosse toux (heureusement ça n’a jamais été trop grave).
Pendant les premiers mois de mon bébé, la moindre maladie d’un de nos enfants (et il y en a eu beaucoup) me causait des crises de panique aiguë. Au point de rester coincée au fond de mon lit, avec mal à la poitrine et l’impression que la fin du monde approchait pendant 24 à 48h. Ça a duré plusieurs mois. Heureusement, mon mari a été d’un soutien sans faille, posant des jours « enfants malades » à chaque fois que j’avais besoin de soutien (alors même que j’étais en congé parental). Nos familles et mes ami(e)s se sont aussi montrés plein de compassion et nous ont aidé en nous proposant de faire du baby-sitting, de m’emmener boire un coup/manger un brownie au chocolat, m’écoutant sans me juger… J’ai été bien entourée.
J’ai décidé d’aller voir un psy (spécialisé dans les relations familiales) pour aller mieux. C’est d’ailleurs lui qui m’a fait prendre conscience de mon sentiment de culpabilité.Avec l’aide du psy (et de médicaments), les crises ont fini par disparaître après plusieurs mois.
Un an après la naissance de notre deuxième, nous ne regrettons pas notre décision. Nous trouvons que la vie est toujours compliquée et que ça serait probablement plus facile sans enfants. Mais on a de plus en plus de moments de plaisir. D’abord parce que l’aîné grandit et qu’il est plein de malice, de gentillesse et nous amuse beaucoup. Et ensuite parce que nos deux fils ont développé une belle relation fraternelle qui nous plaît beaucoup. Elle peut bien sûr évoluer mais pour le moment, c’est exactement ce qu’on souhaitait. Ils jouent aussi de plus en plus ensemble, sans nous (bon d’accord pour le moment ça ne dépasse pas les 10 minutes mais c’est déjà ça).
Par contre nous sommes tous les deux sûrs qu’il n’y aura pas de troisième enfant. On ne veut pas revivre de grossesse ni de post-partum. Et nous ne nous sommes pas non plus épanouis cette fois en nous occupant d’un deuxième bébé. Notre famille est complète. A nous les projets à 4 !
Merci pour ce si beau témoignage !!! Si honnête !
Perso, j ai été longtemps célibataire avant d etre réellement en couple : être célibataire etait beaucoup plus simple, mais de mon point de vue, beaucoup moins fun.
Pareil pour la parentalité ! Ne pas avoir d enfants étaient beaucoup plus facile. Mais toujours de mon point de vue, quelle joie d etre une famille, surtout depuis qu on est sorti de la période « sommeil pourri ».
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Je comprends bien ton idée. Et c’est aussi ce que j’espère pour le future.
Pour le moment, je trouve que ma vie était plus fun avant d’avoir des enfants: plus de divertissements, de soirées entre amis, de voyages, de moments imprévus ou impromptus… Mais j’espère en effet que je pourrais retrouver cette joie simple et même trouver du bonheur en plus grâce à ma famille dans quelques années.
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Trop chouette ce retour d’expérience 🙂 ! Je plussoie pour la complicité de la fratrie, la relation que je vois se développer entre mes fils me donne chaud au coeur (même si les miens se disputent clairement plus qu’ils ne se font des calins mais bon ^^!) et j’ai bizzarement l’impression que – passé la période super dure du tout début – l’équilibre est finalement plus simple à trouver à 4 qu’à 3. Je trouve aussi ton idée de congé parental décalé très cool, je n’avais jamais entendu ça avant mais je peux très bien m’imaginer que ce soit tellement plus riche pour toi – je pense que j’aurais adoré 🙂 ! Par contre du coup tu as du vivre un retour au travail à 3 mois avec un bébé qui ne faisait pas ses nuits non? ça me semble « the » point négatif.. toute mon admiration à celles et ceux qui arrivent à bosser la journée dans ces circonstances!
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Je trouve aussi que l’équilibre fut plus facile à retrouver à 4 qu’à 3. (Mais mon mari est d’un avis différent.)
Je suis consciente d’avoir eu de la chance que mon employeur m’ait permis de scinder mon congé en 2 (sans impact sur ma carrière).
Pour le coup des nuits, je ne vois pas trop le problème… Si ca n’avait pas été moi qui allait au travail après les nuits hachées ca aurait été mon mari. (On fait un réveil sur deux la nuit les mauvaises nuits ou une nuit sur deux les bonnes nuits). Il y a quasiment toujours un des 2 parents qui va travailler après des mauvaises nuits et ce n’est pas plus dur pour une maman que pour un papa. Notre point de vue c’est qu’à part pour les personnes qui ont un travail « dangereux » (conducteurs d’engin, chirurgien…); il est généralement aussi voir plus fatigant de s’occuper d’un bébé que d’aller au bureau. On a donc toujours fait 50/50 sur les nuits.
En plus, même aujourd’hui où nous avons tous les 2 repris le travail, il ne fait pas toujours pas ses nuits! Snif.
(Et pour notre premier ca n’aurait pas posé de problème car il dormait déjà à 12 semaines.)
Tu pourras tenter le congé scinder en 2 pour un petit 3ème ou 4ème ! 😀
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il dormait à 12 semaines WOW ! :-O Je vois ce que tu veux dire comme quoi il n’y a pas de différence spécifique entre un papa et une maman pour les nuits mais personnellement j’ai quand même l’impression que mon mari se rendormait toujours plus beaucoup plus vite à chaque réveil (voir instantanément!) et se réveillait clairment moins que moi lors des « petits bruits de bébé/demi réveils » – il parait que les hormones rendent hyper-viligentes les mères, mais cela dit il se peut que ce soit très différent d’une mère/d’un père à l’autre ! et non non non surtout pas de 3e ou 4e chez nous, on en est sûrs comme vous: mon utérus à pris sa retraite ^^ !
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Oui, on a eu beaucoup de chance pour le sommeil de notre premier enfant. Bon pour compenser il ne faisait pas de sieste ou presque !
Justement non, si le papa se rendort plus vite à chaque réveil de bébé, il faut en profiter pour que ca soit lui qui se lève à chaque fois, non ? 😀
Dans la série documentaire « babies » sur netflix, ils expliquent que chez la plupart des mamans quelque chose pendant la grossesse et s’amplifie grandement à l’accouchement (les agmydales il me semble) et cause l’hyper vigilance et ca augmente mais dans une mesure bien moindre chez les papas. Mais dans les couples homoparentaux masculins ou pour les papas solos, ils ont le même phénomène d’hypervigilance qui se créé à la naissance du bébé chez (au moins un des) le papa.
Ce qui montre que c’est aussi lié à une construction sociale de la parentalité, les femmes se réveillent parce qu’elles ont toujours entendu que c’était leur rôle, alors que les papas le font quand ils ont pas de choix.
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Ah trop fou cette étude! Nous du coup c’est toujours moi qui me réveillait la première mais une fois sur deux je le réveillais pour qu’il y aille lui.
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